1er Août 2018 3ème jour de la Décade du Lapin ( Lune de l'Esprit ) -
Les Terres de Kirin Tor

Sarelia

Points : 1
Joué par : Sarelia Joué par : [ Information masquée ]
Age : 19
Lieu de naisance : SouthShore
Signe de naissance : Singe
Sexe : Femme
Race : Orc
Faction : Horde
Formation : Voleur
Niveau : 49
Guilde : Messagers du Crépuscule (les)
Artisanat 1 : Enchanteur
Artisanat 2 : Couturier


Informations hrp : Créé pour rejoindre Lefael sur Kirin Tor, après une période d'intense levelling, je me consacre un peu plus à élaborer le RP autour de mon personnage et de ceux qu'il fréquente. Par ailleurs aimant écrire je vais voir ce qui peut être fait pour relancer cet aspect dans ma guilde.

Description : Le chaman avait remarqué le corps étendu sur la plage, sans doute guidé par de fugitifs reflets métalliques en cette heure tardive. L'essence de la vie lui appris immédiatement qu'elle n'était pas morte, cette orque léchée par les vagues. Tankor entreprit donc de la ramener à son refuge, mais au moment de la saisir, le sable révéla sa tunique. Le mystique frissonna en découvrant l'œil doré qui le fixait intensément.

La fumée faisait peu à peu son œuvre, et il la vit émerger d'un sommeil sans rêves. A la lueur d'un simple feu de bois, il aperçut ses yeux d'un vert profond, nullement empreints de surprise. Le chaman lui porta un bol de bouillon aux lèvres, tout en scrutant cette invitée imprévue. Silencieuse depuis son réveil, elle murmura enfin: « Prophète ? »

« Les esprits de l'eau n'ont pas voulu de toi et t'ont rejetée à terre. Parle-moi de la marque que tu portes, et peut-être pourrai-je t'aider. » En découvrant qu'il n'était pas celui qu'elle espérait, l'orque s'était refermée, consentant seulement à lui donner son nom. Tankor tentait d'en savoir plus sur la jeune aventurière qui regardait au loin, en direction de la mer. L'étendue d'eau luisait faiblement, à peine éclairée par l'astre nocturne. Le chaman se sentit découragé, et se dirigea vers sa couche. Il lui avait laissé une peau confortable pour envelopper son corps affaibli. C'est à cet instant qu'elle parla, enfin, autant à lui qu'au ciel sans visage.

« Je suis née de l'autre côté de cette mer. »

« C'était le calme éprouvant après la tempête. Un camp, immense, perdu dans des terres verdoyantes et aux vents râpeux. Des humains, aussi haineux que loyaux envers leurs maîtres, y laissaient vivre ce qui restait de la horde. Tout cela on me l'a enseigné ici, car je ne pouvais pas comprendre. Ce n'était pas une vie bien dure, car nous n'étions qu'un troupeau de moutons. On m'a arrachée des bras d'une mère inconnue, et on m'en a offert une autre, parmi les hommes. La horde n'avait pas droit à son passé, surtout ses enfants.

J'étais devenue servante, sans trop savoir s'il pouvait en être autrement. Malgré tout, cette vie pouvait revêtir bien des aspects différents et la mienne fut décidée par les autres servantes. Elles me prirent en affection, et par la-même tentèrent d'adoucir ma future existence. On m'enseigna quelques rudiments de langue humaine, de quoi bien comprendre les ordres ni ne me faire inutilement remarquer. Surtout, elles m'apprirent à prendre soin de moi, bien porter les habits, travailler ma chevelure ; ce n'était ni inutile ni anodin. En me faisant belle, elles m'évitèrent de passer pour une bête, et j'échappai au sort de la plupart des autres. Pour tous les humains qui ne voyaient en nous que des animaux, les orcs inspiraient crainte et mépris, et leurs compagnes le mépris seul. En me faisant ressembler à une femme, les demoiselles m'épargnèrent les tâches les plus ingrates.

Bien plus tard, on m'expliqua comment allait naître une nouvelle guerre. Peut-être mes maîtres l'avaient-ils sentie venir ou n'avaient-ils jamais cessé d'y songer. Leur regard changea, peu à peu, alors que je grandissais. Il était empli de suspicion, sans que je puisse en connaître la raison. Pour échapper à ces reproches je me réfugiais dans la seule stratégie qu'on m'avait apprise. Je m‘efforçais donc de ressembler de plus en plus aux autres domestiques, comme pour faire oublier ma naissance.

