1er Août 2018 3ème jour de la Décade du Lapin ( Lune de l'Esprit ) -
Les Terres de Kirin Tor

Kayaris

Points : 34
Joué par : Itchiko Joué par : [ Information masquée ]
Age : 250 ans environs
Lieu de naisance : Inconnu
Sexe : Femme
Race : Elfe
Faction : Alliance
Formation : Chasseur
Niveau : 60
Guilde : Aube & Crépuscule
Artisanat 1 : Mineur
Artisanat 2 : Enchanteur



Description : Kayaris est une jeune elfe à la peau bleutée, ses yeux sont bleus très pâles et ses cheveux bleus nuit.

Elle se déplace comme une louve en chasse, le regard toujours curieux.

Sa silhouète est athlétique et agréable, son regard franc.

Elle porte un pendentif en cristal représentant deux femmes elfes nues enlacées qui brille d'une douce lumière blanche. Un petit sac en cuir pend également à son cou.

Elle semble avoir des difficultés à comprendre et à parler le commun, son accent est déplorable dans cette langue.
 
Quatrième Ère [2]
Lune de la Force
Décade du Panda
Décade du Gorille
Décade de l'Ours
Lune d'Agilité
Décade du Tigre
Décade du Singe
Décade du Faucon
Lune de l'Esprit [2]
Décade de la Chouette
Décade de la Baleine [1]
Le passé d'une louve (chapitre premier)
Le vent chaud finissait de sécher la peau de l'elfe, le doux reflux de la mer était une bénédiction à ses oreilles.

La chasse avait été fatigante . . . tout était plus fatigant depuis . . . Kayaris tourna son regard azur vers son équipement . . . Jamais elle n'avait ressenti son poids, cette armure de métal si lourde, cette lance qui semblait peser plus que l'arbre monde . . . Tous ses muscles la faisaient souffrir, même son long bain dans l'océan ne l'avait soulagée . . . Elle était épuisée, la chaleur du rocher dans son dos, la fatigue dans son corps, le bruit de l'océan qui la berçait comme . . . pouvait le faire Ely . . . Ely . . . Elysadora . . .

Sa main fut soulevée par une tête au doux pelage. Kayaris se laissa faire, elle savait que le jeune jaguar, Shan're, venait d'arriver en silence. Sa douce fourrure contre son flanc la rassura. La chasseresse sombra dans le passé, ses yeux semblant regarder le large.

Qui était ces gens dont elle voyait les visages en rêve ? Etait-ce sa famille ? Pourquoi cela refaisait-il surface maintenant ? Isera'duna . . . Cet être était sûrement l'explication . . .

« Quelle était ton emprise sur moi, Isera ? »

La chaleur de cette fin d'après-midi sur la plage de Strangleronce eut raison des dernières forces de l'elfe, sa tête roula légèrement sur le coté tandis que le sommeil la prenait.

. . .

Des cris . . . L'odeur âcre de la du feu . . . Des secousses . . . La peur . . . Les larmes . . . Des bras la serrent, une voix réconfortante mais qui a peur . . . Le visage d'une elfe puis d'une autre plus jeune, une enfant . . . Un homme les entoure de ses bras . . . Un grand bruit . . . La douleur . . . Les trois elfes s'éloignent . . . Non, ils ne bougent pas, ils tendent les bras . . .

Le ciel . . . La terre loin en bas . . . La peur . . . La chute . . . Un bateau en feu . . . un bateau dans le ciel . . . Trois silhouettes . . . Sa famille ?

La douleur . . . L'eau . . . La peur . . . Le manque d'air . . . Le ballottement . . . L'air libre . . . L'eau . . . L'obscurité . . . La douleur . . . La terre meuble enfin . . .

La peur . . . La faim . . . Le froid . . . Le chagrin . . . Des bruits de pas . . . Un grognement . . . Une mâchoire énorme aux longues dents suintantes . . . L'odeur de pourriture . . . La douleur . . . Le sang . . . Le corps qui brûle . . .

Des hurlements de loup . . . Des grognements . . . L'odeur du sang . . . Une présence apaisante . . . La brûlure qui cesse . . . Une voix rassurante . . .

« Je suis ton amie, jeune deux pattes. Je te sauve et par ce geste, je te lie à moi car en toi réside l'avenir des miens. Tu seras forte car la puissance de la terre sera en toi. Je serais ton guide, ta sœur, ta famille car je suis Isera'duna, la sœur-louve, et que tu rejoins ma meute. Oublie ton jeune passé, Kayaris, aujourd'hui tu renais. »

. . .

Kayaris ouvrit un œil, la langue rugueuse de Shan're l'avait tirée du sommeil. La lune était haute, la température avait baissé. Le jeune jaguar l'avait protégée de son mieux de sa fourrure.

L'elfe serra le cou de l'animal dans ses bras puis se leva pour passer son armure. Ses muscles lui faisaient un peu moins mal . . . elle pourrait rejoindre Stormwind.

