Joué par :
Orosh Joué par :
[ Information masquée ] Age : 30
Lieu de naisance : Petit village des environs de Stormwind
Signe de naissance : Chouette
Sexe : Homme
Race : Mort-vivant
Faction : Horde
Formation : Prêtre
Niveau : 31
Guilde : Artisanat 1 : Enchanteur
Artisanat 2 : Couturier
Informations hrp : Vous trouverez sur ce site la version épuré de l'histoire d'Orosh.
C'est à dire sans les nombreux hrp et sans la version courte qui commence l'histoire sur le forum officiel.
Description : Je ne suis rien de plus qu'un humble réprouvé, prêtre de son état, en quête d'une solution à cette suite de conflit sans fin.
Ère du Renouveau [13]
Lune de la Force [6]
Décade du Panda [2]
L'histoire d'Orosh; acte 1
Acte 1 : Le réveil
Je ne vois rien? Je ne suis rien? Une coquille vide dans un monde vide?
Puis la douleur vient? Et avec la douleur, l?existence de mon corps? La chaleur autour de moi? Des voix rauques que je ne comprends pas?
Je ne veux pas sortir de mon monde vide? Je ne ressens qu?une immense déception? Mais la douleur devient trop forte? Les voix deviennent plus claires? Et dans la nuit de mon existence, un éclair blanc foudroie mon âme. Une sinistre goule m?apparaît en songe avant d?être réduite en cendre?
Et une voix, plus claire et plus belle que toutes celles que j?entends jusqu?à présent, murmure un nom? Orosh? Et avec cette voix me vient le visage d?un vieil homme, de sa foi en la vie, de l?espoir?
Ma volonté croit avec la douleur et j?ouvre les yeux?
Deux étranges créatures à forme humaine me tiennent et s?apprêtent à me jeter dans un grand feu où brûlent des dizaines de corps? Et l?un d?entre eux dit quelque chose que je ne comprends pas. Ils arrêtent leur action et le second me traîne contre un mur puis se penche sur moi et me regarde droit dans les yeux? A son tour il me dit quelque chose que je ne comprends pas? Puis il rejoint son compagnon et ils reprennent leurs macabres activités, jetant aux feux des dizaines et des dizaines de corps? Je ferme les yeux?
Combien de temps s?est écoulé depuis mon réveil, je l?ignore? Je suis dans une crypte sombre et l?odeur de la mort règne. Autour de moi, il y a plusieurs personnes adossé aux murs.. Ils ont tous l?air plus morts que vifs? Et pourtant, certains se lèvent. Ils paraissent désorienté un moment avant de monter par l?escalier qui se trouve en face de moi.
Les quelques vêtements que je porte ne masquent pas ma chair pourrissante et mes os? Je suis comme eux? De la vie, je ne donne plus l?apparence? Quelle importance !
Je porte une sacoche attachée autour de ma taille et dans celle-ci, il y a un livre calciné? Je l?ouvre délicatement mais de nombreuses pages en cendres en tombent. Sur les quelques feuilles intactes, un texte dorée, écrit dans une langue qui n?est plus la mienne et que je ne comprends plus. De ces lignes émane une aura presque palpable?
Puis à nouveau cet éclair blanc dans mon esprit, si violent que j?en fais tomber le livre. Et là, entouré d?un halo blanc, le livre se recompose? Les cendres et les traces de brûlures disparaissent, les pages manquantes reviennent, mais vierge de toute écriture?
Puis, sur la couverture, le nom Orosh apparaît. Cette fois dans une lange que je comprends? Et les premières pages du livre se couvrent d?un texte doré? Et ce texte est le reflet exact de mes pensés, de mon être?
Et l?Ombre se porte au secours de mon âme torturé par tant de questions? Je sens sa présence et je n?ai plus peur? Je me lève doucement et je monte l?escalier qui mène à la surface?
Vers la réponse à mes questions? Vers un monde nouveau? Vers la lumière?
Décade du Gorille [1]
L'histoire d'Orosh; acte 3
Acte 3: Le savoir
Je suis resté quelques temps à suivre les ordres de mes
supérieurs sans même y réfléchir...
On me demandait de tuer des humains, je tuais des humains.
La forêt des pins argentés en était pleine, ça tombait bien.
C'est là que j'ai commencé à manger des gnomes, mages pour la plupart.
Dans ma barbarie, j?en étais venu à choisir mes repas parmi les humains de passage?
L'Ombre ne m'apportait plus aucun soutien, qu'il soit moral où dans un
combat.
Et les éclairs blancs ne s'étaient plus manifestés...
Mais l'Ombre ne m'avait pas abandonné...
Un soir, alors que je circulais dans Undercity, je surpris la conversation
de deux érudits de passage dans notre cité. Un orc accompagné d'un démon et
un guerrier troll.
Ils parlaient de la très ancienne alliance des hauts elfes qui, pour ne pas
perdre la guerre contre les trolls, avaient divulgués leurs savoirs aux
humains. Cette alliance de force et de connaissance avait sauvé les hauts
elfes de l'extermination et devrait être un exemple, disaient t-ils. Ils parlaient également d'une bibliothèque à Undercity...
A ces mots, mon âme s'est réveillée... La connaissance... Le savoir...
En un instant, le visage d'un vieil homme m'apparut en pensés. Il était
éblouissant et en même temps, auréolé par l'Ombre.
Et j?entendis à nouveau la voix... Une voix lointaine, souvenir d'une vie
passée...
« _Je ne te tuerai pas... Pour ce que tu as fait, il est évident qu'une armée
de démon attend d'un pied ferme ton arrivé dans le monde des morts, et ce
n'est que justice... Mais chaque vie est précieuse à mes yeux, je ne peux
pas ôter la tienne, même si tu le mérites...
_La lumière, pff... Maudit prêtre, ne vois tu pas le mal que j?ai fait? Ne vois tu
pas que je suis déjà en train de mourir?
_La lumière ne dicte aucun de mes actes!! Dans ton ignorance, abstiens toi
de juger par les yeux ce que ton coeur ne vois pas!!
_Sois maudit !! Tu ne comprends donc pas que mon c?ur, que tu juges
aveugle, souffre bien plus que mon corps ! Je les aie tué? Je suis un monstre?
Puis des larmes? Et à nouveau cette belle voix, sûrement celle du vieil homme?
_Le monstre est celui qui n?a aucun remord, du moins à mes yeux? Mais sache une
chose, je ne suis pas indifférent à ta détresse? Alors je vais t?apprendre?
Je ne ferai que te montrer un chemin, celui que j?ai moi-même décidé d?emprunter
Il y a maintenant bien longtemps? Le chemin du savoir?
_Plutôt mourir?
_Parce que tu penses avoir le choix ? »
Puis survient un brusque retour à la réalité lorsqu?une réprouvée de passage me bouscule?
Je reste un moment à me remémorer la conversation que j?ai surprise et la vision qui s?est emparé de moi. Le seul fait de penser m?apporte une sensation indescriptible?
De toute évidence, j?ai été un être mauvais lorsque j?étais humain? Ce vieil homme a tenté de me raisonner? Il voulait me montrer un autre chemin?
Quel était ce chemin ? Y est t?il parvenu ? Et surtout, ai-je été mauvais jusqu?à la fin de ma vie? ?
La clef de toutes ces questions, et peut être même la voie à suivre pour ne pas redevenir un monstre sans âme, se trouvait à Undercity? La bibliothèque?
J?y ai passé toute une semaine? Occupé à lire tous les livres que je pouvais trouver, je ne voyais plus le temps passer?
La majorité de ces livres avaient pour sujet Lordaeron et ses alliances passés. D?autres encore étaient des biographies d?êtres illustres du passé, où bien portaient sur l?agriculture locale, l?art de la chasse et de la pêche, la stratégie militaire, la religion...
J?y trouvais également un recensement des habitants de la région daté de plus de quatre ans et à mon grand désespoir, je n?y trouvais personne du nom d?Orosh?
Trois livres en particulier retinrent mon attention?
Le premier ; les anciens dieux et l?ordonnancement d?Azeroth, traitait d?une multitude de divinités appelées Titans, créateurs de notre monde et de ses nombreuses diversités de races et d?éléments, notamment les nains? On y faisait également mention à un dénommé Sargeras?
Le second ; Icecrown et le trône de Glace ; me permit d?en apprendre plus sur les origines du fléau?
Le troisième enfin ; Kel?Thuzad et l?avènement du fléau, m?apporta de bien sinistre informations sur les événements récents?
Lorsque je quittais enfin la bibliothèque, quelques jours plus tard, j?avais changé?
Une partie de moi ne demandait qu?à repartir en quête d?une victime innocente?
Une autre voulait apprendre?
Je voulais comprendre la place qu?avait notre peuple en ce monde? Comprendre ces pratiquants des arts magiques, ces maîtres des démons?
Je ne savais pas encore ce que cette recherche du savoir allait m?apporter.
Je savais juste que la soif de sang avait été remplacée par la soif de connaissance et j?en étais heureux?
C?est avec l?espoir de ne finalement pas être un monstre que je m?endormis cette nuit là, dans ma tombe?
Décade de l'Ours [3]
L'histoire d'Orosh, acte 4
Acte 4: Vertige
J'ai contribué quelques temps à l'effort de guerre réprouvé...
Plus comme un monstre sans âme mais comme un citoyen déterminé à protéger
son peuple.
Et c'est pendant cette période que j'ai rencontré quelques uns de mes frères
avec qui j'ai sympathisé...
Un mage marchand, Syga, dont l'aide me fut précieuse lors de l'élimination de l'un
des chefs locaux de la croisade écarlate... Et une mage légèrement
suicidaire et à l'humeur quelque peu belliqueuse qui avait un don pour nous
mettre en danger de morts, Lumnia...
C'est à cette époque que j'eu ma vision la plus terrifiante...
Ayant fait voeu de pauvreté afin d'être plus proche de mon peuple, j'évitai
les dépenses inutiles... Notamment le paiement du maître des chauves souris
alors que mes jambes, certes en lambeaux, pouvaient aisément me soutenir le
temps d'une longue marche.
Un jour de repos passé dans la bibliothèque fut interrompu par l'annonce
d'une attaque des membres de l'alliance sur notre camp du sépulcre. Dans
l'urgence, je décidai de faire le sacrifice de mes quelques pièces de cuivre
afin d'aller secourir mes frères. Malgré la force de nos adversaires, je
savais que l'Ombre m'aiderait à relever les braves tombés au combat...
Au moment de payer le maître, l'éclair blanc se manifesta à nouveau en moi.
Mais il fut d'une telle violence que je tombais au sol, pris de tremblement
incontrôlable... Je me voyais, humain, tomber d'une haute montagne aux
sommets enneigés. J'heurtai de nombreux rochers, mes membres se brisaient
l'un après l'autre dans une cacophonie de bris d'os et de hurlements de
douleurs. Puis plus de hurlements... Et mon corps s'écrase au sol et,
disloqué, roule au pied d'un arbre dans une mare de sang...
Je suis resté sur le sol d'Undercity plusieurs heures avant de réussir à me
relever... Je me suis immédiatement rapproché du mur extérieur... Moi qui
pensait que la volonté inné des réprouvés nous interdisait toute peur, je
venais de m'en découvrir une plus puissante que tout ce que je pouvais
inspirer chez l'ennemi avec mes propres pouvoirs... Cette peur serait un poids toute ma vie?
Cette vision venait de m'apporter un autre élément de mon passé...
Contrairement à mes frères, je suis "né" sans aucun souvenir de ma vie
d'humain. Et ces visions ne m'en apportaient que quelques bribes d'éléments
difficiles à lier entre eux. Une seule certitude s'imposait à moi, j'étais
mort dans la douleur...
Je m'étais résolu à la marche à pied et à ne jamais partir visiter Kalimdor,
la terre de nos alliés où l'on disait que la guerre était absente... Mais
mes compagnons en avaient décidé autrement...
Ce fut Lumnia qui voulu faire une tentative la première:
Pour revenir plus rapidement à Undercity, elle eut l'idée de me bander les
yeux avant de me faire monter sur la chauve souris... Idée qui aurait être
brillante... Le début du voyage se passe bien hormis quelques crampes
d'estomacs... Mais nous avions sous-estimé la vitesse des chauves souris... Le
bandeau ne tint pas et mon coeur non plus; je devrais passer les dix heures
suivantes couchés au sol d'Undercity à vomir du haut des murailles, mes
tremblements inquiétant les passants.
Puis Syga tenta à son tour quelque chose. Il avait parlé de mon cas
à l'apothicaire Faranell et celui-ci, dans sa bienveillance, lui avait remis
une certaine quantité de potions hautement soporifiques...
Cette tentative fut en partie couronné de succès. Le seul inconvénient étant
la chute quelque peu brutale qui a suivi mon atterrissage...
Fort de ces expériences, je pouvais me permettre de prendre le zeppelin en
direction d'Orgrimmar. J'avais hâte de rencontrer Thrall, le puissant chef
de guerre des orcs. Mais surtout, j'avais hâte de rencontrer des érudits de
l'autre continent et d'en apprendre plus sur eux.
