Prologue : la Prophétie de l'Oiseau.Un nouvel espoir...
Au commencement il n'y avait que le Neant.
De son vide insondable, naquit son enfant, l'Oiseau de Feu
Qui de son vol enflamma les cieux
Et de l'Air devint l'amant
De leur union naquit la Terre
Qui permit au rêve de se faire
Et quand elle pleura d'ennui en sanglots
De ses larmes jaillit l'Eau
Alors joignant leurs voix en un symphonique concert
Issue de la Nuit jaillit la Lumière.
Il est dit que pour l'éternité, l'Oiseau choisirait la plus pure des âmes pour être Sa Voix.
La Voix s'unirait par un amour sans fin pour un être mortel, qui sans le savoir, serait Son Bras.
Et du rêve merveilleux, l'Oeil apparaîtrait, pour comprendre..
Chapitre 1 : Un nouvel espoir....
...Celà faisait maintenant une semaine que la petite Terra errait dans l'île de Telrassil, vivant d'expédients et de menus travaux...
...Elle avait comprit dans ces paysages chatoyants les dires de sa Petite Maman, qui ne cessait de chanter les beautés de la Nature, dans ses si douces ballades qu'elle chantonnait, naguère , près de son berceau de lumière, quand elle n'etait qu'une petite elfe, bercée des Bras de sa Grande Maman aux cheveux d'or, qui la berçait de son bras invincible tandis que sa Petite Maman, contemplative et aimante, chantait d'une voix douce ses mélopées, de son regard d'or qui la fascinait tant...
"Mais...c'est un temps revolu" se dit Terra en secouant vivement la tête pour ne pas pleurer.
Fixant la lande sylvestre du regard, elle distingua les imposantes masses des élémentaires que les autochtones appelaient Sylvains, s'ebranler de leur pas lent et massif, semblant monter la garde autour de la caverne où le plus massif d'entre eux, semblait absorber l'énergie d'un pauvre aventurier, mendaté comme elle par le Druide, pour erradiquer ce que l'Elfe de la Nuit appelait "la source du Déséquilibre".
Tapie dans un épais feuillage, Terra observait chaque mouvement, minutait chaque ronde des gardiens, à la recherche de la faille dans leur système de Garde.
Mais les élémentaires , être peu intelligents et pourvus d'automatismes eternels ne cessaient de s'entrecroiser dans leurs foulées.
"Grande Maman, tu saurais ce qu'il faut faire pour passer, toi tu sortirais ton Valium et tu chargerais en hurlant le nom de Petite Maman comme les hommes de foi hurlent le nom de leur dieu. Et pis tu pousserais ces gros lourdauds avec ton pavois qui brille, et leur applatirais leur tête avec Valium...."
Fixant ses deux coutelas d'os avec mélancolie, la petite Terra resta interdite:
"Mais moi j'ai pas ta force Grande Maman, le métal me fait mal aux epaules et pis Valium je ne pourrai pas le soulever du sol..."
Scrutant l'odieux repas mystique du monstre, Terra frémit:
"Mais il faut faire quelque chose enfin...."
....Alors, dans son esprit, une voix cristalline et douce lui sussurra, comme l'on berce un enfant, quelques doux mots...
"Terra...mon petit bonheur...quand la force ne puit vaincre...la ruse aide à trouver..."
Sursautant à ces mots, manquant de peu de reveler sa cachette, la jeune elfe fixa un rocher surplombant la caverne, qui, en plissant légèrement les yeux, lui semblait légèrement instable.
Elle se mit à sourire à elle même, comme remerciant un être invisible devant elle:
"Pousser le gros caillou sur la tête au gros tas de boue....oui...çà je peux le faire hihi...."
Terra ferma lentement les yeux, concentrant son esprit en y otant toute pensée instinctive, joignant ses deux paumes de main, tatouées de deux cercles noirs, symbole de son protecteur de toujours, Zeiram, la voix sourde et grave qui lui avait appris l'art d'être Ombre, une feuille parmis les feuilles. Elle annona:
"Zeiram, aide moi à ce que les lourdauds ne me repèrent pas..."
Avançant à pas feutrés, longeant la caverne, Terra se faufila près de la base du gros rocher la surplombant, puis se mit à gratter sa base, affaiblissant peu à peu, le plus dicrètement possbile de ses coutelas, le point d'ancrage du rocher.
"Crrr....Crrr...Crrr"
Epiant le Gros Sylvain sortant à présent de la caverne, repus de son repas, elle attendit patiemment que les plus petits se rassemblent devant lui, en une sorte de cercle silencieux, avant de plaquer son dos contre le rocher, et se mettre à pousser tres fort, rougissant et gonflant ses joues:
"Gniiiiiiiiiiiiiiii"
...Le rocher s'ebranla soudain, s'abattant sur les Sylvains avec fracas, ecrasant la plupart d'entre eux. Mais du tas de gravas, un tremblement inquiètant lui signala que le gros Sylvain, celui que le druide appelait la Terreur des Bois, n'avait pas rejoint le Néant. Terra s'affola soudain, prise d'une peur indiscible...
...Alors une voix féminine plus grave, plus posée que la petite voix cristalline, lui conseilla:
"Mon petit coeur de lumière, chaque colosse a son point faible, n'oublie jamais qu'une frappe précise dessus vaut toute la force d'un Tauren qui rugit aveuglément"...
"La Tumeur marron, le druide disait que c'était celà qu'il recherchait...viiiite..."
La petite elfe bondit en contrebas, d'un bond félin, attérrissant sur le crâne difforme du Gros Sylvain qui semblait encore peiner à soulever les restes du rocher, en poussant un long rale sinistre, puis planta ses deux coutelas dans l'humeur visqueuse en haut de son crâne, decrivant deux petits arcs, comme pour découper une tranche de gâteau aux cerises qu'elle aimait tant.
Ce geste précis eut pour effet de faire sauter la tumeur du Sylvain, ce qui entraina un long et ultime soupire avant de s'effondrer, sans vie.
La petite elfe haletante, reprima son cri de joie en voyant le cadavre du pauvre voyageur sans vie.
Elle decoupa une mêche de ses cheveux de son coutelas d'os, puis plaça la tumeur convoitée dans une besace, avant de reprendre le sentier menant au ponton du druide.
"Pfiou, j'ai eu de la chance..."
Scrutant le ciel étoilé, elle se mit à sourire en fixant une étoile plus brillante que les autres, tandis que son pendentif prismatiques, irradiant de faibles eclats irisés; toujours pendu à son cou, vibrait doucement entre sa potrine comme pour calmer son coeur battant.
"Merci Grande Maman...Merci Petite Maman..." dit d'une voix fluette Terra, s'adressant à l'étoile.
Chapitre 2: une etrange étoile ....