Une fois équipée, Kayaris siffla. Après quelques minutes, un majestueux tigre blanc surgit de la jungle.

« Ruth'aranor, mon ami. Nous rentrons à Stormwind. »

L'elfe monta sur sa monture et la laissa s'enfoncer dans la jungle. Shan're n'était plus visible mais Kayaris savait que le jeune jaguar serait bien avant elle en Elwyn. Au loin, une louve hurla à la lune, arrachant un frisson à l'elfe.

 
Décade du Lapin [1]
Le passé d'une louve (chapitre deux)
Il faisait presque jour, l'aube commençait à peine à percer les ténèbres de la nuit. Kayaris était réveillée depuis plusieurs minutes mais n'avait pas bougé.

La dominante semblait toujours dormir, il était pourtant tard, la meute devrait être en route pour la chasse. L'elfe regarda les autres membres de la meute. Isera'duna était déjà éveillée, elle sentait ses pensées. Singa et Tyl'ra, les deux males sombres étaient également éveillés et observaient l'aube se lever. An'shra, la femelle rousse semblait dormir encore, depuis quelques jours, elle était faible, son pelage avait perdu de sa splendeur.

La meute avait tellement diminué . . . tant ne s'étaient pas réveillés . . . Kayaris ne comprenait pas, ils semblaient si forts en s'endormant . . . Isera'duna était si évasive face aux interrogations de l'elfe . . .

Kayaris tourna légèrement la tête vers la dominante Anar'ra semblait dormir, Kayaris s'approcha doucement, ignorant les remontrances d'Isera. Elle observa le corps de la louve en détail. Si immobile . . . si . . . trop immobile ! Kayaris laissa échapper un petit cri de peur et recula vivement.

Singa, Tyl'ra et Isera grognèrent et se levèrent, montrant les crocs. Kayaris regarda An'shara et cria à nouveau.
Deux . . . la meute avait perdu deux membres durant la nuit . . . La peur s'empara de l'elfe. Kayaris se releva et s'enfuit. Isera hurla et les trois loups se lancèrent à sa poursuite.

L'elfe courrait le long de la pente enneigée, elle ne semblait pas incommodée par la neige si froide sur sa peau nue. Sa peur l'empêchait de voir les images rassurantes qu'Isera tentait de lui envoyer pour la calmer.

Les loups peinaient dans la neige fraîche de la nuit, redoublant d'effort, ils luttaient pour rejoindre l'elfe avant que cette inconsciente ne s'aventure sur le lac gelé. Isera hurla tandis que Kayaris traversait le lac. Sans hésitation, les trois loups lui emboîtèrent le pas.

L'elfe glissa sur la glace et tomba à genoux, la glace craquant sous son poids. Kayaris baissa les yeux et vit l'eau noire sous la glace. Elle releva la tête poussant un jappement de peur.

Les loups avaient ralenti l'allure, s'approchant doucement. Tous savaient que la glace pouvait rompre à tout moment. Un ours grogna sur le bord du lac, faisant sursauter Singa. Soudain la glace se brisa sous l'elfe qui glissa lentement dans l'eau. Isera bondit mordant le bras tendu de Kayaris. L'ours grogna à nouveau et se rua vers les loups. Singa et Tyl'ra se mettant entre Isera et l'ours. Grognant et écumant, ils s'attendaient à l'affrontement. La glace craquait dangereusement, des fissures apparaissaient ça et la. Tyl'ra tourna la tête et aboya en direction d'Isera. La louve tirait l'elfe hors de l'eau.

L'ours se dressa sur ses pattes arrières, se dressant de toute sa taille. Il regarda les loups et abattit ses pattes sur la glace, la brisant.

Dans un horrible craquement, tous furent engloutis par les eaux. Kayaris hurla et serra Isera dans ses bras.

. . .

Kayaris se redressa d'un coup, elle se trouvait dans une grotte aux parois de bois. La couche dans laquelle elle était allongée sentait les fleurs de printemps. Une grande ouverture se trouvait sur sa gauche, elle pouvait voir un énorme lac aux eaux mouvantes. Sur le sol, près de l'ouverture, Isera'duna était allongée, regardant l'horizon.

Un bruit sur sa droite fit se lever d'un bond l'elfe. Une partie de la paroi venait de s'effondrer et de pivoter, un être lui ressemblant se tenait dans la nouvelle ouverture. Il lui parla dans une langue mélodieuse qui lui était étrangère, son ton était doux, il sentait la forêt.

Kayaris recula d'instinct tandis que l'être avançait doucement vers elle, continuant de lui parler. Sa voix la rassura peu à peu, il prit un morceau de la couche et vint le poser sur son corps dénudé. Il la prit par les épaules et la conduisit devant la grande ouverture, lui parlant toujours. Isera grogna.

. . .

