1er Août 2018 3ème jour de la Décade du Lapin ( Lune de l'Esprit ) -
Les Terres de Kirin Tor

Phalenopsis

Points : 15
Joué par : Phalenopsis Joué par : [ Information masquée ]
Age : 142
Lieu de naisance : Auberdine
Signe de naissance : Ours
Sexe : Homme
Race : Elfe
Faction : Alliance
Formation : Druide
Niveau : 60
Guilde : Talah
Artisanat 1 : Artisant du cuir
Artisanat 2 : Dépeceur



Description :
J'étais alors âgé de 137 ans, très jeune pour un elfe de la nuit. Ma mère était une des sentinelles d'Auberdine veillant à la tranquillité de notre petite ville. J'ai été élevé dans la tradition guerrière alors que ma petite sœur passait son temps à disparaître. Je voulais à l'époque devenir le premier mâle à être sentinelle. J'étais proche de le devenir lorsque des démons nous envahirent.
Les combats furent durs et sanglants. Mon apprentissage de combattant et le prestige de Lys (ma mère) me valurent de protéger les enfants et les non-combattants lors de leur retraite, malgré ma toute juste sortie de l'adolescence. Une fois ceux-ci mis à l'abri, je retournais sur les lieux du combat pour découvrir que la victoire avait été acquise au prix de trop nombreuses vies, dont celle de ma mère
A mon arrivée sur place, je n'ai pas le temps de pleurer sa disparition, je fus envoyé en patrouille. Là, je fis usage des talents qu'elle m'avait appris lors d'escarmouches sans importance. Ces victoires facilement gagnées flattèrent mon ego de jeune mâle et j'en oubliais les règles de la survie. Je me jetais à bras le corps dans ces combats, sans aucune peur pour ma vie.
J'étais là lors de la bataille du mont Hyjal. Je faisais parti d'un groupe dont le but était de faire diversion. Mon amour du combat et des victoires nous mena à notre perte. Sur mon insistance, nous attaquâmes trop rapidement, sans assez de préparation, une position de démons largement supérieurs en nombre et en puissance. Mon épée faisait des ravages mais mon corps s'ornait de blessures. Mes compagnons combattaient vaillement mais nous n'étions pas assez forts.
Quel présomptueux j'étais ! Le sang, le fracas des armes, les cris de mes amis et les hurlements des démons ! Tout cela hantera à jamais mes rêves. Tout comme la griffe qui me déchira l'abdomen. Je tombais à genoux, essayant de maintenir mes tripes et mes boyaux en moi. Mon dos toucha le sol puis Elinia s'effondra sur mon corps, mortellement blessée. Je ne voyais plus rien, mon visage était couvert de son sang, elle qui avait été la fidèle amie de ma mère, elle me sauva la vie de sa mort. Je sombrais dans l'inconscience
Lorsque je revins à moi, le calme était revenu. Elinia pesait sur mon ventre, j'entendais les oiseaux chanter. Lorsque j'essayais de bouger mon bras, la douleur fut si forte que je défaillis encore une fois

Des voix, un poids ôté de mon corps, une douleur vive. Je m'entends gémir comme si mon corps refuse à mon âme cette tranquillité éternelle.
« Lui, il est vivant ! » C'est tout ce que je compris avant de sombrer à nouveau.
Plus tard, je me réveillais sous le ciel étoilé. Je sentais une présence apaisante près de moi, des bandages maintenaient ma blessure. On m'offrait un bol : j'aspirais le liquide goulûment même si chaque respiration me faisait horriblement souffrir. Puis, je retombais dans un abîme sans fond

Je ne sais combien de temps je suis resté entre la vie et la mort. Je fis ainsi la connaissance de « Pelturas Withemoon » : il m'a soigné comme si j'étais son fils, comme si j'étais important. Lors de mes rares moments de lucidité, je revoyais le massacre de mes compagnons, tous morts par ma faute. Au bout d'un temps, je pu me tenir assis, puis marcher.
Pelturas me dit alors qu'il ne pouvait plus rien pour moi, que mon corps était guéri. Il m'apprit aussi que les Druides étaient bel et bien réveillés, que la légion avait été vaincue mais non sans avoir corrompue notre si belle terre. Il m'indiqua où trouver les druides, comment aller à Reflet-de-Lune et m'informa que eux pourraient peut-être soigner mon âme. Il voulut me redonner mon épée, mais je lui laissais en souvenir, je ne voulais plus être « celui-par-qui-la-mort-arriva ».
C'est ainsi que je me mis en route, un bâton de marche à la main et un sac sur le dos. Les Druides de Reflet-de-Lune me comprirent et me laissèrent vivre avec aux. Ce sont eux tous, aussi bien Elfes que Taurens, qui me révélèrent le chemin de la nature que l'oiseau m'avait montré aux portes de la mort. En dépit de mon passé, ou à cause de lui, je suis devenu un « théro-shan », un druide ours, un combattant de la nature.

 
Ère du Conflit [1]
Lune de la Force [1]
Décade du Panda
Décade du Gorille [1]
Talah, la naissance
Tous des survivants nous étions
A travers le monde nous nous sommes trouvés
Lumière, Nature... Nous vous suivions
Amitié, tu nous as tous renforcé
Hasard, merci de cette union !

Nous sommes tous des survivants... Survivants de la grande guerre contre la légion... Survivants de notre passé à chacun... Nous sommes tous différents, nous n'avions aucun lien les uns avec les autres... Nous nous sommes rencontrés sur les routes de Kalimdor et des Terres de l'Est. Une alchimie s'est créée entre nous tous, une amitié mêlée d'un profond respect pour nos différences.
Tolérance, entraide, amitié... Telles sont les caractéristiques de notre confrérie.
 
Décade de l'Ours
Lune d'Agilité
Décade du Tigre
Décade du Singe
Décade du Faucon
Lune de l'Esprit
Décade de la Chouette
Décade de la Baleine
Décade du Lapin
Troisième Ère [4]
Lune de la Force [3]
Décade du Panda
Décade du Gorille
Décade de l'Ours [3]
Shâka
O mon ami qui a vécu si longtemps,
Toi qui a connu la gloire d'Azshara,
Parle-moi du rêve d'émeraude,
Raconte-moi ces anciens temps
Quand Malfurion était encore là.
Tant de questions me taraudent.

Dans le rêve tu as tant perdu,
Malgré tout tu y as survécu
Et tes souvenirs te sont revenus.
Devant ta sagesse nous sommes nus.

Je ne compte plus les dangers
Que pour nous tu as affronté.
Oui mon ami le Druide,
Des Talahs tu es le guide.
 
Elanora
Fidèle Amie, Disciple d'Uther
Tu parcours les Maleterres
D'est en ouest, de bas en haut
Tu recherches et punis le Fléau.

Goules, démons et morts-vivants
N'ont plus qu'à bien se tenir,
Avec ton fidèle destrier blanc
Tu les traques sans te ternir.

Et si des orcs, trolls ou réprouvés,
Parfois des Taurens, meurent sous ton épée
Nul d'entre nous ne t'en blâme
Car ceux-là, j'en suis sûr, l'ont cherché
Finalement, des Talahs tu es l'âme.
 
Nalwyn
Inquiétante elfe sans age
Tu ne manques pas de courage.
Toujours pleine de rage,
C'est un véritable carnage.

Sans complexe tu te bats,
Enchaînant les ennemis.
Ce n'est plus un combat,
Mais une vraie boucherie.

Patiente, tu attends l'heure
D'affronter ces dragons.
Des légendes ils sont,
Mais des Talahs tu es le cœur
 
Lune d'Agilité
Décade du Tigre
Décade du Singe
Décade du Faucon
Lune de l'Esprit [1]
Décade de la Chouette
Décade de la Baleine
Décade du Lapin [1]
Guide sur les auberges
Les auberges Vaste sujet, on en trouve un peu partout. Il existe principalement trois types d'auberges au sein de l'alliance. Les auberges humaines, les naines et les elfiques. Il est à noter que même dans la ville de Gnomeragan, il n'y a pas d'auberges gnomes. Peut-être que les troggs les ont dévastées, ou peut-être que les gnomes ne recevaient pas de visiteurs dans leur capitale. A ces trois types d'auberges, nous pouvons rajouter les auberges gobelines, bien que chaque auberge tenue par un membre de cette race soit spécifique à son tenancier.
Je ne traiterais dans un premier temps que des chambres. En effet, on peut trouver dans presque toutes les auberges de l'alliance la même nourriture et les mêmes boissons. A ce niveau, le voyageur n'est pas dépaysé. De plus, l'étude des chambres d'auberge nous apprend énormément sur les mœurs de la race associée à l'auberge, du moins en théorie


Commençons par les auberges humaines. Elles sont en général coquettes, bien que trop souvent occupées par diverses personnes comme des marchands, des gnomes curieux ou des paladins en quêtes d'âmes à convertir. Il y a souvent trois chambres différentes, toutes avec un lit à baldaquin.
Il faut cependant avouer qu'après une dure journée de labeur loin de chez soi, les lits humains sont bien agréables. De plus l'épaisse couverture en laine de mouton est bien pratique lorsqu'il fait un peu frisquet la nuit et que l'on ne partage ce lit avec personne.

Continuons notre panorama par les auberges souterraines naines. Pourquoi souterraines ? Parce que les chambres, comme à Thelsamar ou à Kharanos, sont situées bien profond dans le sol. Et bien qu'elles soient un peu basses de plafond, cette profondeur leur permet de garder une chaleur douillette. Et, avantage par rapport aux auberges humaines, il n'y a presque jamais personne dans ces chambres ! Bref un endroit parfait pour dormir tranquille.

Terminons cette visite de chambres d'auberges de l'alliance par les plus déroutantes pour les non-initiés, les auberges des elfes de la nuit. Ces auberges sont ouvertes à tout vent afin que chacun puisse profiter des bienfaits de la Nature. Certains nains ronchons diront que ces chambres sont le meilleur endroit pour attraper une pneumonie, mais c'est de la médisance. Sans murs, pas de risques de claustrophobie ! Et c'est tout de même plus pratique pour souhaiter de beaux rêves à la personne occupant le lit d'à coté sans avoir à crier pour que le son traverse la pierre.
Il est cependant vrai que certaines personnes trouveront un manque d'intimité évident dans les auberges elfes

Voilà, en espérant qu'aucune susceptibilité ne soit froissée par ce petit guide. Je tiens à préciser qu'aucun gnome n'a été maltraité durant mes voyages à travers le monde pour découvrir ces endroits merveilleux que sont les chambres d'auberge.


Phalé, qui a payé de sa personne lors de ces voyages
.
 
Quatrième Ère [31]
Lune de la Force [11]
Décade du Panda [4]
Pleurs...
En une décennie cette plage avait énormément changée. L'air même semblait corrompu, certes bien moins qu'ailleurs dans ce vaste monde, mais tout de même.
Il avait pour ainsi dire grandi en ce lieu, appris à nager dans cette eau, tanné sa première peau sur ce banc de sable, réalisé ses premières passes d'armes près de cette cascade. Puis il avait découvert la volupté dans les bras d'une sentinelle en ce même lieu, l'eau salée ayant nettoyé la sueur de leur corps. Plus tard, il avait rencontré le plaisir sous les caresses d'un chasseur, à l'ombre de ce rocher
Et aujourd'hui, il venait essayer de se ressourcer dans cet endroit.
Le sable était blanc sous la lueur de la lune, le ressac bruissait agréablement à ses oreilles. Le sable crissait sous ses pas, jusqu'à ce qu'arrivé près de la cascade, il s'arrête de marcher et se dévêtit lentement. C'est le corps nu qu'il se laissa glisser dans l'eau fraîche, apaisant ses muscles à défaut de son âme.
Il se laissait flotter, ses cheveux longs s'étalant en étoile autour de sa tête. Des larmes coulaient de ses yeux, le long de ses joues avant de se perdre dans l'immensité de l'océan.

Quel était ce vide qu'il ressentait si profondément en lui ? Il se sentait si seul, si abandonné, indécis, perdu...

Alors il la revit, la première fois où ils s'étaient rencontrés. Cette fois là, il avait béni Sharyak de son cadeau, de ce bâton qui lui avait permis de l'aborder. Ils s'étaient appelés Frère et Sœur de bâton. Elle était comme une fleur dans ce désert aride.
Puis, il avait participé à une de ces réunions druidiques, alors que jusque là, aucune de ces réunions ne l'avaient convaincues. Il y était allé, pour être auprès d'elle, pour la connaître. Le déchirement avait été saisissant quand il avait dû partir
Dernièrement, il l'avait aperçu à Ironforge, au milieu de la foule. Il s'était montré de loin, l'avait salué, mais parmi tout ce monde, elle ne l'avait pas vu Lui avait pu l'admirer, et tourner les talons, de dépit en voyant le chevalier servant qui était à ses côtés.
Enfin, cette soirée au cercle des druides, où il l'avait présenté à l'esprit du Grand Félin, où ensembles ils s'étaient parlés d'eux, de leurs histoires respectives, où ils avaient ensemble dégusté ce délicieux grog à la cerise.
C'est avec dépit qu'il était parti au petit matin, la laissant sous la vigilance de l'esprit. Depuis, il regrettait de ne avoir su l'embrasser, de ne pas avoir poussé cette découverte plus loin En même temps, elle était fiancée, il avait sûrement bien agit Elune, que cela faisait mal !!!
 
Un signe
Phalé sortit de l'eau, les goutelettes perlant le long de son corps élancé. Ses muscles étaient endoloris, ses membres engourdis par le froid.

Un sourire aux lèvres, il remercia silencieusement la Nature de lui avoir envoyé ce signe.
Un daim sain, rare désormais dans cette contrée, était venu jusque dans l'eau lui lécher une main. Alors que le druide tournait la tête vers lui, il avait fait demi tour brusquement, l'éclaboussant de gerbes d'eau avant de s'enfuir.
Là, il avait repris espoir.

En marchant dans le sable frais et humide, l'elfe repensa à Ses courbes gracieuses, à Sa luxuriante féminité, à Son sourire rieur et innocent. Il aurait voulu La tenir là, en cet instant, dans ses bras musclés, leurs corps nus l'un contre l'autre, sentir Sa peau si douce et si envoutante contre la sienne.
Lentement il se rhabilla, alors que la lune, prude en ce matin, détournait le regard de ce corps réchauffé par ses pensées.
Enfin, il se mit en route, retournant à la civilisation, attendant avec impatience le moment béni où son regard pourrait enfin se poser sur Elle.
 
la distillerie Thunderbrew
Le druide s'étira. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas dormi dans un lit, avec un feu de cheminée pour le réchauffer. La laine de bélier de sa couverture l'avait gratté une partie de la nuit, avant que lassé il ne se décide à s'en passer.
Son œil d'elfe lui fit remarquer qu'avant l'invasion de la légion ardente, il aurait passé la nuit à vivre et non à dormir. Mais depuis, avec le brassage de la culture elfe avec celles naines, humaines et gnomes, la donne avait changée.
Après avoir chassé les furbolgs corrompus, il s'était réfugié dans la distillerie Thunderbrew, afin de fuir la solitude qui lui pesait. Cela avait eu plusieurs effets : d'une, il avait approfondi sa connaissance de cette auberge, chose importante pour l'écriture de son petit guide, et de deux, il avait pu demander aux autochtones, des nains imbibés d'alcool et de sagesse, ce qu'ils pensaient du signe que la nature lui avait envoyé.
Il n'était pas entré dans les détails, avait juste décrit ce daim qui était venu lui lécher la main alors qu'il se ressourçait et qui l'avait éclaboussé dans de grandes gerbes d'eau.
Il avait glissé cela dans la conversation, louant la sagesse de l'antique peuple entre deux bières. Chacun y était allé de son interprétation, du fait que c'était la Nature incarnée qui était venu insuffler le courage à l'un de ses mignons, à celui du daim femelle attiré par la virilité du druide. De grands éclats de rire avaient salué cette mise en boite et un sourire naquit sur les lèvres de l'elfe au souvenir de cette plaisanterie.
Mais tout cela ne lui avait pas permis d'avancer quand au décryptage de ce signe. En se levant et s'habillant, il réfléchit à qui et où il pourrait trouver des lumières sur cette énigme
 
Décade du Gorille [4]
Recette du grog à la cerise
Dans la grande cité d'Ironforge, Phalenopsis se pressait. Il allait voir son fournisseur le tavernier Bruuk Barleybeard. Ce nain tenait la taverne au nom simple de « Chez Bruuk ».

Arrivé devant l'imposant édifice, il reprit sa forme elfique et entra dans l'estaminet après avoir consulté son courrier. Du regard il chercha le vieux nain et se dirigea vers lui, traversant d'un pas souple la foule présente.