"31...30...29"
...Terra nageait en de longs mouvements de bras, ressemblant à un oiseau si sa cambrure de jambes jointes à la surface de l'onde noir du large des côtes de Sombrerivage aurait pu permettre au témoin assis pres du ponton d'admirer sa technique de nage, que les gens de Hautebrume nommaient "papillon" en ressemblance au petit insecte dont ils s'inspiraient...
"28...27...26"
...Un vil pillard orque avait soutiré tout l'argent recolté par son ami Fenrandryl, puis avait prestement regagné le rivage , et sa chaloupe grossière, rabattant les monstres de la forêt par ses cris sur le pauvre druide le poursuivant, semant de cette maniere honteuse la juste poursuite. A force de ses bras puissants il avait fait de longs arcs dans l'eau que les bras frêles de la jeune elfe n'avaient pu depasser...
"25...24...23"
...Mais la petite Terra avait fait cap sur la grosse tirème orque qui faisait flot au large, une etrange carapace de tortue, etanche à l'eau, pendue à son cou.
Elle avait nagé le plus vite possible, immergée, à fleur de surface pour ne pas eveiller les soupeçons des sentinelles orques au dessus ni attirer l'apetit des monstres marins en dessous.
Puis retenant son souffle, elle avait fixe la carapace de tortue, grâce à d'astucieux rivets de cuivre, sur la partie babord de la coque immergée, à l'artimon du navire, puis en avait appelé à son Zeiram,et une lueur rougeatre était sortie de ses mains, là où les cercles noirs etaient tatoués...
"22...21...20"
...Le ponton n'était qu'à quelques mètres à présent et la mine triste de l'elfe de la nuit, si triste d'avoir tout perdu à cause d'une brute, qu'elle apercevait à chaque brassée d'air ne faisait que lui faire redoubler d'energie.
Terra accelera ses mouvements, faisant le vide dans sa tête, puisant en l'onde qui l'entourait une force infinie, qui fit scintiller son corps en mouvement, comme une petite lueur sous marine progressant, qui attira le regard du druide...
"15...14...13"
Terra se hissa sur le ponton, face au druide qui esquissa un timide sourire.
-"Je...n'ai pas pu le rattraper Fenrandryl, je suis navrée"
-"Oh ce n'est pas grand chose, ces economies servaient pour replanter la vegetation de Sombrerivage"
Le druide fixa le ciel nocturne de ses pupilles irradiantes
-"Quelques missions, un peu de sueur et les arbres pourront revivre" lui adressa t'il en souriant
"9....8...7"
Esquissant un timide sourire en retour, ils se dirigeèrent tous deux vers le centre de messagerie ecrite d'Auberdine, où la petite elfe correspondait regulierement avec son amie qu'il accueillit en ces terres.
Lisant la derniere lettre, elle ne vit pas le jeune druide faire rissoler son plat fétiche, des beignets au poulpe.
"5...4..3"
Ils mangèrent tous deux , se contemplant l'un l'autre à la dérobée quand le jeune druide lança pour rompre le silence :
"C'est bien la premiere fois que je vois quelque chose vous echapper Terra" dit il en esquissant un sourire
"2....1..."
Esquissant un étrange sourire, d'une voix tres douce, tres mûre pour son âge, la petite elfe lui répondit:
-" Mais cher ami, j'ai dit que je n'ai pas rattrapé sa chaloupe, je n'ai pas dit qu'il m'a echappé voyons"
....Par une nuit de faible lune, au large des côtes de Sombrerivage, il y eut un grand coup de tonnerre, comme un orage soudainement tombé, puis une étoile rouge, flamboyante, jaillit à la surface de l'eau, avant de lentement sombrer dans l'abimes, emportant avec elle ses habitants et le precieux butin volé...
Chapitre 4 : ... la fin d'un prophète...La Transe des Ombres
Assise sur un banc de marbre blanc, notre jeune elfe aux cheveux emeraude scrutait avec attention une etrange missive lui étant parvenu, d'une signature qu'elle ne connaissait pas.
Le message était accompagné d'une carte dont Terra déduisit à sa topographie qu'il s'agissait de la province humaine d'Hillsbrad, près d'Alterac.
"Bonjour Arcane XIII
Nous sommes ravis d'apprendre le succès de votre mission quant à l'exode de nos chers bucherons, enrôlés dans Venture Corporation.
Voici votre nouvel objectif:
Dans la province côtiere d'Hillsbrad, près de la ville de Southshore, un courant populaire contestataire se forme lentement en un sourd grondement revolutionnaire, récalcitrant à notre bon et jeune roi.
Ce groupement, plus connu sous le nom de Syndicat, semble non seulement avoir des liens étroits avec la Horde, mais son dirigeant, un priant hérétique du nom d'Erwan Gregoria, prêche d'impies croyance en insinuant à ses adeptes que les démons sont susceptibles d'avoir la vérité et de vouloir la transmettre aux résidents d'Azeroth.
Votre mission, si toutefois vous l'acceptez, est de persuader la population autochtone de renier ce prophète obscur et de ne plus croire les affirmations de sire Gregoria.
Comme toujours, en tant que membre de l'Ordo Assassinatus section Vendicare, si vous ou l'un de vos agents était capturé ou tué, le SI 7 nierait toute relation avec vous.
Veuillez détruire ce message après lecture.
Bonne chance Arcane XIII
SI7"
Terra soupira en émiettant le parchemin avant d'en jeter les morceaux dans le fleuve:
"Ces humains...ils ont toujours le sens de la bonne phrase, comme si je travaillai en équipe...enfin"
..."Pourquoi ce nom ma chérie? qu'évoque t'il à tes yeux?" lui disait doucement une petite et douce voix cristalline en son esprit, tandis que Terra jouait avec le petit prisme brillant à son cou...
..."Parceque l'Arcane XIII est l'Arcane Sans Nom, celle que l'on ne nomme pas, Petite Maman, et je ne suis personne"...
...-"Je t'interdis de dire ceci ma petite Etoile, tu es Terra Brilleflamme d'Orléans, notre fille aimée, celle que nous aimons tendrement, celle pour qui nous attachons encore de l'importance au monde d'En Bas" sembla retorquer en son esprit une voix plus grave, plus présente et certainement plus humaine...
..."Je vous aime aussi Grande Maman, ceci est un fait inexorable, vous me manquez terriblement" soupira l'elfe, semblant parler à elle même...
Longeant les quais jusqu'à l'aire des Gryphons, la jeune elfe paya le retiaire puis se mit sur le dos de Gaston, son gryphon fétiche aux yeux de jade, qui la mena prestement dans les escarpées Carmines, se posant à Southshore en un temps si bref que la rêverie de Terra en fut interrompue.
S'arrêtant en simple voyageuse de passage, elle ecouta longuement les rumeurs de l'auberge.
Les quelques bouviers savourant la rude et corsée Bière carmine parlaient à mi voix, en particulier quand un fier chevalier humain errant, de fer vétu se hasardait à prendre un repos.