Kayaris ouvrit un œil, la lune était encore haute. Elle entendit la respiration calme d'Aladriell. Rassurée, elle se blottit tout contre l'elfe et referma les yeux.

 
Cinquième Ère [7]
Lune de la Force [4]
Décade du Panda [1]
Le passé d'une louve (chapitre troisième)
Cela faisait plusieurs mois que Kayaris avait prit le bateau vers la grande cité des elfes, son peuple. Le druide qui l'avait secouru, Ethan'ael l'avait confiée au cercle cénarien de Darnassus.

Isera'duna avait été relâchée dans la forêt, plusieurs fois, Kayaris avait tenté de la rejoindre, à chaque fois, les sentinelles l'avaient rattrapée, à chaque fois, l'elfe s'était débattu comme une louve acculée, mordant et griffant.

Sa tempe la lançait, cette fois là, elle avait presque réussi . . . la prochaine fois serait la bonne. Mais ils commençaient à se méfier, elle le sentait.

« Montre-toi docile, Kayaris. Quand ils baisseront leur garde, tu frapperas et tu reviendras à moi. » La voix d'Isera'duna résonnait dans sa tête, elle sentait son énergie se diffuser dans son corps, le revigorant. La douleur finit par disparaître.

Kayaris se leva, ce qu'ils l'obligeaient à porter constamment la grattait terriblement. Elle se dénuda et marcha jusqu'à la fenêtre de sa chambre. Une corbeille de fruit attira son attention, elle en prie un qui semblait parfumer la pièce et le dévora, son jus coulant de sa bouche sur sa poitrine, puis son ventre.

Son regard azur se posa sur la cité, un sentiment d'oppression la saisit.

« Pas encore, Kaya, pas encore. Sois patiente. » La voix était douce et réconfortante, l'elfe se détendit.

En bas, un druide l'interpella dans sa langue mélodieuse. Kayaris lui sourit et lui fit un signe du bras, enjambant le petit muret et s'asseyant sur le rebord de la fenêtre, laissant les rayons du soleil de midi caresser son corps nu.

Le plaisir embruma soudain son esprit et son corps, une douce chaleur monta de son ventre, se transformant bientôt en un feu puissant. Sa main glissa le long de son ventre. Le druide cria quelque chose mais Kayaris n'entendait plus que les gémissements de la louve au loin qui se mêlaient à ses propres cris de plaisir.

La porte s'ouvrit et le druide fit irruption dans la chambre. Malgré la langue mélodieuse de son peuple, le ton n'était que reproches et désapprobations. Il se saisit de Kayaris au paroxysme de son plaisir. L'elfe fiévreuse de plaisir n'opposa aucune résistance, ronronnant doucement tandis que le plaisir quittait lentement ses muscles.

Le druide la coucha sur le lit et couvrit son corps dénudé, Kayaris ouvrit doucement les yeux. Le druide eut un mouvement de recule et se releva d'un bon, sans un mot, il quitta la chambre, verrouillant la porte. Kayaris, épuisée, sombra dans le sommeil.

Une voix grave la tira de son repos, trois druides lui faisaient face, l'observant. Kayaris prit peur et tenta de se lever sans succès, quelque chose l'empêchait de bouger. La peur s'empara d'elle. Les elfes lui parlaient doucement, mais leurs paroles lui échappaient, leur calme augmentant encore son angoisse. L'un d'eux ferma les yeux et incanta, une lueur verte baignant bientôt sa main tendue.

Kayaris cria, son cri se transformant bientôt en hurlement de louve. Elle ouvrit soudain des yeux non plus azurs mais jaunes. Soudain, elle se leva et sauta sur l'elfe qui incantait, le reversant. Le druide tenta de se protéger de son bras, Kayaris le mordit jusqu'au sang.
La surprise passée, les deux elfes restant, attrapèrent cette furie. Kayaris grogna et tourna vers eux un regard de loup, montrant les dents, écumant sang et bave. Sans mal, elle envoya les deux elfes au sol. La porte s'ouvrit à la volée sur deux sentinelles alertées par le bruit et les hurlements. Kayaris se précipita vers la fenêtre et sauta dans le vide.

Courant nue à travers Darnassus, sous le regard incrédule des passants, elle se dirigea vers la forêt. Une sentinelle arma son arc et visa. Une forme blanche bondit, déchirant le bras de la tireuse, lui arrachant un cri de douleur. L'elfe et la louve s'enfoncèrent dans les bois.

. . .

"Kaya, tu rêves ?" La voix d'Aladriell était tintée d'amusement.

"Je savais que je te faisais de l'effet mais je ne m'attendais pas à celui la" L'elfe éclata d'un rire qui fit chavirer le coeur de Kayaris.

"Tes massages sont si bons que j'ai du m'assoupir, ala alah."

Kayaris pencha la tête vers l'elfe dans son dos. Aladriell se pencha et vint déposer un doux baiser sur les lèvres offertes.