« Bonjour mon bon ami, dis moi, tu sais que j'écris un guide sur les auberges et tavernes de ce monde Et pour que ta belle taverne ait une bonne place dans mon guide, il me faudrait quelque chose de spécial, que personne d'autre ne pourrait me donner, qui attirerait la foule d'aventuriers avides de repos
- Et bien, il y a mon accueil formidable, le sourire éblouissant d'Edris, l'ambiance inimitable de mon établissement lorsque les valeureux guerriers sortent de leurs champs de bataille et viennent fêter leur victoire ici !
- Tout cela est intéressant Bruuk, mais il me faudrait autre chose. »

Bruuk et Phalé se mirent à réfléchir, pour chercher quelque chose d'assez hors du commun pour que la taverne puisse apparaître dans ce guide

« Tiens, donne moi une chope de grog à la cerise !
- Oui, cette boisson aide à la réfléxion ! »
L'elfe et le nain éclatèrent de rire.
« Oh ! Mais j'y pense Bruuk, comment fais-tu ce merveilleux grog ?
- Ca c'est un secret ami druide !
- Allez ! Dis-moi tout, où trouves-tu les cerises ? Et comment prépares-tu ce merveilleux nectar ? »

Bruuk se pencha par-dessus le comptoir, avec un air de conspirateur. Son haleine sentait le porto à cette heure avancée de la nuit. Le nain devait déjà avoir vidé l'équivalent d'une barrique avec tous ces aventuriers qui lui payaient à boire, mais il tenait encore sur ses jambes comme une tour de pierre inébranlable.

« Alors Avant tout chose Nounours, dis-moi, as-tu déjà vu des cerisiers dans ce monde ?
- Non, je dois bien l'avouer J'ai essayé d'en faire pousser en Désolace, mais mes efforts sont, hélas, restés vains.
- C'est normal, il n'y a pas de cerisiers encore en ce monde
- Mais comment faites-vous alors ?
- Hehe ! C'est assez simple en fait. Nombres d'aventuriers trouvent en ce bas monde de très bonnes tartes à la cerise. Mais comme ils font attention à leur ligne, ils ne les mangent pas et les gardent plutôt pour nous les revendre. Nous récupérons les cerises sur ces tartes venues d'endroits dangereux et en ôtons délicatement les cerises.
Voilà donc comment nous trouvons les cerises.
Ensuite, pour le grog à la cerise, il faut donc cinq tartes à la cerise et en cueillir toutes les cerises. Ces cerises sont ensuite pressées délicatement pour en recueillir tout le jus.
Il faut aussi de la soupe de rosée matinale, ou de l'eau de mage. Cela dépend de la personne qui prépare le grog. Pour ma part, je préfère la rosée, qui lui donne un petit arrière-goût de lever de soleil.
Il te faut aussi du rhum, de préférence celui des pirates de la vallée de Strangleronce. Dernier ingrédient, un peu de miel de rose.
Une fois que tu as tout cela, tu peux commencer à préparer le grog.

Pour que le grog soit le meilleur possible, il faut faire chauffer la rosée dans une bonne vieille casserole. Plus la casserole est vieille et chante mal et meilleure sera la cuisson.
Dans une chope, tu mets deux cuillères de miel d'une belle rose, le jus de cerise que tu ajoutes goutte à goutte et deux mesures de rhum. Tu malaxes le tout délicatement, à l'aide d'un petit bâton.
Quand la rosée frémit, quand elle commence à faire de petites bulles, tu la vides dans la chope.
Et dès que la boisson n'est plus trop brûlante, tu peux la déguster.
Bien évidement, en fonction des goûts de chacun, il est tout à fait possible de varier les doses de chacun des ingrédients.
- Merci bien pour cette belle recette mon ami Bruuk. Je pense que cela va t'apporter une clientèle des plus intéressantes. »

Le nain et l'elfe partagèrent une dernière chope de grog avant que le druide ne reparte vers une autre auberge, ou taverne
 
La plage du bout du monde
Le druide était adossé à un rocher, sur cette plage du bout du monde. Cette soirée avait été particulière, aux côtés de sa vieille amie. Ils avaient beaucoup parlé, rit, bu. Parlé surtout. L'un comme l'autre semblaient emplis de blessures cachées.
Pourtant, il repensait sans cesse à celle qu'il appelait secrètement Cerise. Lorsqu'il dégustait un grog à la cerise, il pensait à elle, qui lui avait fait découvrir cette succulente boisson. Ces pensées le ramenèrent sur une plage de Strangleronce, plage magique, puis sur celle d'Ashzara, où il avait demandé à Nas et Nal l'interprétation d'un signe que lui seul aurait du comprendre, et qu'il ne comprenait toujours pas.

Nal lui avait expliqué que le daim, dans d'antiques légendes, était le messager d'un dieu du vent, annonciateur de grands changements. Nas lui avait dit que cela pouvait être Elune elle-même venue le voir.

Phalé secoua la tête. Il n'était qu'un druide errant, de ceux qui chantent les légendes, pas de ceux qui les créent. En plus la prêtresse allait de plus en plus mal lorsqu'elle lui avait expliqué cela. Désormais qu'elle semblait aller mieux, son jugement serait peut-être plus lucide.

Un messager, annonciateur de changements Peut-être que ce daim lui avait annoncé la métamorphose intervenue chez Nastäc. Ou peut-être

Ses pensées revinrent à sa sœur de bâton. Elle lui manquait. Elle, dans sa sagesse antique, pourrait peut-être lui expliquer. Et rien que de se retrouver auprès d'elle, il se sentirait mieux. Elle était tellement pleine de vie et de bonheur

Alors que ses pensées erraient autour de cette délicieuse druide, l'elfe griffonna quelques mots sur un parchemin avant de s'endormir

La légende est en route
Sur son tigre rayé de blanc.
Pour le moment elle connaît le doute,
Mais cela ne durera qu'un temps.

Son passé nous est mal connu,
Sachez seulement qu'il est triste.
La vie ne l'a pas soutenue
Nous sommes là pour cette épéiste

Ses yeux et ses cheveux d'argent
Sa lame longue, fine et acérée
Font l'admiration de tout les gens
Jusqu'au milieu des champs de blé.

Il suffit de la regarder
Pour s'en convaincre sans doute
Observez bien, voyez la passer
La légende est en route.
 
Un appel...
La nuit était calme. L'ours regardait un lapin trottiner dans l'herbe. Bien qu'il apprécie courir après ces animaux, il resta de marbre. Il ne tourna la tête que lorsqu'une des deux formes allongées non loin de lui bougea. Il s'en approcha tout doucement, renifla le corps, et une fois certain que rien de mal ne se préparait, il retourna à son poste, veillant sur ses deux amies.
L'un des corps était celui de Nastäc, la prêtresse qui s'était trop approchée de l'ombre, et qui payait désormais de sa santé, et peut-être même de sa vie son retour à la Lumière.
L'autre corps était celui de Nalwyn, la guerrière dont le destin était de devenir légende. Elle avait veillé bien longtemps sur son amie, portant seule ce douloureux fardeau. Lorsque ses cris de détresse avaient retenti, l'ours, qui était alors chat, s'était précipité. Il ne pouvait ignorer plus longtemps la détresse de ses deux amies.

Il était alors à Havrenuit, se préparant à dormir, fatigué de tout ce qu'il avait appris des sages du Cercle. Il avait humé une dernière fois l'air, sentant avec délice la présence agréable de sa sœur de bâton non loin de là.
Puis l'appel avait retenti. Il avait sursauté puis avait voyagé longuement, de griffon en griffon, à dos de tigre. Lorsqu'il était enfin arrivé, Nas était allongée sur l'herbe luxuriante, la jeune Lirael à ses côtés, ne sachant quoi faire. Lui non plus ne savait quoi faire, il n'avait jamais été un guérisseur. Pourtant, il avait sorti de l'eau et du tissu, et l'avait passé sur le visage de la prêtresse.
La pauvre Nal, quand à elle, avait sauvé Selir d'une mort certaine et atroce. Ce chasseur n'avait rien trouvé de mieux à faire que de vouloir sauter dans la lave de la montagne de feu, comme si la guerrière avait besoin de ces soucis supplémentaires ! L'ours admirait la force d'âme de son amie, et il était fier de voir cette légende évoluer sous ses yeux.

Un bruit fit lever la tête de l'ours. Un jeune tauren s'approchait, vêtu d'une armure de cuir, un bâton à la main. L'une de ses cornes était brisée et son pelage était d'un noir charbon. Quand il vit les formes allongées et l'ours à leurs côtés, il plissa les yeux, afin d'être certain de ce qu'il voyait. Puis il s'avança lentement vers les formes immobiles. Un grognement guttural s'échappa alors de la gorge du plantigrade. Le tauren jeta un œil vers la menace immobile, puis, décidant que cet ours était bien trop calme pour être honnête, il préféra reculer de quelques pas. A distance respectueuse, il s'assit face à l'ours et le regarda fixement.

Le temps passa. Tout en regardant l'humanoïde, l'ours repensa à ses visites auprès de Rabine et d'Humber. L'antique druide lui avait parlé de ses recherches sur l'empoisonnement de Zargoareth. D'après le Cercle, ce poison avait été créé à partir d'effluves du Fléau. Comment les assassins avaient réussis un tel tour de force, Rabine et ses compagnons n'en avaient aucune idée. Par contre, une étude sur des personnes subissant encore, ou mieux ayant subi ses effets et s'en étant libéré pourrait permettre de découvrir une piste intéressante pour guérir le malade. Encore fallait-il réussir à trouver de telles personnes ! Et surtout qu'elles veuillent bien se montrer coopératives ! Mais la voix de l'Ancien avait tremblé quand il avait évoqué la possibilité que le Fléau se soit adapté au métabolisme des elfes de la nuit. Quand à Umber, le bibliothécaire de Havrenuit, auquel Phalé avait demandé de trouver des textes parlant de l'Ombre, avait fait chou blanc. Aucun tome dans son amoncellement de connaissances ne détenait de telles informations.

L'Ombre. Y penser l'obligea à regarder le corps de Nastäc. L'elfe dormait profondément, se reposant dans son sommeil, pour reprendre des forces afin de pouvoir continuer la lutte. Son regard passa de la prêtresse à la guerrière. Elle ne comptait pas son temps quand il s'agissait d'aider des amis. Elle mettait tout en œuvre pour pouvoir les sauver, et finirait sûrement par le payer de sa vie Hélas, les légendes vivantes sont rarement de vraies légendes. Phalé était pourtant persuadé que la douce elfe, capable pourtant de trucider ses adversaires avec une sauvagerie sans égale, était de celle dont les exploits seraient encore narrés de nombreux millénaires plus tard. Détournant la tête, il regarda à nouveau fixement le tauren. Celui là commençait à montrer des signes de lassitude. L'ours continua à le fixer, et le regarda petit à petit s'endormir. Il se leva alors et vint frotter son museau contre les cornes du jeune tauren qui s'éveilla en sursaut. Il ouvrit grand les yeux et la bouche, prêt à hurler de peur face à une gueule grande ouverte quand un coup de langue humide vint interrompre son cri. Il se leva prestement, s'éloignant de cet ours vraiment trop bizarre et s'enfuit sans demander son reste.

Retournant à sa veille, le plantigrade découvrit ses babines, révélant deux rangées de crocs acérés dans un simulacre de sourire.

Une fois certain que tout danger était écarté, il se permit de laisser vagabonder la partie elfe de son esprit, à la recherche de sa tendre sœur de bâton. Les émotions qu'il ressentait à son contact étaient nombreuses, toutes heureuses. Elle lui avait expliqué ce que le signe qu'il avait reçu signifiait. Et lorsqu'il avait mit son interprétation en pratique, de vivre ses rêves et non de se contenter de les rêver, il avait connu un bonheur comme jamais il ne l'aurait cru capable
A regrets, il laissa ses souvenirs s'estomper pour revenir à sa tache actuelle. Sinon, il savait qu'il pourrait laisser les deux elfes sans défense, et courir rejoindre celle qu'il appelait sa soeur
 
Décade de l'Ours [3]
Dans les neiges glacées
Le tigre était tapi dans la neige. Il surveillait les alentours. Il se devait de protéger son territoire contre tous les intrus, aussi bien les autres tigres que ces créatures à deux pattes de tous bords. Ses congénères voulaient venir chasser sur ses terres giboyeuses, or il était là depuis trop longtemps pour se laisser envahir. Quand aux créatures à deux pattes, elles en voulaient après sa fourrure. Mais il était rusé et savait se cacher, et plus d'un était tombé sous ses cros.
Un mouvement sur sa droite attira son attention. Un ours, qui se promenait, ici, chez lui ! Le félin retient un feulement et s'avança discrètement vers l'importun. Fixant son attention sur le plantigrade, il se ramassa sur lui-même, balança sa queue avant de se détendre en un formidable bond qui le propulsa sur sa proie.

Les crocs pénétrèrent la fourrure, déchirèrent le cuir et firent couler le sang. L'ours, qui rêvait à une jolie panthère, hurla de douleur. Il s'ébroua, faisant lâcher prise au tigre. Il se retourna, grognant sa rage en regardant celui qui l'avait mordu. Alors que l'assaillant revenait à l'attaque, l'ours lança sa patte droite en un mouvement puissant. Les griffes déchiquetèrent la chair du tigre, envoyant valser la créature à trois mètres de là, sonnée. Il chargea et enserra le crâne du félin entre ses crocs. La pression exercée par la mâchoire fut telle que les os craquèrent dans une gerbe de sang.
Le goût métallique dans la bouche, il se recula, regardant avec tristesse la créature qui venait de mourir. « Retourne à la N » Il fut interrompu dans sa prière d'adieu, la même qu'il faisait à chaque fois qu'un des enfants de la Nature mourrait par son action, par la touffe de fourrure que le tigre lui avait enlevé. Il ne savait pourquoi, il se devait de ramasser ces quelques poils, de ne pas les laisser là. Troublé, il leva la tête et regarda les étoiles d'un air interrogateur mais elles ne lui répondirent pas.
Après avoir ramassé la fourrure qui lui manquait entre ses crocs, l'ours finit sa prière et repris son chemin.

Le ciel perdait peu à peu de sa couleur d'encre au profit d'un bleu de plus en plus clair. Au loin, entre les montagnes, le soleil se levait. Il souriait à l'ours qui errait toujours dans ces grandes étendues de neige. L'ours lui rendit son sourire et comprit d'un coup. Les étoiles, le soleil Et cette touffe de fourrure, de fourrure d'ours Un cri de triomphe résonna dans toute la vallée.
Il se dirigea vers l'arbre le plus proche et s'adossa contre. Il aimait gratter son dos contre l'écorce rude, afin de se débarrasser de ses poils emmêlés. Il faudrait d'ailleurs à l'occasion qu'il trouve quelqu'un d'assez patient pour lui brosser ainsi tout le corps Peut-être que M Non, il n'oserait pas.
Tout à ses pensées, il continuait à se frotter le dos contre le bois rugueux. Puis il s'arrêta et balaya la fourrure éparse en un tas. Jaugeant la quantité de poils ramassés, il fut satisfait et repris sa forme elfe.

Phalé avait le sourire. Il venait de terminer cette pièce. Il pensait à sa chère sœur de bâton. Il ne savait pas ce qu'elle penserait de ce cadeau. Elle ne s'en servirait sûrement que peu Mais cela pourrait lui faire une jolie tenue pour se baigner Si toutefois elle en avait besoin Et si porter une tenue faite d'une partie de sa fourrure lui plairait
 
Lune d'Agilité [11]
Décade du Tigre [2]
Lettres
La lune se reflétait dans l'eau claire. Un poisson, ayant aperçu un insecte à la surface, troubla ce cercle laiteux.

Phalé lui souhaita bon appétit et retourna à sa lecture. Il ne savait combien de fois il avait lu et relu ces lettres. Les plus anciennes étaient désormais cornées et pliées en tout sens. Il ne s'en lassait pas. Il avait l'impression, en se raccrochant à ces bouts de parchemin, qu'Elle était là, près de lui.
Le soir même, quand il avait reçu cette dernière missive, il avait d'abord cru à une erreur, qu'elle ne lui était pas adressée. Il l'avait immédiatement relue. Cela ne faisait aucun doute. Elle lui envoyait bien ces quelques mots. Il n'osait y croire. Il n'osait espérer.

Le druide s'allongea sur l'herbe soyeuse, imaginant que tous ces brins d'herbe étaient en fait ses doigts. Allongeant le bras, il ôta l'une des cerises de la tarte posée à coté de lui. Il la mena entre ses lèvres, venant la saisir de sa langue.
L'arôme de ce petit fruit rouge empli son palais, éveillant ses papilles gustatives. Fermant les yeux, il laissant la volupté l'envahir, s'imaginant qu'il La goûtait.
Comme Elle lui manquait ! Il aurait tant aimé être près d'Elle, sentir son cœur battre sous ses doigts, la sentir frémir sous ses caresses, admirer ses courbes envoûtantes, entendre sa voix cristalline pleine de sagesse. Il voulait la tenir contre lui, l'entourer de ses bras puissants, la protéger de toute l'horreur de ce monde

Il s'endormit, un sourire aux lèvres, rêvant à la prochaine fois où la Nature déciderait de les réunir.
 