Je pris donc le zeppelin, un soir de nouvelle lune...
Je commençait par prier l'Ombre d'accorder sa protection à mon embarcation
et ainsi, à moi même. Puis je m'avançais en tremblant sur le pont... Une
potion soporifique me rendit le reste du voyage beaucoup plus facile...
Je m'endormais en pensant aux terres en paix de Kalimdor et à la ville de
Ratchet où, disait t'on, les gobelins commerçaient avec les races de
l'alliance... Quel meilleur endroit pour échanger des connaissances qu'une
ville où tous les peuples se retrouvent...
Lorsque je fermai les yeux, je voyais les nuages défiler...
L'histoire d'Orosh; acte 5
Acte 5: La horde
Je me réveille sur le pont de la tour des zeppelins d'Orgrimmar...
On m'y a sûrement traîné parce que je gênais le passage...
Autour de moi, une bonne trentaine de membres de la horde attendent leur
zeppelin.
A voir leurs carrures et leurs équipements, ce sont sûrement de vaillants
combattants aillant une grande expérience du combat.
Parmi eux se trouvent de puissants guerriers, des chasseurs et leurs
familiers, Ours, Loup et autres prédateurs, des démonistes accompagnés de
leurs esclaves démons...
Je met un certain temps avant de comprendre que l'aura qui entoure la
meute de loup et de panthère à leurs côtés n'est pas naturel mais je reste
incapable de comprendre ce qu'ils sont en réalité...
Il y a également là des mages dont je sens que la puissance combiné
pourrai réduire des villes entières en ruines fumantes... Mais je n'ai
encore rien vu... Alors que je commence à descendre l'escalier de la tour
afin de rejoindre la terre ferme le plus vite possible, je croise une
troll équipé d'une armure de cuir noir zébré de traces de coups. Dans le
dos, elle porte une paire de dague encore ensanglanté. Et ses yeux déments
reflètent une envie de meurtre irrésistible. Si je n'étais pas déjà mort,
je crois bien que son regard aurait suffit à m'en donner l'impression...
Un messager venait d'avertir Orgrimmar d'une attaque massive contre l'un
de nos camp principaux, de part sa position géographique, Moulin de
Tarren.
Situé dans une zone relativement dangereuse, je n'y avais encore jamais
mis les pieds.
Mais ce qu'on m'avait appris fit que l'annonce d'une bataille ne m'étonna
qu'à moitié...
Au nord, Moulin de Tarren. Au sud, Southshore, une ville de l'alliance...
Entre les deux, un passage obligé pour les voyageurs des deux camps...
Il était même heureux que les combats ne commencent que maintenant...
Lorsque je suis arrivé au bas de la tour, le zeppelin arrivait et la
troupe est montée à son bord en poussant de nombreux cris d'encouragements.
Tous les représentants de la horde étaient présents... Les trolls, les
orcs, les taurens et les réprouvés, dans un bel ensemble, partaient
défendre l'une de nos cités...
Pour la première fois, j'eut l'impression que mon peuple n'était pas seul
dans son combat...
Je leur souhaitais bonne chance une dernière fois; non pas pour leur
combat mais pour qu'ils survivent à leur voyage dans ce sinistre vaisseau
volant...
En pénétrant dans Orgrimmar, je me sens infiniment petit... Sur la place
principale, près de la banque, je trouve une foule impressionnante.
Pour moi qui suis habitué au calme et à l'isolement du royaume de la dame
noire, le choc est difficile.
Je reste discret lors de ma visite de la ville, évitant autant que
possible de me mêler à la foule.
Pour une majeure partie, je ne les comprends pas...
Les trolls et les taurens parlent souvent, entre eux, leurs propres
langues. Je ne peux pas les blâmer, j'utilise moi même le bas parler
autant que possible tant la langue des orcs me pose problème...
Mais certains parlent l'orc d'une manière que je ne comprends pas non
plus... Ils utilisent des termes étranges, probablement des subtilités de
la langue orc, où alors ils sont atteints d'un trouble sévère du langage
qui les empêche de formuler des phrases compréhensibles... Cela arrive
quelques fois aux réprouvés qui n'ont plus de mâchoire...
Après avoir fait une visite rapide, je me suis rendu devant l'antre du
chef de guerre de la horde, Thrall...
Durant tout le chemin, j'ai été émerveillé par la beauté de cette cité si
colorée mais ce n'était rien en comparaison avec la demeure du seigneur des
orcs...
Une puissance redoutable mais non agressive se dégageait du dôme,
semblable à un océan calme mais dont on sent qu'une tempête mortelle
attend son heure.
Ce n'était pas de la magie où une force démoniaque, cela je le savais par
expérience pour avoir côtoyé de nombreux mages où démonistes.
Ce ne pouvait pas non plus être une force issu de la prêtrise puisque à ma
connaissance, l'équilibre délicat entre nos pouvoirs offensifs et nos
pouvoirs défensifs aurait plutôt dégagé une sorte de neutralité intense...
un sentiment difficile à expliquer et qui ne fera jamais plus que
vaguement approcher ce que seul un prêtre peut comprendre...
Pour clore ma stupéfaction, je vis les plaques du puissant démon
Mannoroth, souvenirs d?une ère de chaos...
J'étais devant la demeure de l'un des êtres les plus puissants de tout
Azeroth... Un être qui avait affronté l'un des seigneurs démons les plus
dangereux...
Plein d'une humilité et d'un respect nouveau pour le chef de guerre, je
décidai de quitter les lieux et de poursuivre mon voyage vers la ville de
Ratchet...
Mais je reviendrai ici, le jour où l'on m'y aura invité... L'enseignement
de Thrall où de quiconque à qui il voudrait me confier me serait sans
aucun doute extrêmement profitable...
C'est sans doute à partir de ce moment que j'ai cessé de me considérer
comme un simple réprouvé... J'étais le prêtre de l'Ombre Orosh, apprenti
en quête de connaissance et fier membre de la horde!!
L'histoire d'Orosh; acte 6
Acte 6: Tranche colline et Grésyl
Après m'être renseigné auprès d'un garde, je me suis mis en route pour le
sud, vers Tranche colline.
Mais à peine sorti de la ville, j'ai ressenti un mal étrange dans les
environs...
En me laissant guider vers ce mal, je suis repassé devant la tour des
zeppelins... Puis je suis arrivé à l'entrée d'une grotte...
Au même moment, un troll habillé d?une robe blanche couverte de sang en
sortait en courant, un orc armé d'une épée large le poursuivait.
En un instant, j'ai senti le mal dans le coeur de l'orc alors que l'âme du
troll était sensiblement proche de la mienne...
L'instant suivant, je déclenchais toute ma fureur sur l'orc. Je lui
infligeai une attaque mentale en premier lieu puis, alors qu'il se tournait
vers moi, une flamme sacrée en plein coeur...
Je soignai le corps meurtri du troll pendant
que le corps de l'orc tombait dans la poussière...
_Merci...
_Je n'ai fait que mon devoir... Que faites vous par ici?
Le troll me regardait avec un air perplexe... Il me fallu un certain temps
pour réaliser que j'avais employé ma langue... L'utilisation de l'orc
facilita nettement notre conversation.
>
_Pardonnez moi... Je suis arrivé récemment sur ces terres... Que faites
vous par ici?
_J'ai reçu l'ordre d'aller dans cette grotte... Quant aux raisons de cet
ordre, si vous ne les connaissez pas je ne pense pas pouvoir vous le
dire... Vous comprenez?
_Bien sûr...
Triste retour à la réalité, même au sein de la horde il existe une
méfiance envers les réprouvés...
_A ma sortie d'Orgrimmar, j'ai senti un mal puissant et il semble venir du
fond de cette grotte... Je serai curieux d'en connaître la source, je
pourrais peut être vous accompagner?
_Je vous remercie de votre offre; votre présence me sera d'une grande
aide.
_Dans ce cas, allons y...
Plus nous nous enfoncions dans la grotte, moins nous parlions...
Sans ressentir un danger insurmontable; je sentais la présence, de tout
côté, d'une puissance malfaisante...
Des démonistes nous attaquaient et sans une parfaite maîtrise de mon
bouclier, crée grâce à la bénédiction de l?Ombre, nous serions sûrement morts...
En progressant, nous avons suivi un petit cours d'eau... Bien qu'il sois
resté silencieux, je vit bien au sourire de mon compagnon que son
objectif, quel qu'il sois, avait été atteint.
Après ça, nous sommes arrivés près d'un lac souterrain. Je profitai donc
d'un court moment de répit pour plonger dans l'eau et en prélever un
échantillon, au plus profond du lac. Celui ci ne manquerait pas
d'intéresser nos apothicaires lors de mon retour au pays...
Après m'être séparé du troll, je repris ma route vers Tranche colline. Sur
ma route je croisai un groupe de jeunes orcs en route vers leur capitale
et à leurs côtés, un puissant chasseur orc sur un loup blanc accompagnait
le groupe, accompagné d'une magnifique panthère.
La horde prenait soin de ses jeunes afin que les générations futures
assurent sa défense...
Lorsque je suis entré à Tranche Colline, sa vue m'a attristé... Entouré de
palissades et ses gardes sur le qui vive, il semblait évident que ce lieu
avait été attaqué récemment. Un garde mort gisait à l'entrée, le corps
percée de multiples flèches... Des mages se servaient de leurs pouvoirs
pour éteindre les flèches enflammées qui s'étaient écrasés sur l'auberge...
De toute évidence, j'avais fait erreur... Kalimdor n'était pas exempt de
guerre, loin de là...
Je profitai de mon passage dans la ville pour rencontrer le prêtre local,
un troll.
Il avait une foi sensiblement différente de la mienne, biens que nos
pouvoirs soient semblables... Les anciens dieux des trolls étaient ceux
vers qui il se tournait pour accomplir sa quête de la paix... Je restai
quelques temps à converser avec lui avant de partir, quelque peu
frustré... Je n'étais sans doute pas assez sage pour comprendre une
croyance aussi différente de la mienne...
Un jour, peut être, je comprendrai...
Après m'être renseigné auprès d'un garde, j?appris que le plus prudent
pour rejoindre Ratchet était de suivre le chemin vers l'Est puis de
redescendre vers le sud en direction de l'un des lieux les plus animés de
Kalimdor, La croisée des chemins...
Et c'est en sortant de la ville que je le rencontrai pour la première
fois...
Alors que je marchais vers l'Est, épiant le moindre danger et attentif à
chaque présence, il a posé sa main sur mon épaule...
Un frisson m'a parcouru ma colonne vertébrale tandis que je me retournai.
Contre toute attente, c'était un troll. Un troll au regard vague habillé
de haillon...
_Bonjouw!!
_... Salutation, troll...
_Pas peuw... Je voudwais te posew une question... Je chewche la cwoisée
des chemins...
Moi qui l?avais dabord pris pour l'un des assaillants de Tranche Colline,
je réalisai qu'il était simplement un membre de la horde voyageur, tout
comme moi.
Tout en lui éveillait ma curiosité. Son regard, son accent étrange et plus
que tout, la façon dont il était arrivé à m'approcher sans que je m'en
aperçoive...
_C'est justement ma destination, peut être que nous pourrions faire le
chemin ensemble?
_Avec plaisiw!!
Il s'inclina devant moi et je me découvris un horrible sentiment
d'infériorité... Même incliné, il était plus grand que moi... Je devrai
décidément devenir plus sage et acquérir plus de discipline pour être un
être accompli, ces défauts n'étaient pas digne de l'Ombre...
_Je suis Gwésyl, et toi?
_Oh, j'oubliais... Je suis Orosh, prêtre de l'Ombre...
Sur le chemin, je pu constater les raisons de son arrivé surprise... Pour
un être aussi grand, il marchait avec une grande souplesse. En me
concentrant, je n'entendais que mes pas, jamais les siens. Et il était
également très vif et plein d'énergie.
Ses grandes enjambés le faisait parfois me dépasser et je pu découvrir,
sur le tabard qu'il portait, un visage menaçant... Les dagues qu'il
portait à la taille allié à ses facultés physiques faisaient sans doute de
lui un combattant hors du commun...
_Que fewa tu à la cwoisée?
_Je pensais m'y reposer quelque temps avant de prendre la route de
Ratchet.
_Hm... Tu veux te weposew à Ratchet...
Et là dessus, il éclate de rire...
Lune d'Agilité [3]
Décade du Tigre [3]
L'histoire d'Orosh; acte 7
Acte 7: Les barrens
"Il fait très sombre... Je ne distingue pas nettement ce qui m'entoure...
Une clameur assourdissante s'élève au loin et l'armée se met en branle
immédiatement.
Nous courrons vers l'ennemi... Au loin, la fumée se dissipe...