 
Décade du Gorille [1]
Le passé d'une louve (chapitre quatrième)
Liberté . . . enfin la liberté . . .

Kayaris était allongée nue dans l'herbe non loin des restes du cerf leur ayant servit de repas.
Isera finissait de ronger un os en grognant. Depuis la fuite de la cité elfe, le restant de la meute découvrait ce nouveau territoire. Kayaris ferma les yeux, laissant les rayons du soleil chauffer sa peau nue. Elle sombra dans un demi-sommeil, se remémorant l'émerveillement et l'excitation de la découverte de cette forêt.

Tout était nouveau pour l'elfe, le parfum des fleurs, l'eau douce et tiède filant entre les troncs des arbres, le gibier si abondant, les fruits et les baies sauvages. Elle aimait tant cette forêt, ses lacs merveilleux où l'on peut plonger sans crainte, sans besoin de briser la glace. Se baigner . . .

Kayaris ouvrit les yeux, le sang du cerf avait séché sur sa peau, lui laissant une sensation désagréable de tiraillement. Laissant Isera a sa sieste, l'elfe se dirigea vers le lac qu'elle préférait. Escaladant un vieux chêne, Kayaris plongea dans l'eau chauffée par le soleil de midi. Elle avait toujours aimé nager, sentir l'eau sur sa peau, se sentir portée. Comme à son habitude, elle nageait sous l'eau, ne remontant que lorsque ses poumons la brûlaient.

L'elfe prit appuie contre le fond du lac et d'une poussée puissante fit surface dans une gerbe d'eau. Elle laissa l'air soulager ses poumons avec un plaisir certain. Reprenant son souffle, elle regarda les alentours. Son regard croisa celui d'une elfe à la chevelure d'argent. Kayaris se figea, son cœur cessant de battre un instant. L'elfe lui sourit puis baissa la tête, reprenant son occupation.

Kayaris était partagée entre le désir de fuir et la curiosité. Isera lui avait bien dit de ne pas se faire voir, que si son peuple la reprenait, ils l'enfermeraient et plus jamais elle ne pourrait se baigner. Mais . . . cette elfe semblait si douce . . . si . . . belle . . . oui, belle, le cœur de Kayaris battait à tout rompre, elle détaillait la silhouette de cette vision de beauté. Ce corps à peine caché par cette robe blanche que la lumière du soleil rendait transparente. Une chaleur agréable naissait dans le ventre de Kayaris, doucement, elle nagea vers le ponton où l'elfe semblait occupée.

Sans lever la tête, l'elfe s'adressa à Kayaris, d'une voix si mélodieuse qu'elle eut raison des dernières craintes de la fugitive. Après quelques secondes d'observation, Kayaris se hissa sans effort hors de l'eau. Elle regarda ce que faisait l'elfe, détaillant l'objet fait de cuir et de ce qui ressemblait à des feuilles, un livre lui avait dit un jour Isera, même si Kayaris ne comprenait pas à quoi cela pouvait bien servir. Un doux rire la tira de son observation, l'elfe la regardait en riant, non pas d'un rire moqueur mais d'un rire amusé. Elle lui parla à nouveau, son regard se posant sur le corps nu de Kayaris, la faisant rougir ce qui ne manqua pas de la faire rire de nouveau. Fouillant dans un sac, l'elfe sortit une étoffe et la passa sur le corps de la fugitive. L'esprit de Kayaris se bloqua, le contact de cette elfe lui procurait un tel plaisir, c'était comme lorsqu'Isera était avec un loup et qu'elle . . . L'elfe avait retiré l'étoffe et regardait le buste de Kayaris avec insistance. Suivant le regard, elle vit ses seins dressés fièrement et sentit le sang lui monter aux joues. Avec un regard doux, l'elfe approcha doucement son visage et vint coller ses lèvres à celles de Kayaris.

. . .

Le cœur battant la chamade, Kayaris regardait le plafond de la chambre de l'auberge de Stormwind. Une douce chaleur lui prenait le ventre, tournant la tête, elle regarda la silhouette endormit d'Aladriell. Et si . . .

« Pourquoi hésiter ? »

Aladriell venait de se tourner vers elle, un sourire aux lèvres. Sans un mot de plus, Kayaris se rapprocha et l'embrassa.

. . .

L'aubergiste jura dans son lit, demain, il irait parler à ces deux elfes ! C'est qu'elles finiraient presque par l'exciter à faire l'amour chaque nuit . . . Il regarda sa femme qui ronflait à coté de lui. Sa main s'approcha de sa poitrine généreuse. Après tout . . .

 
Décade de l'Ours [2]
Cauchemar ou réalité
« Lâche . . . si lâche maintenant . . . Ou est ta rage ? . . . Ces humains menacent la meute et tu courbes l'échine . . . comme un chiot soumis . . . Qu'est devenue la louve ? Est-ce que tu désirais ? Est ce pour cela que tu as rompu notre lien ? Tout cela pour cette elfe si faible et soumise . . . »

. . .

