1er Août 2018 3ème jour de la Décade du Lapin ( Lune de l'Esprit ) -
Les Terres de Kirin Tor

Lazuli

Points : 2
Joué par : Lazuli Joué par : [ Information masquée ]
Age : inconnu
Lieu de naisance : Havrenuit
Sexe : Femme
Race : Elfe
Faction : Alliance
Formation : Voleur
Niveau : 60
Guilde : Songe
Artisanat 1 : Dépeceur
Artisanat 2 : Alchimiste


Informations hrp : Personnage principal, joué fréquemment de 21h00 à une heure indéterminée.
J'adresse une importance toute particulière à la cohérence du jeu et au respect du Background établi, n'étant malgré tout pas totalement fermée à des écarts sur lesquels je suis parfaitement prête à discuter.
Ayant une connaissance certaine de l'histoire écrite par Blizzard et une banque d'informations à portée de main, je suis tout à fait à même d'en faire profiter les joueurs afin qu'ils s'alignent sur une ligne de cohérence commune.

Description : Ce qu'elle est :

Pour le curieux, Lazuli est une Kaldorei assez grande, à la silhouette élancée et athlétique tantôt enfermée dans une combinaison noire, tantôt mise en valeur par un uniforme élégant ou une robe raffinée. Le mouvement grâcieux de sa démarche féline trahit parfois une habileté hors du commun, celle dont peuvent par exemple faire preuve les anciennes Sentinelles de Tyrande Whisperwind.

Sa peau étonnament pâle et ses longs cheveux aux teintes nacrées dégage une froideur certaine à côté de ses soeurs aux teintes plus chaudes et aux chevelures plus colorées. Ce physique glacial s'aligne parfaitement avec le comportement qu'elle adopte d'une manière générale. Le visage est inexpressif à quelques exceptions près, comme une mince courbure du coin des lèvres, un subtil plissement des paupières. La voix est neutre, la plupart du temps, et plutôt grave pour une femelle de son espèce.

Cruellement, il semblerait qu'elle n'ait aucune empathie avec les animaux, contrairement à ses frères et soeurs souvent très proches de la nature. Par conséquent, l'elfe a dû se procurer une monture particulière : une femelle sabrenuit qu'elle invoque et révoque à l'aide d'un pierre couleur sang. Cette bête semble être la seule qui lui obéit au doigt et à l'oeil, résultat d'un lien étroit qu'elle a fait tisser entre sa personne et l'animal magique.

Ce qu'on dit :

L'histoire exacte de Lazuli reste inconnue au sens commun. De douteux individus peuvent véhiculer des rumeurs à la véracité discutable.

L'elfe serait particulièrement agée, et une fois l'unification de la Nouvelle Alliance scellée, elle aurait passé des journées entières dans les bibliothèques des terres de l'est afin d'assouvir une impressionnante soif de connaissances. Toujours solitaire, elle aurait tout simplement cessé au bout de deux années d'intensive lecture.

Chacun sait que le rythme des Kaldorei est très différent de la cadence rapide des humains et autres races des terres de l'est. Lorsque l'on a l'éternité devant soi, il n'est pas habituel de ressentir un besoin irrépressible de se dépêcher, de prendre des décisions à la volée, de vivre au jour le jour... Lazuli aurait eu beaucoup de mal (et manifestement elle ne serait pas au bout de ses peines) à prendre en route le mode de vie accéléré des humains...

Nul ne sait d'où vient cette curieuse distance qu'elle semble vouloir installer entre elle et le reste du monde. Il semblerait possible de la traverser afin de rentrer dans son monde, puisque d'aucuns affirment l'avoir vue témoigner des émotions diverses face à certains privilégiés.
 
Ère du Conflit [5]
Lune de la Force
Décade du Panda
Décade du Gorille
Décade de l'Ours
Lune d'Agilité
Décade du Tigre
Décade du Singe
Décade du Faucon
Lune de l'Esprit [5]
Décade de la Chouette [3]
Un'Goro - Sommeil
Sommeil

- Par la Lune, je suis effondrée !