Des humains en armure protègent l'entrée de la cité mais ils sont trop peu
nombreux... Nous les déchiquetons à coups de griffes, de lames et de
masses... Certains des nôtres tombent au combat mais une étrange lumière
s'abat sur eux et ils se relèvent, prêt à combattre à nouveau. Arrivé au
coeur du village, nous voyons de nouveaux membres de notre armée. Des goules
qui portent encore les vêtements des humains qu'ils étaient il y a quelques
instants... Quant aux autres humains, ils sont massacrés et dévorés...
Et il entre dans le village... Sur son cheval décharné, il semble plus mort
que vif... Aucune émotion dans l'armée à son arrivé... Ici, la joie du
soldat qui reçoit les éloges de son chef n'existe pas... Il n'y a
guère d'éloge... Et l'armée n'en a nul besoin...
Une armée de créatures mortes vivantes, sans âme, dont je fais partie... "
Un chahut épouvantable me sors de ce rêve atroce... Et je passe d'une
bataille à une autre...
Je sors de l'auberge de la croisée des chemins, encore sous le choc de ce
cauchemar, pour constater qu'une troupe de l'alliance massacre les
habitants.
Dans le chaos ambiant, je vois un troll sur son raptor charger l'ennemi,
suivi de son familier. Et dans son dos, je distingue le même tâbard que
celui de Grésyl...
De nombreux combattants aguerris arrivent, porté par des manticores, et
l'ennemi est repoussé hors de la ville...
Le combat durera encore plusieurs heures avant que l'ennemi ne quitte la
région... Depuis que je suis arrivé, c'est comme ça tous les soirs...
La vie à Kalimdor est bien loin de l'idée que je m'en faisais... La paix
n'existe pas...
Une nuit, alors que je revenais de la ville de Ratchet déçu de n'y avoir
trouvé aucun livre, je rencontrai celui qui allait devenir mon chef...
Il attendait sur le bord du chemin, son loup à ses côtés. J'étais dans
l'incapacité de deviner ce qu'il était réellement tant l'énergie qu'il
dégageait m'était étrangère... Un orc de grande taille, au visage sévère...
Il se présenta rapidement comme étant Kohstein, chef de la Mâchefer, une
organisation de mercenaire au service de la horde. Mais plus impressionnant
encore, pour moi, c'était un chaman... Il communiquait avec les esprits de
toutes choses...
Il me proposa d'entrer sous ses ordres, ce que j'acceptai avec l'espoir
qu'un jour, il accepte de m'enseigner les voies du chaman...
Puis le temps s'écoula, au rythme des missions que me donnaient les membres
de la horde.
L'une d'elle impliquait que je voyage jusqu'aux monts stonetalon, à l'est...
Ce voyage allait bouleverser mes croyances...
Décade du Singe
Décade du Faucon
Lune de l'Esprit [4]
Décade de la Chouette
Décade de la Baleine [3]
L'histoire d'Orosh; acte 10
Acte 10 : Les Taurens...
La forêt d'Ashenvale...
Encore une région où la paix avait perdu le combat, terrassée par la
rancoeur et les préjugés...
Ici, les elfes et les orcs s'affrontaient chaque jour sans répits. Et je
pris également part à ces combats...
Un soir, alors que je quittais le camp Est de la horde pour me rendre dans
les Barrens, des sons maintenant familiers me vinrent aux oreilles... Des
cris de douleurs... La corde d'un arc qui se tend...
Lorsque je me retournai, je vis un elfe lâcher une dernière flèche à l'un
des gardes du camp avant de s'enfuir. Le garde, sans doute lassé par
plusieurs affrontements de ce type, ne prit même pas la peine de
poursuivre son adversaire qui l'avait pourtant blessé. Cet elfe
reviendrait sûrement... accompagnés de ses compagnons... Il ne devait pas
s'échapper...
Je ne pris pas la peine de le prévenir... Il ne m'aurait pas compris... Un
choc sacré le frappait dans le dos pendant sa fuite, entraînant sa
chute. Il se relevait instantanément et utilisait un sifflet en bois juste
avant de dégainer son arc. L'instant suivant, un ours sortait des buissons et me frappait au visage...
J'avais fait une grossière erreur... C'était un chasseur... Et un chasseur
n'est jamais seul...
Je sentais le soutien de l'Ombre autour de moi. Je n'étais pas seul non
plus.
J'invoquai mon bouclier et je lançai une attaque mentale dans le même
temps, alors qu'une flèche s'écrasait contre mon bouclier. L'elfe n'a
jamais tenté de fuir. Il aurait peut être dû...
A sa mort, l'ours repartit dans les bois. Un vent froid s'était mis à
souffler tout autour de moi. Et la voix grave d'un Tauren dans mon dos me
fit sursauter.
_La terre mère pleure sa mort...
Je me retournai et me retrouvait face à un grand Tauren au poil gris. Il
portait une large tunique de cuir vert et une masse.
_Il serait revenu avec ses alliés...
_Ne cherche pas de justification à tes actes, tu n'en a nul besoin...
_Mais... La terre mère?
Il baissa sa tête vers moi...
_Je crains que l'existence de la terre mère soit incompatible avec ton
mode de pensée, Réprouvé...
Et là dessus, il est monté sur un grand kodo et est parti en direction de
l'Est, me laissant plein de nouvelles questions...
Pour trouver des réponses, il n'y avait qu'un endroit possible...
Thunder Bluff, la capitale des Taurens... Le seul lieu qui m'inspire plus
de terreur que le zeppelin...
Mulgore aurait sans doute paru magnifique à mes yeux si Thunder Bluff
n'avait pas été aussi haut.
Après avoir vu ce qui était arrivé au campement Tauren des monts
Stonetalon, je comprenais l'utilité d'un tel lieu pour établir une ville.
Mais aussi utile que cela soit, la peur qui me saisit lorsque je prenais
l'ascenseur fut terrible. Et ce n'est rien par rapport aux ponts de cordes
qui surplombent des gouffres vertigineux avant d'atteindre trois cimes
éloignées du pic principal...
Les Taurens étaient accueillants et bienveillants pour la plupart. Bien
souvent, on me soutenait lors d'un passage sur un pont.
Un marchand eu même la bonté de m?inviter à dormir sous son toit. Après la difficulté que j?avais éprouvé à passer une nuit entière dans un hamac sans en tomber, j?accueillais cette invitation avec joie.
Ils étaient très liés à la nature et le moindre élément du décor me le
rappelait. Ici un chasseur pêchait afin de nourrir son familier. Là un
guerrier ramenait la dépouille de fauves morts afin que leurs peaux
servent à confectionner la tente d'un nouveau membre. Ailleurs, des
Taurens vêtus de cuirs dansaient autour d'un grand feu en invoquant des
esprits...
J'avais commencé à comprendre les chamans et leurs pouvoirs étranges...
Ici, je découvris des êtres qui étaient liés à la nature comme le sang est
lié au coeur, les druides... J'avais déjà ressenti leur énergie mais pour
la première fois, je pouvais l'identifier...
Sur la cime des anciens, il y avait une grande tente qui abritait les
maîtres druides et chamans de la ville. L'histoire du peuple Tauren
faisait le tour de la tente, inscrit sur un long rouleau de parchemin,
comme pour montrer leur lien avec la terre elle même.
Mes connaissances fortement enrichis par mon séjour parmi les Taurens, je
décidai de rentrer au pays pour quelques temps.
Bien que la guerre avec l'alliance ne soit pas officielle, les assauts de
faibles envergures étaient devenus monnaie courante.
Je devais aller servir mon peuple. Moulin de Tarren était ma
destination...
L'histoire d'Orosh ; acte 11
Acte 11: Retour en Azeroth
Je montait dans le zeppelin confiant mais cela n'a pas duré. Ma potion ne
me fit quasiment aucun effet et je passais tout le voyage à trembler sur
le pont sous les moqueries et l'inquiétude des passagers présents... Je me
suis maudit d'être aussi faible. Tant que je n'aurai pas renforcé mon
esprit et mon corps, je ne serai pas un être accompli.
Je constatai vite qu'à Undercity, rien n'avait changé...
Il y régnait toujours un calme pesant et les vermines du fléau infestaient
toujours la région.
Certains quartiers de la ville étaient déserts, et je savais que j?y trouverais le calme nécessaire à mes prières comme je l?avais fait par le passé. Mais je trouvais que ce calme avait quelque chose de malsain, comme si derrière se cachait une sombre menace.
Je rencontrai Faranell à l?apothicarium et le priai de me fournir un somnifère plus efficace mais j'essuyai un refus catégorique.
_La potion que je vous ait donné... est déjà très puissante...
Dangereuse... Le fait que j'ai accepté de vous la confier est déjà
exceptionnel...
Le seul fait d'imaginer devoir me passer de somnifère me fit trembler...
_Sans cette potion, je suis incapable de voyager...
_Dans ce cas, vous ne voyagerez pas...
_Donnez moi vos conditions...
Il sembla pensif un court instant.
_Je n'ai pas de conditions... Mais peut être...
_Oui?
Un tic nerveux lui faisait trembler la mâchoire inférieure pendant qu'il
commençait à s'expliquer.
_Comme vous le savez, nos expérimentations sur la nouvelle peste avancent
bien... Très bien même... C'est une bonne chose...
_Question de point de vue...
_Gardez donc vos propos blasphématoires pour vous, prêtre!!
Furieux d?avoir pensé à haute voix et réalisant que je venais de risquer ma vie inutilement, je me concentrai pour arrêter les tremblements de mon corps. Ce genre d'erreur pouvait vous coûter la vie, à Undercity...
_Au cours de nos expérimentations, nous avons appris à créer un élixir de
longue mort... Il plonge la victime dans un état proche de la mort... Seul
ceux doué d'une immense volonté peuvent revenir parmi les vivants... Où
les non vivants... Certains ne reviennent jamais...
La nouvelle peste... J'avais déjà entendu des rumeurs à son sujet avant
mon voyage pour Kalimdor. Nos apothicaires essayaient sans cesse de
nouvelles potions afin de produire une nouvelle peste. La victime en serait les humains, d'après certains. Pour d'autres, ce serait le Fléau. Pour d'autres encore, tout ce qui vit... S'ils n'avaient pas encore découvert le secret pour créer un virus réellement dangereux à une très grande échelle, ils n'en avaient pas moins découverts de nombreuses nouvelles potions...
_Que puis-je faire pour l'obtenir?
_Hm... C'est une découverte très récente, vous comprenez... Et je n'ai
plus les ingrédients...
_Je les trouverai!
_Ce ne sera pas si simple, Orosh... L'élixir de longue mort a été
considéré comme secret dés sa création... Seuls quelques rares élus
reçoivent l'autorisation d'en obtenir...
_Allons...
_Cette autorisation, Orosh... C'est le seigneur Varimathras qui la
donne...
Varimathras... Sans doute l'être le plus puissant de notre ville... On
racontait que, récemment, il avait poursuivi une troupe de membres de
l'alliance particulièrement courageux à travers la ville et jusque dans
les égouts, laissant dans son sillage des dizaines de corps désarticulés,
sans vies. La rumeur avait fait le tour de la horde comme une traînée de
poudre...
Mais s'il était évident qu'il était le meilleur défenseur que la Dame
puisse avoir, sa loyauté l'était beaucoup moins...
Pendant que je marchai vers les quartiers royaux, je croisai les nombreux
gardes d'élites embusqués derrière chaque mur du long couloir. Chacun
d'eux affichait une volonté inébranlable et une force redoutable. Mais une
telle puissance avait un prix. Tant d'entraînement et d'efforts intense et
insensé avaient anéantis leur esprit, ne laissant que des corps dévoués à
la protection de la dame... A moins que son gardien personnel y
soit pour quelque chose...
Au court de mes longs voyages, j'avais réappris à apprécier la beauté d'une
nuit étoilée, malgré l'étonnement de mes frères réprouvés. Je n'étais plus
une coquille vide uniquement destiné à agir, je pensais et j'aimais...
La dame, Sylvanas... Elle dégageait une force que je ne parvenais pas à
identifier. La parfaite alchimie entre la vie et la mort, entre le corps
et l'esprit... Elle était d'une beauté éblouissante mais cette beauté
était froide comme la mort... Comme nous, ses sujets...
En me voyant entrer dans ses appartements, j'aurais pu jurer qu'elle
m'avait sourit. Mais l'instant suivant, une immense forme rouge sang
s'interposait et une voix gutturale, comme venant d'une grotte profonde,
m'interpellait.
_Qui es tu, misérable??
Je levai la tête pour tenter de le regarder dans les yeux mais en y
parvenant, je la baissai à nouveau. Un seul coup d'oeil m'avait convaincu
que mon existence pouvait arriver à son terme subitement si je ne prenais
pas garde...
_Je suis Orosh... Serviteur de l'Ombre...
Décade du Lapin [1]
L'histoire d'Orosh; acte 13
Acte 13: L'honneur de l'homme.
Entre les monts Alterac et hills'Brad, le risque de croiser des humains
est grand et les animaux sauvages sont dangereux...