Tous les humains ne sont pas semblables. Parfois braves, parfois cruels et lâches comme je le constatais. Peut être mon stratagème pour éviter le malheur – trahir mon peuple, en un sens – s'était-il retourné contre moi. A nouveau, le regard des humains changea, et se fit proche de celui qu'ils portaient à leurs jolies semblables. Je n'avais pas la stature usuelle des orcs, j'étais même assez frêle car tenue à l'écart des travaux imposés à la plupart d'entre eux. Cette partie de mon existence touchait à sa fin, mais je ne le savais pas. Dans le domaine venaient et allaient de plus en plus d'inconnus, hommes d'armes le plus souvent, personnages importants à n'en pas douter. J'étais heureuse car je me croyais enfin à l'abri de leur haine des orcs. Pourtant je sentais une grande tension chez ces humains, comme je n'en avais jamais connue. Et le destin me rattrapa. Une nuit, rentrant dans mes quartiers, je fus surprise par trois nobles. Je connus alors la peur, celle de l'orque haïe et celle de la servante maltraitée par la gent masculine. Ils me ravirent mon innocence et me laissèrent au bord de l'abîme, au petit matin.

Mais l'horreur, le dégoût et le désespoir ne prirent pas racine. Le lendemain montait du fond du camp le grondement des tambours de guerre. Les hommes savaient. Ils s'étaient vengés de la horde en me violentant, avant de prendre la fuite. C'est ainsi que se termina ma vie humaine et que mon sang commença à bouillir. »


Tankor hocha doucement la tête, il n'en apprendrais plus ce soir, mais son esprit en fut contenté.
 
Quatrième Ère [6]
Lune de la Force
Décade du Panda
Décade du Gorille
Décade de l'Ours
Lune d'Agilité [6]
Décade du Tigre
Décade du Singe [6]
Le temps de la réflexion
A la demande de mon acien maître je trace ces premiers mots. Ces derniers mois ce sont écoulés dans un flots si bref et si rapide que j'en garde des souvenirs épars. J'ai du mal à tracer ces lettres, mais si ne veux pas oublier je devrais en passer par là.

Pourquoi devrais-je tenir un journal? Parce que le temps de songer est venu. Je suis presque parvenue à l'aboutissement de ce que j'ai commencé en fuyant mon maître, et pourtant je mesure le chemin qu'il me reste à parcourir encore. Ce temps immense qui me sépare d'une fin inconnue m'écrase de tout son poids et je n'ai plus de certitudes auxquelles m'accrocher.

Je me sens épuisée. Le sang de tant de batailles est parti, mais je sens encore son odeur sur mon corps et son goût entre mes lèvres. Et pourtant... ma haine envers les hommes s'épuise, se dilue. Mon maître serait heureux de me voir enfin libérée, mais ce vide me fait peur. J'ai appris à tuer pour vivre et cela finira par se payer. Je me sens ballotée par les vagues d'une mer insensible, moqueuse. Je dois reprendre pied.

J'ai fini par raconter ma vie ancienne à un inconnu, cher journal, un chaman qui m'a recueillie sur une plage. Je l'ai quitté mais je sais qu'à présent plus rien ne sera comme avant. Demain est un autre jour et peut-être en dirai-je plus.
 
Les anciens
Au fil de mes voyages j'ai rencontrés nombre de personnes qui mènenet une vie à l'écart des notres. D'anciennes créatures des forêts m'ont invité à libéré les leurs des griffes de forces de la terrres, en pays centaures. Parfois, sans qu'il s'agisse d'êtres considérables plus vieux que nous, je rencontre des individus pour lesquels la notion de Horde ou d'Alliance n'a guère de sens.

Que sont nos combats sporadiques mais encore brutaux à leur yeux? Cette paix délicate que de grandes figures tiennent à bout de bras? Les elfes comme les autres doivent nous considérer nous orques comme ce que nous sommes, un accident dans l'histoire de leur monde.

Je ne suis moi-même qu'un accident, probablement. Un rejeton de l'humanité, encore moiins digne d'intérêt que les véritables orcs. A cette pensée, mes doigts tremblent et je songe à mes lames crépitantes d'énergie. Je crois que mon maître à échoué. Lui a su quitter une société qui l'écrasait, et se consacrer à l'origine des choses. Il parcourt les endroits les plus reculés en dangereux, à la poursuite des Titans et tant d'autres. Et moi, infidèle élève, je n'ai fait que tracer un sillon maculé de sang, qu'il soit le mien ou celui des humains.

