1er Août 2018 3ème jour de la Décade du Lapin ( Lune de l'Esprit ) -
Les Terres de Kirin Tor

Yüriko

Points : 2
Joué par : Jerika Joué par : [ Information masquée ]
Age : 19
Lieu de naisance : Tanaris
Sexe : Femme
Race : Humain
Faction : Alliance
Formation : Guerrier
Niveau : 10
Guilde :
Artisanat 1 : Mineur
Artisanat 2 : Forgeron


Informations hrp : Petite, d'aspect fragile, elle rappelle l'exotisme des femmes du Sud, avec quelques différences. La peau claire bien que souvent exposée à un soleil qui tape dur, probablement entretenue avec soin par des pommades et autres artifices féminins, cheveux d'ébène, yeux légèrement bridés, métissée. Rien dans son attitude ne rappelle sa ville de naissance, si ce n'est quelques jurons bien sentis lorsqu'elle est passablement en colère. Son omoplate droite est couverte de symboles qui seraient reconnus par les connaisseurs comme un code d'honneur du combattant.

Elle est discrète, polie, toujours tirée à quatre épingles.
Le parfait modèle de la jeune fille bien élevée...

Ou pas.

 
Ère du Renouveau [1]
Lune de la Force [1]
Décade du Panda [1]
{Yüriko} Prélude
Quelque part, dans les environs de Tanaris, une femme hurle, en couches. Ses entrailles se déchirent pour laisser le passage à une tête déjà couverte de cheveux noirs, dans un éclaboussement de sang. La femme retombe sur ses oreillers, soutenue par ses suivantes. La pièce étouffe sous la chaleur de l'été, les tentures tirées sur les fenêtres contribuent à créer une ambiance feutrée, dans des teintes orangées, flamboyantes. Ça et là, un espacement des rideaux laisse passer une lumière mordorée, le soleil est à son zénith.

La sage-femme demande à l'accouchée de pousser une dernière fois pour expluser le nouveau-né, qui se met à hurler, fâché d'être séparé de la chaleur de sa mère.

- C'est une fille !

La mère a réflexe vieux comme le monde de se mettre à pleurer, tout en riant de bonheur, tendant les bras pour tenir sa toute petite contre son sein. Sa peau est mate, presque dorée. Ses paupières s'étirent vers les tempes, protégeant les yeux à l'iris brun presque noir. Ses longs cheveux noirs étaient retenus par des épingles, mais ils retombent à présent en mèches folles et collées sur son front, dans son cou.

- Yüriko ! Comme j'ai hâte que ton père te voit !

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L'enfant grandit vite. Son père, figure autoritaire mais instable, la visite de temps en temps. Mère raconte qu'il travaille beaucoup, devant se déplacer régulièrement pour ses affaires. Chaque fois qu'il revient, il emène avec lui de jolis présents pour sa princesse. Yüriko est entourée d'attentions, sa mère possédant une grande maison, des domestiques, des suivantes, des écuries. Elle était une grande danseuse, avant, ce qui lui a assuré richesse et loyauté de la part de grands propriétaires ou petits seigneurs du coin et d'ailleurs.

La gamine suit ses leçons avec sérieux, fait ses exercices sagements avec ses maîtres, bref elle répond aux désirs de sa mère avec la plus parfaite docilité. Il n'y a qu'un truc pour lequel elle rechigne, la danse. Sa mère voulant la voir suivre ses traces s'acharne à lui montrer à se tenir avec grâce, à décrire les arabesques et les pas de danse qui feront d'elle sa digne fille.

Mais Yüriko préfère jouer avec les garçons. Lorsque Mère lui donne des leçons, souvent elle se laisse emporter par sa passion, et la gamine peut échapper à son attention, se glissant dans la cour d'entraînement aux armes. Là elle prend une épée de bois et s'amuse à grands cris avec les autres enfants de la maisonnée, parant, portant des coups, feintant. Le maître d'arme, amusé, lui prodigue le même enseignements qu'aux autres, de toute façon autant le faire, elle semble tellement vouloir apprendre, et tellement aimer ça que s'il refusait, elle le harcèlerait jusqu'à ce qu'il demande grâce. Comme sa mère.

Avec le temps, les leçons de danse s'espacent, la maman déclarant forfait devant sa gamine entêtée. Mais les cours de maintient, de posture, de grâce féline ont eu un avantage, et c'est avec style et grâce que Yüriko se bat, désormais.

À l'adolescence, la jeune fille passe le plus clair de son temps à s'entraîner, virevoltant dans la cour avec ses compagnons. Très sérieuse, soignée et appliquée, elle tend à s'améliorer toujours plus, tout en gardant la tête haute, la dignité et l'honneur du combattant.

Et à l'aube de ses quinze ans, alors qu'elle vient enfin, pour la première fois, de battre son maître en duel amical, un nuage noir vient planer au-dessus de sa vie... parfaite.