Ma recherche de la Sylua fut donc extrêmement pénible... A proximité des
monts, j'ai été victime d'une série de vision très courte... Une course
dans la forêt; une promenade avec une jeune femme, de dos; un repas avec
de nombreux humains en armure, un combat contre un orc au milieu d'un
champ de bataille...
Chaque vision était précédée d'un flash blanc, dans mon esprit, qui me
laissait affaibli. J?étais comme anéantis par ce
passé que je n'arrivais pas à reconstituer...
Plus troublant encore, les paysages de ces visions m'étaient connus... De
toute évidence, je me trouvais à un endroit où j'avais vécu lorsque
j'étais humain...
Je ne saurai dire combien de temps j'ai passé à errer dans les monts,
cherchant autant la Sylua que mon passé et ne trouvant que des illusions
de chaque... Ma peur du vide et la violence de mes visions m'empêchaient
de me concentrer et je fut attaqué par derrière par un vieil ours des
montagnes qui, en temps normal, n'aurait jamais échappé à ma vigilance...
Et, alors que je me remettais de mes blessures après avoir achevé l'ours,
un humain m'a parlé...
Il portait une grande armure de maille et une épée à deux mains. Il ne
semblait pas effrayé par mon apparence et, bien que je ne lui ait pas
répondu, il a continué à me parler et il s'est incliné en face de moi...
L'expression de son visage n'était pas agressive mais plutôt curieuse. Il
émanait de lui une aura typiquement humaine, celle d'un chevalier de la
lumière, celle d'un paladin...
A Moulin de Tarren où la Croisée, on associait souvent les paladins à des
fanatiques, semblables aux membres de la croisade écarlate que mon peuple
doit affronter chaque jours sous peine d'être éliminé... Mais celui-ci ne
ressemblait en rien à un fanatique.
Et il se mit en garde face à moi, sans bouger... Je comprit qu'il
souhaitait me défier mais je refusait, de la tête.
Alors il s'assit en face de moi. Il me regardait panser mes blessures avec
attention, comme pour ensuite pouvoir reproduire mes gestes. Bien que
terne et voilé par la mort, mes yeux avaient sans doute la même intensité
lorsque j'apprenais un nouvel art où une vieille légende.
Comme moi, cet homme avait la passion d'apprendre... Mais de toute
évidence il préférait apprendre l'art de la guerre quand je préférai
apprendre comment elles avaient eu lieu et si on aurait pu les éviter...
Ainsi, je pouvais constater de mes yeux la plus grande malédiction que le
roi Liche a jeté sur les réprouvés... Séparé de nos frères humains par la
mort, nous l'avons été aussi par la langue... Tant de combats inutiles
auraient pu être évité si nous avions pu nous comprendre...
Une fois rétabli, le paladin s'est incliné devant moi avant de me défier à
nouveau... J'ai accepté...
Ce fut un très long combat. De nombreux voyageurs sont passés près de nous
et de nombreuses heures se sont écoulées tandis que la lune poursuivait son
chemin dans le ciel pour laisser la place au soleil...
Par sa force, le paladin brisait régulièrement mon bouclier et parvenait à
me frapper. Mais j'étais d'une résistance plus grande que n'aurait pu le
laisser croire mon apparence et je lui rendais ses coups, à la masse où à
la baguette selon l'occasion.
Mes attaques mentales lui infligeaient de grands dommages et il ripostait
à grands coups d'épée, mais toujours du plat de sa lame...
Bien souvent, nous utilisions nos pouvoirs pour nous soigner en plein
combat mais à plusieurs reprises, je du l'effrayer pour ne pas perdre...
Pourtant, lorsque le soleil s'est levée, c'est moi qui me suis agenouillé
devant lui pour reconnaître ma défaite...
Il m'a aidé à me relever, puis nous nous sommes assis l'un en face de
l'autre pour récupérer, lentement...
Mais son ardeur n'avait pas été diminuée pour autant. A peine rétabli, il
me défiait à nouveau.
Cette fois, je refusai encore de la tête. Courtois, il s'est incliné
devant moi avant de me dire quelques mots que j'identifiais comme étant un
au revoir...
Je n'avais pas fait trente mètres que j'entendais le cri de guerre d'un
orc relevant un défi du paladin. Un homme curieux, assurément...
Terriblement affaibli par ce long combat; j'ai poursuivi mes recherches
quelques temps en marchant à travers les bois. Un éclair blanc, suivi
d'une vision, eut raison de mes dernières forces. Je m'écroulai au sol, à
l'ombre d'un vieil arbre noueux couvert de neige, inconscient...
Dans cette vision, "je voyais plusieurs hommes en encercler un autre,
couvert d'une large cape, au sommet d'un plateau neigeux. Puis ils se
mettaient à le frapper tous ensemble, à coups de poings et de pieds, de
fourches et de bâtons, de couteaux... Le sang coulait sur la neige, les
cris de douleur diminuaient progressivement... Lorsque l'homme ne donnait
plus aucun signe de vie, les autres se sont arrêtés. Un à un ils ont
crachés sur son corps, l'insultant une dernière fois.
Puis une dispute a éclaté dans le groupe, visiblement à propos du sort qu'ils réservaient au malheureux. Un long débat dont je ne compris pas un mot...
Lorsqu'ils furent enfin décidés, ils relevèrent le blessé qui venait de
reprendre conscience.
Ce blessé, c'était moi... Malgré le sang et les bleus, je distinguai
encore le visage de celui que j'avais été lorsque j'étais humain...
Les autres me dirent ce qu'ils avaient décidé... Horrifié, je me débattais
et parvenais à échapper un court instant à mes agresseurs. Mais l'instant
suivant ils lâchaient leurs chiens et me laissaient quelques temps entre
leurs crocs, recroquevillé sur moi même...
Puis ils m'ont lié les bras et les jambes et ils m'ont porté à plusieurs,
alors que la corde meurtrissait mes chairs..."
Une sorte de frémissement, dans les feuilles mortes près de ma tête, me
fit me réveiller...
La nuit était tombée. Je me redressai, encore terrifié par ma vision, mais
ma curiosité reprit vite le dessus.
Et lorsque je soulevai les feuilles mortes, je découvrit une jeune pousse
de Sylua qui peinait sortir du feuillage qui l'entourait... Elle était
identique au croquis que m'avait donné l'apothicaire Faranell et elle avait
dû pousser très récemment...
Ironie du sort, je venais de trouver de la vie sous la mort...
Ère du Conflit [3]
Lune de la Force [3]
Décade du Panda [3]
L'histoire d'Orosh; acte 14
Acte 14: L'élixir de longue mort...
Je suis resté quelques jours à l'auberge de Moulin de Tarren, le temps que
l'apothicaire Faranell m'envoie l'Elixir de longue mort.
La vétusté des lieux convenait parfaitement à mon état d'esprit du
moment et je ne mis pas un pied dehors durant toute mon attente.
Assis à même le sol, je méditai...
Je me sentais à un tournant de ma vie... Mon passé d'humain était à ma
portée, là bas, dans les monts Alterac... Et pour la première fois, je
pensais être capable de redonner un sens à mes nombreuses visions...
Je ne saurai pas dire ce que j'espérais trouver dans mon passé...
Certainement pas un sens à ma vie; elle en avait déjà un.
Pas une famille non plus; aucune vision ne m'avait laissé croire que j'en
ai eu une.
Je ne souhaitais pas non plus reprendre le cours de ma vie précédante
puisque, pour ce que j'en avais vu, j'avais été un monstre autant qu'un
martyr... et aucune de ces vies n'est plaisante...
Pour finir, j'en étais arrivé à la conclusion que mon rapport avec le
passé du monde en général était identique à celui que j'avais avec mon
passé d'humain...
Je voulais connaître le passé pour mieux comprendre le présent. Pour faire
en sorte que les erreurs ne se répètent plus.
Pour qu'enfin, une paix durable s'installe en Azeroth...
Au bout d'une quinzaine de jours, un serviteur est venu à l'auberge
m'apporter une fiole rouge sang et une missive de la part de l'apothicaire
Faranell.
Je pouvais y lire:
" Orosh
J'espère que le temps ne vous a pas paru trop long depuis que vous m'avez
envoyé les ingrédients.
L'élixir de longue mort demande une préparation extrêmement lente, une
simple erreur de dosage aurait rendu ce breuvage au mieux inefficace, au
pire...
Enfin, il est maintenant prêt et je charge Goriz de vous l'emmener. Il
n'est pas très malin mais il fait un excellent coursier.
Toutefois si la fiole vous est parvenu en mauvais état, libre à vous de
lui infliger le châtiment nécessaire...
Concernant l'Elixir, il vous faudra respecter un certain dosage. Nos
sujets de tests, membres de l'alliance en majorité, en ont absorbé
l'équivalent d'un verre en général. Ceci étant dû à la difficulté que nous
avons à leur faire avaler nos différents breuvages sans éveiller leurs
soupçons. Certains sont morts instantanément. Les autres se sont endormis
mais aucun traitement, pas même la torture la plus recherché, ne les
réveille. Nous les avons donc exécuté... Et même ainsi, aucun d'eux n'a
poussé le moindre cri lorsque nous les avons jeté en pâture aux chauves
souris... Je vous laisse imaginer la frustration que nous avons ressentie.
Etant volontaire, je vous conseille de n'absorber qu'une goutte d'Elixir
pour commencer. Mais même ainsi, je ne vous cache pas que le risque que
vous ne reveniez pas à la vie est immense...
Je vous suggère d'avertir un proche afin qu'il puisse veiller sur votre
corps pendant votre sommeil.
Si par hasard vous revenez à la vie, je vous remercie de bien vouloir
m'informer des effets que l'Elixir aura eus sur vous.
Faranell"
Je décidai de tester l'Elixir immédiatement mais avant, je chargeai Goriz d?envoyer une lettre au chef de la Mâchefer pour le cas où je ne reparaîtrai pas.
Puis je montai dans une pièce isolée de l'auberge. Une fois la fiole ouverte, une odeur de sang s'est répandue autour de moi...
Je versai soigneusement une simple goutte d'Elixir dans un verre qui
traînait.
Après y avoir ajouté de l'eau, je me suis assis contre un mur.
Conscient de vivre des instants qui pourraient être les derniers, je
tremblai légèrement.
Etait-ce bien raisonnable...? Il était trop tôt pour que ma vie s'achève...
Il restait tant de secrets à découvrir... Tant de connaissances à
acquérir...
Mais si j'étais incapable de voyager par la voie des airs, que pourrais-je
faire?
Malgré l'eau, l'Elixir avait un goût particulièrement atroce... Mon corps
cherchait à rejeter le poison de toutes ses forces et celles ci
diminuaient à chaque seconde... Mes dernières pensées furent pour l'Ombre,
que j'espérais servir par delà la mort, et pour mes compagnons de la
Mâchefer à qui je n'avais pas accordé assez de temps...
Alors que mes dernières forces s'épuisaient, la voix douce et chaleureuse
du vieil homme de mes premières visions se fit entendre...
_Tu as parcouru bien du chemin depuis cette funeste journée... Après tant
de recherches, je ne pensais pas avoir un successeur aussi insolite que
toi... Mais il te reste du chemin à parcourir... Il te faudra notamment
obtenir mon livre blanc. Il doit encore se trouver dans ma vieille
cabane...
A semi inconscient, j'avais l'impression d'avoir franchi une barrière
derrière laquelle se serait caché le vieil homme. Mais au moment où
j'essayais de lui répondre, j'en franchis une autre... Et plus rien...
L'histoire d'Orosh; acte 15
Acte 15: La clef du passé
J'ignore combien de temps s'est écoulé durant mon étrange sommeil...
J'étais resté dans un état proche de la mort, sans garder aucune
conscience de mon corps... Il ne restait plus que mon âme, perdu dans une
obscurité que les yeux mortels ne peuvent percer...
Mon esprit, lui, était plus éveillé que jamais... Alternant prière à
l'Ombre et méditation sur mon passé, mes pensées ne faiblissaient pas un
seul instant... Et alors que je me remémorais tout ce qu'il m'était arrivé
depuis ma renaissance, je me suis senti partir. L'obscurité grandissait
et mon esprit diminuait d'intensité, comme une torche en fin de vie dont
la flamme persiste malgré le vent...
Je sentais la fin venir... Aucune douleur où peur, juste la sensation
d'arriver au terme d'une existence mouvementée...
Une existence qui avait bien souvent failli s'achever dans le sang où la
douleur... En somme, puisque la fin doit venir un jour, celle-ci était de
loin la moins pénible... Alors pourquoi lutter?
Parce que mon destin ne devait pas s'arrêter là! Tant de lieux, de
gens et de secrets m'attendaient; je ne pouvais pas finir ainsi...
Concentrant toute ma volonté dans un terrible effort, je cherchai à
revenir... Luttant contre cette apathie qui menaçait de s'emparer de moi
si je lâchais prise... Mais le combat semblait perdu d'avance et je
sentais ma volonté s'épuiser...
Je pensais à mon passé, aux compagnons rencontrés lors de mes voyages, à
la mâchefer...
Mais je sentais que je n'y arriverai pas...