Kayaris regarda les membres du Conclave de l'ombre emmener Nectylia. La rage et la frustration couvaient en elle. Rien . . . elle ne pouvait rien faire. Elle regarda un à un les Parias présents. La même rage et la même frustration pouvaient se lire dans leurs yeux.

Le regard de Kayaris se porta enfin sur Aladriell, la rage redoubla en elle. Cet humain l'avait touché ! Elle prendrait sa tête !
Aladriell lui fit un sourire inquiet.

« Ca va mon ange ? »

« Non . . . je avoir besoin de me calmer . . . »

Kayaris s'enfonça dans la petite forêt d'Elwyn.

. . .

L'elfe avait l'impression d'avoir bu la réserve d'eau de feu du vieux gnome, Chnock. Elle était comme sur un frêle esquif en pleine tempête. Kayaris ouvrit doucement les yeux. La blancheur ambiante l'agressa. Tout semblait tanguer, elle avait froid. La nausée la prit soudain puis vinrent les ténèbres et la délivrance.

. . .

Elle était là ! Kayaris pouvait sentir sa présence ? Tous ses sens étaient en alerte, ses mains serraient les poignées de ses épées. Ses yeux scrutaient chaque buisson.
Une vive douleur au poignet droit lui fit lâcher son arme. La peur commençait à s'emparer d'elle. Une seconde morsure, au poignet gauche cette fois, lui arracha un cri de douleur tandis que son arme tombait dans l'herbe de la petite clairière entourant le lac.

La vue de l'elfe se brouillait, son sang semblait bouillir dans ses veines. Le monde vacilla soudain, Kayaris était terrorisée. Une douleur atroce à la gorge la fit s'écrouler. Ses mains se refermèrent sur le cou de la louve. Dans un effort désespéré, l'elfe se dégagea, envoyant Isera'dune bouler.

Tel un félin, Kayaris se ramassa, prête à agir et observa celle qu'elle avait cru son amie. Isera grognait et écumait, son pelage, autrefois si blanc, virait aujourd'hui au gris terne. Ses yeux se portèrent sur ses armes, sans elles, Kayaris ne donnait pas chère de sa survie.

Un mouvement attira le regard de l'elfe. Sur sa droite, non loin, se tenait Aladriell. Elle tenait dans ses bras un corps inanimé . . . son corps !

Isera passa à l'attaque, profitant du trouble de Kayaris. Ses mâchoires puissantes se refermèrent sur la gorge de l'elfe. Kayaris sentit ses forces l'abandonner. Son regard se tourna vers Aladriell. Le son étouffé de sa voix lui parvint : « Ni ethala ri thera Aman'ni.(1) »

La frustration succéda à la peur puis se mua en colère. Comment Isera osait lui prendre sa vie ? Qui était-elle pour décider à sa place ?
Une explosion de lumière blanche l'aveugla. Ce fut son dernier souvenir tandis qu'elle tentait de repousser la louve. Sa dernière pensée fut pour celle qu'elle entendait pleurer non loin.

(1) « Je t'aime ma femme Kayaris » en Darnassien.

 
Cauchemar ou réalité (suite)
Froid . . . Si froid . . . Douleur du corps, peine de l'âme . . .

Un grognement perturba le silence de l'aube naissante. Une forme à demi recouverte de neige bougea.

Kayaris tentait de rassembler ses pensées, sa tête la faisait souffrir, comme si tous les nains de la Grande Forge prenaient son cerveau pour une enclume. Un sentiment de vide . . . Quelque chose manquait . . . Douleur . . . La douleur l'empêchait de réfléchir . . .

Soudain, l'horrible vérité que son esprit se refusait de voir lui apparut.

. . .

Le lièvre des neiges s'étira, ce nouveau terrier était bien mieux que son ancienne souche. Celui-ci était chaud. Pourquoi ? Le lièvre s'en moquait, il avait bien dormi et maintenant il avait faim.

Doucement, il déblaya la neige et passa son museau, humant l'air frais du matin. Aucun danger, aucune odeur de prédateur . . . juste cette odeur de fleur. Le lièvre sortit dans la lumière naissante, sautillant dans la neige, montant sur le petit talus.

. . .

« THORI'DAL !(1) »

Le cri brisa le silence, résonnant sur les montagnes, un lièvre détalla.

Kayaris s'assit dans la neige, ses yeux s'embuèrent de larmes. Rien, elle ne sentait plus la douce présence. La peine, le chagrin et le désespoir affrontaient la rage, la douleur et la colère dans l'esprit de l'elfe.

Un hurlement de loup se fit entendre au loin suivis d'un autre plus proche et encore un encore plus proche. Le sang de Kayaris se glaça, ils étaient là . . . son ancienne famille . . . tous là, elle reconnaissait leurs voix.

