Zénia

Elle est née il y a 130 ans au sein d'une famille respectée de bourgeois à Darnassus

Famille respectable donc, ayant fourni la non moins respectable caste des Sentinelles en membres honorés et tout aussi respectés. Que de respectabilité me diriez-vous ? Et bien je ne peux qu'acquiescer Ils n'ont pour ainsi dire aucune profession familiale si ce n'est les Sentinelles.

A la naissance de Zénia, qui n'est pas son véritable nom mais un nom qu'elle s'est choisie lors de son exil, ses parents furent satisfait de constater qu'à nouveau ils pourraient pourvoir à leur "devoir". Ils lui prodiguèrent les soins et les attentions requises pour qu'elle soit prête le jour venu à entrer au sein des Sentinelles. Zénia passa son premier demi-siècle dans cet environnement où l'amour n'était pas vraiment présent tout du moins l'amour filial.

Arrivée à l'âge voulu, elle intégra l'école pour suivre la formation de Sentinelles. Mais en elle, quelque chose trottait, ténu pour l'instant mais qui grandirait au fil du temps. Elle suivait avec assiduité les cours de maniement des armes, une passion l'animait lorsqu'elle tenait entre ses mains une arme quelle qu'elle soit.

Elle la faisait chanter comme elle aime à le dire.

Ses professeurs étaient satisfaits de ses talents, et l'encourageaient à persévérer.

Au contraire cependant, les enseignements religieux la minaient et l'ennuyaient. Elle avait beau jeu d'essayer de comprendre, d'y croire, elle n'y arrivait pas. La prêtresse qui s'occupait de lui inculquer ces enseignements, remarqua son désintérêt et la tança à maintes reprises.

Elle lui martelait chaque fois qu'Elune était leur déesse qu'ils lui devaient respect et la prier pour la remercier de tout ce qu'Elle faisait pour leur peuple.

Zénia, de tempérament impulsif, lança un jour :

"Je ne crois pas en Elune ! Et Elle ne m'intéresse pas !"

Cela jeta un froid parmi les élèves et la prêtresse restait bouche bée interdite.

Elle fut convoquée devant les maîtres des Sentinelles afin d'éclaircir le problème. Zénia ne démordait pas refusant de mentir de jouer leur jeu stupide de croyance. On la renvoya chez elle la privant de tout enseignement futur. Cela aurait pu s'arrêter là mais Mais, certaines élèves catégoriques dans leur façon de penser eurent la triste idée de donner une leçon à cette effrontée.

Alors qu'elle rassemblait ses affaires en colère et frustrée, elles lui tombèrent dessus et commencèrent par l'invectiver, la malmener. Ce petit jeu dérapa rapidement lorsque les bousculades devinrent coups et les boutades, insultes. Frustrée et enragée, Zénia répondit aux coups et de corrections cela tourna en combat pour faire mal, très mal.

Des lames sortirent de leurs fourreaux et ce qui devait arriver arriva. L'une des élèves tomba pour ne plus jamais se relever. Le combat cessa aussitôt, laissant les protagonistes statufiés par ce corps désormais sans vie, le regard hypnotisé par le sang qui s'écoulait lentement sur le sol. Puis vinrent les cris de terreur et les regards effrayés et la fuite éperdue. Seule Zénia restait là sans rien dire, regardant le cadavre sans vraiment comprendre.

Plus tard, elle se retrouvait face au conseil des sentinelles, aux élèves, aux parents. Tous la regardaient comme un monstre : comment une elfe pouvait tuer un membre de son peuple ? Zénia n'aurait pu répondre, elle fixait le sol, voyant toujours le corps sans vie et tout ce sang. On considéra son silence comme un affront supplémentaire et il fut décidé que pour avoir renié Elune et tué une de ses sœurs, Zénia serrait exilée hors des terres des elfes. De plus, son nom serrait effacé de tous les manuscrits existants et il ne devrait plus jamais être prononcé.

On l'emmena au centre de Darnassus où fut prononcé sa sentence et un mage humain, l'ironie du sort, l'envoya en terres humaines.

Zénia réalisa soudain que désormais elle n'avait plus sa place parmi les siens, elle pleura longtemps prostrée. Elle n'avait même plus de nom réduite à un simple corps rien qui la désigne personnellement

Mais, il fallait bien se nourrir, vivre

Elle finit par se lever hagarde, découvrant son environnement. Petit fut le premier mot pour le décrire. Tout était petit, chancelante elle avançait parmi les arbres sans but précis