J'adressai alors une ultime prière à l'Ombre; lui demandant d'accorder sa
protection à mes proches et à tous ceux qui en auraient besoin dans le
conflit qui s'annonçaient, qu'ils soient de la horde où de l'alliance...
Et l'Ombre m'a entendu...
A mon réveil, un réprouvé penché sur moi me regardait droit dans les yeux.
_Vous voilà enfin réveillé, prêtre... On a besoin de vous en bas, il y a
eu des blessés...
Et le serviteur de l'Ombre que je suis alla porter, en son nom, les soins
et encouragements dont mon peuple avait besoin...
Le lendemain, je suis reparti explorer les monts Alterac.
Explorer n'est toutefois pas le terme exact.
Je marchai droit devant moi, à travers la forêt. Je suivais un chemin qui
était gravé en moi, bien que je ne sache pas où il mène.
Au bout de plusieurs heures de marche, j'ai su que j'étais arrivé.
Camouflé par la végétation, il y avait une vieille cabane en bois. Le toit
s'était effondré à un endroit et je me demandais comment elle tenait
encore debout. Lorsque j'ai voulu en franchir le seuil, une sorte de
barrière invisible m'en a tout dabord empêché.
Et j'ai prononcé ces mots, que je ne savais pas connaître et dont je ne
comprit pas le sens...
_Je suis Orosh, serviteur de l'Ombre et successeur de la chaîne du savoir
ancien... Que les barrières tombent, le nouveau gardien est là...
L'instant suivant, je franchissais la porte... Le tronc d'un arbre mort est
tombé contre le mur est, pulvérisant les planches et projetant un nuage
de poussière. Et un tas de branches et de feuilles mortes est tombé dans
la petite maison...
Les barrières invisibles ne protégeaient pas que l'entrée de la cabane,
elles la protégeaient intégralement et ce, depuis déjà un certain temps...
Dans un petit résidu, je trouvai une paillasse couverte de sang séché...
Mon sang... Le vieil homme m'y avait soigné pendant plusieurs jours...
Après ma chute... La fin de ma vie humaine prenait un sens à mesure que
mes visions passées prenaient place dans mon esprit... Mais il restait trop
de blanc à compléter...
Au centre de la cabane, précisément sous la partie effondré, il y a avait
un tas de cendres.
Je m'en approchais... Arrivé juste à côté, je fut saisi par une intense
émotion... Une tristesse terrible est née en moi tandis que je me mettais
à genoux...
C'est ici que le vieil homme était mort...
Du moins; c'est ici que j'avais éliminé de mes mains la goule qu'il était
devenu... Avant de succomber moi même à la peste du fléau...
Alors que je posais l'une de mes mains sur la cendre, je sentais quelque
chose de dure en dessous... Et en le dégageant, je découvrais un livre
blanc, le même que celui que je possède.
Mais je l'avais à peine touché qu'il a disparu, laissant une aura blanche
flotter dans l'air avant d'intégrer le mien en traversant ma sacoche.
Emerveillé par ce phénomène, je le fus encore plus lorsque la forme
grisâtre du vieil homme apparut devant moi...
_Ermite...
Je m'inclinai.
_Orosh... Ainsi, la boucle est bouclée...
Trop de questions se bousculaient en moi mais aucune ne vint...
_Je te dois bien quelques explications... Si tu avais suivi le parcours
que j'ai suivi, tu n'en aurais nul besoin. Mais je ne m'attendais pas à ce
que tu reviennes sous cette forme... C'est sans doute mieux ainsi...
_Je vous écoute...
Et le mystère disparut...
Ce vieil homme était l'héritier d'une longue lignée d'érudits qui avaient
toujours consacré leur existence à apporter le bien à celle des autres.
Par le passé, certains avaient été conseillers de rois, d'autres simples
paysans. Mais tous avaient cherché à améliorer le présent grâce à leurs
connaissances du passé...
_Et tu es le nouveau gardien du savoir, Orosh...
_Le gardien?
_Le livre blanc est ton lien avec le savoir... Et maintenant, il contient
tout le savoir que le mien a contenu... Et il contient les connaissances
de tous nos prédécesseurs... En fait, depuis Azura la sage, morte il y a
de cela 330 ans...
_Etait t'elle le premier gardien?
A ces mots, son regard s'attrista...
_Pas le premier, non... Le livre dit qu'elle même n'était qu'une
héritière... Mais elle n'a jamais retrouvé le livre blanc de son maître et
ainsi, un savoir inestimable a été perdu... Mais nous avons assez parlé
pour le moment... Je connais ton état, Orosh...
_Ma mémoire...
_Oui... Lorsque je t'ai trouvé dans la forêt et que je t'ai soigné, tu m'a
tout dabord raconté les événements récents qui t'avaient entraîné là...
Puis au fil du temps, tu m'as relaté toute ta vie... Ces conversations
sont maintenant inscrites dans ton livre blanc... Mais prend garde,
Orosh... Ton passé est dangereux pour ton présent...
Là dessus, la forme disparut...
J'ai ouvert mon livre blanc; l'unique livre blanc, désormais. La quantité
de pages qu'il contenait était incroyable...
Je les ait parcouru rapidement jusqu'à arrivé au passage du vieil homme;
il se trouvait juste avant la partie relatant ma renaissance... Et c'est
ainsi que je pu lire ma propre histoire... Les zones d'ombres se firent
rarissime à mesure que je progressais dans ma lecture, mais ma honte
grandissait proportionnellement... Cet homme ne pouvait pas être moi...
Ancien héros de la guerre contre les orcs; j'avais sombré dans l'alcool.
Mari d'une femme malheureuse et battue, père d'enfants délaissés, je ne
méritai rien et j'avais tout...
Et une nuit tragique, je les avais tous tués... Ma femme et son amant; nos
enfants, nos voisins et proches et même de simples passants... La
principale et dernière zone d'ombre de ma mémoire s'effaçait...
Ma vie rejoignait ensuite mes visions... La poursuite à travers les
monts... La mise a mort aux mains des villageois... La chute...
Les quelques temps passés en compagnie de l'ermite et tout ce qu'il
m'avait appris... Et enfin, sa fin tragique...
Pour la première fois de mon existence, j'étais complet... Une partie de
moi avait traversé la mort pour poursuivre une quête du savoir et de la
foi... L'autre... Elle pleurait...
Je me revoyais, éliminant tous ces innocents... Tuer ma femme comme l'on
égorge une bête... Regarder brûler mes enfants comme s'ils n'étaient rien.
Les événements de cette nuit n'étaient pas les seuls à me faire honte...
Par le passé, j'avais combattu les orcs avec une détermination qui
aujourd'hui m'horrifiait. Ces mêmes orcs qui combattaient à nos côtés,
j'avais fait couler leur sang avec un plaisir évident plusieurs années
plus tôt.
Une évidence s'imposait à moi... Moi qui avait servi le mal; je n'étais
plus digne de servir l'Ombre dans l'honneur... Mieux valait mourir que
vivre avec le poids de la culpabilité...
J?ouvris le flacon contenant l'Elixir de longue mort lentement... Son
horrible odeur s'est répandue dans la cabane en ruine.
Puis je l'avalai d'un trait, entièrement...
J'ai tout juste eu conscience de la chute du flacon qui s'est brisé au sol
lorsque je l'ai laissé tombé... Mes forces se sont évanouies...
Ma dernière pensée fut pour ce sol qui semblait approchait de mon visage à
grande vitesse.
Mais je suis parti avant le choc...
L'histoire d'Orosh; acte 16
Acte 16: Bord est mort...
Le temps... Mon corps... Le bonheur... L'Ombre...
De toute ceci, et de bien d'autres choses encore, je n'ai plus la
notion...
Je suis à nouveau une coquille vide dans le noir, comme lors de ma
renaissance parmi les réprouvés...
L'élixir de longue mort fera son effet, je le sais... A terme, je finirai
par mourir... Mon esprit disparaîtra et je connaîtrai enfin le repos...
Cette fois, l'Ombre ne me fera pas revenir... Je n?aurais pas l'indécence
de le demander...
Si j'avais su ce que j'étais lors de ma renaissance, je serai resté dans
le noir... Dans cette coquille où nul ne peut m'atteindre...
Les fossoyeurs l'auraient jetés au feu et ainsi, j'aurais connu la même
fin que mes enfants...
Et pourtant, mon esprit éternellement en activité fait resurgir à mes yeux
d'autres moments de ma vie...
Ma naissance et mon enfance dans une petite ville du sud d'Azeroth...
La fierté de mes parents lorsque je suis entré dans l'armée de
Stormwind...
Leurs morts lors d'un hiver extrêmement froid, alors que je n'étais pas
là...
La guerre contre les orcs, ses joies et ses peines...
La perte de nombreux compagnons et celle de mon roi...
Mon errance à travers Azeroth après la guerre...
Et puis la rencontre de ma femme... Et mon installation dans son village...
Notre amour et le mariage qui l'a suivi...
Nos deux enfants... Et mes pleurs lorsque l'on pensait que le second, et
sa mère, ne survivraient pas à l'accouchement...
Mais déjà, l'alcool et les femmes...
Déjà, les colères futiles et les coups...
Pourtant je l'aimai plus que je ne m?aimais moi même... Mais noyer mes
malheurs dans l'alcool ne faisait qu'en faire surgir d'autres...
Mon esprit glisse lentement vers une mort définitive...
Lorsqu'une lumière s'immisce dans mes ténèbres. Une présence autour de mon
corps... Mais je ne peux rien y faire...
Au contact de la lumière, mes réflexions s'intensifient...
Aujourd'hui, Bord va mourir... Mais n'est t'il pas déjà mort?
Je suis né Orosh... Doté d'une nouvelle vie, j'ai appris de nombreuses
choses...
Dans ces conditions, ma vie humaine est t'elle mon passé au sens
classique? Où bien ce que l'on pourrait appeler une vie antérieure...?
Tous mes frères réprouvés vivent t'ils ceci...? Il y a bien longtemps, le
fossoyeur Mordo m'avait dit que d'autres que moi lui avaient posé des
questions...
Et ce lieu où je me trouve... Les mortels y viennent t'ils également?
Tous les mortels... Où bien est-ce le lieu de perditions de nos âmes
mortes... Je ne trouverai pas la réponse à ces questions dans le livre
blanc... Notre race est trop jeune...
Ces réponses peuvent t'elles être utiles à mon peuple... à la horde... où
à tout Azeroth...
Et le livre blanc...? Combien de mystères me permettrait t'il de
dévoiler...
Hélas, dans ma folie, je me suis donné la mort trop hâtivement...
Je ne sais même pas comment désigner un successeur comme gardien du
savoir... le livre blanc disparaîtra à jamais, entraînant avec lui des
secrets d'une valeur inestimable... Tout est de ma faute...
Autour de mon esprit à la dérive, la lumière lutte contre l'obscurité...
Je suis comme une bouteille jetée à la mer en pleine tempête... Et au
milieu de ces flots déchaînés, il y a un grand navire blanc... Sur
celui-ci, un homme en armure me fait signe de patienter...
Etranges visions dans une obscurité qui devrait être totale... Je dois
être en train de perdre la raison...
Décade du Gorille
Décade de l'Ours
Lune d'Agilité
Décade du Tigre
Décade du Singe
Décade du Faucon
Lune de l'Esprit
Décade de la Chouette
Décade de la Baleine
Décade du Lapin
Troisième Ère [5]
Lune de la Force [2]
Décade du Panda [1]
L'histoire d'Orosh; acte 17
Acte 17: Le paladin Hieroz...
Une branche craque... Des pas sur ce qu'il reste du plancher... J'ouvre
les yeux...
Je n'ai pas le temps de m'émerveiller d'être revenu à la vie.
Je suis étendu sur le dos... Marteau de guerre pointé dans ma direction,
un homme en armure me regarde... Un paladin... Celui de ma dernière
vision...
Il a de longs cheveux noirs attachés en queue de cheval qui pendent
derrière son casque.
Et ses yeux noirs me fixent avec attention...
Je me relève avec difficulté, en évitant de faire le moindre mouvement
brusque...
Car je sens en ce paladin une puissance qui dépasse de très loin mes
capacités, même lorsque je suis en pleine forme.
M'éliminer ne présenterait aucune difficulté pour lui...
Une fois debout, je constate que l'homme titube... Il est soul...
Curieusement, son visage me rappelle quelque chose... Bord a du connaître
cet homme...
Il baisse son marteau, perplexe... Sans doute a t'il la même impression à
mon sujet...
Alors que nous sommes tout deux immobiles, la voix du vieil homme retentit
entre nous...
_Une bien curieuse rencontre, n'est ce pas...
Un flash blanc explose en moi... Et tandis que je baisse la tête, je vois
le paladin faire de même... Cette vision, nous allons la partager...
"Les hommes traînent Bord, ligoté, jusqu'au bord du plateau neigeux...
Puis un homme le détache et le tient, debout, à la limite du vide... Cet
homme n'est pas paladin... pourtant, c'est bien celui qui se trouve en
face de moi... Il pousse Bord dans le vide...