Mais entre deux baragouinements futiles, les paysans parlaient des ruines de la Tour de Guet et de l'étrange rassemblement "populaire" qui s'annonçait pour le lendemain soir.
"Il" parlerait selon les bouseux.
Terra paya son maigre repas, un pain moisi accompagné de ce fromage sec appelé "Caprice des Nains", termina son verre de lait, réajusta sa capeline verte sombre , replaçant ses lunettes rondes aux verres teintés de noir au milieu de son nez et s'en alla.
Elle arpenta longuement la chaine de montagnes au nord de la ville portuaire, longeant le lieu de rendez vous supposé du lendemain dont l'aube s'approchait, mirrant d'un oeil inquièt la journée orageuse d'un printemps dans les monts de Hillsbrad qui s'annonçait.
"L'orage gronde même là haut...mais ceci pourra m'être utile" se dit elle tout bas.
En contre bas de son perchoir, la tour de garde abandonnée était à présent d'une estrade de bois, d'une tribune semblant ressembler à un oratoire de cathédrale et d'une ribambelle de bancs alignés face à l'estrade, lui signalant qu'elle était au bon endroit là ou elle decida de se positionner, sur une crête rocheuse juste derrière la tribune d'oration, surplombant la scène de la futile représentation qui allait se derouler.
Lentement, en des gestes précis mille fois pratiqués, Terra se recouvrit le corps d'argile grise et de craie blanche, afin que sa peau revêt les tons de son environnement, puis posa au sol son sac de cuir gris, ôtant de fins tissus enveloppant en des morceaux epars son matériel du soir, une crosse lourde de chêne, un petit mecanisme d'argent, un fut long et fin en chêne, et un tube d'argent pourvu aux deux extrémites de deux lentilles d'agate, masquées par de petites rondelles de cuir.
Assemblant lentement les diverses parties de son outil de travail lui permettant d'être le plus éloigné de son "client", Terra fit le vide dans son esprit, oubliant la mélancolie et le désir de rejoindre ses si chères mamans dans le village dans l'Etoile, puis se coucha à plat ventre, ramassant les étui de cuir en les enterrant près d'elle dans la neige.
Plaçant son engin dans un interstice entre deux gros rochers, ne laissant dépasser qu'une petite extrémité de son arme, Terra la recouvrit ensuite de galets et de neige, afin que le soleil ne se reflète pas en faisant scintiller l'argent de son engin, puis attendit patiemment, figée comme une pierre silencieuse sur son promontoir, tandis qu'autour d'elle, les lourds nuages noirs venant du nors, des pics escarpés d'Alterac, tonnaient lentement crescendo dans la région.
Le soir arriva.
Dans la tour abandonnée, une foule de personnes issues de la plèbe s'entassait en file indienne derrières des gardes en armure de cuir, arborant à leur présence une petite carte rectangulaire, symbole de leur laisser passer pour la nef à ciel ouvert.
La nuit etait sans étoiles, une fine bruine parfois caressait les joues des fidèles, et un tonnerre les surprennait parfois de sa vive et sourde explosion, tandis que les éclairs zèbraient le ciel, se fracassant parfois sur un rocher innocent ou un arbre malheureux.
Tout le monde s'installa, en banc docile et attentif à la silhouette en toge noire, le visage masqué de sa capeline, qui s'avançait à présent sur l'oratoir, entamant un long éloge au courage des valeureuses âmes venues malgré le temps ecouter selon l'orateur, la Vérité sur le monde...
Durant le long discours, Terra sortit avec mille précautions la fine aiguille de mithril qu'elle avait à coté de son outil, une aiguille qu'elle avait minutieusement préparée pour une mission de ce genre, la glissant sans un bruit dans la culasse à l'armée de son arme.
"Le mithril en plus d'être un matériau solide et souple à la fois, a ce don particulier de magnétisme et d'attraction de l'energie des cieux..."
...L'orateur vociferait, scandait, haranguait son auditoire fascinée, s'accompagnant d'amples et circulaires mouvements de mains englobant l'ensemble de l'assemblée, l'auditoire écoutait les démagogies exaltés de cet être cultivé avec une adoration dans le regard, comme une admiration d'user de mots qu'ils ne comprennaient pas mais dits avec tant de passion qu'ils ne pouvaient évoquer que la vérité, tandis que le tonnerre se faisait de plus en plus sonore, les eclairs frappant le sol de plus en plus proche de la tour...
-"Les cieux , zèbrés de feu et de colère savent ce qu'est la Vérité...Ce qu'est le secret de la vie" scanda le priant levant en une vénération le ciel d'orage
...."Moi aussi je connais le secret de la vie.....elle s'arrête...."
Terra accompagna le geste des mains de sire Erwan, puis à peine sa phrase terminée, appuya lentement mais régulièrement sur la queue de détente de son arme.
...Quand le tonnerre eclata proche de la tour, les spectateurs virent une légère etincelle luire un instant dans la nuque de leur prophète, son visage se figeant sans doute de dévotion en un étrange rictus , puis quand les cieux crachèrent leur réponse à ses suppliques sous la forme d'un éclair long et aveuglant, celui ci, à la stupeur générale la tribune d'oration, ne laissant après le flash lumineux et aveuglant de la tribune, qu'un tas de cendres fumant et des débris noircis d'un bois consummé....et une silhouette noircie et fumante, dont les bras grillés se dressaient encore en l'air comme pour implorer la réponse des cieux, au delà de la mort...
...Alors la stupeur s'estompa dans leur coeur, laissant place à la terreur puis à la panique et l'assemblée se mit à se debander, comme un troupeau de moutons surpris par l'orage lors de leur transumance...les dieux avaient montré la vérité sur le prophète devant leurs yeux affolés...
Des cris de terreur, des pleurs et des gémissement s'etouffèrent dans le lointain, tandis qu'à la frontière des Hautes Terres d'Arathi, une grande et fine silhouette avançait vers le sud sans mot dire, le seul mouvement la différenciant d'une ombre silencieuse etait sa main droite, caressant delicatement un petit pendantif prismatique pendu à son cou.
Chapitre 5 : la transe des Ombres.
-"Les ombres Terra, sont comme les gens, elles parlent, elles protègent, elles vivent parmis nous, elles nous surveillent, elles nous admire car nous pouvons encore faire ce qu'elles ne peuvent plus..."
...Perchée sur un grand chêne, Terra songeait aux derniers enseignement de celle qui fut sa première professeur, là bas dans ses terres emplies de Brumes...
...Assise en tailleur, les bras à demi repliés, tendus de coté comme une croix elfique, paumes tournées vers le ciel, elle relacha sa tête en arriere, l'étrange aura dorée émanant de ses pupilles déjà luminescentes...