Effectivement éprouvée, couverte d'un ensemble hétéroclite de résidus douteux et de blessures en tous genres, l'elfe se laissa tomber lourdement près d'un palmier, pour s'installer à son ombre. En grognant, elle ôta ses bottes pour révéler ses pieds encore enduits de goudron.

Quelle horreur...

Elle se tourna pour regarder le gigantesque cratère naturel, au centre duquel trônait un volcan en activité constante. Les rayons d'un soleil blâfard glissaient par-dessus la paroi grisâtre du creux, déposant des couleurs criardes sur la faune sauvage et la flore vierge de la région.

Un enfer sur Azeroth...

Un feulement s'échappa de sa gorge, elle s'allongea et ferma ses yeux cernés, serrant les paupières pour anéantir la chaleur qui lui brûlait la rétine, pour se plonger dans un sommeil au sein duquel elle vivrait à nouveau, dans ses songes, l'infâme, l'abjecte, l'insupportable Galère d'Un'Goro...
 
Un'Goro - Terre Accueillante
Terre accueillante

- Quelle beauté... !" s'était-elle dit du haut de la paroi, alors qu'au bout de la pente raide qui s'étendait sous ses bottes s'agitait un petit monde incroyable, en perpétuelle activité. Elle voyait des arbres gigantesques d'une couleur surréaliste ; une herbe verdoyante, grasse et humide ; des cristaux multicolores et iridescents qui semblaient pousser d'une terre riche et saine. Tout ce qu'elle voyait l'enchantait au plus haut point, elle rêvait déjà de mettre les pieds dans ce lieu vierge et naturel. Une communion avec Nature, cela lui ferait le plus grand bien !
Distraite par l'irréaliste magnificence du Cratère d'Un'Goro, elle fit un pas en avant et glissa, puis roula contre la paroi rocailleuse, sèche et aux nombreuses arrêtes vives. Elle atterrit lourdement sur l'herbe abondante, après une chute de quelques dizaines de mètres, les genoux et les coudes écorchés. Elle resta un instant allongée sur le sol comme un pantin désarticulé à maudire son "armure" trop légère qui lui vallait toujours des blessures ouvertes un peu partout...

Ses réflexions profondes et son repos temporaire furent troublés par le pas lourd et puissant d'une bête qui approchait, l'elfe se releva d'un bon moyennement énergique et grimpa dans un arbre pour observer les alentours. Un nid de raptors, beaucoup plus grands que ceux qu'on trouve dans les Tarides où près de Stromgarde. Ces bêtes antiques, habillées de leurs plumes tribales : des mâles prédateurs aux mâchoires prêtes à déchirer la chair, des mères méfiantes défendant leur nid avec ferveur... Un ravissement ! L'elfe frémit légèrement et masqua sommairement son odeur en se frottant aux feuilles épaisses et grasses de l'arbre dans lequel elle se trouvait.
Elle devait récolter de l'humus pour Fandral Staghelm, l'Archidruide. Elle sortit à cet effet un sac de tissus épais qu'elle secoua un peu, discrètement toujours. Prenant soin d'utiliser la végétation luxuriante pour se camoufler et tromper la vue, l'ouie et l'odorat des raptors confortablement installés. Elle sortait par intermittences des hautes herbes pour récolter soigneusement la terre riche du cratère. Une fois, deux fois, sans problème, utilisant la végétation pour faire diversion et attirer les bêtes où elle ne serait pas.

