Venessia

Un vent glacé glisse dans la caverne, une bouffé froide qui s'essouffle contre les parois faisant vaciller les flammes des braseros de fortunes, installé aux quatre coins de la salle. Le diablotin s'agite un peu, sortant de l'ombre pour jeter un œil vers l'entrée de la grotte avant de se retourner vers sa maîtresse.

Elle trônait la, devant une dalle poussiéreuse, sa robe s'étendant comme une corolle blanche autour d'elle, entachant l‘obscurité du dessin de sa silhouette gracieuse. Ses doigts glissent sur une dalle blanche, ornées de motifs étranges fait de sels ocres et de charbons, de poussières grises et d'une poudre violacé. Au centre trône un large coupe en bronze, contenant une poudre blanche et une mèche de cheveux de jaie, ainsi qu'une feuille de papier qu'elle ajoute en l' enflammant d'un murmure, après avoir allumé les 2 encensoirs et les 4 bougies cernant  « l'autel ». Sa voix monte comme une appel : lent, doux, langoureux, une litanie étrange aux refrains lancinants, profonde et détachée, amplifiée par la résonance de la caverne qui semble reprendre la mélopée en canon. Ses traits sont détendues, son visage fins et tendre restant inerte mis a part ses lèvres qui vibre de cette étrange mélodie qui semble peu a peu donner vie à la brume épaisse qui s'échappe maintenant de la coupe centrale.
Le ton monte, le rythme s'accélère, sa voix vibre et son corps se tend tandis qu'elle pique le bout de son doigts d'une aiguille, laissant quelques gouttes de sang tomber dans la coupe. Le ton monte encore, l'air tremble, s'agite, la brume s'étend comme un voile cotonneux et sa voix se pousse jusqu à des hauteurs improbables, jusqu à une dernière note tenue qui se rompt abruptement quand Venessia s'écroule, son corps retombant lourdement sur le sol.

Le diablotin s'avance hativement, contemplant le corps inerte de la jeune femme. Un soupir profond soulève sa poitrine attestant de sa vie et ses paupières frémissent doucement tandis que son esprit sombre dans une chute infinie à travers un voile opaques d'ombres et de grisailles. Elle sent des mains, des bras, des souffles glacés, humides, nauséabonds et décharné courir sur elle, pour essayer de la retenir, de la capturer. Elle repousse chaque assaut frissonnant sous les caresses insanes qui frôlent sa peau, agrippent ses cheveux, serrent ses bras et griffent ses jambes en lui laissant une sensation nauséeuse. Elle se sent nue, perdues, la chute semble infinie et la cohorte de sons et gémissements qui accompagnent les ombres envahit ses oreilles jusqu'à devenir oppressante. Sa tête lui tourne , les ombres deviennent plus denses plus opaque, elle se bouche les oreilles, elle essaie d'hurler mais aucun sons ne s'échappe de ses lèvres.
Elle tourne et elle tourne, elle tombe, désorientée, seule au milieu d‘une marées de sons et de contact écœurant et révoltant, une vague odeur de sang et de soufre se liant à la scène. Elle ferme les yeux et tout s'arrête dans un éclair blanc.

Un hurlement de loup, des bruits de pas qui martèlent le sol d'un son mat et précipité, des bruits de choc, du bois qui craque, du métal qui cogneLa tour se dresse , grise, terne, fantomatique au milieu de la nuit, des nuages glissent dans le ciel, vite, si vite elle baisse les yeux et sous elle le vide.
Elle est debout, debout sur des remparts, Elle le voit courir, passer devant les lucarnes d'étage en étages et les ombres qui le talonne à un rythme fou, se rapproche encore de plus en plus.
Il atteints le sommet, elle le voit devant la fenêtre, il a due la voir , il a l'air de crier, de l'appeler Elle ne peut rien faire, incapable de bouger. Et l Ombre se découpe, massive, noire, un résonnements métallique accompagne chaque pas, lourd, dur ses cheveux sont de sang , sa peau blanche, son armure d obsidienne Elle essaie de hurler, de prévenir Salazare!

Elle a vue la lame du géant armuré de noir, le coup vif, effroyable, elle a ressentie la vibration comme si elle en avait été fauché pourtant elle est loin, loin et paralysé, elle vacille sous l impact, le sol lui donne l impression de trembler et elle tombe à nouveau dans le noir.

Elle se redresse d'un bon dans la pièces froide et lugubre emplie de fumé, son diablotin la regardant d'un air ahurie tandis qu elle murmure

«C'est plus qu un rêve.. Bien plus..»