...Sa mentor, qui n'avait jamais dit son nom savait ce qu'être étrangère voulait dire, elle dont la nature l'assimilait à une de ces hérétiques dont les paladins idiots faisaient leur pain quotidien...
"Tous ces preux ne sont pas au niveau de Grande Maman hihi" parlait à elle même l'elfe
....Replongeant dans ses souvenirs, elle repensa à cette elfe aux cheveux flamboyants, aux pupilles félines sans cesse fixant l'interlocuteur comme perçant leur âme d'une dague....
"La transe des ombres est le premier pas vers la compréhension de ce que tu es au fond de toi, et de ce qui vole au dessus de toi et de ta lignée, car le Néant est l'Originel, apprends à le traverser par ta volonté Terra et tu verras en les êtres ce qu'ils cachent en eux..."
....Fixant son esprit sur le passant cheminant le long du sentier de Goldshire, un paysan sans doute rentrant de la ferme aux potirons aux vues des cucurbitacés qu'il portait, la petite exploratrice fit le vide en son esprit, respirant calmement...
"Une jolie paysanne...trois enfants dont deux filles...un petit champ à lui...et son fils adoubé chevalier"
....Les rêves de ce quidam lui paraissaient aussi évidents que le paysage qui l'entourait, et ces rêves ci étaient si faciles à réaliser, avec la volonté et la sérénité...
-"Les plus grands rêves sont les plus simples ma chérie" lui disait dans le petit prismatique sa chère Petite Maman
...Terra se mit à scruter l'auberge en contrebas de sa branche et par la fenêtre observe une silhouette d'humaine à la beauté époustoufflante, serrer son oreiller comme une amante, ses cheveux blonds tombant en cascade le long du simple drap de crin...
-"Je ne suis plus seule Petite Maman...mais si Maman est ton Soleil...."
-"Tu es le petit manteau d'Ombre chaleureux que les humains apprécient pour ouvrir leur coeur et leur âme, cette Ombre qui fut bien avant le concept de Bien et de Mal, cette ombre dont est né toute création" lui repondit la voix douce
....Terra lentement ferma les yeux , rejoignant un monde secret dont peu ont la clé....
Chapitre 6 : Le cri de la Foudre.
"Le Néant s'ennuyait seul dans un monde sans partage où ne règnait que le silence et les ténèbres, alors il cria tres fort et de son cri jaillit le Vent: souffle de l'esprit..."
Terres Foudroyées: début de la nuit .
...Le soleil venait à peine de se coucher dans cette terre meurtrie, gorgée d'impies essences...
...Les effluves du Portail de la Honte déformaient tout ce que la Nature avait crée de superbe aux yeux des mortels esthètes...
...Les landes étaient d'un ocre jaune criard, malsain, la faune locale avait été remplacée par d'horribles hybrides, mélange dérengeant entre les animaux qu'ils furent et les démons abjects qu'ils deviendraient dans quelques temps, une fois leur mutation terminée au contact de l'air irréspirable et toxique d'un ciel gorgé de souffre, saturant d'éléctricité, colère des cieux...
...Seules, sur un tertre de cendres et de sol souillé de la Malessence, entouré d'étranges monolithes de basalte et d'obsidienne, comme des crocs défiant le ciel incendiaire, deux silhouettes se faisaient face, se scrutant d'un regard concentré, un demi sourire aux lêvres, evoquant la satisfaction de la rencontre.
Les deux formes étaient féminines, athlétiques, elfiques sans nul doute au regard de leur taille mais leurs points communs s'arretaient à ces aspects...
...L'une d'elles, dont les cheveux mélant toutes les teintes du rouge sang au jaune d'or, courts et hirsutes, frémissaient et oscillaient au rythme du vent lourd mais discret des landes, fixait de manière sévère et concentrée son interlocutrice.
Jambes bien campées au sol, bras croisés, visage fermé dans une expression d'assurance glaciale, ses pupilles étranges, fendues verticalement comme les félins, aussi brillants que l'or, ne cessaient de suivre chaque mouvement de son opposant, même le plus infime...
...L'autre silhouette, aux longs et lisses cheveux émeraude, jambes arquées au sol en une posture de préparation au bond, avait les yeux fermés, et ses deux marques cerclant ses globes occulaires, semblables à des larmes ou des entailles de lame entourant ses organes visuels, luisaient faiblement d'une étrange aura violacée.
Ses deux mains, s'englobbant l'une et l'autre en un cercle de doigts parfait, tremblaient légèrement, comme sous l'effet d'une pression invisible, ou d'une tension extrème...
"L'Air Terra, est le fils du Néant, son messager silencieux, léger et rapide. Quand l'Oiseau décida de parsemer le monde des fruits de son esprit, il le choisit comme guide, et battit des ailes au rythme de ses pas.
L'Air est l'esprit Terra, il est celui qui relit les âmes aux corps en chaque être, sans qui ce lien ne puit perdurer.
Il est aussi informe que l'esprit, aussi insondable que son Père, le Néant, mais tout aussi omniprésent en chaque chose.
Le brin d'herbe frémit à ses caresses, l'oiseau se laisse porter par sa voix, le rocher même parfois succombe à ses colères, et l'âme a besoin de son souffle pour que le corps puisse la renfermer.
Sans l'Esprit Terra, l'âme et le corps n'est rien.
Ecoute le Terra, le Souffle de l'Esprit quand ton corps ne voit rien, quand ton âme est égarée dans toutes ces illusions présentées à ton regard te suggèrent le faux du vrai.
L'Air est aussi une énergie infinie, puissante, capable d'animer sans rendre réellement vivant sans sa compagne et ses enfants.
L'Air concentre, suggère, guide mais ne decide pas Terra.
Il accumule, il dynamise mais ne puit s'exprimer que parmis ses pairs ou ses aïeux.
Un excellent conseiller, un puissant allié que tu dois comprendre et guider parfois pour qu'à son tour il te conseille et te guide...
Tu sais à présent faire de ton âme le reflet vide et profond du Père le Néant pour comprendre les âmes qui te font face, alors ressens son enfant, garde le en ton sanctuaire qu'est ce corps, puis guide le ainsi tu pourras user de son énergie pour animer ton esprit..."
La silhouette lui faisant face se concentrait durement, tremblant un peu plus de sa position inconfortable, puis tourna la tête lentement comme ayant entendu un bruit.
..."Un grognement sourd, un pas lourd, point de pensées cohérentes mais un Néant de l'âme exultant de fureur et de violence...un démon...sans doute...dans un corps primitif..."
Ouvrant lentement les yeux vers le flanc de colline surplombant la bordure droite du tertre, Terra n'y aperçu qu'une inquiètante vacuité de l'espace :
"Il y a quelque chose là bas..."
-"Qu'est ce donc Terra?"
-"Je ne sais pas....mais il est là....j'en suis sûre..."
-"Tu ne le sais pas? ou ton corps ne le voit pas?"
