J'étais assigné à l(avant poste du Capitaine Perrine quand tout est arrivé. Je n'arrive toujours pas a croire qu'une seule de ces créatures ait pu nous mettre à mal. Mais nous ne renoncerons pas, La Croisade Ecarlate vaincra ce mal!
Je faisais ma ronde avec Lezon quand nous avons croisé Jucillia, immobile, l'air étrange. Nous nous sommes approchés d'elle, c'est comme si elle flottait en l'air, les pieds à quelques centimètres du sol. Ce n'est que trop tard que nous vîmes dans son ombre le reflet du masque de glace de la créature. La seconde suivante, une lance de givre traversa la tête de notre recrue pour se planter dans le coeur de Lezon. Je fit front aussitôt, et appela à l'aide. Le temps que les autres n'arrivent, j'étais seul face au monstre. Celui ci se rua sur moi. Ses mains portaient de lourds gantelets finement sculptés dans la glace, et dont les griffes me blessèrent a de nombreuses reprises. Il m'envoya finalement au loin, j'étais gravement blessé et ne pu qu'assister de loin au carnage.
Les renforts tentèrent de l'encercler, mais nos hommes se firent trancher, débiter, alors que la créature jetait sur eux une pluie de lames de glace. Esquivant la moindre de leur tentative et contre-attaquant alors avec tant de force qu'il ne resta bientôt plus que des corps brisés et tranchés au sol. Veyrin, Qui se vantait d'être bénie, protégée par la Lumière, ne fit pas un pli face à ce démon, et Halec ne pu rien faire pour la sauver. Le vice de cette créature n'à aucune limite, L'homme fut tué, criblé d'éclats de sang gelé projetés depuis le corps de son aimée.
Finalement, Il se retrouva seul, au milieu des cadavres déchirés, son armure de givre se renforçait en glaçant et assimilant le sang qui avait éclaboussé sur elle pendant cette tuerie. A cet instant, j'ai perdu connaissance, Je pu seulement le voir s'approcher de la tour ou se trouvait le capitaine.
A mon réveil, j'étais au Monastère. Les maîtres n'ont pas voulu me croire, pourtant je l'ai vu, cette horreur, qui se bat sûrement pour ces vils Reprouvés...
Il s'agit là d'un adversaire dangereux, une furie impitoyable qui n'existe que pour tuer. Si nous ne l'éliminons pas rapidement, nombre de nos frères mourront sous ses assauts terribles.
La Terreur
Le zeppelin était prêt a partir, toutes les cargaisons d'Undercity pour Orgrimmar étaient chargées, c'était maintenant aux voyageurs de monter a bord.
Les petits yeux de gobelins de Zapetta jetèrent des regards rapides, mais pas très discrets, aux combattants de la Horde qui seraient du voyage et soupira.
Encore des Reprouvés, ces morts vivants ont tout pour mettre mal a l'aise, s'il n'y avait que leurs chairs décrépies ou leurs pouvoirs étranges...Mais c'étaient en plus des clients très difficiles, et ça, la petite créature ne le supportait pas. Cette région n'était pas très bonne pour les affaires.
Parmis les passagers, il y avait aussi un groupe de trois orcs, des guerriers, ils semblaient heureux de retourner sur leurs terres et ne cachaient pas le mépris qu'ils avaient pour leurs alliés trépassés. Le chef, le plus fort de ces peaux vertes, Humsen, ne se gênait même pas pour lancer toutes sortes de moqueries et injures sous leur nez. Voila qui risquait de rendre le voyage encore moins agréable...
Quelques instants à peine avant le départ, un autre Reprouvé embarqua, silencieux, couvert d'un long manteau noir, on aurait dit une ombre...
Le Voyage ne fut calme que pendant quelques heures à peine avant qu'Humsen ne se remette à se faire entendre, commençant un discours sur le fond de sa pensée au sujet des Morts vivants.
-Je ne comprends toujours pas pourquoi notre Chef vous a accueilli dans la Horde, vous n'avez rien a voir avec nous, et en plus, vous étés la création du mal, du démon. Si ça ne tenait qu'à moi, ça ferait longtemps que votre ville serait détruite. Nous les orcs, n'avons pas besoin de votre magie affreuse et de vos guerriers chétifs. Les morts devraient rester morts au lieu de marcher a nouveau, surtout s'ils sont aussi inutiles que dans leur tombeau.
Il se tourna vers une des réprouvés, à sa tenue, on pouvait penser a un agent des traqueurs noirs, mais avant tout, elle paraissait faible, épuisée, ses chairs mortes étaient couvertes de bandages et de sutures.
-Regardez moi ça! Non mais vous avez vu ce tas de viande avariée?
Lui et ses deux compères rierent de bon coeur. Puis il s'approcha de la morte.
-Dis moi, créature, tu pense vraiment pouvoir servir a quelque chose? Tu ferai mieux de retourner dans ta tombe. Là, tu gène! Tu n'est qu'un poid qui alourdit cet engin.