Douce nuit
La lueur argentée des rayons de la lune éclairait faiblement les terres druidiques. Dans ce calme apaisant, deux corps nus étaient allongés côte à côte.
Phalé, appuyé sur un coude, ne se lassait pas d'admirer le corps magnifique de sa compagne endormie. La poitrine de son Amour, offerte à son regard, se soulevait et s'abaissait paisiblement suivant le rythme de sa respiration. Comme il était heureux d'être là à ses côtés.
Son cœur battait pour elle, cela ne faisait aucun doute. Il avait toujours prit du plaisir à se monter charmeur, à éveiller la curiosité du sexe opposé, à un tel point que Nal l'avait décrit un jour comme courant après toutes les jolies gambettes qu'il rencontrait. Mais là, c'était différent. Il ne voulait plus charmer qui que ce soit, hormis sa tendre sœur de bâton.
C'était étrange comme sensation. Mais très agréable. Elle avait fait rebattre son cœur et ses doutes s'envolaient de plus en plus. Il aurait aimé croire que cette sensation serait éternelle, mais son passé, comme celui de sa douce, lui montrait que la vie était un cycle, comme la Nature. Le printemps et l'été duraient parfois très longtemps, mais tôt ou tard, l'automne et l'hiver arrivaient. Il ne voulait pas penser à cela.
Le druide secoua la tête pour chasser ces idées et sourit en effleurant de ses doigts la douce peau de Mélu. Il ne put résister à la tentation de la réveiller sensuellement en laissant courir ses doigts, ses lèvres et sa langue...
 
Décade du Singe [5]
Les (més)aventures de Blbll le petit murloc
L'orphelinat

Phalé entra dans la maison située sur la place de la cathédrale. Des cris d'enfants saluèrent son arrivée. « Nounours ! Y'a Nounours qu'est venu ! »
Une ribambelle d'enfants se pressa autour du druide pour lui demander une histoire. Il venait régulièrement ici, pour éclairer les visages de ces pauvres petits avec ses contes, parfois vrais, parfois totalement farfelus, mais qui les faisaient rêver à chaque fois.

Il s'installa dans un coin de la pièce, les enfants en demi-cercle autour de lui.
« Dis Nounours, tu nous parles de la grande guerrière Nalwyn ce soir ?
- Oh non alors ! On a déjà entendu son histoire la dernière fois !
- Pfff, mais depuis, elle a réalisé d'autres exploits je suis sûre ! »
Pendant que la petite fille blonde et le garçon au nez cassé se disputaient, un petit, une peluche dans les bras, vint s'asseoir sur les genoux de l'elfe. « Tu nous parles des druides ce soir ? Moi j'aimerai bien devenir un druide quand je serai grand, comme Shâka »
Phalé ébouriffa les cheveux de Tom et lui répondit : « Tu auras du mal à devenir druide, les elfes gardent les secrets de cet enseignement comme la prunelle de leurs yeux. Mais si tu veux, un jour je viendrais vous voir avec la plus charmante druide que je n'ai jamais rencontré.
- Oh oui alors ! »

Une petite peste aux cheveux attachés en queue de cheval remarqua le sourire du conteur et cria. Son hurlement fut vite repris en chœur par toute l'assemblée : « Nounours il est amoureux ! Nounours il est amoureux !... »
Le nounours en question fit mine de se lever et de partir, ce qui arrêta net les cris. « Oh non ! Reste là ! On veut notre histoire !
- Bien, alors ce soir je vais vous parler des murlocs. Vous savez ce que c'est ?
- Oui, ce sont les créatures qui parlent en faisant Bllllblblblblblblblblb !
- Non, elles font aglglglglgl
- Vous savez les enfants, il y a plein de sages qui se sont penchés sur les question. Et il en ressort à chaque fois que le murloc est inimitable.

Enfin, je reviens donc à mon histoire

Il était une fois un petit murloc. Il était jeune, comme vous, et il voulait découvrir le monde. Sa famille ne voulait pas le laisser partir. Il y avait plein d'aventuriers sans défense à manger dans le coin. En effet, les parents de Blbll – c'est le nom du petit murloc – étaient des pirates mangeurs de chair, des détrousseurs d'épaves, des croqueurs d'humains, comme tous les murlocs. » Pour illustrer son propos, Phalé s'était mis debout, avait ouvert grand sa bouche et mit ses bras pliés devant lui, ses doigts recroquevillés en serre.
Il se rassit et repris son histoire : « La famille de Blbll donc, était bien là. Et refusait de partir de ce coin de paradis où les héros en devenir cherchaient de l'or dans les épaves qu'ils gardaient. Ils transperçaient les elfes de leurs longues piques, donnaient les mages à manger à leurs crabes, noyaient les prêtres et tapaient sur la tête des gnomes.
Mais un jour, des nains arrivèrent. Ils avaient traversé la grande mer à la recherche d'argent et de mithril et ne voulaient pas se laisser battre par de simples murlocs ! Le combat fut dur. Mais les boucliers ronds émoussaient les piques, les armures massives cassèrent les dents et les pinces des crabes qui essayaient de les dévorer, leurs potions leur permettaient de respirer sous l'eau et leurs casques protégeaient leurs têtes.
Ils manièrent leurs haches et leurs masses si bien que bientôt plus un seul murloc ne resta debout. Même Blbll n'était pas debout. Il s'était couché dans sa carapace de tortue et n'en avait pas bougé quand il avait entendu les cris et les coups. Il boudait car sa maman ne voulait pas qu'il parte voyager seul. Quand le vacarme se termina, notre petit murloc s'endormi.
Il se réveilla le lendemain. Quand il sorti de sa carapace, personne n'était là. » Phalé prit une voix nasillarde. « Pffff ! Ils sont partis sans moi ! C'est pas grave ! Je vais partir moi aussi, je vais enfin découvrir le monde et revenir en héros ! Na ! »

Donc, Blbll prit une petite dague avec lui, siffla son crabe domestique et se mit à marcher le long de la côte »

Le druide se tut en regardant les enfants endormis autour de lui. Il se leva et déposa dans son lit le petit Tom qui s'était endormi dans ses bras.
La gouvernante Nightingale le salua d'un sourire quand il parti : « N'oubliez pas de revenir bientôt.
- Ne vous inquiétez pas, dès que j'aurais la suite de cette histoire je reviendrai, mais ne le dites pas aux enfants hein ! »
Ils rirent doucement tous les deux puis Phalé s'éloigna dans la nuit retrouver sa douce à Havrenuit.
 
La guerrière à la natte d'argent
Chat n'aimait pas cet endroit. Il appréciait sa chaleur, comme il adorait s'allonger dehors et se laisser réchauffer par les rayons du soleil. Mais il détestait tout ce bruit, tout ce remue-ménage, toute cette agitation, cet ensemble d'odeurs. Il y avait toujours trop de monde dans cette ville. Les gens passaient, s'arrêtaient, parlaient, hurlaient, forgeaient

Dans le chaos d'Ironforge, la panthère se dirigeait vers le quartier gnome. Elle fit un écart pour éviter un nain en armure de plaque qui se pressait vers on ne sait quelle destination. Elle esquiva prestement une prêtresse humaine distraite qui faillit lui marcher sur la queue.
Enfin le félin arriva à destination, devant le tunnel qui menait au tramway des abysses. Il franchit ce tunnel en frissonnant.

Chat fit quelques pas. Il renifla l'air longuement. Il sentit tout d'abord les odeurs des derniers passagers à être passés. Une gnomette qui empestait la magie, un couple d'humains amoureux l'un de l'autre, un elfe et son compagnon canin, un petit chaton blanc accompagné d'une humaine qui avait trop bu Puis d'autres odeurs vinrent à ses narines, plus vieilles. Une bande hétéroclite d'aventuriers de tout genres fêtant le futur mariage de l'un d'entre eux, un jeune gnome un peu perdu, un marin qui ne s'était pas lavé depuis la dernière fois qu'il était tombé à l'eau, la chaleureuse odeur de son amie Elanora, celles d'une multitude de personnes, trop nombreuses et trop anciennes pour être reconnues

Un bruit, tout d'abord sourd, puis augmentant peu à peu attira l'attention du félin. Le tramway arrivait, avec lui son arrivage de personnes pressées. Nul ne fit attention à cette panthère qui se reculait dans l'ombre, désireuse d'éviter de se faire piétiner. Des rats détalèrent en tout sens devant cette marée humaine.

Chat, joueur, se laissa emporter par son instinct. Il se mit à courir après les rongeurs. Avec leurs petites pattes griffues, ils étaient rapides, mais Chat encore plus. Il coinça l'une des souris dans un coin, entre deux murs.

Le rat ne se faisait aucune illusion sur son futur. Il avait déjà vu des créatures comme celle qui l'avait acculé attaquer ses congénères. Bravement, il se mit sur ses pattes arrière et sauta sur le museau de son assaillant, essayant de le lui mordre de ses petites dents aiguisées comme des rasoirs.

Chat fit un écart et laissa la brave petite bête filer. Il se mit à lui courir après, délaissant les autres rongeurs pour ne plus que chasser celui-ci.

Le rat couinait en détalant devant ce monstre qui lui donnait la chasse. Il évita un coup de griffe en sautant, un autre en se roulant sur le côté. Cela lui donna de l'espoir. Un trou dans le mur n'était pas loin. Si il arrivait jusque là
Quand il sentit une mâchoire se resserrer sur sa nuque, il sût que tout était fini pour lui.

Chat referma ses dents sur l'échine du rat. Il le tenait par la peau. Sa proie se débattait, agitant ses quatre membres de manière folle. Avec un mouvement agile de la tête il envoya le rongeur contre le mur, l'assommant à moitié.

Le rat avait l'esprit tout retourné. Il avait l'impression de voir des chandelles tourner autour de sa tête. Etait-ce cela l'autre monde ? Celui empli de fromages dont lui avait parlé sa mère ? Non, sûrement pas. Dans ce monde là, il n'y avait pas de créatures sombres aux grandes moustaches et aux longues oreilles comme celle qui le regardait bizarrement.

Chat miaula. Puis couina. Il se mit à ronronner quand le rat lui répondit par deux couinements successifs.

Le nain n'en croyait pas ses yeux. Il avait regardé avec amusement le chat courir après la souris, et maintenant qu'il l'avait à moitié sonnée, le voilà qui se mettait à parler avec ! C'était le monde à l'envers ! Encore un chat elfe à coup sûr !
Et le voilà qui laissait partir la souris. Et le voici qui se mettait à faire sa toilette. Non ! Pas la patte sur l'oreille ! Ça attire la pluie ! Satanée bestiole va !
Le nain monta dans le tramway vers Stormwind en bougonnant après la stupidité de ce félin.

Chat se lavait consciencieusement. Il humectait sa patte droite avec sa langue puis se la passait sur le museau, sur les oreilles. Puis il se mit à lustrer patiemment sa fourrure. Certaines fois, il pouvait ne faire que cela de toute la journée.

Le rat revint, accompagné d'une dizaine d'autres rongeurs. Ils se mirent à couiner dans tous les tons possibles. La panthère les écouta d'une oreille attentive puis leur donna un coup de langue à chacun. Après avoir ainsi remercié ses nouveaux amis, elle repartit dans le tunnel.

Chat était content. Il ronronnait en traversant le passage menant du tramway à Ironforge. Son flair ne l'avait pas aidé. Mais son affinité avec la nature et les animaux si. Il savait maintenant que la personne qu'il cherchait était une elfe, aveugle. Natte Blanche l'avaient appelée les rats. Et à eux tous, ils avaient suffisamment sût lui décrire son odeur pour qu'il puisse la retrouver de part le monde.
 
Angoisses
Phalé se promenait dans les terres druidiques. Il avançait lentement, observant la nature qui l'entourait. Ecureuils, daims, oiseaux Ils étaient ses amis. Il avait plus de mal avec les arbres, ces êtres emplis de sagesse millénaire. Il n'arrivait pas toujours à les comprendre.
Il gravit des rochers avec son aisance habituelle puis traversa un petit cours d'eau. Enfin il arriva devant l'Esprit du Grand Ours.

Sa promenade ne l'avait pas calmé. Il était toujours empli de tristesse, ressentait comme un grand vide en lui.
Son Amour allait peut-être retrouver un de ses souvenirs. Il avait cherché la trace de celle dont elle rêvait, et savait désormais comment la trouver.
Devait-il attendre le retour de Melugaia pour aller rencontrer Natte Blanche ou bien devait-il essayer d'en apprendre le plus possible avant ? Qui sait ce qui se trouvait derrière les cauchemars de sa douce ? Le souvenir, ou le rêve, qui hantait son aimée pouvait peut-être la changer à jamais. Devait-il garder le résultat de ses investigations secret afin qu'elle reste telle qu'elle était ? Ou bien devait-il réveiller ce souvenir, au risque de la perdre ?
Ces zones d'ombre dans sa mémoire étaient tout ce qui pouvait les séparer, et ça Phalé n'y tenait absolument pas. C'était déjà bien assez dur d'accepter cette retraite qu'elle avait prise au berceau de l'hiver. Retraite pour retrouver ses souvenirs. Il en avait pleuré. Il mourrait d'envie de se rendre là-bas, pour ne serait-ce que l'apercevoir. Mais il ne fallait pas !

La Rage l'emplit soudainement, ses barrages cédèrent. Il devint Ours.
L'esprit lui sourit, et l'invita à une joute amicale. Le druide chargea son mentor, enfonçant ses dents dans la fourrure de l'être à qui il devait tout. Il lança violemment sa patte vers la tête de son adversaire. Le choc fut rude. Mais plus rude encore fut la riposte. Le coup le projeta contre la montagne, les os de son épaule droite cédèrent dans un craquement sinistre lorsque sa chair heurta la pierre.
Il resta un peu inconscient puis quand il revint à lui, il se dirigea vers le Grand Ours, en boitant, ne marchant plus que sur trois pattes.
Il s'inclina devant l'esprit ancestral, sa rage envolée. L'espace d'un instant il avait tout oublié. Ses idées étaient désormais plus claires, même si il savait que le prix à payer était cette épaule brisée. Et qu'elle le ferait souffrir longtemps avant de guérir complètement.
 
Epaule meurtrie
Phalé grimaça en ôtant sa lourde cape de ses épaules. Il retint un hurlement quand elle frola son épaule. La panique le gagna quelque peu après avoir retiré les bandages que Nal lui avaient fait. Quand il jeta un œil sur cette partie meurtrie de son corps, il réprima un haut-le-cœur. Elle était bleue foncée, auréolée de jaune.

Il se mordit les lèvres et se déshabilla entièrement avant d'aller se plonger dans l'eau du puit de lune. Il soupira d'aise quand la douleur vivace se dissipa légèrement.
Il avait été fou d'aller courir l'aventure au côté de ses amis. Il aurait dû se contenter d'accéder à la demande de son Amour, qu'ils se rejoignent et qu'elle prenne soin de cette blessure. Comme il aurait été heureux de la serrer dans ses bras Mais au fait Comment avait-elle sû pour cette blessure ? Le druide sourit en savourant la réponse à cette question. Le lien qui les unissait était unique. Comme elle était merveilleuse Elle était prête à abandonner ses souvenirs pour veiller sur lui. Mais il lui fallait les retrouver. Et cette blessure n'était qu'une parmi tant d'autres. Il grogna de douleur en se retournant dans l'eau. Oui, ce n'était qu'une blessure comme les autres

Il repensa à cette soirée qu'il venait de vivre, en compagnie du cœur des Talahs. Shâka, son vieil ami druide, un soigneur millénaire. Elanora, suivante de la Lumière, très bonne soigneuse elle aussi. Nalwyn, guerrière qui serait un jour une légende. Zaeck, l'ancien pirate illettré devenu mage. Et lui-même, un druide-ours, heureux de veiller sur eux, de prendre les coups à leur place. Mais il en avait peut-être pris un peu trop, surtout dans son état. Il avait grimacé, serré les dents, mais jamais ne s'était plaint. Et si les soins de Shâka et d'Ela avaient été efficaces sur les blessures qu'il recevaient, cela n'avait eu aucun effet sur cette satané épaule. Il aurait peut-être dû leur en parler Non, cela passerait. Seule Nal l'avait vu, après leur sortie, à la banque. Il s'était tenu son épaule, persuadé que dans la foule, ses amis ne le verraient pas. Elle avait insisté pour qu'il retire ses épaulettes. Ce qu'il avait fait après avoir tenté de changer trois fois de conversation. Et elle lui avait appliqué ces bandages et lui avait conseillé l'eau d'un puit de lune.

C'est vrai que cela faisait du bien cette eau. Cela, plus la sérénité qui planait sur Reflet-de-Lune.

L'elfe sortit du puit et s'assit sur l'herbe douce après avoir remis ses jambières. La douleur revient très vite, lancinante. Il regarda les bandes que lui avait donné Nal. Comment les mettre seul ? Il aurait été blessé à la jambe, cela aurait pû aller, mais à l'épaule !

Les étoiles dans le ciel se mirent à tourner rapidement, tout comme la nature autour de lui.

Phalé ne sentit pas sa tête frapper le sol. Une bienveillante inconscience s'était emparée de lui.
 
Réveil
La rosée matinale réveilla lentement l'elfe. Il s'étira et une douleur vive lui rappela où il était et pourquoi il était là. Il se passa la main dans les cheveux, tâtant la bosse qu'il s'était fait. Puis il regarda son épaule. Elle avait prit une belle teinte violette. L'eau du puit de lune et la nature avaient fait leur œuvre. Il se leva lentement, prudemment.
Phalé monta les quelques marches et se plongea entièrement dans l'eau. La douleur s'apaisa. Il laissa aller sa tête en arrière et essaya de retrouver des souvenirs confus. Il avait déjà été plongé dans l'inconscience suite à une grave blessure. Il n'avait pas aimé cela, mais là, c'était différent. Il avait l'impression d'avoir vécu quelque chose pendant que son esprit était plongé dans le noir. Vécu, ou plutôt rêvé. Il ne se souvenait que d'une agréable sensation. Il était confus.

