1er Août 2018 3ème jour de la Décade du Lapin ( Lune de l'Esprit ) -
Les Terres de Kirin Tor

Ethaer

Points : 2
Joué par : Ethaer Joué par : [ Information masquée ]
Age : inconnu
Lieu de naisance : inconnu
Signe de naissance : inconnu
Sexe : Femme
Race : Humain
Faction : Alliance
Formation : Prêtre
Niveau : 60
Guilde : Coeur de Dragons
Artisanat 1 : Couturier
Artisanat 2 : Enchanteur



Description : Ethaer est une jeune prêtresse au service de la Lumière. Recueillie dans sa jeunesse par les soeurs du couvent de Goldshire, elle ne garde aucun souvenir de sa vie avant son entrée à l'église. Serviable et dévouée, elle oeuvre pour le bien de l'Alliance.
Toujours le sourire aux lèvres et de bonne humeur, elle est quelqu'un d'un peu illuminé, pour qui chaque être d'Azeroth est guidé par le bien.
Ignorante des choses de la vie, elle la traverse sur un esquif qui risque un jour de se briser sur des écueils
 
Cinquième Ère [1]
Lune de la Force [1]
Décade du Panda
Décade du Gorille [1]
Juste un nom
== Premier chapitre ==

Il y a des jours qui restent plus facilement ancrés dans notre mémoire que d'autres. Il y a un jour qui pour moi restera gravé dans mon esprit plus que tout autre. Gravé au fer rouge.

Etait-ce le matin ou l'après-midi quand je m'éveillais, je ne le savais pas. Je pouvais juste sentir la chaleur du soleil qui me réchauffait doucement. Mais il n'y avait pas que cela. La morsure du sel sur une plaie ouverte me tira de la brume dans laquelle je naviguais. La douleur s'intensifiait au fur et à mesure que je reprenais vraiment conscience. Je tournais la tête de côté. Ma joue reposait sur du sable, et je pouvais entendre non loin le bruit des vagues. Je devais me trouver sur une plage. Et ce que je faisais là, je n'en avais aucune idée.
J'essayais de bouger légèrement mais la douleur se fit d'autant plus forte au niveau de mon épaule droite. Maladroitement, utilisant un bras gauche valide pour me soutenir, je m'assis. Le sang sur mes mains m'appris vite que la blessure n'était pas anodine. Un morceau de bois important fut délogé de la plaie. J'endiguais le flux de sang avec un pan de ma cape.

En face de moi, paresseuse et tranquille, l'eau suivait les lents mouvements de la marée. Un instant, je fermais les yeux, me laissant bercer par le bruit apaisant du ressac.

Lorsque je les rouvris, la nuit était sur le point de tomber. Le ciel était embrasé de magnifiques teintes d'or et de rouge au dessus de la mer. Quelques oiseaux criards voletaient encore dans le ciel, prêts à rejoindre leur nid pour la nuit.
Mon ventre se mit à gargouiller, signe que je n'étais pas si mal en point. Je me sentais cependant toujours fébrile et affaiblie. Je tentais de me relever mais mes jambes refusaient de me porter. Tant pis pour mon estomac, songeais-je. Je me calais un peu plus contre le tronc d'arbre qui me faisait office de lit depuis mon réveil. Je laissais mon regard errer un peu aux alentours.

Des palourdes décortiquées, un peu d'eau de sources et quelques pommes. Je clignais plusieurs fois des yeux, incrédule. Aucun doute possible. Ce repas tombé du ciel m'était destiné. Je rampais sur le flanc et engloutit la nourriture avidement. Puis l'appétit satisfait, je m'endormis de nouveau.

Les jours se succédèrent ainsi, entre veille et sommeille, à laisser ma blessure se refermer lentement et à profiter de ce que mon bienfaiteur invisible me laissait souvent près de moi. Une fois, ce fut même un morceau de tissu qui me permit de renouveler mon bandage de fortune.

Je finis par être suffisamment assurée pour à nouveau me déplacer, même si ma démarche restait lente et maladroite. J'explorais un peu l'endroit où j'avais échoué. Il s'agissait en fait d'une plage bordant un vaste marécage, et je distinguais au loin entre les fûts montant jusqu'au ciel une sorte de vieux temple qui me semblait presque en ruine de là où je me trouvais. Je ne savais pas d'où me venait cette connaissance, mais je reconnus cet endroit pour le Marais des Chagrins, non loin du Défilé de Deuillevent et de la tour de Kharazan. La tour de Kharazan Cette simple pensée suffit me donner des sueurs froides. Il me fallut quelques minutes avant de retrouver le contrôle de mon corps qui s'était mis à trembler.

C'est alors que je le vis. Enfin, la vis, car je compris vite que c'était une femelle qui me regardait. Elle se tenait à la lisière de la forêt, des yeux d'un gris vitreux braqués droit sur les miens. Son corps oscillait entre des tons violets et verdâtres, soulignant sa forme mi-humaine, mi-poisson. Une femelle murloc tenant à la main des noix. Je compris aussitôt.