Une autre vision... Celle de deux hommes qui entrent dans mon village...
L'un d'entre eux est le paladin... L'autre, celui qui sera l'amant de la
femme de Bord et qui mourra de ses mains...
Puis je revois ma renaissance parmi les réprouvés et en parallèle,
l'entrée dans la cathédrale de Stormwind de l'homme qui se trouve
maintenant devant moi. Son entrée au service de la lumière tandis que
j'entrais à celui de l'Ombre... Et biens d'autres événements de nos vies
respectives ressurgissent..."
A la fin de cette série de visions, nous nous sommes assis tous les deux,
un faible sourire aux lèvres... Il a baissé son marteau...
Il sais maintenant tout de moi, prêtre au service de l'Ombre qui; bien
qu'ayant failli tomber dans la haine de l'alliance, s'est trouvé une place
parmi les bons... Mais il sais également que par le passé, Bord, assassin
de son meilleur ami et de nombreux innocents, a survécu au triste
châtiment que lui et ses compagnons lui ont infligé. Il sais que Bord est
mort différent de ce qu'il était...
Quant à moi, je sais également tout de sa vie... La mort de sa famille aux
mains des orcs, lors de la seconde guerre. Celle de son meilleur ami, des
mains de Bord... Puis celle de sa femme et de ses enfants, de ses propres mains lorsqu'ils sont devenus des morts vivants au service du fléau, à Brill...
Sa passion pour l'alcool et les nombreuses cruautés qu'il a commis contre
la horde après être devenu paladin. Mais lui aussi a beaucoup changé...
Notamment au contact de quelques membres de la horde qui s'étaient
infiltrés dans Stormwind et qu'il a défendu au péril de sa vie, constatant
qu'ils n'étaient pas hostiles. Désormais, il est guidé par la paix et par
sa passion naissante pour... une troll!
Je pensais: Quel dommage de ne pas pouvoir lui parler...
Et une voix, dans ma tête, disait exactement la même chose!
Nous nous sommes regardés, incrédules... Puis à nouveau une voix, sa voie,
dans ma tête...
-Tu m'entends...?
-Oui...
Un long moment de silence a suivi, que j'ai rompu le premier...
-Je suis désolé...
-Si je n'étais pas parti à ta poursuite avec les autres chasseurs, je
serai resté à Brill... Aujourd'hui, je serai sans doute mort, où pire...
C'est moi qui devrais m'excuser...
-Ta haine contre moi... Contre Bord; était justifié... Aucune haine contre
Bord est injustifié...
Une longue conversation a suivi... Sûrement l'une des plus surprenantes de
mon existence.
Nos existences étaient proches depuis de longues années, malgré que nous
ayons suivies des chemins opposés. Ce jour là, nos destins nous ont amenés à
nous rencontrer...
Avec lui, j?appris les nombreuses similitudes entre la Lumière et
l'Ombre... Entre les humains et les réprouvés...
De nombreux jours se sont écoulés...
Le paladin, Hieroz, a repris sa route vers l'ouest... Il comptait visiter
Durotar avec sa nouvelle compagne, Elgg. Mais je sais que si je viens à en
ressentir le besoin, je pourrai entrer en contact avec lui par la pensée.
Car pour une raison que j'ignore encore, nos âmes et nos destins sont
liés...
L'étude du livre blanc m'a permis de m'occuper pendant ma convalescence.
J'y ai découvert de nombreux secrets qu'il est désormais de mon devoir de
protéger... Mais il reste encore de nombreuses zones d'ombres dans notre
histoire. Et ce savoir doit être enseigné aux nouvelles générations, afin
que les erreurs du passé ne se reproduisent pas... Tel sera mon devoir
maintenant...
Le soleil se couche... Il va être temps de reprendre ma route...
Il me tarde de revoir mes compagnons de la Mâchefer... Revoir Orgrimmar...
Enseigner à ceux qui le voudront la sagesse ancienne et les bienfaits de
l'Ombre... Mais tout dabord, je dois aller répandre les cendres de mon
maître à l?endroit où il est né, selon ses dernières volontés, une petite ferme aux alentours de Stormwind...
Orosh; Serviteur de l'Ombre et gardien du savoir, reprend la route... Que
l'Ombre me garde...
Décade du Gorille
Décade de l'Ours [1]
L'histoire d'Orosh, Acte 18
Acte 18 ; les prophètes de l'Ombre
A mon retour à l'auberge de Moulin de Tarren, j'ai découvert le corps de Goriz caché derrière une table. Il semblait très mal en point et une large plaie courrait le long de son dos.
Par la grâce de l'Ombre, je l'ai ramené à la vie. Et dés ses premières paroles, je constatai à ma grande surprise qu' il n'avait plus rien à voir avec le coursier pas très futé que m'avais décrit l'apothicaire Faranell.
_Je te remercie, prêtre. C'est assurément le destin qui t'envoie.
_Je dirai l'Ombre. Que t'es t'il arrivé ?
_C'est une longue histoire mais il semble que tu y sois maintenant impliqué. Je vais tout te dire
Il s'est arrêté de parler et m'a entraîné à l'étage. Puis il s'est mis à chuchoter.
Par sa bouche, j'appris qu'un mal puissant menaçait de s'abattre sur Azeroth et plus particulièrement sur les réprouvés. J'avais déjà des soupçons à ce sujet mais avec son témoignage, cela devenait une quasi certitude.
Mais il me fit promettre de garder ces informations secrètes, de crainte qu'elles ne tombent entre de mauvaises mains. C'est pourquoi je n'en parlerai pas plus ici.
Avant mon départ pour la vieille cabane abandonné dans les bois, j'avais chargé Goriz d'avertir la Mâchefer si je ne revenais pas à Moulin de Tarren dans un mois. Ce temps écoulé, il avait écris une lettre qu'il pensait envoyer le plus vite possible.
Il y parlait d'un grand sentiment d'insécurité, tant sur moi que sur lui. Il se sentait épié et savait que cela avais un rapport avec moi et l'Elixir de longue mort. Puis, un soir qu'il rentrait à l'auberge, il avais reçu deux violents coups dans le dos.
Il s'était traîné tant bien que mal derrière l'auberge où il s'était appliqué un bandage. Puis il avais sombré dans l'inconscience.
Je me sentais proche de la cause de ce guerrier. J'étais probablement la cause de la tentative de meurtre à laquelle il avais échappé. Je me confiais donc à lui et lui exposait mes résolutions pour l'avenir, fruit d'une longue méditation avant de revenir d'entre les morts.
A travers le livre blanc, dont je lui révelai l'existence, j'avais étudié de nombreuses religions humaines disparus.
Leurs similitudes avec l'Ombre était troublante.
Mais plus encore, tous ces textes sacrés avaient souvent été mal interprété où détourné par les hommes de foi qui l'avaient enseigné à leurs fidèles.
Du vieux prêtre des montagnes qui décrète l'extermination du peuple voisin parce qu'ils ne croient pas aux mêmes dieux à l'abbé d'une cour royale qui réclame, au nom des dieux, la mort de la fille du roi parce qu'en vérité elle porte l'enfant qu'il lui a fait en secret
Alors que s'il ne devait y avoir que deux mots que l'on retrouve dans tous ces textes, ce seraient les mots compassions et tolérance !!
J'étais revenu avec l'envie d'aider la Horde spirituellement. Prochainement, je me tiendrais à Undercity pour apporter mon soutien aux menbres de la Horde désirant se confesser. Dans le même temps, je receuillerai également dans un livre un court résumé de leurs vies. Ainsi, à travers l'histoire, lorsque l'herbe aura depuis longtemps recouvert leurs tombes ; il y ait encore des gens pour se souvenir d'eux.
Goriz me proposa son aide. Nous allions fonder une organisation religieuse dont le but serait d'aider la Horde spirituellement et de soutenir ses efforts de paix.
Mais derrière tout ça, nous allions tout faire pour éviter que le mal ne s'abatte sur Undercity et Azeroth.
Les prophètes de l'Ombre étaient nés
Lune d'Agilité [3]
Décade du Tigre [3]
L'histoire d'Orosh; Acte 19
Acte 19 : Les ombres
Cela faisait dix jours que Goriz avais quitté l'auberge de Moulin de Tarren.
Prudent, il avais décidé de partir vivre dans la nature quelques temps pour se faire oublier.
Quant à moi, je décidai de me rendre à Undercity afin de repérer d'éventuels compagnons des prophètes de l'Ombre.
Je payai le voyage à un maître des chauves souris très surpris. Et pour cause, il avait déjà eu l'occasion de traîner mon corps inconscient de sa chauve souris à l'auberge par le passé.
Le décollage fut assez difficile. J'étais à peine monté sur ma chauve souris qu'elle décollait pour éviter une boule de feu.
Celle-ci, lancé par un mage humain, a finalement atteint l'un des gardes de la ville.
La grande vitesse de mon moyen de transport m'a empêché de voir la suite des évènements mais ce n'était pas nécessaire.
Une fois de plus, certains fanatiques de l'Alliance venaient raser la ville.
Une fois de plus, mes compatriotes et nos alliés de la Horde allaient devoir défendre leurs vies.
Tant de sang versé sur une terre morte
Pour la première fois de ma non vie, j'ai apprécié mon voyage.
J'ai survolé des régions que je n'avais encore explorées et en ait été émerveillé. J'ai vu les étoiles se refléter dans le lac de Lordamere, au sud de Lordaeron, rendant ainsi sa beauté au paysage pour un court instant.
Seul l'atterrissage a été quelque peu difficile, ma chauve souris ayant dû passer entre plusieurs taurens de passage.
A Undercity ; ce jour là ; une agitation inhabituelle régnait.
J'appris que certains d'entres nous avaient été retrouvé mort dans des lieux isolés.
Un marchand itinérant et deux guerriers aguerris avaient été tués dans les couloirs menant aux quartiers des guerriers.
Les corps de plusieurs jeunes réprouvés gisaient dans l'un des ascenseurs.
Et le corps d'un Tauren flottait dans l'eau verdâtre de nos égouts.
Les gardes d'élites courraient en tous sens à la recherche des intrus et de nombreux membres de la Horde, Trolls, Taurens et Orcs, les imitaient avec un terrible désir de vengeance.
Je trouvais ça étrange.
Pas tant le fait que la ville soit attaquée par des membres de l'Alliance. Avec le temps, nous nous sommes habitués.
Parmi les quelques groupes de fanatiques membres de l'Alliance, la grande majorité ne fait généralement preuve d'aucune finesse.
Ils arrivent par nos égouts où nos ascenseurs et massacrent tout ce qu'ils trouvent sur leurs chemins avec une cruauté et un manque de pitié digne de la Légion Ardente.
Cette fois, tout le monde recherchait des humains où leurs alliés mais personne n'en avais vu au moins un.
Personne, à part, peut être, ceux dont les corps ont été trouvés ce jour là.
Je me suis dirigé vers le quartier des prêtres afin de poursuivre ma formation qui avait été longtemps mise de côté. Et dans l'un des couloirs, celui justement où trois des notre avaient été tués et dont les corps étaient encore au sol, j'ai croisé l'apothicaire Faranell.
Quand il m'a vu, ses yeux se sont fixés sur moi.
_Orosh
_Apothicaire.
_Voilà bien longtemps que je ne vous ai pas vu. Je dois même dire que je ne pensais pas vous revoir
A ces mots, son ton se fit plus soupçonneux. Un mince sourire s'est dessiné sur son visage et j'ai comprit qu'il n'avait rien de bienveillant.
_Avez vous pris l'Elixir, Orosh ?
_Oui.
_En êtes vous sûr ? Je suppose que vous connaissez le triste sort que réserve le seigneur Varimathras aux réprouvés suspectés de trahison.
_Je l'ai essayé, maître Faranell. Où serait l'intelligence d'un traître s'il venait à Undercity le cur léger, alors que le puissant seigneur Varimathras voit tout ?
Tandis que je lui parlais, ainsi au milieu du couloir sombre avec pour seules compagnies les corps de nos frères, je l'ai repéré. Juste derrière Faranell.
Une silhouette presque irréelle. De la taille d'un homme. Sombre. Menaçante. Elle se déplaçait lentement vers le mur à la gauche de l'apothicaire. Je ne distinguai clairement ni son visage, ni sa peau. Mais je sentais que s'il se savait repéré, deux cadavres de plus pourrirait dans ce couloir.
Je me concentrai donc sur la conversation, que Faranell semblait trouver beaucoup plus plaisante.
_En effet, votre réponse est logique. Dites moi donc quelle a été son effet sur vous ? Comment avez vous survécu ? Quel est son potentiel contre un ennemi ?
_Allons, maître. Je n'ai pas votre science des potions.
_Votre avis, Orosh
_Hm Je suis resté endormi plusieurs jours. Mais j'ai fini par me réveiller lorsqu'un humain est passé près de moi. Un paladin.
_Un paladin ?
_Ces infects vermines, oui Avec celui-ci, il y en a déjà un de moins. Loué sois la Dame !