Il lui fallait encore du repos pour se remettre complètement, il le savait. Mais combien de temps était-il resté inconscient ? Que s'était-il passé pendant ce temps ? Sa douce était-elle revenue du berceau ?
Il lui fallait retourner à la civilisation pour avoir au moins quelques réponses.
Il se leva et sortit de l'eau. Il serra les dents plusieurs fois en se rhabillant, son épaule ne lui rappelant que trop bien son état.
Il fit appel à Ours, puis à Chat et enfin à Guépard. A chaque fois la métamorphose lui arracha un cri de douleur. Son épaule était aussi douloureuse quelque soit sa forme.
De même, il était sûrement un peu rouillé. Un peu d'exercice lui ferait le plus grand bien.

Le druide résista à l'envie de courir jusqu'au berceau, essayer de rejoindre Mélu, son Amour. Non, il fallait la laisser dans sa retraite, ne pas venir la troubler. Il l'avait fait suffisamment, involontairement. Pourtant, quand il pensait à elle, c'est-à-dire tout le temps, de délicieux frissons naissaient en lui. Comme elle lui manquait ! Il avait hâte de la revoir.
 
Décade du Faucon [4]
Berceau de l'hiver
Le furbolg maugréait contre le sort. Son seigneur lui avait demandé de ramener une proie, afin de nourrir le village. Pour prouver sa loyauté ! Lui qui avait mené ses compagnons à la guerre, jusqu'à retrancher les grumegueules dans leur caverne, réduit à un simple chasseur ! Et tout ça parce qu'il s'était un peu trop approché de la favorite du chef. Il aurait préféré être brûlé vif au centre du village.
Les ours et les chimères devenaient le plus en plus féroces. Aucune chance qu'il arrive à un tel exploit seul. Et voilà la neige qui se mettait à tomber, et le vent à souffler.

Le Tombe-hiver s'arrêta net quand il aperçut une silhouette au loin parmi les grands pins. Il s'approcha discrètement. C'était une forme humanoïde, le visage caché par une capuche, protégée du froid par sa lourde cape. Elle était adossée à un tronc d'arbre, comme pour reprendre son souffle. Il prit une flèche dans son carquois et banda son arc. La flèche siffla dans l'air et se planta dans l'épaule de l'être qui s'écroula à terre.
Finalement, il reviendrait avec une proie, et retrouverait sûrement sa place au sein de son peuple. Il s'avança vers sa victime, son poignard à la main.
Le mort se releva lentement devant les yeux incrédules du furbolg, la flèche toujours plantée dans son épaule. Il tenait dans ses mains un bâton.
« File Tombe-hiver, dit-il d'une voix fatiguée. »
Pour toute réponse le chasseur se précipita vers la silhouette, qui ne pouvait n'être qu'un elfe, à voir ses longues oreilles qui dépassaient de son capuchon.
L'elfe leva son bâton au dernier moment, cueillant la mâchoire du furbolg. Il sentit la rage monter en lui mais la refoula. Il esquiva prestement un coup de poignard visant son ventre et fit faire à son arme un mouvement circulaire qui faucha les jambes de son assaillant ,le projetant à terre. Puis il l'abattit sur le crâne de l'être corrompu, de toutes ses forces. Le sang et des morceaux grisâtres jaillirent de la plaie, éclaboussant la neige immaculée. Très vite une auréole de sang se forma autour de la tête de la créature morte.

Phalé lâcha son bâton et s'appuya contre l'arbre, reprenant son souffle. Il ne ressentait aucun remord de l'avoir tué. Il avait longtemps chassé sur ces terres hivernales et savait qu'il n'y avait ici aucune place pour la pitié. C'était une région sauvage, dure. Beaucoup n'en revenaient pas. Mais il n'était pas là pour chasser. Il ne voulait pas mêler Chat ou Ours à sa quête. Pourtant, cela aurait été plus rapide. Et lui aurait sûrement évité cette rencontre
Il marchait depuis Havrenuit. Il avait été très bien accueilli par ses amis les Grumegueules, ces rares furbolgs qui avaient échappé à la corruption. Puis il avait entrepris de traverser les terres enneigées du berceau, à pied. Cela aurait été plus rapide de prendre un hippogriffe. Mais dans ce cas, il n'aurait pas pu éviter que le vent n'emporte son odeur là où il ne le voulait pas.
Il sourit en pensant à la réaction qu'aurait pu avoir son Amour si elle avait su qu'il venait la voir. Il ne voulait pas la troubler dans ses souvenirs, juste l'apercevoir, humer son odeur, puis repartir discrètement, comme il était venu. C'est pourquoi il faisait attention au vent, il marchait toujours face à lui, de sorte qu'il n'emmène pas son odeur vers sa belle, comme quand il chassait une proie.

Ayant repris son souffle, le druide enleva la flèche fichée dans son épaulette et la jeta sur son assaillant. La neige avait presque déjà recouvert le corps, effaçant les signes du combat. Cette image troubla Phalé. Le passé s'effaçait sous la neige Il ferma les yeux et inspira profondément. Il faudrait qu'il en parle à Mélu

Après avoir mis de la neige froide sur son épaule toujours enflammée, apaisant la douleur qui le tenaillait toujours, il se remit en route, s'aidant de son bâton à chaque pas dans le blizzard qui soufflait sur ces terres.


Enfin il arriva à son but. Tapi dans la neige, il vit Melugaia sortir de son repère. Qu'elle était belle ! Le vent faisait à lui son doux parfum. Cette merveilleuse odeur et cette vue magnifique lui fit tout oublier. Il n'y avait qu'elle qui comptait dans sa vie. Comme il était heureux de l'apercevoir. Comme il aurait aimé la prendre dans ses bras et la couvrir de doux baisers. Il sentit son corps se réveiller. Il aurait aimé se serrer contre elle. Elle était semblable à une déesse, entourée de cette neige éternelle.

Cette vision le ramena quelques jours en arrière, quand il avait sombré dans l'inconscience. Un sourire aux lèvres, il se souvenait maintenant Il se rappelait où l'avait emmené son esprit pour fuir cette douleur. Le jeune druide devint tout rouge à l'évocation de cette découverte
 
Berceau de l'hiver
Le furbolg maugréait contre le sort. Son seigneur lui avait demandé de ramener une proie, afin de nourrir le village. Pour prouver sa loyauté ! Lui qui avait mené ses compagnons à la guerre, jusqu'à retrancher les grumegueules dans leur caverne, réduit à un simple chasseur ! Et tout ça parce qu'il s'était un peu trop approché de la favorite du chef. Il aurait préféré être brûlé vif au centre du village.
Les ours et les chimères devenaient le plus en plus féroces. Aucune chance qu'il arrive à un tel exploit seul. Et voilà la neige qui se mettait à tomber, et le vent à souffler.

Le Tombe-hiver s'arrêta net quand il aperçut une silhouette au loin parmi les grands pins. Il s'approcha discrètement. C'était une forme humanoïde, le visage caché par une capuche, protégée du froid par sa lourde cape. Elle était adossée à un tronc d'arbre, comme pour reprendre son souffle. Il prit une flèche dans son carquois et banda son arc. La flèche siffla dans l'air et se planta dans l'épaule de l'être qui s'écroula à terre.
Finalement, il reviendrait avec une proie, et retrouverait sûrement sa place au sein de son peuple. Il s'avança vers sa victime, son poignard à la main.
Le mort se releva lentement devant les yeux incrédules du furbolg, la flèche toujours plantée dans son épaule. Il tenait dans ses mains un bâton.
« File Tombe-hiver, dit-il d'une voix fatiguée. »
Pour toute réponse le chasseur se précipita vers la silhouette, qui ne pouvait n'être qu'un elfe, à voir ses longues oreilles qui dépassaient de son capuchon.
L'elfe leva son bâton au dernier moment, cueillant la mâchoire du furbolg. Il sentit la rage monter en lui mais la refoula. Il esquiva prestement un coup de poignard visant son ventre et fit faire à son arme un mouvement circulaire qui faucha les jambes de son assaillant ,le projetant à terre. Puis il l'abattit sur le crâne de l'être corrompu, de toutes ses forces. Le sang et des morceaux grisâtres jaillirent de la plaie, éclaboussant la neige immaculée. Très vite une auréole de sang se forma autour de la tête de la créature morte.

Phalé lâcha son bâton et s'appuya contre l'arbre, reprenant son souffle. Il ne ressentait aucun remord de l'avoir tué. Il avait longtemps chassé sur ces terres hivernales et savait qu'il n'y avait ici aucune place pour la pitié. C'était une région sauvage, dure. Beaucoup n'en revenaient pas. Mais il n'était pas là pour chasser. Il ne voulait pas mêler Chat ou Ours à sa quête. Pourtant, cela aurait été plus rapide. Et lui aurait sûrement évité cette rencontre
Il marchait depuis Havrenuit. Il avait été très bien accueilli par ses amis les Grumegueules, ces rares furbolgs qui avaient échappé à la corruption. Puis il avait entrepris de traverser les terres enneigées du berceau, à pied. Cela aurait été plus rapide de prendre un hippogriffe. Mais dans ce cas, il n'aurait pas pu éviter que le vent n'emporte son odeur là où il ne le voulait pas.
Il sourit en pensant à la réaction qu'aurait pu avoir son Amour si elle avait su qu'il venait la voir. Il ne voulait pas la troubler dans ses souvenirs, juste l'apercevoir, humer son odeur, puis repartir discrètement, comme il était venu. C'est pourquoi il faisait attention au vent, il marchait toujours face à lui, de sorte qu'il n'emmène pas son odeur vers sa belle, comme quand il chassait une proie.

Ayant repris son souffle, le druide enleva la flèche fichée dans son épaulette et la jeta sur son assaillant. La neige avait presque déjà recouvert le corps, effaçant les signes du combat. Cette image troubla Phalé. Le passé s'effaçait sous la neige Il ferma les yeux et inspira profondément. Il faudrait qu'il en parle à Mélu

Après avoir mis de la neige froide sur son épaule toujours enflammée, apaisant la douleur qui le tenaillait toujours, il se remit en route, s'aidant de son bâton à chaque pas dans le blizzard qui soufflait sur ces terres.


Enfin il arriva à son but. Tapi dans la neige, il vit Melugaia sortir de son repère. Qu'elle était belle ! Le vent faisait à lui son doux parfum. Cette merveilleuse odeur et cette vue magnifique lui fit tout oublier. Il n'y avait qu'elle qui comptait dans sa vie. Comme il était heureux de l'apercevoir. Comme il aurait aimé la prendre dans ses bras et la couvrir de doux baisers. Il sentit son corps se réveiller. Il aurait aimé se serrer contre elle. Elle était semblable à une déesse, entourée de cette neige éternelle.

Cette vision le ramena quelques jours en arrière, quand il avait sombré dans l'inconscience. Un sourire aux lèvres, il se souvenait maintenant Il se rappelait où l'avait emmené son esprit pour fuir cette douleur. Le jeune druide devint tout rouge à l'évocation de cette découverte
 
Hiver
Phalé était retourné au Berceau de l'Hiver. Il regardait la neige, pensif. Cette neige, l'hiver, le passé, le présent, le futur, cela était clair dans sa tête. Mais il ne parvenait pas à l'exprimer.

Mélu avait été mariée, fiancée aussi. Son mari était porté disparu, son fiancé ne lui adressait plus la parole.
« Heureusement que je ne me suis pas mariée devant Elune », lui avait-elle dit quand ils avaient assisté à l'union de Florianna et d'Enja.
Son mariage, ses fiançailles, c'étaient le passé.

Le druide observa la neige autour de lui. Elle a avait recouvert l'automne.
L'automne était le passé, le passé était l'automne. L'hiver faisait oublier le passé, le recouvrait, comme il faisait fuir l'automne.

Le furbolg qui l'avait attaqué avait fait une erreur. Son corps avait été enseveli par la neige, par l'hiver.

Ce mariage, ces fiançailles avaient-ils été recouverts par l'hiver ? Se pouvait-il que l'hiver les ait absous sous sa blanche couche. Aux yeux de Mère Nature, Mélu pouvait-elle désormais s'unir à nouveau, ses liens précédents ayant été effacés ?

Phalé le pensait. Mais il n'était qu'un druide-ours, un barde qui chantait la grâce et les légendes.
Il lui fallait en parler à Quelqu'un de sage. Mélu, Shâka Ces deux êtres si anciens pouvaient peut-être l'éclairer, lui dire si il se fourvoyait, si il interprétait mal les choses.
Si il avait raison le printemps reviendrait, effaçant l'hiver, balayant le passé. Et alors, peut-être que devant Mère Nature

Il secoua la tête, inutile de penser si loin Parlons-en à Shâka.
 
Le sage Shâka
Shâka séjournait à Reflet de Lune depuis quelques jour pour confectionner la rare étoffe lunaire et le précieux sac pour la guilde !... Travail fastidieux qui demandait une certaine vigilance, l'étoffe lunaire était épuisante à créer à partir des tissus corrompus et une erreur de confection ruinerait le travail d'une semaine !...
Aussi il accueillit son ami avec un air préoccupé et les récentes chamailleries des jeunes Talahs si vorace d'aventures et de trésors n'arrangeaient pas l'affaire... La situation demandait une attitude ferme au risque de voir des attitudes regrettables s'enraciner et il était retenu par son travail ici...

Il s'attendait bien à ce que la question posée par son ami fasse surface un jour ou l'autre...

Mais le temps n'était pas au long discours et il proposa à son a ami de l'accompagner le long des bords du lac, près du Refuge des Saisons...
Il y avait un peu de vent et de la houle sur l'eau du lac, mais l'air n'était pas encore trop froid.
Shâka n'avait pas trop envie de parler aussi il prit une pierre plate effilée sur la grève et sans dire un mot traça deux vagues silhouettes sur le sable... Au bout de peu de temps une vague effaça les formes grossières aussi il prit le parti de recommencer...
Ainsi il dessina plusieurs fois les mêmes formes au même endroit sans tenir compte de la houle, qui, inlassablement finissait par engloutir les frêles silhouettes...
"Pourquoi s'effacent-elles ?" Demanda-t-il a son ami...
"Parce qu'il y a du vent et des vagues et que tu dessines sur le sable d'un rivage..." répondi Phalénopsis...
"Pourquoi ces vagues osent-elles défaire ce que j'ai construit ?" ajouta alors le druide ancien...
"Parce qu'il y a du vent et des vagues..." s'amusa à rétorquer Phalé...
Shâka le regarda et lui dit simplement :
"Alors tu as ta réponse ami !... Cesse donc d'injurier la Vie en refusant l'ordre des choses, à vouloir garder ce qu'elle te prend et refuser ce qu'elle t'offre..."


Shâka fini par rire de son petit stratagème et de ses vieux tours, mais il y avait plus grave et plus préoccupant pour lui :
"Tu vas devoir être fort !" dit-il a son ami...
"Les griffes de la Légion se cachent dans les interstices de nos coeurs, et une fois enracinées il est dur de les déloger... Elles se nomment souvent envie, voracité, jalousie, rancoeur...
Rappelle aux Talahs ce qu'ils sont et fixe des limites qu'ils ne devront pas dépasser... Elles aideront ceux qui en ont le plus besoin et les autres sauront y voir une marque de sagesse pour nous aider tous à rester unis... J'ai bien peur que bientôt tu ne doives accepter d'assumer un peu plus le rôle qui est le tien parmi nous car cela te sera aussi demandé... Profite donc des moments sereins qui te restent !..."

Shâka se leva car il fallait terminer son travail avant la nuit et se mettre en route vers Ironforge après...
"Je te fais confiance, ami, je serai si je peux, dit-il avant de s'enfoncer dans les frondaisons...


(écrit par Shâka)


**


Phalé était troublé. Loin de l'avoir éclairé, Shâka avait usé de ses stratagèmes, le perdant encore plus. Ce n'était pas son but, le druide-ours en était certain. Mais le jeune druide avait tant de mal à interpréter les signes. Il y avait quelque chose derrière cette histoire de vagues mais quoi.
Quittant Reflet-de-Lune, il se mit en route pour Darnassus, se dirigeant vers le temple d'Elune. Il lui fallait quelqu'un de sage, qui serait peut-être moins énigmatique et qui pourrait l'éclairer à propos de tout cela.

De plus, Shâka avait soulevé un problème qui gênait énormément le jeune elfe. Au sein des talahs, il n'y avait pas de chef, il n'y en avait jamais eu, et Phalé n'en voulait pas.
L'égalité avait été un des mots forts lors de la création de la guilde, et depuis, il essayait de s'y tenir malgré les remarques de ses amis comme quoi il l'était, si ce n'est en titre, ils le considéraient comme tel.
Bien sûr, de plus en plus de personnes les rejoignaient, attirées par l'entente merveilleuse qui régnait entre eux. Cela n'allait pas sans heurts parfois. Hélas, c'était peut-être le lot commun des communautés lorsqu'elles grandissaient
Mais devoir avoir un chef pour les talahs, quelle horreur ! Il devait y avoir une autre solution !
De plus, ce qu'il vivait avec Mélu, il voulait le vivre pleinement, il voulait passer le plus de temps possible à ses côtés, à la regarder, à l'admirer, à lui parler, à l'écouter Comme il l'aimait

Il toucherait deux mots à Nastäc de cette histoire de chef, en même temps que de l'énigmatique dessin de Shâka.
 