-"Mon...corps ne le voit pas Senseï...."
La silhouette aux cheveux hirsutes se mit à sourire de manière douce, ses traits alors devinrent agréables, comme amicaux envers la petite elfe, scrutant avec appréhension le vide du flanc de colline, puis, se mit à parler d'une voix calme et sereine :
-" Tu sais la nature de la présence Terra, car tu as su percé le Néant de son âme, mais ton corps ne la voit pas....alors....laisse donc l'Air le montrer à ton esprit, celui ci le révèlera à ton corps et tu le verras, et qui voit...."
-"Sait hihi" termina la petite elfe en tendant lentement les mains vers l'avant, comme offrant quelque chose d'invisible, ses doigts toujours tendus et arrondis en un cercle parfait.
...Le vent se mit à souffler un peu plus fort, faisant onduler le sol des landes aux petites pierres roulant du flanc de la colline, sauf dans un large cercle qui semblait figé du zéphyr...
Lentement, Terra fit de ses mains une coupe, doigts écartés, comme voulant englobber l'etrange sol statique de ses mains.
L'autre hocha la tête, lentement en souriant.
"Oui Terra, tu le sens maintenant. Comme toute chose, l'Air a son oeil, sa voix et son bras. Comme Néant, comme Feu, comme Eau, comme Terre, Air a trois enfants.
Son regard s'appelle Vent, car il balaye, observe, révèle l'immobilité dans le mouvement.
Sa voix s'appelle Tonnerre, il decrit en hurlant le regard de Vent à son Bras qui se nomme Foudre.
Maintenant, montres à Tonnerre par ta dague ce que Vent à vu...."
La petite elfe, passant discrètement la main dans son dos, sortit un fin stylet puis d'un geste vif, le lança avec habilité vers la zone immobile, se plantant en un bruit vif au sol.
...Le grognement s'interrompit comme surpris, puis reprit de plus belle, semblant s'approcher du bruit métallique de la dague qui se planta sans doute non loin de lui...
"Il s'approche d'elle, il n'est pas content qu'on le trouble, il va montrer à l'intrus qui domine son territoire, même infime..."
-"Tes pensées sont justes, Terra, quand Vent se pose quelque part, il ne laisse jamais les choses telles qu'elles étaient avant son arrivée, c'est un incorrigible joueur Vent, tout comme toi.
De ce fait, les esprits n'aiment parfois pas sa présence, l'assimilant à une menace ou intrus, mais Vent est doux de nature et pour qu'il s'impose à la menace, il a besoin de son ainé Tonnerre pour mettre en garde de toute agression.
Si cette dague est Vent à ton âme, alors que ta voix soit Tonnerre pour mettre en garde, alors, d'une manière ou d'une autre, l'ainée des enfants d'Air, Foudre, comprendra et guidera ses petits frêres..."
Terra se concentra encore plus, pointant lentement de son index vers la dague, inspirant une bouffée d'air discretement.
"Maintenant, que cette dague soit en ton esprit une âme qui te soit chère, mais non ton ascendence, pour que ton sang ne puisse bouillir de ton affection innée, que cette forme informe soit un danger pour cette personne. Ton index tendu montre que toi, tu l'as vu, mais ni la dague ni la forme ne le savent à présent, alors que ta voix devienne Tonnerre et montre à la menace ce qu'il en coute de menacer la dague..."
...Se concentrant sur la gracile dague, à la taille fine, à l'inclinaison légère au milieu de cette terre ingrate, la forme de l'objet apparut en l'esprit de Terra comme une fine silhouette, drappée de blanc, aux longs cheveux argentés, comme s'inclinant pour ramasser une fleur une relique, un sourire tendre et elfique aux lêvres....
....Une forme porcine s'approchait à pas de velours d'elle, savourant en bavant à l'avance son met de choix....
-"Maitresse Arendil....un Démon....."
...Prise soudaine d'une peur irraisonnée, Terra ne put retenir un cri de frayeur....
-" NON !"
....Joignant un vif mouvement du plat de la main en un geste instinctif de repousser, une étrange énergie violacée s'echappa de la main de Terra, tandis que son cri perça le silence comme le vent derange la quietude de la menace....
....Au même moment, un éclair frappa en un fracas assourdissant quelques doigt à coté de la lame plantée, et un couinement de frayeur revela une forme de sanglier cornue, au souffle ardent qui décampa vivement vers le haut de la colline, loin de la dague plantée...
Terra haleta, en sueur, comme ayant courru des jours entiers, fixant, yeux écarquillés la forme qui s'eloignait, tandis que la terre fumait encore de l'impact de l'éclair.
-" Impossible...celà...ne peut..."
-" La question à se poser et qui mérite reflexion infinie, Terra est :" Foudre aurait elle frappé à cet endroit parceque j'ai su être Tonnerre? "
-" Pur....hasard....Senseï...ce..ceci n'est....pas..."
-"Possible? pourquoi donc? parceque tu ne te l'expliques pas? "
Le hasard est il alors la possibilité de rendre quelque chose acceptable à son esprit quand celui ci ne sait pas l'expliquer?".
L'elfe aux yeux félins approcha une main noueuse et griffue de la joue de Terra, puis caressa un bref instant sa joue de manière affectueuse.
Terra éprouva un léger frisson au contact froid de la paume de cette caresse, puis regarda avec stupéfaction l'elfe hirsute, qui en retour, posa son front contre le sien et murmura:
-"Tout....est possible Terra....à tout le monde....à qui sait....à qui voit....à qui transmet....à qui cherche à comprendre.....et à qui sait donner de soi aux autres sans vouloir recevoir en retour...ne l'oublie jamais...et tu comprendras qui est Air : le Souffle de l'Esprit... digne enfant de Néant vivant en son ombre, pour sa plus grande gloire..."
-"Comme....vous et...votre maman...senseï?"
Le visage de l'elfe aux cheveux de feu se figea net, comme prise d'une soudaine stupeur, puis se mit à sourire en contemplant le visage de Terra, comme admirant son interlocutrice:
-"Comme....toi et celle que tu choisis de servir....Terra...." lui répondit elle d'une voix douce
Chapitre 7 : Le coeur de Feu.
"Le Feu naquit du conflit entre Le Neant et le Vent son fils.
Dame Flamme est énergique, enthousiaste, motivante...
Elle stimula sire Vent et son père à se reconcilier...
Elle réside en chaque coeur des êtres vivants...
Quand tu auras perçu l'Ombre en les âmes et que ton cri sera Tonnerre, apprends à maitriser le Feu de ton Coeur, libères la Dame Flamme lorsque tu l'estimeras nécessaire..."
...Celà faisait sept heures maintenant que la jeune elfe voyait le véritable visage de l'autorité de l'Archidruide Darnessien...