Tout se passait comme prévu jusqu'à ce que l'assurance de son succès l'emporte sur sa méfiance. Elle avait repéré une parcelle de sol riche en humus, autour de laquelle gravitaient trois raptors manifestement excités. Sûre d'elle, elle approcha sans quitter la végétation, sortit son sac et s'approcha de la terre meuble et précieuse.
Un grognement... Elle n'y fit pas attention, récoltant vite la terre pour Staghelm.
Des pas qui se rapprochaient... Elle accéléra la cadence en conséquence, cherchant du regard où était son prédateur.
Un raptor avançait vers elle, il se mit a charger quand leurs regards se croisèrent, poussant un hurlement strident pour appeler de l'aide.
Elle était seule, et bien vite quatre dinosaures plus grands qu'elle la harcelaient, tournant autour d'elle, claquant des mâchoires. Le combat était inévitable.
D'un geste rapide, elle lança de la poudre dans les yeux d'une des bêtes, perçant d'un coup sec de sa lame la gorge d'un autre. Les hurlements retentirent, et Lazuli se mit à danser sauvagement, ses lames courtes projetant des reflets lumineux bien vite rougis par le sang frais : le sien et celui de ses agresseurs.
Dans l'ivresse du combat, luttant comme un animal pour sa survie, elle n'entendait pas la pulsation lente et lourde, s'amplifiant lentement, accompagnée de violents craquements de fougères et de branches. Les bêtes hurlaient, elle en terrassa une et les autres fuirent. D'abord intriguée, puis fière d'elle d'avoir effrayé des raptors, il lui fallut un certain temps avant de remarquer le pas lent et surnaturel... Elle l'identifia par réflexe aux gigantesques Anciens qui erraient dans sa terre natale, mais le hurlement assourdissant qui l'accompagnait fit retourner l'elfe à des réflexions plus terre-à-terre... et plus instinctives.

Elle se tourna d'un seul coup, faisant face à une bête gigantesque dont le pas lent faisait trembler le sol, une gueule énorme s'ouvrant lentement sur plusieurs rangées de dents effilées et dont s'échappait une haleine vieille de siècles entiers. Elle lâcha son sac et fit un bond sur le côté pour éviter de justesse la mort immédiate dans la gueule du Diablosaure, les dents aiguisées des puissantes mâchoires lui écorchant l'épaule. Le monstre s'arrêta net et tourna la tête vers le buisson où s'était réfugiée l'elfe, humant l'odeur de son sang fraîchement versé. Elle pesta, jamais elle ne pourrait venir à bout d'un tel colosse d'écailles !
La blessure ouverte l'empêchait de se cacher, elle sortit du buisson et courut de toutes ses forces, la foulée affolée. Malgré la lenteur de son pas, l'animal antique la rattrapa sans problème : ses jambes puissantes faisaient bien deux ou trois fois la taille de l'elfe. Celle-ci fouilla dans une bourse à sa ceinture et en tira une poignée de poussière volatile, qu'elle jeta au sol pour créer un épais nuage de poussière salvateur. Cela lui laisserait un sursis, au moins, elle bondit et se camoufla dans les fougères épaisses, évoluant courbée pour s'enfoncer dans la végétation, tout en sortant des bandages pour arrêter les saignements.

La bête chercha un instant, puis fut distraite par d'autres cris plus effrayants encore. Lazuli frissonna, commença à douter de la "beauté" de ces lieux. A ce moment, elle ne savait pas encore qu'elle passerait la nuit à traverser et à se battre au beau milieu du cratère d'Un'Goro.
 
Un'Goro - Goudron
A la découverte du Goudron

Elle avait erré quelque temps au sein des terres verdoyantes du Cratère. Elle avait trouvé plusieurs marques d'une quelconque civilisation : elle troquerait bien sa brutale et immersive communion avec la nature contre un lieu où elle pourrait se poser, manger, boire et soupirer sans risquer de se faire dévorer, écorcher ou brûler vive, finalement...
L'après-midi avait bien avancé, il n'en était pas de même pour elle...

Elle avait erré un peu au hasard, cherchant tant bien que mal à tracer sa carte pour s'y retrouver lors de ses passages suivants. Pas de routes, pas de chemin... Juste ce décor sauvage et brut. Elle avait aperçu une ruche d'insectes géants, un volcan peuplé par des élémentaires redoutables, d'autres espèces de dinosaures...