Il est tard, en soirée. Yüriko est assise près d'un feu, sur une table, penchée en avant et retenant ses cheveux. Son vieux maître, assis derrière elle, encre sur sa peau le code d'honneur des combattants de son ancien ordre, une branche perdue, vaguement rattachée aux guerriers du désert. Patiemment, il fait pénétrer l'encre sous la peau avec un petit bâton piqué d'aiguilles, sur lequel il donne de petits coups, avec un autre bout de bois. L'encre est rougeâtre, et l'opération douloureuse. Yüriko ne bronche pas, comme en transe, parfaitement en symbiose avec l'instant solonel, ressentant l'engagement spirituel qu'on grave sur son omoplate comme un mode de vie, un code de vie.

À l'autre bout du manoir, sa mère vient de reconduire un amant à la porte-fenêtre de ses apartements, et une ombre surgit de derrière les tentures, avec un éclair argenté. Alors que le vieux maître Atsu enduit l'omoplate malmenée d'un beaume cicatrisant, et que Yüriko cligne des yeux, se sentant enfin femme, une lame ouvre la gorge de sa mère, tenue par une main gantée de noir.

On ne trouvera le corps qu'au matin, Yüriko passant sa première nuit de jeûne et de méditation, n'étant donc pas rentrée voir sa maman avant d'aller dormir.

L'explication fournie par la suite à la jeune fille révéla que la mère avait été assassinée par un amant jaloux, simplement. Banal, courant, commun. Une danseuse de son rang est si courtisée, et a de tels besoins de luxes qu'il devient impossible de toujours repousser les avances, surtout lorsqu'on vit des dons, cadeaux et autres largesses d'hommes en pâmoison.

La seule exception avait été le père de Yüriko. La seule présence constante, bien que sporadique, dans les appartements de la danseuse, qui l'aimait d'un amour sans faille. Aussi, le vieux maître décida de s'occuper de son élève jusqu'à ce que le père se manifeste de nouveau, personne ne sachant comment le joindre entre ses visites.

Une année passa, puis deux. Atsu, maintenant malade et diminué, continuait d'éduquer la jeune fille de son mieux, qui elle prenait soin de lui avec une tendresse mêlée d'apréhension.

Et lorsque la mort emporta son vieux maître d'armes, Yüriko se retrouva seule dans une maison pleine d'employés, ne sachant pas qu'en faire. Elle enterra Atsu, puis vendit le manoir, les possessions, les vêtements de sa mère.

C'est alors que le destin ramena dans sa vie son géniteur affairé. Elle venait de tendre les clefs du manoir à un riche marchand, un simple sac sur les épaules, ses épées accrochées à des sangles. Tenue de voyage, simple, légère, immaculée.

Les sabots râclèrent le sol alors qu'il s'arrêta devant eux, visiblement ignorant des derniers évènements. La discussion fut courte, l'homme et sa fille ne se connaissant au fond que très peu. Il fut décidé, cependant, que Yüriko l'accompagnerait, à dix-sept ans, il la jugeait trop jeune pour s'aventurer seule dans le monde. Yüriko, bien que s'en sentant parfaitement capable, accepta, puisque l'homme représentait maintenant sa seule famille. Ils s'embarquèrent sur un navire qui les mena sur l'autre continent, et c'est durant la traversée que l'homme lui confia qu'il avait en fait mené pendant toutes ces années une double vie. Constament en déplacement, il avait rencontré beaucoup de femmes, mais était tombé amoureux de deux. Enfin qu'il disait. Il lui révéla ensuite qu'il n'était pas son vrai père, mais qu'il avait tellement aimé sa mère qu'il avait accepté de reconnaître l'enfant comme le sien, épousant la danseuse alors qu'elle étaint enceinte de quelques mois. La révélation aurait dû la choquer, mais il n'en fut rien, tant sa vie avait pris une tournure étrange depuis la mort de sa mère. De toute façon elle ne pouvait pas changer le passé, seulement s'accomoder de sa nouvelle réalité.

L'autre femme était très différente de la mère de Yüriko. C'est vers elle qu'il l'emenait, justement, elle qui lui avait donné un fils, qui devait avoir presque le même âge...

En fait non. Le fils fêtait ses dix-huit ans, cette année-là, et c'est à son anniversaire qu'elle le croisa pour la première fois. Et c'est à son anniversaire que le père leur donna la boîte, symbole sensé les unir dans une même famille, bien que n'ayant pas une goutte de sang en commun.

Et le jeu avait pris racine entre les deux jeunes gens, qui se détestèrent cordialement dès le premier regard. Une fracassante confrontation de cultures, de vitalités et de modes de vie. Deux orgueils exacerbés l'un par l'autre, deux sens du défi, de l'aventure, deux volontés de fer.

Et le jeu durait depuis maintenant deux ans. Deux années de défis, de gages, de colère, de fous rires, de complicité inattendue déchirée immédiatement par des paroles cinglantes et des missions mesquines.

Oh oui, elle le détestait. La petite boîte était maintenant à l'origine de situations embarassantes ou cocasses voir périlleuses. Mais aucun des deux ne cèderait devant l'autre, jamais ils ne s'avoueraient vaincus.
Et la guerre, qui avait ravagé le monde pendant ce temps, et qui était constamment sur le point d'éclater de nouveau...

- Pas cap'.
- Cap'.
 
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