Abyshal

La pluie tombait sans arrêt depuis bientôt deux lunes.
Bon nombre de villageois mouraient depuis le matin.
Les combats, que seul la fin des temps aurait pu arrêter s'étaient rapprochés.

Les forces elfes guidés par nos Druides reculaient, malgré tout leurs efforts rien ne semblaient pouvoir retenir la Légion de démons amassée au Nord du village.
Les forces démoniaques étaient innombrables, incommensurables, les vaincre n'était même pas envisageable, les contenir tout au plus était un rêve.

Comme tous les jeunes elfes, Mère m?ordonna de prendre l?hippogriffe. La mort dans l'âme je me levais et assemblais mon paquetage. Tosca tremblait de peur devant les bruits lointains, devinant probablement les malheurs qui arrivaient.

La pluie redoublait, et la clameur des combats devenait insupportable.

Lorsque Mère s?envola au loin, une vision d'apocalypse s'imposa à nous, Aluviel et moi. La Légendaire Armée des Elfes de la Nuit était décimée, les démons terrassaient les derniers bastions de résistance. Nous étions pétrifiés, la fin était venue, l'espoir était vaincu.


Aluviel se retourna vers moi.

D?une voix d?outre-tombe. « Ni à toi ni à moi, mais à eux Tosca ira ! »
Je la frappe au visage de la main. Elle tente de blesser ma belle panthère nocturne. Je m?interpose et ?


*Néant*

En haut de l?arbre, camouflée avec Tosca dans les replis feuillus de Dame Nature, j?assiste à la dernière charge ultime des derniers druides protégeant le départ des derniers hippogriffes.
Dérisoire fut cette charge, tant l'armée de la Légion était innombrable. En un instant ils furent balayés.


La Légion traversa le village, elle avait vaincu l?Armée de la Nuit.
Les Cadavres-Qui-Marchent se remplissaient des chairs d'une amie d?enfance tandis que Grande Mère d?Elune, druidesse du village, dernière tombée, essayait de rejoindre l?esprit de la Déesse loin de l'Atrocité qui tailladait sa robe.

Les meutes de loups, devant l'abondance de cadavres ne dédaignèrent pas me trouver.

Combien de temps restais-je en haut devant ce spectacle ? Les larmes ne semblent plus tarir.


À mon réveil, le champ de bataille était vide. La clameur des combats me parvenait désormais de très loin.
Je descendis chercher le corps d?Aluviel au milieu des restes elfiques.


Rien.

 

Comme à son habitude, après une belle mélopée pour sa Déesse de la nuit, elle s'installe à l'écart du village.
Elle entend le son indubitable d'un pied foulant l'herbe généreuse et verdoyante. "Pas annonciateur d'un trouble" pensa t'elle en elle-même. Sa petite panthère encore âgée de quelques jours repose en son sein.
"Il me cherche, ce pas..." encore à elle-même. "Père et mère m'ont promis que je te protégerai ma douce ...*cherche un signe du temps*..."
La silhouette de l'inopportun se dresse, ou plutôt celle de sa jumelle Aluviel.
Elle s'assoit à côté cherchant de ses yeux son trésor à fourrure de la nuit. "Il est à moi aussi" dit elle à Abyshal.
"Non, tu as reçus tes précieux livres d'arcanes horribles"
Ses yeux brillent d'un éclat nouveau. Abyshal n'a jamais vu son autre soi avec ces éclats si ... étranges.
"Elle sera à toi et moi ou bien à personne !"
"Va t'en" hurla Abyshal.

Aluviel part en courant.
Son amour de mère, Alwen, la rassure par sa pensée. "Votre père Aloneth parti à la grande Guerre lui parlera à son retour."

 

J'ai trouvé trace d'un Oncle, frère de Père Aloneth. Il se nomme Angrod.
Peut être m'en apprendra t'il plus pour retrouver Père et Mère ainsi que le reste de la famille.

Il ne saît rien...

Heureusement Kaldéa m'a retrouvé. Je l'ai mise en sécurité dans cette ville nauséabonde de Stormwind. Ma petite Soeur sera en sécurité en attendant que Père et Mère nous retrouve.

Tachons d'apprendre plus sur cette alliance. Oncle Angrod va m'y aider. Son Covenant Keen semble être une belle famille. Les recherches seront plus simples mais aussi plus compliqués. Ces drôles de peuples ont des idées si étranges et un mode de vie si effrayant...