...Les morsures dui fouet, dont les geoliers usaient à foison pour lui mettre son dos à vif, la lançaient terriblement mais passées les douleurs inhumaines des dix premiers claquements, l'outil d'interrogation au bras clouté de verre pour plus de persuasion, n'etait qu'un bruit sourd se mêlant aux ricannements des geoliers, s'acquittant à appliquer les consignes avec zèle...
...Terra avait réussi un exploit sans précedent dans le milieu des monte-en-l'air: pénètrer dans la demeure recluse de l'Archidruide à la barbes des Gardes d'elite de l'Archidruide, puis subtiliser dans sa bibliothèque trois précieux parchemins, des documents appartenant au Heros du peuple elfique: Malfurion Stormrage...
...Cachés precieusement dans une des cent caches que la petite elfe avait trouvé dans la capitale avec le journal intime du Grand Druide, la petite voleuse fut arrêtée quelques heures plus tard par la garde prétorienne de l'Archidruide, puis jugée sommairement et sans défense possible, condamnée comme "ennemie de la nation elfique" puis incarcérée dans les geoles de la prison de Darnessus, dans le quartier des prisonniers politiques..
...Dans les cavernes sous la majestueuse cité elfique, les choses étaient nettement moins chatoyantes. Les Gardiens de la Milice de l'Archidruide exerçaient leurs instincts les plus bas en toute impunité sans que jamis l'on ne blâme leur methode d'interrogation, leur sujets, particulierement les opposants aux idéaux de l'Archidruide reçevant par dessus une "réhabilitation spécifique" grâce aux tisons , fouets, vierges de fer, pilori ou potence...
...Aucun priant d'Elune n'etait admis ici, les servants de Dame Tyrende ou autre idéaliste n'ayant pas lieu de présence dans ces cavernes sordides...
Une douleur effroyable agita Terra quand un de ses tortionnaires lui planta un long stilet de vif argent dans sa cuisse droite, comme conclusion à la "dernière serie de question" du moment.
Hissée et enchainée à des fers aux bras, elle se laissa aller à se laisser pendre, préfèrant sans doute la lente douleur de l'écartelement à celle du stilet.
Ses longs cheveux verts pendaient tristement le long de son visage, ternis par la suie exhalant de la forge à tisons non loin de son gibet; son visage tiré de fatigue et de douleur n'etait plus que l'ombre du sourire habituel.
Elle marmonnait les préceptes de sa premiere tutrice:
"Je veux une elfe qui ne connait que l'Enfer, que la peur fait rire, que les coups font rugir, perdue par la vie, oubiée par la chance..."
Puis lasse ferma ses paupieres en gémissant.
-"Je crois qu'elle a son compte pour cette heure ci" jugea un garde
-"Elle a du foie la gamine ! Un Tauren aurait renié sa mère avec la dose qu'on lui a mit, elle n'a rien craché !"
-"Elle parlera Fael, aucun être raisonnable ne peut encaisser çà longtemps..."
"Je veux une elfe qui relève la tête quand on la fait ramper"
Terra sourit d'un sourire malsain, les gardes ne percurent pas l'etrange lueur orangée jaillissant des paupières closes.
Les bruits des pas s'éloignaient, Terra les entendaient encore dans cette demi mort qu'elle endurait depuis plus d'une demi journée.
"Je veux une elfe taillée dans la roche dure, un mur de silence qui se moque des saisons, je veux une elfe qui n'a plus que son nom..."
Fixant un instant le mécanisme de ses fers; une serrure à poinçon simple au centre de deux bracelets de mithril, puis le fin stilet lui lançant des vagues de douleurs à sa cuisse, la petite elfe se mit à quelque repli sur soi, en contemplant ses pieds pendant à quelques centimètres d'un sol d'obsidienne.
"Pas un mouton, pas une bête de somme, une elfe qui s'acharne à seulement subsister. Je veux une elfe qui relève la tête quand on la fait ramper..."
Se raidissant complètement, elle inspira longuement pour contenir sa douleur puis fit monter souplement ses genoux pres de sa bouche, puis ota de ses dents le fin stilet, réprimant un hurlement en un gémissement sourd, parvenant à oter l'epine du noble métal de ses dents.
"Je veux une elfe entêtée à survivre, pleine de haine, de rage, de venin, je veux une elfe qui se croit libre, sitôt brisée la chaine qui entrave sa main..."
Gesticulant sous l'effet de la douleur, Terra inspira de nouveau pour faire cesser le tremblement nerveux inné de ses jambes, se concentrant sur l'interstice séparant ses plantes de pieds joints par sa volonté, puis d'un souffle propulsa le stilet vers le bas, qui tomba vers ses pieds à la verticale.
"Je veux une elfe coulée dans une veine de marbre, je veux une elfe sans âge qui n'a jamais cessé d'obéïr et agir...Je veux une elfe qui relève la tête quand on la fait ramper..."
D'un geste vif et précis de ses jambes, qui fit saigner un peu plus abondemment sa plaie à la cuisse, Terra intercepta le stilet de ses pieds en un long râle sourd.
Puis, balançant de plus en plus amplement ses jambes, elle prit une impulsion inouïe pour ficher le stilet dans l'interstice de ses fers, son visage touchant ses genoux en une contorsion que les plus grands acrobates de foire envieraient, ne laissant qu'un gémissement haleté comme trace de sa douleur.
"Je veux une elfe sans futur et qui le sait, une alpha de meute qui va jusqu'au bout de son pauvre cauchemar, je veux une elfe que les autres elfes sont prêts à suivre n'importe où..."
Les chaines libérées la firent choir loudement, un craquement sinistre se faisant entendre dans son épaule.
"Je veux une elfe pointue comme un fer de lance, aussi fine que son couteau, je veux une elfe sans pitié, sans souffrance. Une seule récompense, sauver sa peau..."
Avec hâte, elle se précipita pour ramper se cacher derrière l'immense sarcophage d'une vierge de fer, chippant au passage ses maigres affaires, laissées sur le banc près des tisons ardents.
Salle de Garde: au même moment
-"OUVREZ PAR ELUNE !"
... La voix de l'officier tonitruante, faillit presque choir les six bourreaux attablés autour de leur repas.
Ouvrant les loquets avec étonnement, Fael chuta en arriere à la bourrade qui la bouscula.
L'imposant guerrier semblait être accompagné d'une elfe portant la robe blanche des priantes d'Elune, d'un Chevalier humain au pavois de thorium portant l'armoirie de l'Aube d'Argent, d'un autre armuré de cuir au demi sourire malicieux et d'une étrange elfe cachée dans sa capeline noire....
-"FIXE!"
Les bourreaux abasourdis se mirent au garde à vous
-"REPOS!" dit l'impérieux officier, déroulant un long parchemin manuscrit et le declama:
-"Par Ordre de la Grande Prêtresse Tyrende, Souveraine de Darnessus et des enfants d'Elune, la detenue Rouge CXXIII; Terra Brilleflamme, bénéficie de la miséricorde d'Elune.