Lune de l'Esprit [9]
Décade de la Chouette [4]
Le temple
Nastäc était assise dans l'herbe fraîche du temple se laissant aller, le regard dans le vague. Les combats incessants l'avaient épuisée, elle était lasse Oui lasse... Azerath n'était pas réapparut depuis plusieurs jours maintenant et Zaeck filait le parfait amour avec Mahlyce.
Pourquoi n'avait-elle pas cette chance ? Elune en avait peut être décidé autrement se disait- elle... soit... Elune est grande, ses choix ne peuvent être que bon pour nous tous.
Quand un son derrière elle la fit sursauter, se retournant elle vit le visage de son ami, c'était Phalenopsis, ce druide qu'elle aimait beaucoup, ce même druide qui l'avait veillée quand l'ombre s'était emparée de son être... Elle lui devait beaucoup.
Nastäc le regarda en souriant et lui fit signe de s'assoir à ses cotés.

Elle fut surprise de voir Phalenopsis dans le temple, pourquoi ? Elle même ne put le dire.
Une fois assis, Phalé commença à lui raconter ses tourments, Nastäc l'écouta longuement tout en en regardant le ballet des feu follets qui semblaient jouer dans l'herbe du temple.
Les sentiments qu'il avait pour Melugaïa Les stratagèmes de vieux druide dont Shâka s'était servit... son statut au seins des Talah...
Le récit de Phalénopsis fini, Nastäc le regarda avec un petit sourire en coin, elle semblait amusée. Son ami avait l'air tourmenté mais elle savait au fond d'elle que rien n'était bien grave...
"Mon frère, tu te poses bien trop de questions Regarde devant toi Vois ce que la vie t'apporte... Une femme qui t'aime sans doute Des amis qui tiennent à toi... Une confrérie qui se veut soudée. Tout te sourit et tu le sais, ne te retourne pas et va de l'avant, il ne pourra t'arriver que de bonne choses... Crois moi"
Le druide allait ouvrir la bouche mais Nastäc lui mit son doigt sur les lèvres.
"Ne dit rien" dit elle en souriant. Elle passa avec douceur une main sur le visage du druide tout en souriant.
"Va mon ami, accepte ce qui t'est donné..." et dans un lent mouvement elle s'étendit dans l'herbe fraîche et fini par s'endormir doucement.


(écrit par Nastäc)
 
Fièvre
Phalé avait passé la nuit sous forme d'ours, son épaisse fourrure réchauffant le corps de son amour. Elle n'allait pas bien la veille au soir, elle avait froid. Elle était brûlante, grelottait de tout son corps, avait le nez complètement pris. Le druide lui avait préparé un grog brûlant, un remède destiné à augmenter encore la température du corps afin d'évacuer les toxines sous forme de sueur. Cela plus sa chaleur animale avait permis de faire baisser la fièvre.
Tendrement, il avait passé la nuit à éponger le front de sa douce avec sa langue râpeuse. Elle avait déliré tout le temps que la lune fasse son chemin dans le ciel. Phalé avait profité de ces délires pour essayer de distinguer les souvenirs parmi eux.
Alors que le soleil se levait, elle s'était enfin endormie profondément. Son front était toujours chaud, mais beaucoup moins que le soir précédent. Il avait alors grogné doucement, appelant Roar.
Le tigre était venu, accompagné de Flamme, la belle tigresse qui avait été recueillie par Mélu.

L'ours était redevenu elfe alors que, comprenant son souhait, les deux dents-de-sabre s'étaient allongés d'une part et d'autre de son amour.
L'émotion lui serra la gorge quand il regarda le tableau. Son amour semblait si fragile entre ces deux tigres géants. Elle souriait dans son sommeil pendant que Roar et Flamme se donnaient des petits coups de langue sur le museau l'un de l'autre. Ils étaient si touchants tous les trois

Il était inquiet. Elle lui avait dit que c'était dû au froid, à la fatigue. Mais Ils avaient combattu des démons la veille au soir, et avec ces créatures maléfiques, il ne fallait jurer de rien. C'est pourquoi il laissait son amour, il avait besoin de conseils.
Avant de partir, il déposa un baiser sur ces lèvres tant aimées et gratouilla la tête des deux tigres.
Puis, il s'éloigna. Il rendit visite à l'Esprit du Grand Félin, afin de lui demander de veiller sur Melugaia pendant son absence.

Il se rendit dans Gangrebois, voir Arathandris. Elle lui confirma que le baume utilisé pour les plantes corrompues pouvait être aussi utilisé sur les elfes Et plus l'elfe était proche de la nature, meilleur était l'impact. Et si l'elfe en question n'était pas corrompu, cela n'aurait aucune incidence, hormis le bien-être du à un long et tendre massage.
De plus, mon amour est bel et bien une belle plante pensa Phalé en souriant.

Après avoir fait une provision suffisante de baume, Phalé se remit en route, allant aussi vite qu'il le pouvait.
Arrivé près de son amour encore endormie, il se mit à la masser longuement, usant de ses mains puissantes pour faire délicatement pénétrer la pommade sur la peau de son aimée.
 
Chasse
Dans le cratère, la nature s'éveillait. Les oiseaux piaillaient doucement, le vent faisait bruisser les feuillages des hauts arbres. Les cris des raptors faisaient échos aux grognements des créatures de goudron. Les ptérodax planaient dans le ciel, à la recherche d'une proie. Le pas lourd des gardes de pierres se mêlait au doux bruissement de l'eau.
Dans cette jungle animée, toutes les créatures se turent quand un corps haut comme quatre elfes tomba au sol. Puis petit à petit, tout reprit vie, chaque bruit semblant saluer la mort d'un des plus terribles prédateurs qui erraient sur cette terre chaude et humide.

L'ours repris sa forme d'elfe, un sourire aux lèvres. Il se tenait agenouillé devant le gigantesque lézard qui était tombé. Silencieusement, il rendit hommage à celui dont le cuir servirait bientôt. Puis son tigre sombre vint à lui. Le druide sauta lestement sur le dos de son compagnon et se mit à la recherche d'un autre de ces diablosaures.

Quand il avait laissé Melugaia à Reflet-de-Lune, son cœur s'était serré. Il avait pris soin d'attiser le feu, afin qu'elle ne souffre pas trop de la fraîcheur de la rosée et avait tendrement replacer la couverture de laine verte sur son corps nu. Il avait déposé un baiser sur les lèvres de sa belle, tout doucement pour éviter qu'elle ne se réveille.
Un sourire sur les lèvres, il l'avait regardé dormir ainsi, semblant si sereine dans son sommeil. Il l'aimait plus que tout. Elle était si douce, si tendre, si fraîche, si surprenante Elle était toute sa vie
Puis il s'était éclipsé doucement, sans un bruit.

Il aimait cette chasse, cette traque. Les diablosaures étaient rares, et les débusquer était aussi plaisant que de les combattre. Il fut un temps où cette jungle, où ces créatures avaient été son seul intérêt dans ce monde. Il venait alors là pour essayer de trouver un sens à sa vie. Combattre ces créatures merveilleusement dangereuses avait longtemps été son occupation favorite. Il aimait s'engager dans ces combats, où deux prédateurs s'affrontaient, et où seul le plus fort pouvait survivre. Il avait souvent faillit y laisser sa fourrure, mais cela mettait alors du piment dans sa vie.
Désormais, ce combat n'était plus excitant. Il était devenu trop fort pour que les diablosaures puissent se mesurer équitablement à lui. Cela le peinait. Il avait longtemps considéré ces créatures comme le sommet de la chaîne alimentaire, comme le prédateur ultime. Mais ce n'était plus le cas.
Heureusement, la jungle aimait ces duels, et trouvait toujours le moyen de les rendre imprévisible. Elle envoyait souvent des créatures aider ses champions, pour vaincre ce druide imbu. Et là, ça devenait intéressant.

Roar modifia légèrement sa trajectoire et Phalé aperçu un Rex non loin devant lui. Il sauta du dos du tigre et commença à incanter. Le sort attira l'attention du diablosaure en égratignant son cuir et la gigantesque créature chargea cet elfe téméraire.
Phalé laissa Ours l'envahir et courut à la rencontre de sa proie.
Les dents du lézard, toutes aussi grandes qu'un nain, se dévoilèrent quand le monstre ouvrit la gueule, essayant d'avaler cette bête à poil qui le défiait.
D'un coup de patte puissant, l'ours cueillit la mâchoire qui menaçait de l'engloutir en entier et sonna le diablosaure. Il laissa la rage exploser en lui et joua de ses dents et de ses griffes pour déchirer le cuir qui protégeait la chair de son adversaire.
Chacun des deux prédateurs mordait et griffait, essayant d'infliger toujours de plus graves blessures à son opposant. Le diablosaure, dans un ultime effort grogna sa douleur, submergeant l'ours d'une peur intense. Le plantigrade revint à ses esprits quand la mâchoire du terrible lézard se referma sur sa nuque. Il se dégagea d'un mouvement brusque, laissant une touffe de poils entre les dents de la créature. Puis il déchira le tendon d'Achille du diablosaure, qui s'écroula comme une masse sur le sol boueux. Vivement, il referma ses dents sur la gorge du prédateur, déchirant ses chairs comme s'il s'agissait de fin tissu.
Ce coup de grâce épargna de longues souffrances à l'un de ceux qui étaient si redoutés dans la faune de cette jungle.
Le druide repris sa forme elfique et commença à dépecer le gigantesque monstre, tout en rendant hommage à la créature qui l'avait si férocement combattu.

Puis il repris sa traque, cherchant les traces d'un autre de ceux qui étaient désormais ses proies. Ses yeux brillèrent quand il réalisa pleinement qu'il était devenu le prédateur de ces créatures qu'il respectait tellement pour leur puissance et leur férocité.
Tout en errant dans la jungle vivante et si animée, il ne put empêcher son esprit de repenser tendrement à sa joie de vivre, à son amour, à celle avec qui il s'unirait devant Mère, avec qui il allait fonder un foyer Melugaia

 
Les (mes)aventures de Blbll...
En ce milieu d'après midi, l'air était frais à Stormwind. Les enfants jouaient devant l'orphelinat, bien couverts. La gouvernante Nightingale les surveillait attentivement. « Grégoire, Lynia ! Revenez par ici ! » Elle courut après les deux enfants qui s'éloignaient un peu trop à son goût. Elle les attrapa par les manches de leurs manteaux fourrés et les ramena devant l'imposante bâtisse.
Un bruit de cavalcade la fit se retourner. Une troupe de chevaux arrivait à grand train, venant des canaux et se dirigeant vers la cathédrale. Elle porta son regard vers leur destination et son cœur s'arrêta quand elle vit le petit Tom. Il jouait tranquillement avec sa peluche au milieu de la place, juste sur la trajectoire des cavaliers. Elle hurla.

Une panthère bondit sur le petit garçon, referma ses crocs sur la nuque de l'enfant et sauta prestement. Les sabots martelèrent le sol là où se trouvait le petit orphelin un instant plus tôt.
Les cavaliers, tous vêtus d'imposantes armures, descendirent de cheval devant la cathédrale et entrèrent dans l'édifice religieux sans jeter un œil autour d'eux.
La panthère déposa Tom devant les pieds de la gouvernante qui serra l'enfant contre elle. « Oh ! Tu m'as fait si peur ! Vilain garnement ! Combien de fois faudra t-il que je te répète de rester devant l'orphelinat ! » Elle pleurait de soulagement.
La panthère reprit une forme elfique et Phalé sourit. « Tom Il faut écouter ce que disent les personnes comme madame Nightingale.
- Merci Phalé, sans vous ce garnement..
- Il n'est rien arrivé de fâcheux et je suis sûr que si je n'avais pas été là, d'autres l'auraient sauvé.
- Nounours !!! » Les enfants accoururent tous auprès du druide et Tom se jeta dans ses bras. « Tu nous as manqué ! Ça fait si longtemps !
- Entrons, il fait froid dehors, et je commence à avoir une petite faim, pas vous ?
- Oh si ! » Phalé entra entouré de la ribambelle d'enfants, précédé de la gouvernante. Il alla s'asseoir à terre après avoir déplié une couverture sur le sol. Sortant des paquets emballés de son sac, il regarda les enfants.
« Alors J'ai de la tarte aux cerises, des pommes, des bananes, et des petits gâteaux du voile d'hiver. » Il fit la distribution parmi les orphelins et la vieille dame se chargea de distribuer du lait à tout ce petit monde.
« Dis Nounours, comment t'as fait pour être une panthère ?
- Oh oui ! Dis nous !
- C'est un secret ça les enfants Mais je vous le raconterais peut-être un jour
- Oh
- Pfff » Les soupirs de déception firent sourire le druide.
Tom, la bouche pleine de tarte demanda : « Et la shuite de l'hishtoire de Blllll ? » Phalé regarda gentiment le petit garçon à la figure toute barbouillée de cerises. « Vous la voulez maintenant ?
- Oh oui !!!, s'écrièrent en chœur les enfants. »

« Donc, reprenons Blbll là où nous l'avons laissé, marchant le long de cette plage, avec son crabe pour seule compagnie.
Cela faisait longtemps que le petit Murloc marchait. Du moins il en avait l'impression. » Phalé chuchota : « en faite, ça ne faisait que dix minutes, le temps de la grande aiguille d'aller du I au III sur la grande horloge. »
Il reprit un timbre de voix normal : « Et il commençait à avoir très faim. Il n'avait rien mangé depuis la veille au soir. Il hésita à faire demi tour, mais cela faisait trop loin. Il se glissa donc dans l'eau et commença à nager, à la recherche de poissons. C'est son crabe qui en trouva un le premier. Il attrapa le poisson entre ses pinces et l'amena à son maître.
Tout content, Blbll retourna sur la plage et prépara un feu pour le faire cuire. Il planta deux morceaux de bois dans le sable, perça le poisson d'un troisième et posa la brochette ainsi confectionnée sur les deux montants de fortune. Une douce odeur de poisson fumé commença à s'élever dans le ciel.

Attiré par le fumet appétissant, un petit tigre qui passait par là s'arrêta non loin de Blbll. Il passait sa langue sur ses babines. C'était son jour de chance. Un poisson cuit, un crabe appétissant et un tendre petit murloc. L'entrée, le plat de résistance et le dessert, le tout sans avoir à trop chasser. Quelle chance !

Blbll était occupé à tourner le poisson, pour qu'il soit bien cuit des deux côtés quand le tigre lui sauta dessus. Il roula à terre, essayant d'échapper aux griffes qui cherchaient à déchirer ses écailles. Mais le tigre, bien qu'il fut très jeune, n'en était pas moins très vif. Il allait planter ses crocs dans la gorge du murloc quand il hurla de douleur.
C'était le crabe, qui avait pincé la queue du félin. Ce dernier lâcha Blbll pour essayer de mordre le familier, mais sa carapace était très dure, et le tigre n'avait encore que des crocs de lait. Le murloc en profita pour sortir sa dague et commença à essayer de piquer la fourrure de l'animal. Prit en tenaille entre un crabe et son maître, le tigre compris qu'il ne mangerait pas aussi facilement que ce qu'il avait cru. Il se coucha alors par terre et montra son cou à ses adversaires.
Blbll ne sût quoi faire. Cette puissante créature, qui avait essayé de le manger, était maintenant couchée sur le dos. Il rangea alors sa dague et commença à lui parler, plein de fierté. « Tu reconnais ma force légendaire ! C'est bien. Je suis Blbll, le célèbre murloc, loin de chez lui. Pour la peine, je te laisse la vie sauve. »
Le crabe continuait à faire claquer ses pinces dans le vide. Il aurait bien découpé le cuir de cet animal sauvage.
Le tigre se releva d'un bond et vint donner un grand coup »

Les enfants se reculèrent, horrifiés, le conteur ayant pris un ton menaçant.

« de langue sur la figure du murloc. Puis il se mit à ronronner en le regardant, puis en regardant le poisson.
Voyant les yeux gourmands du tigre, Blbll lui proposa : « Alors, tu sembles avoir faim » Le félin acquiesça de la tête. « Moi aussi ! Et Crabo aussi. Mais ce poisson est très gros Peut-être devrions-nous le partager avec toi Mais » Blbll s'assit et posa son menton sur son poing, réfléchissant.
« Hum Peut-être que si Si tu acceptes de venir avec nous, pour m'aider à devenir une vraie légende, je pourrais partager tous mes repas avec toi »
Blbll prit le poisson qui était maintenant cuit à point, le coupa en trois et en prit une part pour lui, en donna une à Crabo et jeta la dernière partie au tigre qui l'attrapa au vol entre ses dents.
Désormais, je t'appellerais Ronron ! Parce que c'est le bruit que tu fais quand tu as le ventre plein ! » Blbll éclata de rire, Ronron se mit à ronronner et Crabo fit claquer ses pinces de joie.