Il commença à bousculer et maltraiter la réprouvée, dans l'ignorance générale des autres passagers. Puis Humsen l'attrapa au col et se dirigea vers le bord du navire
-D'ailleurs, je pense que ça ne ferai pas de mal de lâcher un peu de leste. On verra bien si tu continue a tituber dans les plaines après ça. Zombi!
Alors qu'il s'apprêta à la jeter par dessus bord, il grogna :
-De ton vivant, je t'aurai tuer a vue, finalement, tout reste dans l'ordre, comme ça.
Il fut instantanément interrompu par le froid mordant qui s'empara de toute la nacelle. Tous les regardes convergèrent vers le point d'origine de ce gel si soudain : le mort caché sous son manteau. Apres un long silence, il murmura, son murmure fut porté aux oreilles de tous par le courant d'air.
-Tu deviens pénible a couiner ainsi, sale porc.
Humsen n'en croyait pas ses oreilles, il abandonna la morte sur le pont et s'avança vers ce fou qui avait oser l'injurier. Ses deux camarades restèrent en retrait.
-Qu'est ce que tu as dis!? Cafard!
Le Mort vivant se leva, laissant apparaitre son visage, il posait un regard dédaigneux sur l'orc, après l'avoir considéré un instant, il lui sourit méchamment
-C'est votre race qui gène, toi et les sales monstres de ton espèces n'ont rien a faire sur ce monde. Vous n'étes que des bons a rien, juste capables de faire tournoyer vos haches au dessus de vos têtes en vociférant. J'ai horreur de ça. Et là, tu m'importune, espèce d'horreur verdâtre.
-Chien!
L'orc rugit, puis se rua sur le mystérieux individu...Mais il ne frappa qu'un manteau vide, tous les passagers eurent quand à eux l'occasion de voir le jeune homme mort aux longs cheveux apparaître dans le dos du guerrier et esquisser un sourire satisfait alors qu'il lui planta ses griffes dans le dos. Humsen poussa alors un cri de douleur et s'effondra, la peau autour des plaies avait viré au bleu. Les deux autres Orcs hésitèrent avant de s'engager, pas Valring, qui fondit sur eux en silence. Leurs efforts concertés ne purent rien face a l'agilité du mort vivant qui semblait plus danser entre eux plutôt qu'esquiver leurs coups.
-Ca devient ennuyeux.
Il mit fin au combat d'un geste, plantant une main griffue dans le visage de l'un de ses adversaires et un pied dans l'estomac de l'autre. Les deux corps tombèrent, pliant sous la douleur et le froid insoutenable.
Visiblement content de lui, le réprouvé jeta un oeil a Humsen, les taches bleutées s'étaient étendues sur tout son dos. Petit frêre avait tout vu et son diagnostique était clair : l'orc ne marcherait plus jamais.
-Vous n'etes que des erreurs, la partie échouée d'un plan tordu dans lequel vous n'étiez que de simples pions. Votre race aurait du s'éteindre il y a longtemps.
Il s'empara de son manteau et reprit sa place. Les deux orcs blessés rejoignirent leur chef et s'isolèrent a l'intérieur du zeppelin. Apres un long moment, la reprouvée rejoignit Valring et lui tendit la main.
-Je te remercie pour...
Le jeune homme repoussa la main d'un air nonchalant.
-Qu'est ce que tu imagine? Je ne l'ai pas fais pour t'aider. Je l'ai dis, Il m'importunait. Je n'ai pas de temps a perdre avec une larve comme toi.
la femme se tut, puis retourna a sa place. Le reste du voyage se déroula plus ou moins sans encombre, seuls les gémissements de Humsen venant interrompre le silence.
Le zeppelin arriva finalement a Durotar et Valring partit seul vers le nord. La traqueuse le regarda s'éloigner, se demandant qu'est ce que cette ombre mortelle allait faire dans ces contrées. Peu importe finalement, Elle avait une mission et avait deja trop tardée.
Le réprouvé s'avança dans le désert de Durotar, en direction des forêts d' Ashenvale, laissant derrière lui un sillage d'air glacé et de sable froid...
La pluie venait juste de cesser dans la forêt d'Ashenvale, l'air était encore frais et humide, mais en aucun cas, cela n'aurait gâché ce doux moment. Läriath était heureuse, cela faisait des mois qu'Avelon était partit au goulet de Warsong, et des son retour, le jeune druide était venu la rejoindre dans sa mission de surveillance qu'elle avait quelque peu perdu de vue depuis qu'il était là.
Cela faisait maintenant quelques heures que son amour lui racontait les récits des combats acharnés contre la Horde, et elle restait ainsi a boire ses paroles, admirative. Thëus, sa monture, tentait de lui rappeler régulièrement qu'elle était là pour des affaires sérieuses, mais elle ne prêtait plus attention aux dires du félin. Ce qu'elle avait a présent en tête, c'est qu'ils approchaient de la petite clairière ou elle et son amour avaient déjà passés de si tendres moments, et elle comptait bien en passer un autre cette nuit.
Une fois arrivés sur les lieux, les deux elfes se turent, mais pas pour les mêmes raisons. Alors que la chasseresse dévorait Avelon du regard, celui ci observait les environs, visiblement inquiet.
-Qu'est il arrivé ici?