Sur ordre de son Altesse, qu'il soit sommé au personnel carcéral de Darnessus de désentraver la prévenue, de la réhabiliter en tant que citoyenne à part entiere dans toute sa probité et sa dignité dès le prononcé de cette ordonnance..."
"Nous espérons que la detenue a été traitée avec la plus grande dignité Gardes.
Dignitée due à son fervant effort pour aider l'Alliance.
Le Si 7 serait tres contrarié de savoir que les coutumes de détentions elfiques égaleraient celles des orques."
Les Gardes se raclèrent la gorge quand le chevalier prit la parole
"Cette Elfe est l'une des plus grandes héroïnes survivantes de la bataille d'Andorhal et l'Aube d'Argent la reconnait comme le digne modèle du courage et de la ruse des Elfes de la Nuit. Si vous l'avez molesté, le courroux de la Lumière saura sur qui gronder messires..."
Les Gardes palirent
"Ouvrez et passez devant !" somma la prêtresse se doutant de la suite de la salle avec écouerement
....Les portent de la pièce immonde s'ouvrirent et les visiteurs découvrirent avec effroi l'ampleur de la salle et les corps agonisants.
Quand les Gardes s'ecarterent et assisterent impuissant au gibet vacant, une forme enragé fondit sur l'un des gardes , lui déchirant littéralement la gorge de ses ongles émoussés en un cri bestial...
"Shhhhhhhhh"
....les Gardes sortirent de la piece paniqués, le chevalier se posta en posture de parade mais la forme elfique s'approcha de la sauvageonne, bras tendus dévoilant son visage souriant...
-"Ma belle....c'est fini...je suis là....allez...calme toi" dit l'elfe
-"Ta...Tatie Shalia...?"
L'elfe sourit en entendant la petite voix retrouvée, se recroquevillant contre le petit corps arqué comme une fauve, tremblant nerveusement, puis l'enlaça doucement.
Les bras reconfortants suffirent à adoucir le feu du coeur de Terra, qui s'evanouit dans les bras de la vagabonde, qui se retourna vers ses comparses en esquissant un demi sourire:
"Dans l'état où elle était, elle aurait été capable de nous occire tous, pauvre petite."
-"Comment par Elune a t'elle fait pour faire une si rapide machine à tuer?..."
-"Elune n'a pas fait Terra...la vie l'a faite Dame" répondit Shalia
Chapitre 8: la Terre d'un Corps.
"...Dame Flamme, l'impétueuse, à force de concilier les humeurs de son grand père le Néant et de son père le Vent, finit par devenir irritable, colèrique, excessive...
Ses deux aïeux alors s'inquiètèrent puis décidèrent de s'unir pour lui procurer la compagnie d'une soeur solide, durable, stable, douce mais ferme, volontaire jusqu'à l'abnégation, endurante et inébranlable.
Ainsi naquit de leur Bras, Dame Terre, qui sut apaiser les tourments de sa soeur pour qu'elle ne garde que cette force au delà du divin qui résidait en son coeur.
Ton corps, Terra, est la part de Dame Terre en ton être, tout comme en chaque être pensant.
Maintenant que tu sais percevoir le Néant dans chaque âme, que ta voix sait se faire Tonnerre et que ton coeur sait exploser des passions de Dame Flamme, comprends en le plus profond de toi la douceur de Dame Terre...
Il doit savoir concilier le Néant en ton âme, le Souffle de ton Esprit, le Feu de ton coeur pour n'être qu'une Terre inébranlable dont on peut compter quoi qu'il arrive...
Maintenant que tes yeux voient le Néant, que ta voix est Tonnerre, que ton coeur est Flamme, que ton corps devienne Montagne...."
Stratholme: nuit de cauchemar...
...Depuis plus de deux heures maintenant, un groupe de personne parmis les plus éminentes du Royaume de Stormwind, lassées des exactions de la Croisade,avaient décidé de frapper en son coeur, où plutôt, dans leur éffarant repaire de la ville maudite de Stratholme...
....L'éxpédition d'une dizaine d'effectif, avait découvert l'horrible alliance des résidents non vivants et des inquisiteurs, mais la colère d'une foule souffrant suffit à donner la force dans le bras...
...Un nombre important de priants de la Lumière, d'Arcanistes et de druides neutralisèrent les glyphes impies des rues de la ville, ne se fiant à leur protection qu'à un glorieux martelier nain, un Champion de Lumière et une petite elfe au regard perçant...
...Après avoir découvert un repaire somptueux parmis une ville en ruine, infestée de l'Essence démoniaque, la petite expédition dut affronter les gardes Ecarlates, l'élite du Croisé...
...Avec peine ils arrivèrent au trône Cramoisi, où une surprise de taille les attendaient....
...Les portes de la salle se refermèrent sur un guet apens de l'orgueuilleux chef de la Croisade Ecarlate et tandis que les priants et érudits s'affairaient à repousser les légions écarlates affluant aux portes de la salle, le noble paladin engagea le fanatique...et fut balayé d'un revers de main par celui ci...
...Assommé , il ne put que murmurer quelques bribes de paroles, se focalisant avec les forces qui lui restaient sur le fier guerrier nain qui défia à son tour le chevalier...
...Le combat fut d'une violence incroyable, les deux adversaires étaient aussi durs l'un que l'autres mais le temps faisant les coups de marteau du fier nain se firent plus faible...
...Le chevalier écarlate lui paraissait infatiguable, s'acharnant sur le pavois d'Ironforge avec plus de rage qu'un Berserker Ogre, et lentement ébranla les plaques de Thorium du guerrier...
...C'est alors que le nain, nommant un par un les noms des ancêtres de sa famille fit jaillir l'énergie ancetrale de son coeur pour porter un coup inouïe au sternum du chevalier qui tomba pour la premiere fois, avant que le pauvre nain, à bout de force, ne s'affaisse au sol...
...Le corps du chevalier sembla craqueler, puis à la stupeur générale, il se mit à grandir, enfler, jusqu'à des propentions supérieures même aux titans, dévoilant un corps démoniaque sculpté aussi grand que les statues des portes de Stormwind, avant de s'avancer en hurlant au défi près des érudits...
L'horreur était totale dans les rangs des valeureux répurgateurs, leurs deux hommes d'armes étaient tombés et les druides de l'expédition s'affairaient à les soigner en urgence.
Les paroles se faisaient rares , tant la peur cisaillait l'ensemble des aventuriers devant cette créature à l'aspect taurine, faisant craquer le sol sous ses pas, semblait invicible.
La foi d'un des plus grands champions de la Lumière n'avait pas pu l'arrêter, et même la colère ancêstrale des nains, légendaire de puissance s'était émoussée au fil du combat face à cette bestiale et infinie fureur du monstre.