- Les enfants C'est l'heure de vous laver et ensuite de manger !
- Oh ! Déjà ? Mais l'histoire n'est pas finie !
- Je finirai de vous la raconter plus tard
- Tu restes manger avec nous Nounours ?
- Non, je suis attendu, mais ne vous inquiétez pas, je ne vous oublie pas et je reviendrai bientôt. »

Phalé salua les enfants, ayant un mot doux pour chacun. Avant de franchir le pas de la porte, il leur dit d'un ton ferme : « N'oubliez pas de bien écouter Madame Nightingale. Et n'essayez pas de partir comme le fait Blbll, c'est un murloc, et il est accompagné de son crabe, pas vous.
- Oui oui ! Promis Nounours ! »
Le druide s'effaça dans la nuit tombante, un sourire tendre aux lèvres.
 
Décade de la Baleine [1]
Natte Blanche
Melugaia se débattait dans son sommeil. Elle geignait tout autant. Phalé l'enlaça tendrement, parcoura son corps de tendres caresses, lui chuchota de doux mots d'amour. Ce traitement apaisa la belle qui retomba dans un sommeil calme. Le druide serra les dents en repensant à cette soirée.

Ils avaient eu vent d'une rumeur comme quoi une « bête » tyrannisait les alentours d'Auberdine et d'Astranaar. Mélu avait le sentiment que cette créature était liée à ses souvenirs. Ils s'étaient alors rendus sur le lieu de naissance de Phalé et avaient interrogé nombre d'aventuriers de passage. Mais, parmi ceux qui avaient pris la peine de leur répondre, nul n'en savait plus.
Les deux druides avaient alors poussé jusqu'à Astranaar, tout en cherchant des traces tout le long de la route. Dans ce petit village d'Ashenvale, c'était l'aubergiste qui avait fini par les mettre sur la voie. Des sentinelles venaient de rentrer de patrouille et ils avaient fêté leur victoire contre une « bête » qui avait été repoussée jusqu'à Gangrebois.
Le couple s'était immédiatement mis en route. A la lisière entre les deux régions, là où la corruption n'avait pas encore complètement étendu son emprise, ils avaient trouvé des traces de sang. Phalé avait fait appel à Chat. Une odeur dérangeante, mélange d'un fauve et d'une elfe. Natte Blanche. Oui, c'était cette odeur que lui avaient décrit ses amis rats. Le sang était frais, encore liquide. Reprenant sa forme elfique, Phalé avait sifflé Roar et lui avait demandé de suivre la piste. Il aurait préféré faire le voyage en forme de Chat, suivant lui-même l'odeur, mais Roar était bien plus rapide que lui, et le temps comptait.

En route, ils avaient croisé un nain, juché sur son magnifique bélier. Il n'avait rencontré personne sur la route, mais venait d'arriver dans la région, via le griffon.
Roar les avait mené jusqu'au tunnel des Grumegueules. Là, Phalé avait parlé un peu avec ses amis et ils avaient découvert que celle qu'ils cherchaient s'était dirigée vers le Berceau de l'Hiver.
Dans cette région si froide, le druide avait fait appel à Chat encore une fois, et à son flair. Il avait mené Mélu jusque devant trois personnes, deux humaines et une elfe.
Il avait longuement reniflé en direction de Natte Blanche. Cette dernière était venue, prudemment, vers le félin. Elle avait défié le Chat, voulant montrer sa supériorité. Phalé avait hésité. Mais il avait promis à Mélu de ne rien faire qui puisse effaroucher la bête. Et comme cette elfe n'avait plus d'elfique que le corps, c'était elle la bête. Cela lui avait couté, mais il s'était finalement reculé, refusant de l'intimider, comme son instinct l'y poussait. La bête s'était détournée de lui et avait fait comme si il n'existait plus.
La druide avait reconnu Natte Blanche, elle l'avait appelée Tyranael. Ses souvenirs semblaient vouloir remonter à la surface.Les humaines avaient harcelé Mélu de questions, lui demandant si elle pouvait soigner l'âme de Tyranael. La douce avait été désarçonnée par ces questions directes, mais elle avait opiné. C'est alors que le Chat avait repris sa forme de naissance. Natte Blanche avait été attiré par cette curiosité et avait reniflé le druide. Il avait été très doux en la regardant, suivant encore là les recommandations passées de sa douce alors qu'il n'avait qu'une envie, prouver à cette créature sans âme qu'il était le chef de la meute, et non pas elle. Encore, il s'était contrôlé.

Après diverses tentatives Melugaia avait fini par attirer l'attention de la bête. Avec un poulet rôti ! Phalé avait été empli de fierté quand à la manière utilisée. Il n'y avait que sa douce pour savoir aussi bien amadouer les créatures sauvages.
Elles s'étaient agenouillées, l'une pour dévorer le pauvre poulet et l'autre pour flatter la première. Puis leurs regards étaient devenus vitreux. Mélu avait emmené Natte Blanche dans le Rêve, pour essayer de retrouver son esprit.
Les deux humaines s'étaient éloignées, maudissant la manière utilisée. Le druide les avait rejoint quelques instants, le temps de les rassurer sur les capacités et la sagesse de Mélu. Mal lui en avait pris. Comme la plupart des humains, l'une avait dénigré les possibilités de réussite de la druide qui tentait de les aider, à qui elles avaient demandé secours. Bref


Mélu geignit dans son sommeil. Phalé l'apaisa d'un doux baiser, passant tendrement sa main sur le visage de sa douce. Encore une fois, elle retomba dans un sommeil plus serein. Maudissant ces humaines, Phalenopsis retourna dans ces souvenirs récents, espérant comprendre comment tout s'était détraqué.

Il était donc retourné auprès des deux elfes agenouillées. Il s'était assis, les regardant, ne sachant comment aider son amour. Il ne connaissait pas le rêve, ne s'y était jamais intéressé. Trop jeune pour l'avoir subi, il n'avait jamais poussé ses connaissances dans ce sens, préférant développer ses affinités avec Ours, auprès duquel il se savait digne.
D'un coup, le corps de Mélu s'était couvert de blessures, le sang tachant ses vêtements. Phalé avait prit peur, avait complément paniqué. Et là, il s'était maudit. Si il avait pu rejoindre le Rêve, il aurait pu éviter cela à sa douce.
Très vite, les deux elfes étaient revenues du Rêve. Mélu était tout faible et le jeune druide l'avait pris dans ses bras, voulant la protéger de ce contre quoi il n'avait rien pu faire.
Tyranael avait retrouvé ses esprits, Mélu avait réussi. Mais cette victoire avait un goût amer pour Phalé. D'autant plus quand il s'était rendu compte qu'il était le seul à s'inquiéter pour la sauveuse. Mais Natte Blanche avait reconnu Mélu. Elles s'étaient connues dans le passé. Elle allait pouvoir l'aider à retrouver ses souvenirs si la druide survivait à ses blessures.
Phalé l'avait ensuite emmenée dans leur nid d'amour et avait pris soin d'elle, lui ôtant ses vêtements souillés par le sang, pansant ses blessures, l'enveloppant dans de chaudes couvertures.


Et là, il veillait sur son sommeil agité. Il la regardait dormir. Elle était si belle, même avec cette coupure qui lui zébrait la joue. Elle ouvrit doucement les yeux quand il déposa un baiser sur ses lèvres entrouvertes. « Rendors-toi ma douce, je suis là Je veille sur toi. »
Melugaia se rendormi, un sourire éclairant son visage.
 
Décade du Lapin [4]
Les (més)aventures de Blbll le murloc
Phalé marchait lentement le long des canaux. Il était perdu dans ses pensées, rêvant à sa douce. Il ne vit pas la femme qu'il percuta. Le choc le ramena à la réalité.
« Pourriez pas faire attention !
- Vous ?
- Vous ? » Le druide regardait avec surprise la jeune femme qui se tenait devant lui. Elle était de taille moyenne, ses cheveux blancs relevés en chignon. Elle le fixait de ses grands yeux violets. Son regard fut attiré par la petite fille qui tenait la main de la femme. Elle était toute mignonne avec ses couettes et ses petits yeux curieux.
« Cheena Du moins si je ne me trompe pas.
- Oui c'est bien ça, » répondit-elle en riant. Elle s'agenouilla devant la petite.
« Tu vois, lui c'est le druide nounours, celui qui va raconter des histoires à tes amis de l'orphelinat. Phalenopsis, je vous présente Gwaen.
- Enchanté Gwaen. Appelle-moi Phalé, ou juste Nounours, comme tout le monde. » Il fit un clin d'œil à la petite qui lui rendit son plus grand sourire.

« Je me rend à l'orphelinat justement, vous voulez vous joindre à moi ?
- Qu'en dis-tu Gwaen ?
- Wi ! A veux savoir pour Bllll le lur-machin-chose !! » L'humaine et l'elfe éclatèrent de rire et prirent la direction de l'orphelinat.

Lorsqu'ils arrivèrent sur place, Phalé put constater avec plaisir que Cheena et la petite Gwaen étaient connues ici elles aussi. Lorsqu'il s'assit sur une chaise au milieu de la pièce principale, Tom en profita pour monter sur ses genoux. « Dis Tu nous racontes la suite de Bllll ?
- Il est venu espres ! Et yuste paque a wa là ! » Gwaen avait un grand sourire qui illuminait le visage.
« Tu mens ! j'en suis sûr !
- Même pas vrai !
- Hein Nounours, t'es pas venu que pour elle !
- Du calme les enfants »

Phalé s'éclairci la voix puis commença son récit :
« Blbll était en train de s'amuser dans l'eau peu profonde. Ronron, allongé sur le sable, se faisait dorer au soleil. Pendant ce temps, Crabo pêchait des palourdes. Il les ouvrait de ses pinces et les mettait dans un sac pour que le murloc puisse leur faire une bonne soupe le soir.
Alors que son sac était presque plein, il trouva une bouteille, à moitié enfouie dans le sable. Il l'apporta alors rapidement à Blbll.
« Mais qu'est-ce que tu nous apportes Crabo ? Oh... Une bouteille ! Mais il y a un parchemin roulé dedans ! » Blbll fracassa la bouteille contre un rocher et saisi avidement la feuille. Il déroula le papier, en faisant attention à ne pas l'abîmer.
« C'est une carte ! Et là il y a une croix ! Un trésor ! J'en suis sûr ! » Il regarda ses deux compagnons sérieusement. « Si on trouve un trésor, je pourrais rentrer en héros ! »
Il s'allongea sur le sable et commença à étudier la carte, Crabo et Ronron la regardant par-dessus son épaule.

« Alors là, c'est la mer. Là, c'est la plage. Et là, c'est la forêt. Et plus loin, les montagnes. Ces petites maisons, ça doit être le village elfe dont mes parents me parlaient. Et ici, c'est une rivière qui vient se jeter dans la mer Je vois où c'est ! Vite, mettons-nous en route ! »
Les trois compères longèrent donc la plage, escaladèrent la paroi de la cascade où la rivière se jetait dans la mer. Cette escalade ne se fit pas sans mal. Ronron y arriva sans aucun problème, Blbll retomba deux fois dans l'eau avant de réussir. Mais le pauvre Crabo, malgré ses six pattes, ne put le faire. Il fallu donc que le murloc lui lance une corde et qu'ils le hissent jusqu'en haut. Crabo était lourd, surtout avec son sac plein de palourdes.
Enfin ils réussirent. Et se remirent en chemin. Ils longèrent la route, Blbll regardant sans cesse sa carte. « Là ! Ce grand arbre ! Alors, si je compte bien, il faut faire vingt pas dans cette direction à partir de là Voilà nous y sommes ! A nous le trésor ! » Blbll sautait de joie sur place pendant que Ronron et Crabo le regardaient d'un œil désabusé.
« Ben quoi ? Vous n'êtes pas contents d'avoir un trésor ? Il est où d'ailleurs ce trésor ? » Blbll regarda partout autour de lui, espérant découvrir un coffre. Mais il n'y avait rien.
« Pffff ! C'est même pas une vrai carte au trésor ! Partons ! » Le murloc jeta le parchemin qui s'envola dans le vent et les trois compagnons reprirent leur route, déçus, mais certains qu'un jour, ils trouveraient la gloire dont ils rêvaient.

Non loin de là, un nain était entrain d'extraire du cuivre de la montagne quand le parchemin lui arriva en plein visage, porté par le vent. Curieux, il regarda ce papier que quelqu'un avait jeté. Il se frotta les mains, et se rendit sur le lieu indiqué par la croix. Là, il sortit sa pelle de son sac et se mit à creuser le sol dur. La terre s'amoncela rapidement autour du trou qu'il faisait.
Enfin sa pelle toucha un objet dur. Il creusa tout autour et éclata de rire en découvrant un coffre. Dans le coffre il y avait tout un tas de pièces d'or !
Depuis, ce nain si chanceux vit dans le village elfe et vend des pelles à ceux qui viennent chercher des trésors dans la région. »

Les enfants éclatèrent de rire devant la malchance de Blbll, Madame Nightingale et Cheena sourirent devant la bêtise du druide.
Phalé se leva en souriant en entendant la cloche de la cathédrale sonner sept fois. « Je dois y aller, je suis en retard. A bientôt les enfants, au revoir Madame Nightingale, à très vite Gwaen et à plus tard Dame Cheena. »

Phalé sorti de l'orphelinat et commença à incanter le sort qui allait le ramener près de sa douce.
 
Comment faire un Phalenopsis à tresses
Ingrédients :
- un Lapinou (lapin de compagnie)
- un sort de brise douce
- un Phalenopsis (druide elfe)
- connaître la technique «yeux comme le chat de Shrek 2»
- une brosse à poils
- éventuellement une bassine et des bulles de savon
- des petits doigts boudinés
- une bigobox de poche
- une Ketty (jeune demi-elfe guerrière)
- des rubans

Première étape : attraper le Phalenopsis

Pour attirer un Phalenopsis, il faut d'abord sortir Lapinou de sa cage. Ensuite, lancez un sort de brise douce de printemps pour que le fumet de Lapinou se répande dans la nature. En général, le Phalenopsis apparaît rapidement, par l'odeur alléché. Attention de bien vite mettre Lapinou en sécurité, on ne sait jamais !

Deuxième étape : convaincre le Phalenopsis

Utiliser la technique «yeux comme le chat de Shrek 2» pour que le Phalenopsis se transforme en panthère. La forme nounours est possible également, mais c'est plus difficile pour les tresses, la fourrure étant moins appropriée et puis il faut être grand pour pouvoir les faire et moi je suis toute petite...

Troisième étape : faire les tresses

Une fois que le Phalenopsis est amadoué, prendre la brosse à poils et démêler les poils. Si le Phalenopsis a les poils trop difficile à coiffer, lui suggérer de prendre un bain. Eventuellement on peut avoir préparé une grande bassine remplie d'eau chaude et pleine de bulles de savon.

/!\ Important : ne pas utiliser de l'eau de mage pour remplir la bassine, c'est du gâchis ! /!\

On peut se resservir du sort de brise douce pour sécher le Phalenopsis en douceur.

Après, il suffit d'utiliser ses petits doigts boudinés pour faire les tresses en faisant attention de pas tirer les poils du Phalenopsis. Il faut bien les faire de chaque côté de la tête pour que ce soit joli et surtout pour que les tresses restent aussi en forme nounours.

Faites attention à prendre des poils bien proches les uns des autres parce que ce sont aussi les vêtements du Phalenopsis et si on mélange, il pourrait se retrouver avec les habits complètement dérangés quand il a sa forme de grandes-oreilles et il serait pas content. Donc près de la tête de la panthère ce sont généralement ses cheveux donc on ne craint rien (enfin normalement...).

Après quelques temps, tadaaaaaa ! Vous aurez un beau Phalenopsis à tresses ! Bravo !

Quatrième étape (facultative) : les rubans

Pour cette dernière étape, difficile à réaliser, il vous faut des rubans (roses de préférence) et une Ketty.

/!\ Attention : il peut arriver que le Phalenopsis se rebiffe pour cette dernière étape ! /!\

Appelez une Ketty avec votre bigobox de poche et demandez-lui, sans que le Phalenopsis entende, d'immobiliser ou de distraire ledit Phalenopsis. Quand le Phalenopsis ne fait plus attention à vous, prenez les rubans et décorez prestement le bout des tresses. Il faut avoir les doigts précis et rapides sinon le Phalenopsis va le sentir et vous grognez dessus !

Enfin, le must du must, c'est d'arriver à mettre un dernier ruban au bout de la queue de la panthère, mais ça, c'est réservé au maître en la matière et il n'est possible de le faire qu'après des années et des années de pratique !

© Teetee la chtite gnomette


écrit par Teelah
 
Le Rêve - Départ

"Le Rêve d'émeraude, un vaste monde spirituel sans cesse mouvant, existant hors des frontières du monde physique."