Faranell ne put que répéter mes paroles, sans doute impressionné par mon fanatisme apparent.
_Je pense donc que l'Elixir de longue mort ne pourra pas servir à l'élaboration d'une nouvelle peste. Depuis la naissance du Fléau, les humains et les nains connaissent un énorme élan de sympathie pour les paladins. Ils sont maintenant si nombreux qu'il est peu probable que l'Elixir de longue mort sois dangereux pour eux.
Faranell paru soucieux après ma révélation qui, pensais-je sur le moment, n'était peut être pas un mensonge après tout.
_Je vois Vous avez raison, Orosh. Mais ne perdez pas espoir, nous arriverons à atteindre notre but.
_Je n'en doute pas.
Il a commencé à s'éloigner en direction de la banque mais il s'est arrêté soudainement.
_Orosh Savez vous ce qu'est devenu Goriz ?
Je me suis retourné pour lui répondre.
Et là, j'ai constaté que la forme presque fantomatique derrière son dos n'était pas seul. J'en ai vu au moins trois qui semblaient apparaître temporairement avant de disparaître, comme s'ils n'avaient jamais été là.
J'avais l'intuition qu'elles étaient bien plus nombreuses.
_Que voulez-vous dire ?
_Il n'est jamais revenu de moulin de Tarren, Orosh.
_Je ne l'ai plus revu depuis qu'il m'a apporté l'Elixir Pensez vous qu'il a été attaqué en chemin ?
_Je pense à plusieurs possibilités. Qu'il est été attaqué en est une, mais ce n'est pas la seule. Les serviteurs ne manquent pas à Undercity, mais je m'inquiète toujours quand l'un d'eux disparaît
Visiblement inquiet, il a repris sa route d'un pas lent. Probablement suivi par les formes étranges que j'avais remarqué. Suivis où protégé
L'histoire d'Orosh; Acte 20
Acte 20 : Quitter Undercity
Le lendemain, après avoir passé la nuit à méditer à l'auberge de Brill, je me suis rendu à nouveau à Undercity.
Il n'y avait plus aucune trace du carnage que la ville avait connu la veille.
J'étais inquiet pour l'apothicaire Faranell. Si les ombres furtives que j'avais vu à ses côtés la veille l'avaient tués, j'aurais une mort de plus sur la conscience.
J'avais malgré cela du mal à me convaincre que sa mort serait un mal pour le monde.
J'ai parlé à mon supérieur, celui qui depuis le début m'a formé aux secrets des prêtres, mais à mots couverts. Je me suis contenté de lui dire que je m'inquiétais pour l'un de mes proches mais que je n'avais aucun moyen de l'approcher.
Il m'a alors donné le moyen de me rassurer.
Il m'a affirmé que l'Ombre est présente en tout lieux. Dans tous ce qui vis.
Il m'a appris à voir à travers les yeux d'un autre être humain, en me servant de l'Ombre omniprésente comme passerelle mentale.
Marchant à une distance raisonnable des quartiers des apothicaires, je vis passé l'un des gardes chargés de patrouiller à travers la ville. Je saisi l'occasion.
En me concentrant, je parvins à déceler l'Ombre dans l'âme du garde et j'y projetais immédiatement mon esprit.
Le garde continuait à marcher Et je vivais une expérience fascinante. Totalement libre de toute contrainte physique, je n'étais plus qu'un esprit doué de pensée perdu dans le corps d'un autre.
Mon véritable corps, je le savais, était resté totalement immobile dans les allées de la ville. Je devais faire vite.
Par chance, le garde arriva rapidement à l'apoticharium. Et l'Ombre était sûrement avec moi car il s'y aventura, chose que tous les gardes n'étaient pas autorisés à faire.
Occupé à concocter une potion aux effets sans aucun doute horribles, Faranell était bien vivant.
Il n'y avait aucune trace des ombres aperçus la veille.
Mais une humaine gisait dans une cage, portant pour seul vêtement un drap blanc déchiqueté dont on recouvre habituellement les cadavres. Son corps était atrocement mutilé et je constatai avec horreur qu'on lui avait arraché les yeux.
L'émotion, trop forte, rompit ma concentration et je réintégrai mon corps.
Mes seules pensées, en regagnant Brill, allaient vers cette pauvre femme à qui, je l'espérais, on accorderait rapidement une mort rapide
Plusieurs jours se sont encore écoulés.
J'avais passé mon temps à prier l'Ombre et à méditer.
Puis enfin, un soir, j'ai décidé de sortir de mon isolement. Je n'avais reçu aucune nouvelle de Goriz et cela commençait à m'inquiéter.
Je suis descendu prendre un verre de lait, espérant que je pourrais me changer les idées.
Comme d'habitude la nuit, il y avait quelques réprouvés assis dans la salle. Certains venaient juste d'arriver à la non-vie alors que d'autres avaient de toute évidence une grande expérience des voyages, comme en témoignait leurs récits et leurs équipements.
Au fond de la salle, un réprouvé en guenilles était assis, seul.
Il portait une veste de maille grossière, un reste de pantalon en cuir et des gants à l'origine douteuse. A ses côtés pendait une vieille épée rouillée couverte de sangs.
Je me suis assis en face de lui et il a levé les yeux. Des yeux que la vie avait déserté mais qui témoignaient tout de même d'une grande intelligence.
_Bonsoir.
Sa voix semblait lointaine, comme si son corps était ici alors que son esprit errait au loin.
_Bonsoir, frère réprouvé. Vous semblez bien faible, que vous arrive t'il ?
Il est resté un moment sans bouger, se concentrant probablement. Puis il a commencé.
Comme je le soupçonnais, c'était un réprouvé revenu à la non vie très récemment.
De son vivant, il avait servi son pays comme soldat de Lordaeron. Il y était mort lorsque le Fléau l'avais attaqué.
Depuis son réveil, il se sentait perdu. Un climat de haine règne souvent au Glas, le petit village qui abrite tous les cadavres susceptibles de se relever un jour où l'autre.
Mais lui n'était pas revenu par désir de vengeance. En somme, sa force à lui avait été de croire en la vie.
Il avait rapidement réalisé que le temps avait changé bien des choses. La région où il avait passé toute sa vie était aussi morte que lui. Le mal rôdait partout.
Bien que devenu un réprouvé, il ne semblait pas en quête d'une vengeance quelconque. Mais, sans pour autant être aussi dénué de sentiment qu'un réprouvé naissant, il avait perdu beaucoup de son humanité
Ses paroles étaient froides comme la glace et s'il était en quête de paix, la guerre et ses nombreuses victimes innocentes ne semblaient pas l'émouvoir pour autant.
Lorsque je lui parlai des prophètes de l'Ombre, j'éveillai en lui un intérêt poli.
Bien que n'étant pas particulièrement croyant, ma vision de l'Ombre lui plut et le rôle qu'il pourrait jouer dans notre combat pour rapporter la paix finit de le convaincre.
Il me promit de nous rejoindre lorsque nous serions plus nombreux.
Pour l'avertir, disais t-il, il suffirait de lui laisser une lettre à l'auberge de Brill où il passait une grande partie de ses nuits.
Toutefois, tant pour son propre bien que par sécurité, je m'abstins de lui révéler la face cachée de notre organisation. Je lui révélai juste que dans le futur, s'il était jugé digne de confiance, son importance parmi les prophètes grandirait autant que la cause qu'il lui faudrait alors défendre.
Satisfait de cette rencontre inattendu, je l'ai salué une dernière fois en lui donnant la bénédiction de l'Ombre. Puis je suis sorti de l'auberge.
Alors que je regardai passer plusieurs membres de la Horde sur leurs montures, j'ai distingué une silhouette familière sur la colline plus au sud au pied de la tour des zeppelins. Goriz.
Je me suis dirigé vers la tour mais le temps que j'y arrive, il n'y était plus.
Mais je le voyais tout de même, au loin. Il entrait dans Undercity.
Je me demandais ce qui pouvait bien le pousser à revenir à Undercity. Entre le jour de sa « disparition », quand il m'avait remis l'Elixir, et aujourd'hui, il s'était écoulé plusieurs semaines. Mais l'apothicaire ne l'avait pas oublié. Et ceux qui avaient tentés de l'assassiner, qui qu'ils soient, se rendraient rapidement compte de son retour.
J'entrais donc dans la ville avec un sombre pressentiment.
En entrant dans l'ascenseur, je ne remarquai aucune agitation particulière chez les gardiens.
En sortant de l'ascenseur, j'ai traversé le couloir afin d'arriver au cur de la ville. Je ne voyais Goriz nulle part et je commençais à me demander si je n'avais pas rêvé.
Puis, alors que je marchais sur les plates formes en hauteur qui entourent la banque, je l'ai entendu.
_Ici, prêtre
La voix venait de derrière une pile de caisse, près de l'un des marchands des quartiers intérieurs. Je me suis avancé et je l'ai vu. Ses vêtements étaient si sales que je n'en distinguais plus la couleur originale. La lame de son épée était fendue par endroits et son bouclier était cabossé.
De toute évidence, il avait profité de son exil dans la nature pour s'entraîner.
_L'Ombre sois loué. J'ai bien cru ne jamais te revoir, frère.
_Et tes croyances ont bien failli être fondés, prêtre.
D'un signe, il m'invita à me baisser. A l'abri derrière les caisses, je lui aie immédiatement demandé des nouvelles.
_Les nouvelles attendront prêtre. Je n'ai pas beaucoup de temps. Pourquoi as-tu essayé d'espionner Faranell ?
Son ton m'indiquait clairement son désaccord. Je lui fis alors un rapide résumé des derniers événements.
A l'évocation des ombres qui rôdaient dans la ville, il ne put réprimer un frisson.
_Tu es en danger, prêtre Mais je ne peux pas t'en dire plus ici. Connais tu Durotar ?
_Oui.
_Bien. Près des portes d'Orgrimmar, à l'Ouest, il y a une bâtisse orc à l'abandon. Je vais tenter de m'y rendre. Attends moi là bas dans trois nuits.
J'allais lui demander pourquoi il pensait que j'étais en danger lorsque le son d'une paire de bottes effleurant le sol parvint jusqu'à nous. Un son infime, mais qui perturba notre si basse conversation bien plus que le martèlement d'une horde de Taurens en colère.
J'allais me lever lorsque Goriz m'a plaqué au sol d'un coup de bouclier.
Puis il s'est relevé en un instant et a sorti un bâton de dynamite.
Du sol, je vis une ombre. Et elle vit Goriz.
Celui-ci jeta son bâton de dynamite au sol et se mit à courir.
L'explosion projeta un nuage de fumée dont profita Goriz pour se jeter du haut du cercle supérieur jusque dans les égouts.
Dans le même temps, les caisses qui nous avaient permis de discuter à l'abri me sauvèrent la vie.
Lorsque je me réveillai, un temps indéterminé plus tard, j'étais sous les planches brisés qui les avaient constitués.
Quitte à partir pour Durotar, je décidai de partir immédiatement.
Je quittai la ville dans l'instant.
L'histoire d'Orosh; Acte 21
21: Il est temps d'agir
Lorsque le zeppelin a commencé à survoler les terres de Durotar ; le soleil se levait.
J'étais resté éveillé durant tout le voyage.
L'immensité de l'océan m'avait émerveillé et la beauté de Durotar à l'aube me laissa sans voix.
En me rappelant tout ce temps passés à dormir lors de mes voyages aériens, je regrettais ma faiblesse passée. Je réalisai qu'elle m'avais fais perdre tant de moments importants.
Je réalisai que la peur, quelle qu'elle sois, est un puissant frein à la vie.
Orgrimmar était toujours aussi agité ce matin là. Les marchands, qu'ils soient professionnels où de simples aventuriers désireux de liquider les biens acquis lors de leurs expéditions, grouillaient sur la place face à la banque.
Les gardes prenaient la relève de leurs frères, fatigués d'avoir dû surveiller la région toute la nuit.
Un nouveau conflit territorial venait de commencer en Arathi. Ironie de sort, j'appris que mon peuple était en guerre après m'en être éloigné.
Si cette nouvelle ne m'apporta aucun plaisir, elle eut au moins le mérite de faire quitter l'auberge à un grand nombre de combattants qui venaient subitement de réaliser que le sommeil ne leur apporterait rien de bon.
Je passai la journée à somnoler, perdu dans mes pensées.
Ce n'est que deux nuits plus tard que je suis sorti de l'auberge.
Un jeune prêtre troll m'a alors accosté. Il tenait des propos incompréhensibles et affirmait venir d'un pays qui n'existait pas en Azeroth. Il disait devoir aller à l'école. Hors, à ma connaissance, les trolls ne font pas de l'éducation de leurs enfants une priorité. De toute évidence, ce troll était sous l'effet d'une trop forte absorption d'alcool.
Par chance, un prêtre réprouvé qui passait par là permit à la conversation de prendre une orientation plus intéressante. Ce qui eut pour effet de rebuter fortement le troll.