Les érudits mirent au point un sortilège collectif ingénieux, une sorte de renvoi planaire à grande échelle, ou plutôt à echelle propentionnelle de la menace pesant sur eux.
Mais le sortilège était long à préparer, et la concentration totale était exigée, tâche difficile, si l'un d'entre eux étaient touché, non seulement il perdrait la vie mais le rituel serait interrompu, condamnant le reste de l'équipée.
Alors Terra s'avanca; otant sa cape, son pourpoint, le confiant au priant à sa droite, qui constata avec effroi un corps mutilé de centaines de balafres suintant encore un peu malgré le sang coagulé.
Fixant le visage du démon elle le pointa du doigt, recevant comme réponse positive un hurlement qui fit vibrer la salle entiere.
L'abomination fixa l'Elfe dans les yeux et l'on put voir un mouvement discret de recul , comme s'il percevait quelque chose d'inquietant, mais reprit rapidement sa fureur et se mit à charger Terra, son enorme espadon, vomissant des flammes impies à travers toute la salle.
Terra se mit à tournoyer de plus en plus rapidement ses lames, créant un mur de fer invisible, qui ne se percevait de l'oeil nu que par les flammes sacrées de ses armes, parant de ce mur les assauts de l'espadon d'un monstre furieux, avec de plus en plus de dificulté, l'horrible force démesurée enkilosant de plus en plus les bras de la défenseuse.
Chaque coup était une souffrance atroce, de plus en plus lanscinante et aigue.
Son dos lui faisait un mal effroyable, handicapant ses pas de placement, chaque impact provoquant un inquietant craquement dans son corps augmentait sa douleur qu'elle assourdissait de cris de rage.
Les secondes s'écoulaient comme des siècles et la petite Elfe parait toujours avec insolence les coups de ce champion impie, ce qui le fît encore plus rugir de colère.
Armant son bras, il la fit bouler sur un dizaine de mètres, son dos s'écrasant avec fracas sur un des piliers de la nef...
Terra ne voyait plus que des formes floues, ne percevant dans la salle que la présence de fureur du démon à travers tout la pièce.
Son dos etait à présent un océan de douleur qui la fit gémir, pourtant elle se releva avec grand peine.
En son esprit, une forme humaine au visage inquiet faisait face au démon, récitant une litanie sacrée la voix enrouée.
"Méli....Mélisandre"
La forme du démon armait le poing vers elle .
"NON !"
...Le démon avait perçu la menace présent des quatres erudits l'encerclant, à présent il se ruait sur la silhouette chancelante du nain qui remplaçait la petite elfe , se mouvant avec l'énergie du désespoir...
...L'air crépita soudainement et une forme se mit à foncer sur le démon, s'embrasant telle une comète au fur et à mesure de sa course et un nom hurlé fit taire même les rugissements du monstre:
"MELISANDRE !!!!!"...
...En un bond d'une amplitude inouïe et inexplicable aux vues de son état, Terra bondit comme un fauve vers le monstre, puis se plaqua ventre contre sol, glissant entre les jambees gigantesques du démon, laissant trainer ses lames le long de ce qui aurait pu être une cheville de Golem...
...Le démon se mit à hurler de douleur à la stupeur générale, le simple contact des flammes de la dague et de l'épée de l'elfe semblait plus ingnobles que des heures de cantiques sacrés. Il vacilla un instant, posant genou à terre, comme étordi de douleur...
...Plus hystérique que lucide, la petite Elfe usa de ses dernieres forces pour bondir en hauteur et d'un geste alanguit de douleur, planta sa lame longue et sa dague de part et d'autres de la gorge infernale, se cramponnant aux pommeaux en hurlant démente:
"Tu ne feras plus jamais de mal à Mélisandre, jamais....jamaiS....jamaIS...jamAIS....jaMAIS....jAMAIS....JAMAIS....JAAAAAAMAIIIS!!!!" s'acharnant à se cramponner aux deux pommeaux tandis que le monstre se redressait et tournait brusquement dans tous les sens en hurlant de douleur, comme un sanglier bléssé chasse les mouches s'agglutinant sur sa plaie.
Le Champion de Lumière et le nain vit en ce courage irraisonné une inspiration époustouflante et d'un sursaut de juste colère, chargèrent le démon distrait dans sa douleur, s'acharnant sur les rotules du monstre en des cris de guerre qui ne parvinrent pas à couvrir la voix du démon souffrant, agitant sa tête dans tous les sens pour y déloger le moucheron accroché à lui, augmentant par la même sa douleur aux morsures des lames rougeoyantes qui s'enfonçaient un peu plus dans sa chair...
...Les osannah alors se firent entendre et tout autour du violent spectacle, deux priants de Lumina, deux Arcanniste, deux druides se mirent à joindre leur mains entre elles et poindre la silhouette gigantesque en annonant:
"REGO LUMINA ABJURAE XENOS !"
L'air s'emplit alors de souffre et la silhouette hurla de douleur, avant de s'effacer dans un torrent de flamme...
Terra chuta, à bout de force, puis céda à l'appel du Néant.
...odeur délicate d'une chair de sanglier rotie mélée à une bière maltée forte, parfum de camphre, fraicheur au contact de la peau...
"Gneuh?"
A sa grande surprise ce n'était pas un démon qui lui souriait en ouvrant les yeux mais un nain au visage bonhomme qui lui souriait , la barbe encore souillée d'un sang noirâtre.
"Hehe, j'vois qu'vous avez choisi l'déjeuner pour vous r'veiller mam'zelle!"
-"G...Gutt?"
-"Yep ! z'inquiètez pas, on est plus chez les dingos, mais dans ma piaule! en Thelsamar, z'avez fait un gros pionpion hehe"
-"Combien de temps je...."
-"Un jour entier mam'zelle, mais par contre z'avez plus de tripes dans le ventre qu'une légion de trolls bourrés, z'encaissez vite! jamais vu çà! Avec ce qu'il vous a mit dans la tronche z'auriez du avoir des balafres pendant des années! Et là bordel c'est presque fini, je pige pas" répondit Gutt en ôtant le costume de bandages de Terra.
"Oh...disons que le parfum du sanglier roti me ressource hihi"
Le nain éclata de rire.
-"Z'etes vraiment une nana à part mam'zelle, vous flinguez comme une naine en rut, vous vous battez comme une tigresse à qui on aurait enlevé son tiot, vous minez comme un ancien nain, bricolez mieux qu'un gnôme, vous préférez not'gastronomie aux cochonneries d'herbes d'vos cousins et z'avez plus d'humour qu'un humain! Vraiment mam'zelle Terra, z'etes unique en vot'genre !" dit le nain en la regardant avec douceur
"A part.....unique en vot'genre...." ressassait Terra en son esprit, se relachant soudainement dans le lit douillet mais petit avant de s'endormir profondément