Ciae

Ironforge bruit. La forge gronde, les marteaux font résonner les enclumes. Sur la place devant la banque, la foule se presse. Les gens se saluent, discutent, se retrouvent, se séparent. Certains rejoignent des compagnons pour partir à l'aventure, d'autres reviennent des ces aventures et montrent à leurs amis les trésors qu'ils en ont rapporté.
Là, dans un coin d'ombre où personne ne pense à regarder, sauf les habitués de ces ombres, Ciae regarde la foule. Elle ne se cache même pas, elle est adossée au mur, le corps au repos, le regard en éveil. Elle a envie de jouer et cherche qui sera sa victime ce soir. Un peu a l'écart des mouvements de la foule se tient un humain en armure. Elle le détaille un instant puis s'en désinterresse. De l'autre coté de la place un elfe admire la citée. Il semble arrivé depuis peu et plutôt curieux. Ciae s'arrache aux ombres et fend la foule comme un fantôme. Ses mains ne peuvent s'empêcher de taquiner un ou deux mâles au passage mais elle ignore leurs expressions d'indignation. Au fur et à mesure qu'elle s'approche de l'elfe, elle semble se métamorphoser, elle devient plus douce, affiche un visage où plane de la timidité. Arrivée auprès de l'elfe elle le salue en darnassien, elle lui dit qu'elle est nouvelle en ville et heureuse de trouver un frère dans cette foule qui l'ignore.
Touché, il lui sourit, se présente et Ciae lui répond poliment, presque timidement. Elle lui demande d'où il vient et pendant qu'il parle, elle l'observe. Il a la peau claire et les cheveux d'un bleu profond longs et libres. Il porte une armure de maille et une épée à deux mains dans le dos, il semble à l'aise face à elle. Elle ne l'a pas écouté mais il ne s'en est pas apperçu. Elle tend la main vers les cheveux bleus, s'extasiant sur leur beauté leur douceur. Lui est d'abord géné puis flatté, il se laisse faire. La main de Ciae glisse le long des cheveux vers le torse de l'elfe, elle lui sourit rougissant légèrement. Il baffouille un peu, esquisse un mouvement de recul insuffisant pour s'éloigner de la main de Ciae. Elle le regarde avec un air proche du défi. Il n'a pas vraiment envie de se soustraire à cette main carressante. Elle lui murmure quelques mots l'obligeant à se pencher plus près d'elle pour l'entendre. Il peut sentir son odeur, une odeur d'herbe et de fleurs blanches. Elle sent son souffle dans son cou pendant qu'elle lui parle à l'oreille. Il s'accelère quand elle lui dit qu'elle n'a pas vu un elfe aussi attirant depuis longtemps. Il s'enhardi pose ses mains sur la taille de Ciae. Elle les repousse fermement, lui lançant un regard de reproche. Il ne comprend pas, il hésite, lui sourit, ne sachant plus que faire de ses mains. Ellle sourit à nouveau, redevenant câline. Elle lui dit qu'il n'a pas le droit de la toucher tout en promenant ses mains sur son torse. Encouragé par le comportement de Ciae il essaye de l'embrasser mais elle se recule vivement, se mettant hors de portée. Elle rit. Il ne comprend toujours pas, il la regarde, incrédule, les mains vides et elle se moque de lui. Elle rit et lui dit que jamais il ne pourra porter ses mains sur elle, elle lui dit que c'est réservé à l'homme qu'elle aime. Elle le nargue, vient l'effleurer puis se met hors de portée de ses mains. Il lui parle, tente d'être charmant. Il lui dit qu'elle en a envie puisqu'elle est là et lui tourne autour. Elle l'écoute souriante, elle rôde. Puis elle s'approche tout près de lui, elle presse sa poitrine contre son torse, il referme ses bras autour d'elle en souriant. Il pense la tenir et sourit, un sourire de vainqueur, un sourire satisfait. Mais elle lui glisse entre les bras et disparaît. Il met un temps à la retrouver, il entend son rire, elle est là plus loin, vers la foule de la place. Elle se moque encore de lui et lui crie "jamais!" avant de se fondre dans la foule.

 

 

Comme un souvenir je m'efface,
Vous m'oubliez et je disparais.

Mais un souvenir revient toujours,
Alors je réapparais, je reviens vous hanter.

Comme un fantome j'erre,
Je traverse la ville et vos vies.

Mais un fantome ne meurt pas,
Alors je me rappelle à votre mémoire.

Comme un souvenir, comme un fantome...
Ni vraiment morte, ni vraiment oubliée...
Je vais, j'erre, je hante...

Vous me voyez ou non,
Vous vous souvenez ou non...

J'oublie, et vous me voyez.
Je vis, vous vous souvenez.