L'elfe se releva d'un bond, la douleur dans sa tête avait disparu, l'instinct de survie prenait le dessus. D'un geste précis, elle réajusta les sangles de son armure et ramassa ses épées. Comment se trouvait-elle là ? Kayaris n'en avait aucune idée mais l'heure n'était à ce genre de considération. Pour l'instant, il fallait survivre, la chasse était lancée et cette fois, l'elfe était la proie.

Les loups étaient rapides mais leurs courtes pattes les empêcheraient de progresser rapidement dans la neige, Kayaris courut vers la poudreuse fraîchement tombée. Son seul espoir était d'atteindre les montagnes, les loups ne tenteraient pas l'escalade, la paroi était trop abrupte.

. . .

Kayaris traça un nouveau trait sur le rouleau de tissu de mage . . . vingt quatre . . . cela faisait vingt quatre jours qu'ils lui donnaient la chasse . . . Et ils avaient failli l'avoir . . . L'elfe regarda son avant bras gauche bandé . . . Une sacrée chute.

Le petit feu craqua et Kayaris sursauta. Elle se sentait usée, les loups la traquaient sans relâche . . . Elle devrait quitter sa cachette avant l'aube . . . Dans quelques heures . . . L'elfe s'allongea et ferma les yeux. Elle ne trouverait pas le sommeil, elle le savait. Les mêmes questions sans cesse revenaient la hanter.

Que s'était-il passé ? Pour ne sentait-elle plus Aladriell ? Comment était-elle arrivée ici ? Pourquoi ici ? Pourquoi la meute la chassait-elle ? Pourquoi n'étaient-ils pas mort ? Pourquoi . . . Le sommeil la saisit d'un coup.

. . .

Singa était sur ses traces, elle reconnaissait son odeur, sa façon de jouer avec sa proie. Kayaris comptait sur la neige pour masquer son odeur, elle savait que le loup ne pourrait monter dans l'arbre mais si elle était repérée, elle serait prise au piège.

Elle ne voyait rien, la neige et la pénombre dissimulaient le loup à son regard. Kayaris tendit l'oreille.

Un lapin . . . une chouette . . . un . . . Kayaris secoua la tête et écouta à nouveau. Au début étouffé, le son prenait de l'ampleur . . . un air de flûte . . . de la musique . . . l'elfe se concentra sur les notes.

« Aman'ni . . .(2) » A peine plus qu'un murmure apporté par le vent, la voix d'Aladriell parvint à ses oreilles.

« Bats-toi, Aman'ni . . . bats-toi pour moi . . . pour nous . . . » La brise nocturne continuait de porter les paroles d'Aladriell.

Le cœur de Kayaris se serra, l'espoir renaissait en elle, après trois années de fuite.

. . .

Singa entendit un bruit, à pas de loup, il se dirigea doucement vers la source.

« Je croyais que tu n'arriverais jamais, Singa. Tu te fais vieux . . . Tu n'aurais pas du quitter ta tombe, mon ami. »

La voix de Kayaris était calme et posée. Comment cette petite arrogante de deux pattes osait-elle le narguer ainsi ! Et ou était-elle ?
Le loup grogna sa rage. Il ouvrit sa gueule pour hurler afin de prévenir la meute. Gonflant ses poumons, il leva la tête. La lame de l'épée de Kayaris s'enfonça profondément dans la gueule du loup.
L'elfe décapita le loup puis empala sa tête sur une branche, la plantant dans le sol.

. . .

La chasseresse observait sa nouvelle proie. Etrange comme les prédateurs ne savent comment réagir lorsqu'ils sont traqués. La louve semblait nerveuse, sentait-elle sa mort ? En sept années, Kayaris avait tué la plupart des membres de la meute, il ne devait plus rester que deux ou trois membres. Elle regarda la louve avancer vers le piège, vers sa mort. Le vent lui parlait, le vent lui disait qu'il l'aimait, le vent avait un nom.

(1) Aladriell en Darnassien
(2) Kayaris en Darnassien

 
Lune d'Agilité [2]
Décade du Tigre [2]
Cauchemar ou réalité [suite]
L'elfe regardait le corps sans vie de l'ancienne dominante. Celle qui l'avait terrorisée durant des années, tuée si facilement tandis qu'elle se désaltérait.
Karays dégagea son épée du corps de la louve.
Celle qui avait ordonné tant de punition gisait à ses pieds. Selon la loi de la meute, Kayaris était devenue la dominante. Dominante . . . ce mot la fit sourire . . . Dominante, dominée . . . telle avait été sa vie . . . pathétique.

Terrycia . . . l'amante devenue sa mère adoptive . . . elle lui avait ouvert les yeux . . . elle lui avait apprit l'égalité.
Aladriell, d'un simple geste, un simple don avait changé le cours de sa vie. Rien ne pourrait égaler ce qu'elle lui avait offert. Sa pureté . . . donné par amour, simplement . . .

Un puissant hurlement tira l'elfe de sa rêverie.