Le départ

Présage, l'abominable monstre qui terrorisait Reflet de Lune venait d'être mis à terre. Sa carcasse gisait sur le sol. Sans un regard pour la créature, le druide continua son chemin. Il salua les gardes qui veillaient sur les refuges des saisons de Malfurion et entra dans le refuge le plus éloigné de Havrenuit.
Alors qu'il descendait les marches, il ne put s'empêcher de penser à sa douce et tendre. Il ne l'avait pas mis au courant de ses intentions, elle se serait sûrement inquiété et aurait essayé de le faire changer d'avis. Il l'aimait plus que tout et redoutait de faire une erreur en venant ici. Mais si il voulait pouvoir veiller sur elle partout, il devait se lancer dans cette entreprise qui lui faisait si peur.

Arrivé en bas des marches, il traversa une petite arche et alla s'installer dans une petite niche creusée dans la roche. Ses mains tremblaient, de peur et d'excitation. Ce qu'il allait faire allait signifier la fin de son apprentissage, il deviendrait un druide à part entière. Un frisson lui remonta le long du dos lorsqu'il pensa à tous les dangers qu'il rencontrerait dans ce monde inconnu de lui.
Autant pour s'apaiser que pour saluer la Nature qui veillerait sur lui, il glissa doucement sa main le long de la roche nue qui entourerait son corps lors de son voyage.
Avant de s'allonger, il repensa une dernière fois à son amour, à Melugaia. Elle lui manquerait. Il ne savait combien de temps durerait son exploration, quelques jours tout au plus espérait-il. Avant de partir, il avait laissé un paquet dans leur nid d'amour. Avait-il bien fait ? Oui, cela lui plairait sûrement. Et le petit mot qu'il avait accroché sur le paquet devrait la rassurer quand à son absence. Il ferma les yeux et visualisa sa douce, si belle, si gaie, si sage Elle était si imprévisible malgré tout. Tout cela ne faisait que la rendre plus importante encore aux yeux du druide.
Rassuré, il se dévêtit et s'allongea, le dos contre le sol froid. Il savait qu'il ne pourrait se perdre là où il allait, que leur amour serait comme un phare pour lui, qu'il serait guidé même dans les ténèbres les plus profondes.
Sa respiration devint de plus en plus régulière, et de plus en plus faible. Son esprit s'évada, laissant son corps sans défense dans ce refuge protégé par l'élite des gardes du cercle cénarien.
 
Le Rêve - Perceptions
Perceptions

Tout est embrumé. Phalé a beau écarquiller les yeux, il ne voit rien, ou presque. Un brouillard verdâtre l'entoure. Il lève sa main devant ses yeux. Sa main est belle et bien là. Mais dès qu'il l'écarte à plus de 20 centimètres de son visage, elle disparaît, happée dans le brouillard. C'est étrange de savoir ses doigts bouger au bout de son bras et de ne pas pouvoir les voir. Il regarde à terre. Rien, de la brume. Son corps disparaît à hauteur de son torse.
Il tend l'oreille. Aucun bruit. Pas de cris d'animaux, ni le bruissement du vent. Il frappe ses mains l'une contre l'autre à hauteur de ses oreilles. Il sourit en entendant le bruit sonore. Il recommence après avoir tendu les bras, le son lui parvient étouffé, comme s'il avait retenti loin de là.
Il renifle. Aucune odeur. Même cette brume ne sent rien. Ni la senteur du bois brûlé que dégagerait une fumée d'un feu de camp, ni le parfum enivrant et frais d'une brume matinale. Cela le dérange, il a tellement l'habitude de se servir de son flair.

Il fait appel à Chat. Ses muscles et ses os changent de forme, ses doigts deviennent coussinets, ses ongles griffes. Il sent sa mâchoire changer de taille, ses canines devenir démesurées. Son flair devenu plus perçant, il hume longtemps l'air immobile. Rien, toujours rien.
Précautionneusement, il fait un pas en avant. Ses pattes se posent sur un sol spongieux. Il frissonne. Cela ne lui dit rien qui vaille. Il a peur. Il se sent si faible, si fragile. Désagréable sensation.
Il fait alors appel à Ours, avec son imposante musculature, avec sa fourrure si épaisse. Son poids augmente de façon phénoménale, passant du simple au quintuple. Campé sur ses quatre larges pattes, il se sent mieux, plus résistant. Il sait que sa forme physique ne lui apportera rien dans ce monde. Mais ça le rassure.
Il avance lentement, pas après pas, restant attentif à tout changement qui interviendrait dans son environnement.

Après un long moment de marche, la brume s'éclaircit. Il voit le sol couvert de mousse, les arbres immenses qui l'entourent, tous si larges que six elfes pourraient tout juste en faire le tour en se tenant à bout de bras. Des animaux courent de ci de là, petits écureuils, lapins, et bien d'autres qu'il ne saurait nommer. De douces fragrances parviennent d'une multitude de fleurs et de plantes. Des roses rouges mi-ouvertes, leurs pétales n'osant dévoiler leur intimité aux abeilles qui bourdonnent autour, des sauvageonnes éclatantes dans leurs teintes mauves
Un ruisseau court non loin de là, il entend son doux bruissement. C'est alors qu'il se rend compte qu'il est assoiffé. Tout en se gorgeant de ces sensations retrouvées, il se dirige vers cette fraîche promesse.



(A suivre)
 
Cinquième Ère [13]
Lune de la Force [12]
Décade du Panda [10]
Le Rêve - Chute
Chute

Le ruisseau disparaît, emportant avec lui les arbres, les animaux. Phalé se retrouve en haut d'un pic rocheux. L'élévation est telle qu'il ne distingue pas le sol en bas. Sa tête tourne, il s'assoit pour se stabiliser. Il ferme les yeux et les rouvre.
Un autre pic est à quelques mètres de lui. Deux trois mètres. Rien en temps normal. Mais là, le vide rend ce palier si lointain Nalwyn le regarde. Elle est debout, ses yeux braqués sur lui. Elle n'a jamais aimé sauter, a toujours eu le vertige.
« Nal ! » Elle se détourne et saute sur le promontoire suivant, puis sur celui d'après.
L'Ours devient Chat, plus à l'aise avec les bonds. Il va à la suite de la guerrière aux cheveux d'argent, se joue du vide. De plateforme en plateforme, il la poursuit.
Elle est maintenant sur la dernière. Un dernier saut et elle arrivera sur un plateau, plus besoin de bondir, elle pourra marcher sur la terre ferme. Elle prend le peu d'élan que lui autorise la petite surface sur laquelle elle se tient et saute, les yeux fermés.
Elle franchit le vide, au ralenti. Phalé la regarde, admiratif. Elle a vaincu ses peurs et

« Non ! » Elle n'a pas bondi assez loin. La roche sur laquelle elle s'est posée s'effrite. « Cours ! » Phalé bondit. Trop tard. Elle tombe dans le vide, les bras en croix, des larmes coulent de ses yeux. Abasourdi, Phalé la regarde avec ses yeux de félin. Il hésite. Elle devient de plus en plus petite, s'éloigne à une vitesse de plus en plus rapide jusqu'à disparaître dans le vide.

Le félin s'assied, regardant bêtement ce vide si profond. Il hésite Et saute, se lançant à la suite de son amie.


(A suivre)
 
Le Rêve - Soins
Soins


Il tombe sur ses pattes quelques mètres plus bas. C'est un sol dallé de pierres. Interdit, il regarde autour de lui. Des orcs sont là, non loin. Il en compte sept, accompagnés de deux loups. Il ne comprend pas. Où sont passés le vide, les pics, Nal ? Le plafond est haut. Il n'a pas pu tomber car il y a un plafond
Des bruits de pas et des chuchotements le font se retourner. Un groupe d'aventuriers arrive. Il ne les connaît pas Si, Nastäc est là, la prêtresse d'Elune. Il vient se frotter contre elle en ronronnant. Elle ne le voit pas, ne le sent pas contre ses jambes.
Le guerrier charge les orcs, le mage fait abattre une pluie de mana autour des combattants. Un elfe, qui s'était fondu dans les ombres, égorge l'un des orcs. Le chasseur tire une multitude de flèches.
Nastäc soigne le guerrier. Deux orcs comprennent qu'elle est le point fort de leurs assaillants et se précipitent sur elle. Elle crie et se protège d'un bouclier, tout en continuant à soigner l'humain protégé par son armure. Mais celui-là doit être aveugle. Il n'a pas vu la prêtresse se faire attaquer !
Phalé laisse la rage l'envahir et se transforme en ours, défiant les deux orcs. Mais ceux-là ne le voient pas. Comme si il n'existait pas pour eux. Le bouclier de mana finit par céder sous les coups. Une épée traverse la robe légère de la prêtresse. Une auréole rouge se forme autour de l'acier. L'autre orc abat sa masse, écrasant le joli minois. Nastäc s'écroule au sol.
Sans soin, le guerrier est vite submergé, puis c'est au tour du voleur. Le mage est prit vivant et jeté dans une crevasse emplie de lave alors que le chasseur s'enfuit.

Parmi les orcs, pas un n'a pas jeté un seul coup d'œil au druide.
Il reprend sa forme elfique et s'agenouille auprès de son amie. Elle est là, la bouche ouverte, son cou faisant un angle improbable avec son corps. Son sang s'écoule, glissant dans les interstices entre les dalles. Empli de douleur, Phalé ferme les yeux, desquels s'échappent des larmes.


(A suivre)
 
Le Rêve - Obscurité
Obscurité


Lorsqu'il rouvre les yeux, le druide ne voit qu'un paysage dévasté. Il fait nuit. Des étoiles brillent dans le ciel. Il cherche la lune mais elle est cachée derrière les nuages. Perdu, il avance dans ce paysage nu, rocailleux. De la poussière se soulève à chacun de ses pas.

Des bruits de combat l'attirent. Il lui semble reconnaître une voix amie. Il se met à courir. « Par la lumière, Meurs démon ! » Elanora Il se métamorphose en guépard et va d'autant plus vite. Pourtant, malgré sa vitesse, les sons semblent de plus en plus éloignés. Là bas ! Il bifurque et accélère encore.
Au loin, la paladine se bat contre trois démons, tous horribles. Elle semble si petite face à ces créatures qui font deux fois sa taille. Elle se bat avec bravoure, mais seule contre trois
Phalé se dépêche autant qu'il peut, mais il a l'impression de courir au ralenti. Au loin, les coups pleuvent sur l'humaine. Il perd le combat de vue en montant une élévation. Arrivé en haute de la butte, il n'y a plus rien. Les bruits ont cessé.
Il renifle l'air. Oui, elle est par ici, il repart en courant. Enfin il arrive sur les lieux. Il fait les derniers pas qui la sépare de son amie en marchant, en pleurant.
Elle est allongée à coté des corps de deux démons. Le troisième gît non loin, ayant finalement succombé à ses blessures. Phalé sert les poings. Ses larmes coulent le long de ses joues et tombent dans la poussière, une à une.
« Ela, mon amie Pardonne-moi Je suis arrivé trop tard » Un hurlement de douleur déchire la nuit.


(A suivre)
 
Le Rêve - Rage
Rage

La rage emplit le druide. Il laisse la douleur l'envahir comme jamais elle ne l'a fait. Ours prend possession de son corps, de son esprit. L'elfe se retire loin, très loin, tout au fond de lui-même.
Il court en rond dans la poussière, essayant d'attraper ces minuscules particules qui l'irritent. Il hurle sa colère à la lune, à la terre, aux étoiles. Ses yeux fous brillent dans la nuit. Il court, loin du corps de son amie.
Il se déchaîne, réduisant à l'état de cadavre ce qu'il trouve. Ce rapace meurt dans un tourbillon de plumes, ce basilic agonise après que les puissantes pattes lui aient lacéré le corps, ce centaure retourne voir ses ancêtres après que la puissante mâchoire se soit refermée sur sa nuque. Les immenses kodos fuient cette créature qui vient les pourchasser, les harceler.

Colère, destruction, folie La bave coule de sa gueule ouverte. Ces mâchoires apportant la mort ne se referment que pour tuer, blesser. Aucune proie ne trouve grâce, nulle créature ne peut se cacher du monstrueux prédateur. Nul n'est à l'abri.


(A suivre)
 
Le Rêve - Ourson
Ourson


Des griffes crissent sur les pavés. Un regard mauvais balaye la ruelle. Des pierres empilées les unes sur les autres entourent l'ours. Il avance pas à pas, méfiant. Il arrive dans une clairière, cachée profondément dans cette forêt de pierre. Une immense grotte lumineuse s'ouvre sur sa droite. Des créatures se tenant sur deux pattes se pressent de tous côtés. L'ours les trouve horribles. Elles sont si faibles, si ridicules avec leurs peaux sans poil. Mais elles sont nombreuses.
Dédaignant cet antre lumineux puant l'hypocrisie, l'ours se dirige vers l'arbre se tenant au milieu de la clairière. Tout autour de cette clairière, les pierres sont emplilées, dans des ordres étranges, formant de nombreuses petites grottes. De nombreuses créatures à deux pattes y entrent et en sortent.
Son sang ne fait qu'un tour en lui quand il voit le spectacle au pied de l'arbre. Le plus petit ourson qu'il n'ait jamais vu est tenu dans les mains d'un de ces êtres pitoyables. Ce dernier le manipule en tous sens, le tournant et le retournant. Ne supportant pas ce traitement envers un membre de sa race, l'ours se jette en avant, ses pattes labourant les pavés sous son poids.

Tom joue tranquillement sous l'arbre, au milieu de la place de la cathédrale. Il aime bien cette petite peluche, elle représente Phalé, le gentil elfe qui vient parfois leur raconter des histoires. Un bruit attire son attention, il sourit. Il se lève et tend les bras « Nounours ! »

L'ours voit le tortionnaire qui se lève, un rictus sur le visage. Le petit sans-poil lui lance un cri de défi.
La masse de muscle percute le petit humain, l'envoyant contre l'arbre dans un craquement d'os. La mâchoire terrible se referme sur le crâne de l'enfant. Du sang et une substance grisâtre s'échappent de la petite tête blonde.

Le goût métallique sur son palais apaise Ours qui laisse la place au druide, lui laissant reprendre sa forme de naissance.

La première chose que voit l'elfe, c'est cette petite peluche qui tourne encore légèrement sur elle-même, puis ce corps qui est dans ses bras. Des sanglots éclatent dans la nuit alors que Phalenopsis tient contre lui celui qu'il considérait comme l'un de ses protégés.


(A suivre)
 
Le Rêve - Cauchemar
Cauchemar

Phalenopsis joue avec son fils, dans l'herbe. Il est devant sa maison. Melugaia est assise sur le porche, en train de se balancer doucement dans un fauteuil. Elle allaite leur fille.
Il ne peut s'empêcher d'envier la petite. Il aimerait être à sa place, se délecter de cette poitrine opulente. Il sourit de sa propre bêtise. Son tour viendra, il le sait. Ils sont si bien tous les quatre, famille merveilleuse dans un monde en paix. Mélu capte son regard et lui sourit en retour. Elle aime le voir s'occuper de leurs enfants. L'ours, si féroce avant, est devenu un vrai nounours, plein de tendresse.
Le ciel s'obscurcit à l'horizon. « Il va pleuvoir. Cela tombe bien, la terre en a besoin. » Un grondement se fait entendre. « Et il va y avoir de l'orage ! »

Phalé fronce les sourcils. Au lieu de s'éteindre et de recommencer plus tard, le grondement continue, s'amplifiant. Un nuage de poussière s'approche. Il se lève, tenant son fils par la main.
Des cavaliers approchent, le grondement est celui des sabots de leurs montures sur le sol. Un mage lance un sortilège, le petit est la proie des flammes. Phalé se jette dessus, essayant d'étouffer le feu qui carbonise déjà la chair. Le cri de Mélu s'amplifie quand les deux mâles de sa vie sont piétinés par les chevaux. Une silhouette saute à terre, imposante dans son armure de plate. Une main frappe la druide au visage alors qu'une autre se saisit de sa fille et la projette au loin. Le cri de la petite s'éteint quand elle retombe au sol dans un bruit mou. Un coup à la tête fait sombrer Melugaia dans l'inconscience. Une main agrippe ses cheveux et la traîne sur le sol, puis la jette en travers de la croupe d'un cheval.
Phalé essaye de se relever malgré son corps brisé. Une lame se plante dans son dos, le clouant au sol. Le rouge du sang se mélange au noir de l'oubli. Il sombre.


Perte
Horreur
Abandon
Larmes

Embrouillé

Soupir

Enfoncement

Meurtrissures

Epouvanté
Ultime

Renoncement
Ténèbres


(A suivre)
 
Le Rêve - Voix
Voix

Viens Viens à moi

Je peux d'aider à les sauver tous.

Seul tu ne pourras rien.

Tu as besoin de moi.

Viens.


La voix est impérative et éclate comme un éclair dans l'esprit embrumé de Phalé. Il connaît cette voix. Qui est-ce ? Une voix impérieuse, toujours pressée, jamais satisfaite.
Qui peut donc le tirer de l'oubli ainsi, loin de la douleur ? Il était si bien, dans le noir, plus rien n'existait, il ne souffrait plus.


Viens.

Tu as besoin de moi pour sauver ton fils.

Aide moi à sauver le mien et tu pourras sauver tes amis, ta famille.

Viens !


La voix insiste, dure et impérative.

N'écoute pas Ce sont tes craintes qui se révèlent dans tes rêves. Sois confiant.