J'ai accepté la proposition des dryades. La folie et la jeunesse ne doivent pas m'interdirent le monde de ces anciennes créatures. La Horde trouve sa place et j'en ferai de même. Les orcs ne soulèvent une crainte profondément enfouie que dans le coeurs des humains. Mais cette peur ou se respect, pourront se mériter un jour, même pour ceux aux yeux desquels nous ne sommes qu'un accident.

Je me sens un peu mieux. Je suis les pas de mon mâitre et je la sens la fin de ce périple approcher, enfin. Il réalisera ce que je suis devenue, malgré lui. Mais il comprendra je l'espère. Je n'ai aucune histoire à chercher ici, contrairement à lui. Tout juste puis-je observer de loin la porte, loin de ses terribles gardiens. Draenor, ce nom ne signifie rien pour les gens de mon âge. Je comprends enfin toute la grandeur de Thrall et pleure à chaudes larmes de ne pas être digne de sa confiance.

Le pourrai-je un jour malgré le Grand Oeil?
 
Plongée dans la nuit
Il y a quelques temps, je me suis encore surprise à rôder dans les terres elfiques à la recherche d'émotions et d'action. Non loin, la forêt laissait place au tristement célèbre goulet, mais les sons nocturnes des bois y avaient remplacé clameurs et râles. Malgré toute la bonne volonté de nos peuples “en paix”, la boucherie ne saurait se prolonger indéfiniment. De mon côté, une pulsion violente comme j'en connaissais trop souvent me guidait vers cet avant-poste.

A cet instant, mon maître aurait pleuré en me découvrant ainsi. Ce troll empreint de curiosité, de joie de vivre et d'un réel respect pour la vie, que penserait-il de la tueuse qu'il avait recueillie ? J'étais Sarelia, sa petite orque au coeur de jade et aux mains tachées de sang. Il avait désespéré de me voir prendre goût à la vie, au sein de la Horde enfin deux fois libérée. Il était même parvenu à réfréner mes envies belliqueuses, et j'avais donc choisi à contre-coeur une voie faite de prudence et de ruse. Paradoxalement, elle attisa en moi une soif de risques et défis au-dela du raisonnable.

La mort de quelques sentinelles avait rapidement fait converger les renforts : héros en devenir ou combattants aguérris, je ne pouvais savoir. J'engageais alors une partie de cache-cache mortelle. Si les elfes paniquaient face à ce tueur invisible, j'étais moi-même parcourue de délicieux frissons de terreur, à l'idée de cette meute enragée se lançant à mes trousses.

J'ai fini la nuit épuisée mais heureuse. Je dissimule la véritable nature de mes sorties nocturnes à mes entraîneurs et ceux-ci s'en accomodent parfaitement, du moment que je leur donne une impression favorable. Ce mensonge perdure jusqu'à présent, tandis que je me forge peu à peu une réputation usurpée.

Tôt ou tard on me percera à jour, si je continue ainsi. Je ne sais pas ce qu'il conviendra de dire à Lefael. J'ai peur.
 
Ombres et Lumière
Certains soirs, je me juge avec sévérité alors même qu'il est facile de comprendre que rien n'est simple. Lors de mon arrivée à Orgrimmar, malgré ou peut-être à cause de mon inexpérience, on m'a mêlée à d'obscures manoeuvres politiques. Réunis sous un même toit, des membres de la Horde s'affrontent ou collaborent en secret, tissant une toile d'intérets personnels à mille lieux de la vérité enseignée aux jeunes.

Combiens de personnes m'ont-elles affirmé que le bon moyen de venir en aide à Thrall était d'agir par des méthodes condamnables, à son insu ? Mais au service de la bonne cause, bien évidemment. Voilà comment je suis rapidement devenue une enfant de l'ombre. Mon maître a accueilli mon choix avec philosophie, songeant sans doute que les conseils prudents de ces guildes d'assassins et voleurs me maintiendraient en vie. Et j'ai effectivement appris à survivre dans les pires situations, au prix de ce qui me restait d'innocence.

Qui me verra aider un tel me trouvera un jour en compagnie d'un autre. Je laisse les affaires d'argent guider mes actes, parfois les affaires de la nation. Mais s'il advient que j'agisse en écoutant mon coeur, je le tais. Je préfère ne décevoir personne, ni montrer pareille faiblesse.

Alors certains soirs, je me vois des excuses.
 
Décade du Faucon
Lune de l'Esprit
Décade de la Chouette
Décade de la Baleine
Décade du Lapin