Joué par :
Azyi Joué par :
[ Information masquée ] Sexe : Femme
Race : Mort-vivant
Faction : Horde
Formation : Démoniste
Guilde : Horde des Brasseurs (la) Artisanat 1 : Couturier
Artisanat 2 : Herboriste
Description : Pacifiste Libertaire. Grand Brewer de la Horde des Brasseurs
Troisième Ère [2]
Lune de la Force [1]
Décade du Panda
Décade du Gorille
Décade de l'Ours [1]
I. Le réveil.
I. Le Reveil.
Azyï dont la mémoire était défaillante depuis son réveil c'était habitué à noter tous ce qui lui arrivait, les noms des gens qu'elle croisait, les itinéraires des ballades qu'elle faisait... Un soir, au coin du feu de l'auberge de La Horde des Brasseurs -son endroit préféré- elle entreprit de retranscrire la période la plus difficile de sa non-vie.
Sorte de catharsis, les mots venaient seuls à son esprit comme si ils avaient besoin de sortir...
Un hurlement dans la nuit, une douleur lancinante, puis plus rien. Le néant Juste une voix familière, celle d'un homme résonne dans ma tête. -Az ! Azyï !
J'ouvre les yeux, mon esprit est brumeux, je suis allongée sur le dos, je regarde droit devant, le ciel est noir, très noir, presque trop .Il perce à travers le feuillage des arbres qui entourent l'endroit ou je suis. Je ne peux plus bouger, je suis comme pétrifiée,je reste ainsi à scruter le ciel, les nuages...
Quelques gouttes de pluies, qui ont pu se frayer un chemin entre les feuilles viennent se mêler aux larmes qui embuent mes yeux, je n'ai même plus la force de les essuyer d'un revers de manche, je les laisse couler sur mon visage.
Je reste là. Immobile, silencieuse.
Une minute, des heures, des jours entiers peut être, je l'ignore. Le temps ne semble plus s'écouler normalement.
Puis ce silence devient pour moi plus insupportable que tous les vacarmes les plus assourdissants. Je décide alors de me relever.
Prenant peu à peu conscience d'ou je suis, sur quoi je suis allongée, je m'extirpe rapidement du trou boueux avant de me rendre compte de ce qui a été mon lit pendant tout ce temps.
Je recule de quelques pas et observe le lieu
Une crevasse dans la terre
Des corps par dizaines, sans vie, allongés comme je l'étais. Les uns sur les autres, certains la bouches béantes, d'autre encore ensanglantés.
Tout en regardant la scène, je frotte sans relâche mes vêtements couverts de boue. Mais ce que je souhaite enlever est invisible, et restera je le sais gravé en moi, je le sais...
Je m'éloigne, titubant, sans me retourner.
J'essaye de reconnaître de retrouver mon chemin, de comprendre ou je suis. Mais tout est trop sombre, trop noir.
La pluie ne m'épargne pas et tombe maintenant sans retenue.
Je marche des heures sans savoir où je suis, quasiment a l'avauglette, dans une forêt dont chaque craquement semble hostile.
Après des heures de marche, je m'effondre à genoux devant une flaque d'eau, je relève la tête et aperçoit dedans mon reflet au clair de lune.
Le choc est si fort qu'un goût de sang me monte à la bouche. Je touche mon visage, je ne veux pas croire que c'est bien mon image.
J'essaye de me souvenir de moi avant mais rien n'y fait ma mémoire semble bloquée.
Je sais que ce que je vois n'est pas mon reflet, mais j'ignore tout de ce qu'il put être avant mon réveil.
Les cheveux collés sur le visage par la pluie je rampe jusqu'à un arbre auquel je m'adosse. J'espère que la fin est proche. -A quoi bon. Je ne vaux plus la peine, je ne sais même plus qui je suis qui j'était Je ne suis qu'un corps...sans âme.
Lune d'Agilité [1]
Décade du Tigre
Décade du Singe [1]
II.La rencontre.
II. La rencontre.
Pendant des jours j'erre sans but attendant que quelque chose se passe, me revienne, que quelqu'un arrive
Une douleur au ventre me met à genoux. J'ai faim. Très faim. C'est inéluctable il faut que je me nourrisse.