« Bientôt Isera, très bientôt . . . profite de ta solitude, médite sur tes actes, bientôt tu récolteras ce que tu as semé ! »

En silence, prenant soin d'effacer ses traces, Kayaris disparut dans la montagne.

. . .

L'elfe tourna la dernière page, elle ne lisait presque plus les mots, elle les connaissait par cœur. En dix années, elle avait eu le temps de lire et d'apprendre. Elle n'aurait jamais cru que la langue des hommes fut si complexe et si belle. Elle aimait tant s'amuser avec, les écrire.
Son regard se porta sur le dernier texte qu'elle avait écrit sur un simple tissu de soie. Le regardant sans le voir, elle se mit à réciter les quelques vers.

Je vivais dans un monde au bleu azur obscur
Lorsqu'une tendre femme me rendit soudain blême,
Deux yeux verts émeraudes, d'une beauté sans mesure,
Des cheveux verts, presque un diadème,
Vinrent contre mes rêves se blottir
Me faisant même pousser des ailes,
Comme un aigle dans son sourire
Partant rejoindre les hirondelles.
Cet oiseau là, Aladriell, c'est moi.
Et cette douceur princesse, qui passe avec légèreté,
Ecoute-moi, ala alah (1), car c'est toi.
Dans ta main je veux m'embraser.

Fermant les yeux quelques instants, Kayaris sortit un nouveau bout de tissu et sa plume. De sa dague, elle s'entailla le pouce, plongeant la plume dans son sang, elle traça quelques lignes.

Ta bouche, Aladriell, plus tendre que l'arc-en-ciel si discret,
M'emprisonne au coeur des cyclones verts émeraudes
De tes yeux en tempête
Et me guide vers des sommets verts
Comme un aigle se cachant près de toi...
L'aube...
Mon rêve meurt au plus profond de mes désirs
Tandis qu'une douceur lumière enveloppe mon coeur tremblant.

Portant son pouce à sa bouche, elle rangea son travail avec soin. Le soleil finissait de disparaître à l'horizon. Kayaris alla à l'entrée de la grotte et tendit l'oreille.

« Aman'ni . . . Aman'ni . . . (2)»

Soupirant, l'elfe regagna sa couche.

« Encore une nuit loin de toi, mon amour . . . Il ne reste plus qu'elle . . . l'heure approche . . . tu me manques . . . »

Une larme roula sur la joue de Kayaris, l'obscurité s'installa.

(1) mon ange en darnassien
(2) Kayaris en darnassien

 
Cauchemar ou réalité (fin)
Comment en était-elle arrivée là ? Qu'est-ce qui avait si mal tourné ? Ou était son erreur ?

Cela faisait bientôt dix années du rêve qu'elle essayait de trouver son erreur . . . Dix années . . . Il fallait en finir . . . Mais comment ?
Sa propre mort ici signifierait la fin de tous ses rêves de renaissance de sa race . . . Comment faire ? Elle était seule maintenant, si seule . . .
Et si . . . et si elle la tuait ? Non, stupide, cela reviendrait à se tuer soi-même car le corps mourait la-bas. Elle devait trouver un moyen de sortir de son propre piège ! Mais comment ?

Elle réfléchit un long moment, les jours n'ayant aucune importance pour elle.

Il faudrait la forcer à renoncer, la forcer à capituler, à lui abandonner son corps . . . Oui, pourquoi pas . . . Mais il faudrait un plan de rechange . . .Oui . . . OUI . . . OUI !

Les yeux jaunes se fermèrent dans la pénombre de la tanière. Bientôt, elle aurait sa revanche.

. . .

Kayaris terminait de manger son petit déjeuner. Ce geste lui semblait futile et pourtant, elle s'accrochait à ses réflexes, manger, boire, dormir, se laver. Pourtant, elle avait comprit depuis plusieurs années ou elle se trouvait. Elle savait qu'elle n'en avait pas besoin physiquement. Mais elle continuait, inlassablement.

Levant la tête vers l'ouverture de la grotte, l'elfe contempla l'aube naissante. Il était temps. Sans trop réfléchir, elle rangea ses affaires et s'équipa. Cela serait aujourd'hui, à l'endroit qu'elle avait choisi. Isera viendrait, elle le sentait.
D'un pas décidé, Kayaris se mit en route vers le lac ou tout avait changé, un endroit symbolique pour un moment crucial. La-bas allait se jouer son avenir, tout comme la-bas s'était joué son passé.

. . .

Elle était la, assise sur la glace, semblant dormir . . . Pourquoi ici ?
La louve observa les alentours, tout était comme ce fameux jour . . . mais cette fois, pas de druide pour la sauver, elles étaient seules et la glace ne romprait pas, pas cette fois.
Isera reporta son attention sur l'elfe. Elle semblait confiante et calme. La colère s'empara d'elle. Cette petite ingrate avait décimé sa meute . . . un à un, inlassablement, elle les avait traqués et tué. Pensait-elle pouvoir venir à bout de la nouvelle dominante ainsi ?