Elle cherchait ce Marshal, dont elle avait trouvé le journal par hasard. Il devait sans doute avoir trouvé un lieu tranquille pour s'installer avec son expédition... Si tout son matériel et son escorte n'étaient pas tombés dans le ventre d'un gargantuesque bestiau !
Elle marchait vers le nord, plus vigilante que jamais, suivant plus ou moins la paroi abrupte du cratère, à l'est. Ces curieuses ronces vivantes ne semblaient pas agressives, mais elle ne les approcherait pas pour vérifier ! D'autres formes de dinosaures apparaissaient ici : des basilics déformés aux mâchoires saillantes et aux défenses allongées, portant sur leur dos deux grandes crêtes et des bêtes volantes à la gueule allongée où s'alignaient des rangées de dents minuscules mais manifestement faites pour découper net, leur cri glaçait le sang...

Laissant derrière elle les terres marécageuses de l'entrée côté Tanaris, elle traversa un fleuve. Glissa à ses narines une ôdeur âpre qu'elle ne parvenait pas à identifier. Elle aperçu de grands bassin, au sol, et des formes noires s'agiter autour, réfléchissant la lumière d'un soleil fatigué qui commençait à décliner vers la crête. Curieuse, mais néanmoins méfiante, elle s'approcha du premier bassin qu'elle croisa. L'ôdeur infecte semblait s'échapper de ce liquide noir bouillonnant dont il était rempli. Etait-ce quelque manifestation de la Corruption de la Légion ?...
Sa curiosité l'emportant sur sa méfiance, elle saisit une fiole à sa ceinture, avec la ferme intention de conserver un échantillon de ce curieux fluide visqueux. Alors qu'elle approchait sa main de la surface agitée, comme le reflet difforme sur un miroir horrible, une main noire surgit du bassin et saisit solidement le poignet de l'elfe. Elle sursauta et grogna d'avoir laissé tomber son flacon, le contact était chaud, gélatineux et visqueux, le fluide noir éclaboussa son bras et ses pieds. Une deuxième main émergea pour se poser sur le bord du bassin, suivi d'un avant-bras énorme.
Elle réussit à extirper son poignet de l'étreinte dégoûtante et se recula, alors que s'élevait devant elle une créature née de l'infâme noirceur bouillonnante, deux lueurs blafardes s'ouvrant comme des yeux au sommet de la masse dégoulinante. La créature semblait lente, Lazuli s'éclipsa et continua sa route vers le nord, courant à toutes jambes, entre d'autres bassins d'où sortaient d'autres créatures difformes sans visage. Elle trébuchait dans le liquide noir et collant, fut bientôt couverte de marques brunes, mais distançait toujours les monstres aux effluves abjectes.
Elle aperçut une caravane, se précipita vers elle, reprenant son souffle avant de grimper le long du chemin au bout duquel elle trouva finalement le refuge de ce Marshal. Le calme, enfin... Mais pour combien de temps ?
 
Décade de la Baleine
Décade du Lapin [2]
Un'Goro - Guide de survie
Guide de Survie

Le campement était rudimentaire, et c'est avec un certain effroi qu'elle y découvrit l'absence de confort, de vivres et d'eau claire.

- Justement," avait dit Marshal, "ce ne serait pas mal, si vous pouviez nous rapporter quelques caisses de nourriture que nous avons perdues... et puis notre équipement de recherche aussi"
La perplexité de Lazuli s'éclipsa quand il parla de l'or qu'il avait sur lui, qu'il n'avait pas abandonné et qu'il était prêt à alléger au profit d'une âme généreuse qui travaillerait pour le campement. Lazuli coula donc au pied de la paroi, glissant un regard hésitant vers "Larion", une espèce de nain détraqué en salopette rouge qui martellait des plantes naines...