A l'orée du bois, deux hommes amaigris s'entretuent, je les observe un moment, leurs gestes ne semblent plus leur appartenir. Je suis hypnotisée par la scène, le dos courbé, à l'affût du moindre craquement autour de moi. Je sens que cela peut m'arriver. Puis l'un des deux tombe, l'autre s'enfuit avec une démarche mal assurée.
J'attends quelques secondes, prostrée, la douleur grandit dans mon ventre, toujours un peu plus présente, toujours un peu plus pressanteJe fini par courir et me jeter sur ce corps deux fois mort.
Je lui fait les poches, puis mange la chair qu'il reste sur ses os noueux, accroupie dans la terre humide. Le goût est infernal, mais très vite je ne le sens plus. Je ne suis plus consciente de ce qui m'entoure, ma vie se résume à cette faim intarissable et à ce corps qui tente de la combler.
Penchée sur le cadavre, je n'entends pas les craquements qui allaient annoncer la fin de ce triste festin. Il me vient alors une désagréable sensation, je sens une présence, deux yeux posés sur ma nuque. Un regard lourd, pesant. Je me retourne et recule, le corps sans vie me séparant de cette inconnue.
Devant moi s'avance une grande jeune femme, elle se tient droite pourtant ses os sont rongés comme les miens. Elle est vêtue d'une robe noire et d'un capuchon tout aussi sombre laissant entrevoir une peau verdâtre et des yeux sans fond. Je baisse les miens et m'essuie la bouche, faisant disparaître le sang sur mes lèvres.
Elle me fixe toujours je le sent. Quelques secondes s'écoulent puis une voix dure et grave me fait sortir de ma torpeur.
-Tu dois avoir peu d'estime de toi pour te conduire comme un animal. Tu n'es qu'un ver rongeant le corps de celui qui aurai pu être ton frère, ton père ou ton mari.
Puis marquant un temps. -Lève toi et suit moi.
Avant d'attendre ma réponse elle tourne les talons et commence à marcher à travers bois.
Abasourdie par cette apparition, choquée par la dureté de ces mots je me lève malgré tout et essaye tant bien que mal de la rattraper. J'arrive derrière la silhouette fantomatique tête basse, je voudrai parler, mais je n'ai pas utilisé ma voix depuis mon réveil, aucun son ne sort.
Quand bien même il en sortirai, que dire ?
C'est elle, qui, sentant ma présence prends la parole. -Ta condition d'aujourd'hui ne doit pas te faire oublier que tu étais quelqu'un hier.
Ce fut la seule phrase prononcée au court de cette marche qui me parut interminable.
Elle fini par nous mener dans un petit village. Nous entrons dans une auberge et le silence se fait.
La jeune femme glisse quelques pièces à l'aubergiste et lui chuchote quelque chose. Il me regarde en souriant puis viens déposer une assiette et un breuvage sur la table la plus proche du feu qui brûle paisiblement.
Je m'installe et commence à engloutir mon repas à toute vitesse, jetant des regards méfiants aux autres personnes présentes. Une main vient se poser sur mon poignet, je relève la tête et voit l'aubergiste arborant le même sourire que quelques minutes plus tôt. Je veux lui rendre mais mon visage est paralysé. Je fini ma pitance et avale calmement le lait qui reste dans mon verre. Je suis déjà plus paisible, plus sereine.
Je jette un regard circulaire dans l'auberge et voit les autres clients me scruter. -Si tu souhaites être respectée et non traquée. Respecte toi d'abord. me dit-elle.
Je baisse les yeux sur mes haillons couverts de boue.
Lorsque je relève la tête, Elle est dans l'encadrement de la porte. -Je reviendrai demain. Tiens toi prête.
Puis la silhouette est mangée par le noir de la nuit.
Les discutions reprennent dans la taverne. L'aubergiste viens me voir et me dis qu'une chambre est libre, que je peux rester ici pour la nuit.
Une fois la porte fermée derrière moi, je vois sur le lit, une robe soigneusement pliée et une dague. J'enlève mes guenilles boueuses et regarde mon corps, ma peau est blanche trop blanche. Je m'empare de la dague et commence à tailler dans ma longue chevelure noire. La masse réduite de moitié je regarde brièvement mon reflet dans la lame. J'enfile la robe je m'allonge dans le lit sans le défaire. Je scrute le plafond comme j'ai scruté le ciel à mon réveil.
Je ne veux plus dormir Je ne veux plus me réveiller.