L'exclamation sortit Läriath de son rêve, et elle pu alors constater ce qui avait ainsi troublé son compagnon : l'endroit, auparavant si paisible et accueillant, était désormais froid, dépourvu de vie, sinistre. Les arbres avaient été déchirés par ce qui pourrait ressembler à d'énormes griffes, les corps de petites créatures gisaient, partiellement dévorées, leur sang gelé étalé au sol. Comme si une bête atroce avait fait une halte ici.
-Pense tu que cela soit l'oeuvre des orcs?
-Non...C'est l'oeuvre d'un seul, un être dangereux...Le druide réprima un frisson. Et qui se sert de la magie.
A cet instant, les arbres près d'eux frémirent, et de sinistres murmures, comme des menaces, vinrent a leurs oreilles. Quelque chose venait vers eux. Avelon se tourna vers sa compagne
-Va à Astranaar, les Sentinelles doivent être prévenues! Je reste ici, je veux en avoir le coeur net.
Läriath voulu objecter, mais son amour ne lui en laissa pas l'occasion, il ordonna à Thëus d'emmener sa maîtresse au loin, le plus vite possible, et la bête s'exécuta. Se tournant ensuite vers l'origine des étranges murmures, Il n'eut que le temps d'apercevoir les affreuses langues de glaces qui volaient vers lui.
La Chasseresse eu beaucoup de mal a reprendre le contrôle de Thëus, et quand elle parvint a l'arrêter, elle entendit alors retentir au loin un cri déchirant, un cri de douleur, c'était Avelon... Elle voulu faire demi tour, mais en un instant, quelque chose vint étreindre son coeur, la même chose qui prit les autres bêtes dans les environs, qui se mirent a fuir. Cette chose, c'était la peur, dans toute son horreur, une peur insoutenable, une peur de souffrir puis mourir. Elle était parfaitement incontrôlable. La volonté de Läriath se brisa, et elle lança son tigre a toute allure vers Astranaar. Dans sa course, elle se retourna plusieurs fois, dans l'espoir de voir la cause de cette terreur, mais à chaque fois, elle ne voyait que la forêt, qui paraissait de plus en plus sinistre, une brume se formait et semblait la poursuivre. Apres un temps, l'Elfe réalisa que les gouttes d'eau sur les arbres, derrière elle, puis autour d'elle, pour finalement la devancer, se cristallisaient. La forêt se gelait petit a petit, et c'est finalement son sang qui se glaça quand sorti enfin de la brume la créature, elle n'apparu qu'un instant, semblable a un humain, le visage caché par un sinistre miroir dans lequel l'elfe vit son visage défigure par la peur. Elle sanglota, incitant Thëus a poursuivre sa course désespérée.
Malgré le gel, Larïath reconnu les lieux. Ils n'étaient plus très loin, bientôt, ils seraient sauvés...C'est alors que leur course s'arrêta, Le Tigre basculant en avant, la figure déchirée par d'énormes éclats de glace. La Chasseresse s'ecrasa au sol et tenta maladroitement de sortir sa lame. Elle était désemparée, incapable de retrouver ce monstre entre les arbres givrés, c'est comme s'il faisait partie du froid ambiant, comme s'il était ce froid. Il apparu finalement dans son dos, mais ne la toucha pas, il la laissa porter un coup, qu'il esquiva, puis un autre. Il jouait avec elle. Puis l'un des coups frôla l'armure de glace qui enveloppait le corps de la créature, qui réagit aussitôt en lui assenant un lourd coup de pied dans le ventre. La chasseresse gisait à ses pieds, paralysée par la peur, il allait l'achever quand tout s'arrêta brusquement, le monstre, le froid, le gel...
La créature sembla comme prise d'un malaise, se tenant le ventre, il se mit a pousser un affreux cri de douleur, un cri inhumain. et l'air froid se mit a tournoyer autour de lui. Läriath comprit que c'était sa seule chance. Réunissant tout son courage, elle se jeta sur lui dans un ultime assaut, le coup fendit le casque de la créature, qui resta immobile. Puis la Kaldoreï fut projetée contre les arbres par de puissantes langues d'air froid. Assommée, presque inconsciente, elle vit l'être retirer son masque : il avait l'apparence d'un jeune humain, beau, mysterieux. Il s'approcha d'elle, son visage affichait de la colère, mais aussi de la détresse, il chercha quelque chose sur l'elfe en lui murmurant de douces paroles, dans une langue qu'elle ne connaissait pas...Puis il trouva., et ses crocs lui déchirèrent la gorge. Elle resta sans bouger, impuissante, seuls des larmes coulèrent sur son visage et elle poussa un dernier sanglot.
A mesure que le reprouvé buvait son sang, elle revit Avelon, Elle aurait tant voulu etre avec lui, Pourquoi cette créature était elle venue? Pourquoi? Elle n'avait jamais désiré ces guerres, ces luttes, Elle aspirait seulement a vivre avec lui...Pourquoi...?
Longtemps après, des sentinelles découvrirent les corps exsangues des deux elfes et traquèrent la chose qui leur avait fait ça. Mais elles perdirent sa trace à l'entrée des serres rocheuses.