Le réprouvé se nommait Dexter. Il avais suivi le même apprentissage que moi et vouait sa non vie à assurer la survie de ses compagnons.
J'évoquai avec lui le curieux changement de mentalité chez les réprouvés.
Tous, nous avons accédé à la non vie grâce à une volonté féroce. Et bien souvent, cette volonté trouvait sa source dans la vengeance. Vengeance contre les humains où contre le fléau le plus souvent.
Hors, avec le temps, la plupart des réprouvés ont assouvis cette volonté de vengeance et se sont retrouvés avec un esprit apaisé et désorienté.
D'autres, au contact des peuples plus spirituels que sont les orcs et les taurens, ont simplement renoncés à la vengeance.
Ainsi, beaucoup de réprouvés libérés de cette volonté qui les avait sauvé, ont évolués.
A ce jour, rares sont les réprouvés qui peuvent affirmer n'avoir aucun ami.
Quand certains se font poètes, d'autres se font érudits où explorateurs.
Le plaisir de contempler un couché de soleil où un monument historique ne sont que des exemples parmi les sentiments nouveaux que les réprouvés éprouvent maintenant.
Dexter, qui semblait également posséder un savoir intéressant, ne partageait pas totalement mon avis.
Pour lui ; avec le temps la haine des humains devenait plus forte. La solidarité et la cohésion de la nouvelle Horde du seigneur Thrall avaient pour essence même la persécution que l'Alliance nous faisait subir depuis plusieurs mois.
Non pas en Arathi où à Alterac où des conflits régionaux avaient éclatés sans pour autant affecter trop gravement la paix instable entre les deux partis.
Il parlait du village de la croisée des chemins et de celui de Moulin de Tarren où pendant longtemps, chaque nuit, plusieurs assauts sanglants étaient donnés.
Bien qu'il ne l'avoua pas, je devinai que sa propre haine des humains nourrissait ses paroles et je soupçonnai que comme beaucoup d'autres, il ait par le passé souffert de ces batailles continuelles.
Nul ne sait combien de corps sans vies ont pourris sur les sables brûlants des barrens.
Ceux dont les animaux sauvages des collines d'Hills'brad n'ont pas dévorés le corps ont été enterrés tant bien que mal.
Combien de braves ont t'ils été fauchés par la mort dans ces combats où, écoeurés par tant de haine et de violence, ont déserté la Horde ?
En m'écoutant, il admit que ce n'était pas une généralité et que de nombreux réprouvés, certes minoritaires, semblaient se tourner vers une vie pacifique.
Mais je dus admettre à mon tour que dans sa grande majorité, la Horde semblait se tourner vers la guerre.
Nous nous sommes séparés à une heure avancée de la nuit.
Il avait à faire à Désolace et pour ma part, je devais rejoindre Goriz
A la sortie d'Orgrimmar, je repérai assez facilement l'habitation orc abandonné où je devais rejoindre mon compagnon.
C'était probablement une maison de fermier à l'époque de la fondation d'Orgrimmar. Mais son occupant avait dû depuis longtemps rejoindre ses frères à l'intérieur de la cité. A moins qu'il n'est perdu la vie lors d'une attaque surprise de l'Alliance.
Goriz m'attendait, assis sur un banc couvert de poussière.
Il semblait épuisé, comme s'il venait juste de revenir d'un long périple.
_Prêtre J'ai bien cru ne jamais te revoir.
_Je pourrais en dire autant, notre dernière entrevue a bien failli se finir brutalement.
_En effet.
Je pris place en face de lui, assis à même le sol.
_Que voulais tu donc me dire qui justifie les risques que tu as pris en revenant à Undercity mon ami ?
Il est resté un instant figé, comme s'il se demandait s'il devait où non me révéler cette information.
Puis est venu sa question, et avec elle, les miennes.
_Connais tu Lumnia, prêtre ?
Ce nom ne m'était pas inconnu. C'était celui d'une mage que j'avais connu dans les premiers jours de ma renaissance. Lorsque j'étais encore perdu et que je n'avais pas encore pleinement trouvé ma voie.
_Oui. C'est une mage de notre peuple. Pourquoi cette question ?
_Tu te rappelle sûrement de mon histoire. Des compagnons qui, avec moi, avaient infiltrés les différents rouages du pouvoir de notre peuples afin de découvrir ce qui se cachait derrière l'ombre jetée par nos dirigeants.
_Oui Vous soupçonniez Varimathras d'essayer de trahir notre peuple. Du moins, vous le soupçonniez d'agir à l'encontre des désirs de la dame.
_C'est ça Tous mes compagnons ont été assassinés où du moins, je l'ai cru pour l'une d'entre elle. C'était Lumnia.
Le temps que j'assimile cette révélation, il enchaînait.
_A l'époque, je la croyait disparu. J'étais persuadé qu'elle avait subi le même sort que mes compagnons. Mais ce n'était pas le cas, Orosh. Je l'ai vu quitter Undercity il y a plusieurs nuits maintenant. C'est pour ça que j'ai voulu te rencontrer afin de t'avertir. Je crois que c'est elle qui nous a tous trahis.
_Mais
_Attends. Si c'est le cas, si effectivement elle nous a trahis. Alors nos soupçons se confirmeront d'eux même. S'il existe bien un pouvoir caché à Undercity, un pouvoir dont les desseins sont bien loin du bien de notre peuple et des désirs de notre reine, alors ce pouvoir avait toutes les raisons pour nous éliminer. Et c'est ce qu'il a essayé de faire
J'étais abasourdi. A l'époque, lorsque j'avais connu Lumnia, elle ne m'avait pas paru particulièrement mauvaise. Mais mon propre jugement était faussé.
A cette époque là, nous avons tué les nombreux mages de Dalaran de la région et nous nous réjouissions du carnage accompli.
Mais de là à uvrer contre son propre peuple
A moins que Goriz et ses compagnons aient été pris pour des traîtres au service de l'Alliance. Faranell avait récemment clairement sous entendu que la trahison était châtiée très sévèrement par Undercity Par Varimathras
_Je ne sais plus quoi penser, Goriz La situation devient plus compliquée de jours en jours
_Moi je sais quoi penser, prêtre. Si elle nous a bien trahis à l'époque, elle devra payer ce crime de sa vie. L'âme de mes défunts compagnons réclame vengeance
Il se méprenait visiblement sur les doutes qui venaient de naître en moi mais je ne jugeais pas utile de les lui révéler pour l'instant.
_Comment feront nous pour être sûr qu'elle vous a trahis ?
Il semblait avoir longuement réfléchi à la question car sa réponse fut instantanée
_C'est très simple. Je vais réapparaître au grand jour. Ne fais pas cette tête là mon ami !
_C'est juste que je n'aime pas cette idée
_Si tu en a une meilleure n'hésite pas, je tiens encore au peu de peau qu'il me reste sur les os.
Mon silence, éloquent, fut une réponse satisfaisante.
_Bien Je disais donc ; je vais réapparaître au grand jour. Pas à Undercity où à Brill, ce serait trop dangereux. Je logerai à l'auberge de moulin de Tarren. L'apothicarium y a un agent, je pense donc que mon retour ne restera pas secret bien longtemps. Du moins, si nos soupçons sont fondées
_Et ensuite ?
_Si nous avons tort, il ne se passera rien. Mais j'en doute. Par contre, si nous avons raison
Il plongea son regard dans le mien et j'y vis autant de haine que de peur.
_ Lumbago sera envoyé à ma rencontre. Et ce sera la preuve qu'elle est impliquée La preuve qu'elle a trahie. Et je la tuerais de mes mains !!
Un détail m'avait probablement échappé
_Pourquoi est-ce qu'ils enverraient Lumnia à ta rencontre ?
A ces mots, il se mit à sourire de la même façon qu'un père l'aurait fait devant l'un de ses enfants qui lui aurait demandé pourquoi il est trop jeune pour rejoindre l'armée de son pays.
_J'ai disparu depuis trop longtemps, prêtre, mon ami. Ils ne savent pas quel secret j'ai pu découvrir ni à qui j'ai pu les révéler. Même si de forts soupçons doivent peser sur toi. Ils me voudront vivant La meilleure solution serait de m'envoyer quelqu'un en qui j'aurais confiance. Cela lui permettra de m'interroger à mots couverts.
_Tu parais bien sûr de toi Goriz.
_Bien sûr, ils peuvent aussi faire pleuvoir un enfer de flammes sur l'auberge pour s'assurer que cette fois, je n'ai aucune chance de survie
Son sourire disparût.
_ auquel cas ce serait à toi de poursuivre notre quête.
_Je vois
_Je serai à Moulin de Tarren d'ici dix jours. Mais assez parlé de ça ; il est temps de te révéler ce que j'ai vu où entendu.
Ne me laissant pas le répit qui m'aurait permis d'assimiler les terribles nouvelles qu'il venait de m'annoncer, il me fit un récit complet de ses pérégrinations en Azeroth.
Il avait espionné les membres de l'apoticharium à Moulin de Tarren, au Sepulcre et à Brill.
Ceux-ci faisait un usage impressionnant de coursiers, rôle qu'avait endossé Goriz par le passé, entre leur site et celui d'Undercity.
Ils payaient les services de réprouvés qui les aidaient à la création de leurs sombres expériences.
Et dans ces différentes villes tenues par notre peuple, les autorités lançaient des attaques contre les humains proches.
De toute évidence, les membres de la phalange écarlate méritaient leur sort.
Le cas des mages de Dalaran, dans la forêt des pins argentés, était plus complexe.
Quand à celui d'Hills'brad, il était très claire. Chaque semaine, presque chaque jour, on annonçait que tel humain s'était rendu coupable de tels crimes. La sanction était bien évidemment la mort
Mais Goriz me fit remarquer un détail que je jugeai étrange. Les autorités de notre peuple, par différents moyens et pour différentes causes plus où moins justes, avaient décidé de mener une campagne de harcèlement contre les différentes implantations humaines de la région.
Mais jamais nos forces armées n'avaient été lancées dans une campagne d'extermination massive.
Cela n'aurait pourtant pas été une bataille bien difficile. On en conclut donc que cela cachait quelque chose.
Et si le but était de provoquer une vaste offensive de l'Alliance sur nos terres ? Sur Undercity ?
Cela n'avais aucun sens Undercity était tout sauf une ville facile à défendre.
Et contre les forces combinées de l'Alliance, ce n'est pas les quelques volontaires de la Horde qui allait tenir le coup.
D'autant plus que Thrall, le seigneur de guerre de la Horde, refuserait probablement d'impliquer ses armés dans un combat injustifié.
Ce combat était perdu d'avance A moins que la nouvelle peste existe déjà où que Varimathras ait gardé en réserve un quelconque pouvoir de nécromancie
L'espace d'un instant, j'avais la vision de ce qu'il pourrait arriver si nos soupçons étaient fondés.
L'Alliance aux portes de la ville et dans nos égouts, massacrant nos armés, nos marchands et nos simples citoyens.
Les renforts des troupes d'élites du seigneur Varimathras et ses plus atroces abominations.
Les corps sans vies des quelques orcs, trolls et taurens qui par amitié pour certains d'entre nous auraient décidés de participer au combat.
Des cadavres partout, à perte de vue. Nos égouts rouges du sang qui y aurait écoulé.
L'Alliance victorieuse, malgré de très lourdes pertes, repoussant nos derniers défenseurs vers la chambre royale.
Et soudain, une brume verdâtre qui parcourait toute la ville, la quitterait et rejoindrai toute la région.
Et les corps sans vies, de toutes les races ayant combattu ce jour, se relevant ensemble et se retournant contre l'Alliance. Et contre les derniers réprouvés encore debout
Et au dessus du vacarme des combats, le rire bruyant et terrifiant de Varimathras, nouveau maître d'Undercity et d'un nouveau fléau au service de la légion ardente
_Prêtre Orosh, mon ami !
_Hm
J'avais du rester perdu dans mes pensées plus longtemps que je ne le croyais.
_Il va être temps pour moi de partir. J'ai un long trajet à faire.
_Où iras tu ?
_Je vais rejoindre Ratchet et de là, je prendrai la mer en direction de Booty Bay. Puis de là, je remonterai vers Hill'brad.
_C'est un très long trajet Et très dangereux.
_Le voyage dure trois jours. Je ne marcherai que de nuit et je dormirai dans la nature pendant la journée. Certaines régions sont trop dangereuses pour moi et je suis obligé d'y être très prudent. Sans compter que je croise des régions qui appartiennent à l'Alliance et sur lesquels ma présence est peu appréciée.
_Tu risques de te faire tuer !!
Il m'a sourit.
_Si je prenais le zeppelin à Durotar en direction d'Undercity Et de là, si je m'aventurais en ville pour voyager sur une chauve souris. Le voyage serait sûrement plus rapide, mais je risquerai encore plus d'y laisser ma vie.
_C'est vrai
_Et, avec le temps, j'en suis venu à penser que quitte à mourir, être tué par des membres de L'Alliance est probablement la solution la moins horrible. Qui sais ce que ferait Varimathras de moi