Elle contempla l'écosystème fourni, riche et hostile du cratère se rapprocher de sa personne à mesure qu'elle descendait la pente raide. Elle glissa une grosse pierre rouge hors de sa poche et se concentra pour invoquer Rubis, sa monture. A toute vitesse, les pattes griffues du sabrenuit fouettant l'herbe grasse, elle parcourait l'intérieur du cratère, le regard scrutant de tous côtés à la fois pour éviter le danger imminent et pour rechercher d'éventuelles traces d'un campement de fortune...

Là ! Trois pauvres morceaux de bois auxquels on avait accroché une toile incolore qui avait, depuis, subi les assauts répétés de quelque bête particulièrement hargneuse et certainement trop territoriale pour accepter la présence de cette toile sur son domaine. Elle révoqua Rubis un peu plus loin et grimpa dans un arbre pour surveiller les alentours de ce campement. Sous le lambeau de toile flottant tel une apparition ethérée, elle parvint à apercevoir l'angle abîmé d'une caisse en bois.
Une fois en bas de l'arbre, elle avança à pas feutrés vers le campement, tournant autour plutôt que de s'y jeter directement. La caisse était grosse et, plus grave, éventrée à sa base. Du trou béant dans le bois déchiré sortait du grain en abondance, ainsi que de lamelles de viande séchée, et Lazuli ne put que grimacer en constatant que la nourriture était reniflée par une demi-douzaines de bébés dinosaures - ceux avec la crête sur le dos. Deux d'entre eux se battaient pour un morceau de chair salée, les autres avançaient vers le trou ouvert, sans doute curieux de savoir ce qu'ils pourraient trouver de plus alléchant.
Cherchant à ne pas éveiller les sens des petits, déjà bien occupés par les effluves de nourriture, elle parcourut des yeux les environs... Plus loin, à moitié avalée par la terre marécageuse, une autre caisse similaire s'enfonçait lentement. Sans se révéler aux bêtes du coin, elle approcha en zig-zag de sa nouvelle cible de bois.
Prenant soin de rester sur l'herbe plus ferme que la terre marécageuse dans laquelle s'enfonçait doucement la caisse, elle écarta les jambes et fléchit les genoux, plaquant ses mains sur la caisse pour la soulever, dans un effort modérément surelfique. Grognant à travers ses dents serrées, elle luttait pour sortir la caisse de la boue spongieuse. Une fois la caisse libérée de son étreinte naturelle, Lazuli la balança sur une parcelle ferme à quelques pas, dans un fracas sec qu'elle avait sous évalué.

Un grognement rauque glissa un souffle brûlant sur sa nuque. L'elfe poussa un vague soupir de lassitude, s'empara de ses lames et fit volte-face... pour se trouver nez à nez avec ce qui était certainement la mère des bébés dinosaures qu'elle avait vus avant. Prête à se battre, elle se mit en position d'attaque et commença à abîmer les écailles de la bête monstrueuse qui grognait et claquait des dents pour lui happer un bras. Ce fut quand les pieds de l'elfe furent figés qu'elle comprit qu'elle venait de se mettre à l'endroit où se trouvait précédemment la caisse de nourriture...
Elle était engloutie jusqu'aux chevilles, commença à s'énerver contre la mère insupportable qui continuait de l'attaquer. Elle jeta une poignée de poussière aveuglante aux yeux du dinosaure pour le distraire un instant, puis bascula tout le poids de son corps en avant pour tomber à plat-ventre. Une fois dans cette position, elle étala son poids au possible sur toute la surface qu'elle recouvrait, glissant ses bottes hors de la terre marécageuse. Une fois libérée, elle roula au sol et trotta vers l'herbe pour réassurer sa position, le dinosaure hurlait toujours en se cognant à un arbre. Lazuli prit la caisse sous le bras, invoqua Rubis et s'éclipsa au plus vite, ravie de s'en être tirée sans tuer une mère, mine de rien.

Elle se demandait quelle horreur pouvait bien encore l'attendre dans le Cratère... Elle n'était pas au bout de ses peines !
 
Un'Goro - Chitine
Chitine

- Dans ce truc !?"