Pourquoi cette créature m'avait elle nourri ainsi, rien ne pouvait me le dire. Elle se tenait juste là, à demi effrayée. Je n'osais bouger de la peur qu'elle ne s'enfuit rapidement. Après de longs instants passés à nous regarder, elle se décida à s'approcher lentement de moi. Elle se mit à faire d'étranges petits bruits que j'aurais qualifiés de gloussement dans une gorge humaine. Elle déposa les noix à mes pieds. J'étais pétrifiée. Elle se mit à tourner autour de moi, toujours piaillante. Elle avait surmonté sa peur, mais ce n'était pas mon cas. J'étais pétrifiée et ne pouvais pas bouger. Elle tirait maintenant mes vêtements, se demandant certainement ce que cela devait être. Elle porta sa main-palme sur ma blessure. Je sursautais à cause de la douleur qui me vrilla alors le dos et tombais à genoux, la vue brouillée. Elle dut comprendre son erreur car elle se mit à faire de grands gestes en piaillant encore plus fort.

Ce manège dura plusieurs minutes avant qu'elle ne se calme. Elle finit par s'asseoir devant moi en désignant les noix d'un geste impératif. Je faillis me mettre à rire tellement je trouvais cette situation comique, oubliant le pétrin dans lequel je me trouvais. Je préférais donc manger bien sagement les noix généreusement offertes. Elle semblait évaluer cet effort d'un œil particulièrement critique.

Quand j'en terminé, elle sautilla sur place puis s'éloigna. Je savais que je ne la reverrais jamais. Et que je ne saurais pas non plus ce qui avait bien pu pousser cette femelle murloc à me venir en aide.

Je restais encore un peu sur la plage, assise, contemplant les vagues d'un air pensif. Tentant de remettre en place les pièces manquantes du puzzle qui était sensé me permettre de répondre à la question : pourquoi suis-je ici ? Mais il y avait encore trop d'inconnues pour que je puisse y répondre. Je décidais donc de me mettre en route pour regagner la civilisation.

La forêt du Marais des Chagrins s'apparente plus à une jungle tropicale comme celle du Cratère d'Un'Goro qu'à cette bonne vieille Forêt d'Elwyn. La végétation y est dense, le climat assez humide et les ronces et buissons épineux prolifiques. Un peu trop d'ailleurs pour mon pauvre corps endolori. La progression s'avérait plus difficile que je ne l'avais escomptée et j'avançais lentement sous les frondaisons. J'entendais les cris des oiseaux et des multiples rongeurs habitant les lieux. Et plus terrifiant, les grondements et rugissements de bêtes bien plus féroces. Je savais aussi que dans cette région pullulaient des draconides non loin du Temple Englouti. La vigilance était de mise.

Combien de temps j'errais ainsi sous les arbres je en saurais le dire. Plusieurs jours probablement. Heureusement, la nourriture ne manquait pas, entre les baies et l'eau des petites sources qui foisonnaient dans cette région. La fatigue était un plus grand danger, car je craignais de m'endormir au milieu des bêtes sauvages. Il me fallait bien souvent me réfugier dans les arbres et l'escalade s'avérait périlleuse. Mais je continuais.

Un bruit de tambours s'imposa soudain dans l'air. Un son particulièrement aigu, ainsi que des rugissements l'accompagnaient. Des voix s'élevaient aussi, rauques et dures. Un parler que je reconnaissais bien. Des Orcs. Stonard ne devait pas être loin. A présent était le passage le plus délicat pour rejoindre le Rempart du Néant.

D'arbres en arbres, de buissons en buissons, je me glissais furtivement, à l'écart du camp. Mon épaule douloureuse gênait ma progression, mais j'essayais au mieux d'en faire abstraction. Ma vie était en jeu. Je ne devais pas me faire prendre. Dans cette région reculée, avec les Terres Foudroyées non loin, les Orcs étaient particulièrement redoutables. Je voyais de nombreux piquets plantés tout autour de Stonard, maculés de sang. Sang dont je préférais ne pas connaître la provenance.

Après de nombreuses heures passées à contourner le campement, je voyais enfin la route qui me mènerait au bastion humain. Prise d'allégresse, j'accélérais le pas. Grossière erreur. Les branchages se mirent à craquer vigoureusement. La patrouille la plus proche ne fut pas longue à réagir. Ils empoignèrent leurs armes et se précipitèrent dans ma direction. Une seconde de panique laisse soudain place à une lucidité dévorante. Je me mis à courir de toutes mes forces vers la route, tentant de distancer mes poursuivants. S'attendant sans doute à trouver une bête sauvage égarée dans les fourrés, ma fuite éperdue provoqua une hésitation qui me fut salutaire. Le peu de répit que je gagnais ainsi me permit de gagner de précieux mètres. Ils se trouvaient à ma droite.

Reprenant leurs esprits, ils se mirent à me poursuivre. Ils courraient bien plus vite que moi, je le savais, surtout avec cette maudite blessure. Je devais faire vite.

Je ne compris pas très bien ce qui se passait. J'avais presque atteint la région des Terres Foudroyées où ils répugnaient à s'engager, je le savais. Ils étaient si proches de moi qu'en tendant la main ils auraient pu me toucher
Un bouclier lumineux m'entoura soudain. Leurs armes le heurtèrent avec violence et furent projetées à quelques pas de là. Ils stoppèrent leur poursuite effrénée, sonnés. Je ne m'arrêtais pas pour regarder en arrière, ni pour tenter de comprendre. Je courrais.

Les longues murailles du Rempart du Néant se dessinaient au loin, me laissant espérer le salut.
 
Décade de l'Ours
Lune d'Agilité
Décade du Tigre
Décade du Singe
Décade du Faucon
Lune de l'Esprit
Décade de la Chouette
Décade de la Baleine
Décade du Lapin