C'est une voix plus douce, qui parvient à la limite de la conscience de Phalé.

Je te fais confiance, ami, je serai si je peux, dit-elle avant de s'enfoncer dans l'au-delà

Viens !

...n'ai pas le goût de vivre sans toi dans ce monde...


Une voix merveilleuse, chaude et aimante s'insère dans le rêve du druide, venant effleurer son esprit.

Rappelle-toi ce que tu es sans moi !

La voix colérique oblige Phalenopsis à revenir, à se souvenir

(A suivre)
 
Le Rêve - Bataille
Bataille

Phalenopsis avance courbé, suivit de ses compagnons. Il tient son épée dans la main droite, son bouclier lui couvre le bras gauche. Sa cotte de maille pèse de tout son poids sur ses épaules. Elinia et les autres le suivent. Il a de nombreuses fois par le passé montré ses talents. Ils ont confiance en son jugement malgré son jeune âge.
Enfin ils arrivent en vue de leur objectif. Un petit fortin bien protégé, couvrant l'un des trop nombreux portails que les démons ont construit. Il y a là des diablotins, des espèces de gros tas bleus, des sortes de chiens énormes avec des cornes, des femmes dévêtues, mais ayant des ailes et des pieds de bouc

Le jeune guerrier observe la situation, le terrain, les forces en présence. Ça va être dur, un rude combat. Mais ils peuvent le faire, il en est certain, aveuglé par sa soif de gloire et de vengeance.
Son cri de guerre retentit alors qu'il charge le groupe de démons bleus qui gardent la porte du fortin. « Pour Lys ! »
A l'évocation du nom de sa mère défunte, ses compagnons se jettent à sa suite. Nombreux sont ceux qui l'ont connu et qui la respectaient.

Voyant les assaillants, les démons bleus viennent au contact, rapidement rejoints par des succubes et des chiens de l'enfer. Les diablotins lancent leurs jets de flamme de loin, carbonisant les chairs et les armures.
Les épées tranchent les chairs démoniaques, le sang maudit abreuve la terre. Phalenopsis bloque les coups de son bouclier et projette son arme d'avant en arrière, taillant les rangs adverses. Mais il doit se rendre à l'évidence, ils sont trop nombreux. Malgré leur bravoure, ses compagnons tombent sous les coups.
De plus, ses vieilles blessures au ventre, au flanc et à l'épaule se sont réveillées

Mais Ce n'est pas possible ! Cette déchirure au ventre, c'était à la fin de cette même bataille ! Cette blessure au flanc, il était avec Gerlyn, sur les côtes de Feralas ! Et son épaule meurtrie C'est l'Esprit du Grand Ours !
Il se souvient, il sait qui il est.

Un démon profite de sa garde baissée, sa griffe mortellement aiguisée approche de son ventre Et passe au travers.

Ce n'est qu'un rêve. Il n'est plus guerrier, mais un druide ours. Il finit son apprentissage dans le Rêve d'Emeraude. Cette lumière dans son cœur. Melugaia. Toutes ces douleurs


(A suivre)
 
Le Rêve - Sérénité
Sérénité

Le druide est assis dans l'herbe haute. Au-delà des hautes tiges qui l'entourent, il ne voit rien, juste la brume verte, toujours aussi impénétrable. Il serre les poings. C'est alors qu'il remarque le talisman qu'il a dans la main. Une étoffe runique emballant quelque chose, liée par un fil runique. Il porte le paquet à son nez. L'odeur de sa douce... Il inspire profondément les effluves apaisantes. Il sourit.
Phalé regarde autour de lui. Peu à peu, la brume s'éclaircit, laissant place à un paysage sauvage et vierge de toute action. Les pics des montagnes qui se profilent au loin semblent plus acérés que dans son souvenir, les arbres de cette région sont majestueux et calmes. Un ruisseau coule non loin de lui, des poissons multicolores y frayent.
Le druide tourne la tête quand il entend des bruits de pas. Un elfe s'approche de lui, ses cheveux verts noués en natte au dessus de sa tête. « Il est temps pour toi de repartir dans ton monde. Tu n'es pas assez fort pour rester longtemps ici. » Phalé opine de la tête. Il s'apprête à se lever quand l'inconnu le retient par le bras.
« Je sais que tu reviendras.
La perception est trompeuse. Ce que tu crois être la réalité n'est pas toujours la réalité. Dans le monde dont tu fais maintenant partie en ta qualité de druide, la perception peut devenir tout ce que tu penses qu'elle doit être.
»
Phalé regarde l'elfe en fronçant les sourcils. Celui-là rétrécit, sa peau se ratatine, des membres poussent dans son dos. Son menton s'allonge alors que sa tête rétrécit, son corps se couvre d'écailles vertes. Ahuri, le druide regarde ce dragonnet qui volette désormais à ses côtés.
« N'oublie pas l'ancien pacte que ma Reine scella avec le premier d'entre vous. » L'étrange créature s'envole, laissant Phalé seul avec ses questions et son air ahuri.

Il regarde le talisman qu'il tient dans la main. Il ferme les yeux et se concentre sur son corps, là où il l'a laissé, il pense à sa douce, qui lui a fait ce présent, pour le guider dans le monde. Il se sent peu à peu réintégrer son corps nu, allongé dans le Refuge des Saisons.
 
Le Rêve - Réveil
Réveil

Phalé se redressa vivement. Sa tête tournait, son estomac se révulsait. La bile lui brûla la gorge et il se retrouva à quatre pattes, à cracher le peu que son ventre contenait dans la poussière du refuge des saisons. Les hauts-le-cœur saisissaient son corps entier, il était agité de spasmes.
Il se leva difficilement, en continuant à vomir de dégoût. Lentement, en se tenant aux murs, il monta les marches. De la bave mêlée de bile coulait de sa bouche, dégoulinait le long de ses muscles. Enfin il arriva en haut de l'escalier. Nu.
Les deux gardes du refuge ne semblèrent pas surpris de son état. Ils se contentèrent de le soutenir lorsqu'il aspira avec avidité l'air frais et pur de Reflet de Lune. Il parvenait même à distinguer le doux parfum de son amour. Elle était passée là peu de temps auparavant. Il avait hâte de la voir.

Après avoir mangé un peu de kimchi de radis donné par l'un des taurens, Phalé se sentit mieux. Il redescendit les marches et prit ses vêtements sous son bras.
Il se dirigea ensuite lentement vers le lac où il se lava longuement le corps et l'âme. Enfin propre, il se rhabilla et se dirigea vers son foyer, retrouver son âme sœur. Plus tard, il irait rejoindre ses amis, les talahs.
 
Décade du Gorille [2]
Appel désespéré aux druides
Son âme voletait dans le Rêve Emeraude. Il avait réussit à retrouver son Amour, Melugaia. Il essayait désespérément de la ramener à lui, de la sauver de cette corruption qui l'avait atteinte par la faute de la Maudite. Hélas, il n'était qu'un jeune druide, inexpérimenté. Le tourbillon de corruption qui entraînait sa douce le balaya d'un coup, il ne pu rien y faire. Il sombra, aux côtés de son âme-sœur. « Si nous ne pouvons être unis dans l'autre monde, autant qu'il en soit ainsi » se dit-il en s'éteignant.

Phalenopsis se réveilla en sursaut. Mélu était là, dans ses bras, dans leur nid douillet, à Reflet de Lune. Il s'était endormi, alors qu'il aurait du la veiller. Heureusement Winterwood était là. Les deux druides, le jeune et l'ancien se sourirent. A eux deux, ils pourraient peut-être la ramener.
L'elfe repensa aux évènements de la soirée.
Il était arrivé près de sa douce, en chat, heureux de la voir. Elle était avec une autre, elles avaient partagé une boisson. Alors qu'il se jetait sur elle et couvrait son visage de coups de langue râpeuse, elles avaient toute les deux sombrées dans un sommeil. Dans le Rêve. Cela avait duré, Phalé avait prit Mélu dans ses bras. Peu à peu, son sourire avait disparu, son corps s'était tendu. Puis son corps s'était allégé. Et ses couleurs avaient perdu de leur éclat Comme si elle disparaissait de ce monde. Il lui avait parlé, de leur amour, pour la faire revenir. De rage il avait frappé l'Autre qui s'était effondré. Il avait continué à lui parler d'amour, de leurs rêves.
Peu à peu elle était revenue, son corps couvert de traces noires, ses beaux cheveux marines étaient devenus noirs, ses yeux avaient perdu leur éclat, pour ne plus qu'être vert, comme le Rêve. Elle était semblable à ces dragons près des portails, corrompue.

Faiblement, elle lui avait indiqué les sacoches pendant sur Flamme, sa tigresse. Phalé l'avait emmené au puit de lune, là où ils s'uniraient, un jour Puis, il l'avait dévêtu, l'avait baigné dans l'eau purifiante. Il avait trouvé du baume dans les sacoches. Elle lui avait dit un jour que cela servait à purifier de la corruption. Il en avait passé sur tout son corps, longuement.
Il avait réussi à sauver son corps Mais son âme était en partie restée dans le rêve. Il ne pouvait la sauver seule Il était trop jeune, trop inexpérimenté. Winterwood était venu dès qu'il avait su. Mais à eux deux Cela serait-ce suffisant ?

Phalé déposa un baiser sur les lèvres de son Amour alors que ses larmes coulaient sur les joues de sa belle, endormie. Puis il demanda aux oiseaux, aux petits animaux, de porter son appel, un appel à l'aide, auprès des druides, des anciens qui connaissaient le Rêve et qui regrettaient sa corruption. Ensembles, ils pourraient la sauver

(HRP : Pour les druides ayant entendu cet appel et qui souhaiteraient aider à sauver la douce Melugaia, rendez-vous ce soir (lundi 27/02) à Reflet de Lune, au puit de lune, à partir de 21h
ça fait court comme délai... oui, j'y peux rien... je préfèrerais éviter que mon perso et son amour ne deviennent des zombis)
 
Sauvetage
Un sourire éclairait le visage las du druide. Il tenait son amour dans ses bras, entière. Elle était revenue, elle avait été sauvée. Toute cette soirée lui apparaissait comme floue, comme entourée d'un halo mystérieux.

Il lui avait préparé une tarte à la cerise, lui avait montré par de petits gestes combien il tenait à elle. A chaque fois qu'elle essayait de parler, à chacun de ses mouvements, il l'avait senti décroître. Il avait failli être empli de désespoir, mais à chaque fois, ses souvenirs, son amour renforçaient sa détermination à la sauver. Il l'avait porté dans ses bras jusqu'au puit de lune. Sur le trajet, il lui avait fait remarqué l'esprit du Grand Félin, Flamme et Roar, les tigres qui acceptaient de les emmener sur leurs dos. Il lui avait aussi montré les petits animaux qui peuplaient ce havre, lapins, daims, écureuils qui avaient confiance en elle, qui tenaient à leur protectrice.
Au puit de lune, il l'avait doucement posé dans l'eau, entre ces deux arbres sains et purs qui lui donneraient de leur force pour l'aider à revenir. Malgré tout, il avait peur Il regardait autour de lui, personne n'était là Personne n'avait entendu son appel Il avait failli aller seul dans le Rêve aller la rechercher, même si il devait y laisser une partie de lui ou sa vie, de toute façon, sans elle, la vie ne valait pas la peine.

Puis ils étaient arrivés Daeithil la druidesse, qu'il avait regardé avec espoir Tyranael, la vieille amie de Mélu qui lui avait apporté tant de mal accompagné de son amie Nalwyn, la douce guerrière qui avait entendu son appel avait réussi à convaincre Selir de l'accompagner Enadore, une jeune druide venue apporter son soutien Vent de Plaine, un tauren Sergantus, druide aveugle Winterwood, l'antique amour de Melugaia Sybil et sa sœur Zenia, filles de Duvnarel Ketty la jeune demi elfe, fille de Selir Un paladin et une prêtresse humaine, venus apporter la Lumière pour les réconforter Aerolithe Un nain que Phalé ne connaissait pas Tous ces gens étaient venus aider à sauver Melugaia, la douce et généreuse Melugaia, étaient venus apporter leur soutien. Les Talahs avaient apporté leur amitié sans défaut à leur Nounours pour sauver son Amour
Cela avait touché le druide-ours, d'une manière que les mots ne peuvent exprimer et l'avait encore renforcé.

Quand ils étaient dans le Rêve, des druides expérimentés guidant quelques non-rêveurs, Phalé avait aussi senti l'aura de sa vieille amie, Elanora. Il avait l'habitude de prendre des risques, sachant qu'elle était là pour veiller sur lui Cela l'avait libéré encore, lui avait permis d'aller plus en avant

Dans le Rêve Ses souvenirs étaient flous, comme si son esprit voulait oublier. L'Amour avait battu la corruption Quand ils étaient arrivés, tout était vert sombre, la végétation autour semblait intimidante, menaçante. Des pleurs d'enfant retentissaient lugubrement dans ce décor. Ils avaient avancé, un rire empli de folie et de menace avait retentit. D'un coup les branches, les feuilles, les arbres s'étaient mis à pourrir, à se recroqueviller sur eux-mêmes. Le groupe de rêveurs était arrivé devant une colline dans laquelle s'ouvrait une grotte. Winterwood avait inspecté longuement l'entrée sombre avant de faire signe aux autres de le suivre. La pénombre régnait. Phalenopsis avait hésité Les pleurs venaient de là. Mais Tyranael, qui en savait tant sur tant de choses, les avait mis en garde. Elle avait insinué le doute en lui en parlant d'Ysera, de Nozdormu, d'un souvenir qu'elle partageait avec Mélu et qui lui avait été enlevé
Une silhouette s'était découpée dans la pénombre Phalé l'avait approchée, aux côtés de Winterwood. Melugaia ou presque. Un regard dur, mauvais, un rire dément La petite fille était là, toute la pureté de Mélu qui pleurait Elle s'était frappée, la folie avait frappé la douceur pour faire cesser ses pleurs Flottement Puis d'un coup tout avait bousculé Phalenopsis avait entamé une prière à Ysera, lui parlant d'amour, de son Amour, de ce qu'elle avait sacrifié pour La servir – la sombre l'avait alors frappé. Il avait continué sa prière d'une voix plus forte, l'implorant de permettre à Melugaia de revenir, entière, au nom de l'Amour Daeithil avait conversé avec l'image de la corruption qui habitait la douce, avec cette image sombre qui voulait tuer la pureté, lui avait patiemment expliqué que si elle la tuait, elle disparaîtrait aussi, étant deux facettes d'un même être Les sœurs avaient parlé d'Amour Winter avait prit la petite fille dans ses bras Les talahs avaient distraient la sombre Mélu La petite fille avait dit, d'une voix plaintive : « Soignez la elle est malade » Phalé avait regardé avec tendresse celle qui était tout pour lui, puis avait senti un courage nouveau souffler dans le groupe Après coup, il était certain que c'était le Tauren, Vent de Plaine, qui les avait suivi, en se montrant suffisamment lointain pour ne pas interférer dans le mauvais sens, mais assez proche pour insuffler sa sagesse en eux Phalé avait fermé les yeux, appelant à lui tous ces souvenirs si doux qu'il partageait avec son Amour Daeithil avait user de ses pouvoirs pour soigner la sombre Tous avaient vibré d'amour, d'amitié, de compassion La petite fille s'était effacée alors que la mauvaise Melugaia s'emplissait de douceur Le druide s'était précipité vers son amour, pour la serrer dans ses bras, la couvrant de baisers, de bisous guérit-tout lui avait-il dit en riant, le cœur empli de bonheur Puis le Rêve, le Cauchemar avait commencé à s'effondrer Ils étaient repartis Pour se réveiller trempés dans l'eau du puit de Lune.

Merci
 
Décade de l'Ours
Lune d'Agilité
Décade du Tigre
Décade du Singe
Décade du Faucon
Lune de l'Esprit [1]
Décade de la Chouette
Décade de la Baleine
Décade du Lapin [1]
(R)Eveil
Il ouvrit les yeux. Autour de lui, tout n'était que pénombre et silence. Où était-il ? Il se releva, difficilement. S'appuyant sur le mur, il regarda plus attentivement ce qui l'entourait.
A ses pieds, une litière faite d'herbes séchées. Des vêtements étaient pliés, entassés en une pile parfaite à l'extrémité de son lieu de repos. Il tendit les mains vers ces objets et les regarda sans comprendre.
C'était des habits fait de cuir, de fourrure. Un bâton était posé contre la paroi. Il tendit la main vers l'arme, puis arrêta son geste. Il connaissait cette chose. Perturbé, il porta ses mains à ses tempes. D'où connaissait-il cela ? Qu'était-ce ? Quel était cet endroit ? Que faisait-il là ?
Ces questions lui en amenèrent une autre. Qui était-il ?

Sans réfléchir, il passa sa main à son cou, sentant avec une certaine quiétude ce pendentif qu'il portait. Tout lui revint alors en mémoire. Melugaia, les talahs Il venait d'errer dans le Rêve, à la recherche de quelque chose qui pourrait l'aider à sauver sa douce

Il sourit dans la pénombre et se rhabilla rapidement. Puis il sortit du refuge des saisons. Il salua les deux taurens qui étaient à l'entrée et continua sa route vers Havrenuit