L'elfe commençait à perdre patience, et l'envie de réduire en morceaux le sourire qui stagnait sur le visage de la demoiselle Marshal se prononçait progressivement. L'humaine semblait planer dans une sorte de bonheur constant, un monde plein de fleurs roses et de petits oiseaux... Son sourire de gamine ne s'effaçait pas, et elle semblait ne pas se rendre compte que le danger venait de l'elfe qui lui faisait face en agitant nerveusement la main sur la poignée d'une de ses dagues. Son émerveillement sans limite pour les insectes gigantesques n'arrangeait rien...

- Je pense qu'on parle de la même chose, oui !" répondit-elle, accompagnant sa phrase d'un petit ricanement qui irrita les tympans de Lazuli. "Oh ce n'est pas bien compliqué, rapportez-moi un échantillon de paroi, mais pas de l'extérieur ! Je veux quelque chose qui vienne d'une salle où l'on trouve des larves. Elles devraient pendre au plafond, je ne pense pas que vous les manquerez !" elle ricana à nouveau, fouillant dans son matériel pour en sortir une fiole et la tendre à Lazuli. Celle-ci la saisit d'une main crispée, manquant d'éclater le verre pendant l'opération. Elle grinça des dents.
- Ce sera fait."
Et elle s'éclipsa au plus vite.

Rubis la transporta jusqu'au sud du cratère, où l'herbe peinait à pousser sur une terre rougie semblant curieusement vivante, parsemée de larges pustules brillants et frémissants et surtout... là où rampaient et volaient les insectes grands comme des nains costauds. Pendant le voyage, elle manqua de se faire embourber par une créature de goudron, de se faire carboniser par un élémentaire, de se faire dévorer par un diablosaure albinos et de se prendre un arbre de plein fouet. Elle arriva donc sur les lieux quasiment indemne.

Resserrant sangles et réajustant ceinturon, elle évalua la situation d'un terrain surélevé : la vermine grouillait, menaçante, s'agitant autour de l'immonde gueule moite et hostile dans laquelle elle devait, fatalement, s'enfoncer. De la terre déformée sortaient de longues excroissances vaguement semblables à des griffes effilées couleur chair brûlée, s'animant tristement de soubresauts ragoûtants. Charmant panorama mouvant sous les yeux de l'elfe qui se réjouissait d'avance.

Chacun a son rôle, avait dit demoiselle Marshal les ouvriers travaillent, surtout pour l'expansion de la ruche, mais aussi pour ramener de la nourriture à l'intérieur, et ils ont toutes sortes d'autres tâches ingrates au sein de la ruche. Les soldats défendent la ruche et les ouvriers, ils sont les plus costauds en principe. Les éclaireurs sont ceux qui volent, ils surveillent de haut les environs de la ruche, soit pour trouver de nouvelles routes vers des sources de nourriture, soit pour repérer des intrus. Tous sont loin d'être stupides, ils travaillent de concert ! Si l'un vous repère, il risque de "sonner l'alerte" à sa manière, avec des phéromones. Bref, si les soucis approchent, vous devriez les sentir ! Hihihihi !. Lazuli pesta...

Les ouvriers étaient les patauds peu menaçants - mais pas l'air innofensif non plus ! - et ils semblaient effectivement avoir une sorte de routine... Elle essaierait de jouer là-dessus pour les éviter au possible : ils avaient beau être peu agressifs, ils pouvaient tout de même sonner l'alerte. Ile ne voyaient pas comme des animaux, ils ne sentaient pas la même chose que les bêtes... Ils étaient autre chose, il faudrait s'adapter.
L'elfe chercha des yeux un ouvrier que la routine envoyait plus loin que les autres, et éventuellement mal protégé... Aucun, tous les insectes fonctionnaient comme les éléments d'un mécanisme conçu avec un étonnant soucis de la perfection. Il devait y avoir une faille quelque part... Sans doute dans le côté très prévisible de chaque rôle. Lazuli verrouilla son regard sur un ouvrier qui dépiotait à grands coups de mandibule la carcasse de ce qui fut sans doute un dinosaure de taille impressionnante. Deux éclaireurs ailés gravitaient non loin, et un guerrier aux mandibules acérées s'affairait à réduire à néant un bébé raptor égaré.

Parfait...

Lazuli bondit pour se retrouver sur dans le dos de l'ouvrier-dépioteur en une galipette habile, lames sorties de leurs fourreaux, crocs exhibés. Il fallait viser juste ou frapper vraiment fort, attaquer aux articulations ou briser la chitine. Elle frappa à l'abdomen moins protégé, la bête n'émit qu'un sifflement strident, agitant ses pattes effilées pour se tourner vers Lazuli. Elle eut le temps de placer trois autres coups dans des zones sensibles pendant ce temps. Elle esquiva tant bien que mal les antennes, les mandibules et l'abdomen qui cherchait à la percer.
Elle sortit victorieuse du combat, avec quelques entailles cependant qu'elle s'empressa de bander avant de... plonger avidement les mains dans la carcasse ouverte de l'ouvrier et en sortir, parmi quelques viscères curieusement agencés, des poignées de fluide visqueux et incolore. Elle se tapissa le corps de cette substance infâme, espérant que cela trahirait les sens de ses nouveaux adversaires. Vêtue d'une seconde peau dégoûtante, elle s'avança vers le trou béant, se courbant pour paraître moins imposante, bénissant le vert vif de son armure qui semblait tromper les yeux à facettes.
Ses bottes s'enfoncèrent légèrement dans la "peau" souple de la bouche, qui répondit en laissant échapper quelque grincement spongieux. Elle dut s'habituer à ce bruit sinistre qui se répétait à chaque pas tandis qu'elle s'engouffrait dans l'antre nuisible...
Là les insectes étaient plus nombreux, elle s'éclipsait en frémissant quand certains essayaient de communiquer en tendant vers elle une paire d'antennes bourdonnantes. Elle parcourut les galeries à la texture infecte et vivante, trouvant sa cible après quelques minutes...
Un couloir tortueux débouchait sur une chambre assez large, circulaire et plate. Du plafond dégouttant d'une muqueuse odorante pendait une demi-douzaine de cocons énormes irradiant une faible lueur jaune-orangée. Lazuli accéléra le pas, s'avança dans la chambre d'incubation et se pencha pour planter un coup de dague dans le sol. La paroi frémit en, laissant de sa plaie profonde gicler une lampée de fluide suspect, dans un bruit de succion obscène, que l'elfe s'empressa de faire couler dans son flacon.
Sifflements...

Les pattes couraient dans les galeries, elles avançaient vers là où elle se trouvait. Le sang de l'insecte précédent commençait à sécher, la chaleur suintante avait fait perler la sueur sur la peau de Lazuli, son odeur revenait... A ce moment précis, c'était une odeur d'angoisse. Elle pesta contre Marshal et ses recherches biologiques.
Deux guerriers entrèrent dans la salle, elle s'approcha d'eux, saisit une antenne agitée pour la trancher d'un coup sec, désorientant l'un d'eux. L'autre profita du manque de garde pour mordre le mollet de Lazuli d'un coup de mandibules. Elle grogna, dents serrées, et s'attarda plus attentivement sur son unique adversaire. Du même coup, elle essayait de passer dans la galerie pour s'esquiver au plus vite. Elle parait, tranchait, blessait... elle prenait aussi quelques coups, les soldats étaient de redoutables combattants !

Alors qu'elle se pensait presque tirée d'affaire, la lumière d'un soleil déclinant caressant son dos et l'adversaire presque terrassé, ce dernier se contorsionna pour piquer de son dard effilé dans le ventre de l'elfe, traversant le cuir clouté. Elle gémit en crachant une gerbe de salive épaisse... Puis fit volte-face et courut aussi vite qu'elle put, handicapée par son mollet blessé.
Le soldat fut rejoint par deux, puis trois autres, qui approchaient de Lazuli par tous les côtés. Elle poussa un chapelet de jurons en Darnassien, elle ne tenait absolument pas à finir en repas pour coléoptère mutant ! Elle rejoingnit toutes ses forces pour courir aussi vite que possible, ignorant la plaie ouverte à son mollet, marquant fatalement son chemin d'un tracé sanglant...
Les soldats, qui auraient été fiers d'avoir repoussé un intrus s'ils avaient la moindre idée de ce qu'était la fierté, retournèrent à des tâches plus importantes que de courser une bête vouée à la mort.

De son côté, Lazuli banda sommairement sa jambe et invoqua Rubis qui, d'abord, eut un mouvement de recul. L'elfe grogna en arguant qu'elle avait camouflé son odeur derrière un masque infect, la bête de calma et se laissa monter.

Si seulement elle était tirée d'affaire... !
 
Troisième Ère [2]
Lune de la Force [1]
Décade du Panda
Décade du Gorille
Décade de l'Ours [1]
Ordinaire
Elle se tenait droite comme un piquet, au sommet d'un clocher de Stormwind. L'instinct félin voulait qu'elle se sente bien dans les hauteurs, en position dominante, les yeux ravis par la vue d'ensemble de la ville aux toits bleu pâle, voilée par la faible clarté d'une nuit estivale. Ses pensées filaient à toute allure, l'elfe s'imposait quelques heures d'isolement, le visage inexpressif, le vent glissant sur son uniforme, balayant ses cheveux.

Les éclairages publics étalaient dans les rues une lueur jaunâtre qui étincelait sur l'armure des patrouilleurs en reflets instables et ondulants. Son exil avait renforcé sa volonté... son indépendance aussi. Elle avait toujours été difficile à saisir, selon les autres, et les quelques jours avant son départ elle sentait qu'elle devenait une autre. On l'avait comparée à un courant d'air, insaisissable et indomptable. On l'avait comparée à une énigme indéchiffrable et mystérieuse.
Elle avait repoussé ces comparaisons d'un air agacé...

Elle avait eu besoin, comme souvent, de se retrouver seule avec elle-même pour réfléchir et se retrouver. L'indépendance lui était inhérente, inaliénable ; cela faisait partie de sa "race".
Elle avait eu besoin de s'éloigner de tout ce qui pourrait troubler, parasiter ses pensées. Ces trois semaines avaient été trop courtes, il lui était arrivé de prendre des années entières pour se ressourcer. Trois semaines n'étaient rien, un souffle, un soupir...

Mais elle s'adaptait tant bien que mal au rythme effréné des autre races de l'Alliance avec qui elle devait cohabiter, pour le meilleur et pour le pire. Elle trouvait la balance équilibrée, jusqu'à présent. Elle avait dû radicalement changer son rythme de vie pour suivre la cadence, ils étaient tellement pressés... en toute circonstance !

Elle passa distraitement une main dans ses cheveux que le vent bousculait par intermittences. Secrète, l'était-elle suffisamment ? Certains humains semblaient ne pas respecter son interdit et commençaient à poser des questions indiscrètes à propos de sa vie passée. Sur ce qui la conduisait à adopter cette attitude. Son masque d'indifférence se brisa un instant, dévoilant un visage peiné, presque mélancolique.

Elle saurait repousser ceux qui cherchent à trop s'attacher. Ses actes récents affirmaient son indépendance, feraient sans doute comprendre à ceux qui s'attardent trop sur une histoire qui ne mérite d'être racontée qu'ils s'avancent en territoire ennemi.

Ses lèvres se courbèrent en un fin sourire, elle sauta pour glisser sur le toît de la chapelle qu'elle avait grimpé, puis aterrir au sol, accroupie.

Elle avait les idées claires, tout irait bien.
 
Lune d'Agilité
Décade du Tigre
Décade du Singe
Décade du Faucon
Lune de l'Esprit [1]
Décade de la Chouette [1]
Décade de la Baleine
Décade du Lapin