En silence, la louve s'avança sur la glace, prenant soin de rester dans le dos de la chasseresse.
Stupide petite deux pattes, elle n'est pas prête au combat . . .

Que regardes-tu, Kayaris dans la glace ? Pourquoi la fixes-tu ainsi ?

Une idée germa dans l'esprit rongé d'Isera.

Oui . . . Regarde la glace . . . Regarde bien . . . Regarde bien et souffre !

. . .

Kayaris était plongée dans ses pensées, regardant l'eau sombre sous la glace. Aladriell . . . Que faisait-elle maintenant ? L'attendait-elle ? Oui, le vent ne pouvait mentir.
Une image prit soudain forme sur la glace, dissipant le reflet de l'elfe.

Une cité . . . une place . . . un grand escalier . . . des gens, beaucoup de gens . . . Ils hurlaient . . Non, ils criaient . . . La peur ? . . . Non, la joie, ils célébraient quelque-chose.

L'elfe se concentra sur l'image.

La cathédrale de Stormwind . . . un mariage ? . . . Un couple descendait . . . Un elfe, grand, musclé, elle le connaissait . . . . Imladrair ? . . . Et . . . Aladriell ! ! !

Le désespoir l'envahit soudain. Elle ne l'avait pas attendu ? Le silence se fit pesant, une douce brise rompit lentement le silence, faisant bruisser les branches des arbres autour du lac.

" Aman'ni . . . Aman'ni . . . Ni ethala . . .(1) "

. . .

Isera jubilait, elle regardait le désespoir naître dans le cœur de l'elfe. Elle avait gagné, bientôt ils renaîtraient tous !

La louve grogna, reniflant l'air et tendant l'oreille.
Etait-ce une voix dans la brise ? Non, impossible, elles étaient seules.

" Aman'ni . . . Aman'ni . . . Ni ethala . . .(1) "

Non ! Impossible ! Cela ne se pouvait pas ! Cette maudite deux pattes ne pouvaient être là.

" Est-ce tout ? Tu me déçois Isera. Je m'attendais à mieux. Une douce brise parvient à balayer tes mensonges maintenant . . . Ton temps serait-il révolu ? "

Kayaris se leva doucement et se tourna vers son ancienne amie. Isera grogna, son pelage était totalement noir à présent.

" Ici tout à commencé, ici tout finira. "

La chasseresse dégaina ses deux épées tandis que la louve chargeait.

. . .

La fatigue la gagnait de plus en plus, Kayaris avait perdu toute notion de temps. Ses muscles n'étaient que douleur. Parade, riposte, esquive, feinte.

Une voix éclata dans sa tête.

Abandonne, tu ne pourras jamais gagner.

La rage s'empara de l'elfe, dans un effort désespéré, elle lança une attaque vicieuse à la louve. Isera fit un bond en avant, ouvrant une gueule écumante.

Tu as perdu, deux pattes !

Kayaris plia son genou, dévissant son corps, les crocs d'Isera se refermant sur le petit sac en cuir à son cou. Emportées par leur élan, les deux adversaires s'écroulèrent.

" Vraiment ? "

Kayaris abattit son bras gauche, son épée transperçant le flanc de la louve dans une gerbe de sang épais et noir.
Une pure lumière blanche éclata entre l'elfe et Isera.

. . .

" Aladriell ! "

La présence . . . la présence était revenue, une voix familière résonna dans l'esprit de l'elfe.

Aman'ni ?(2)

"Kayaris !"

Aladriell se jeta dans les bras de Kayaris.

. . .

" Ha bin ça s'était calmé ! V'la t'y pas qu'ça r'commence ! Une s'maine de calme et hop ! "

L'aubergiste tendit l'oreille.

" Bin elles pleurent maintenant, c'nouveau ça encore, pffff ! "

(1) " Kayaris, je t'aime " en Darnassien
(2) " Kayaris " en Darnassien

 
Décade du Singe
Décade du Faucon
Lune de l'Esprit [1]
Décade de la Chouette [1]
Le passé d'une louve (chapitre cinquième)
« Kayaris ! Kayaris tu m'écoutes ? »

L'elfe referma son livre d'un coup sec, la tête sur ses genoux sursauta.

« Et bien . . . je vois que ce que je t'apprends ne t'intéresse pas . . . »

Kayaris se releva et s'étira. Ecarquillant les yeux, elle regarda l'elfe avec l'air innocent d'une petite fille.

« Hm . . . Tu as vite compris comment réagir . . . tu sais très bien que je n'arrive pas à être fâchée contre toi bien longtemps . . . »

Kayaris se fendit d'un grand sourire.

« Pourtant tu devrais un peu moins rêvasser et écouter mes leçons. Tu n'as pas encore rattrapé ton retard et tu sais très bien quel est notre accord avec le cercle cénarien. »

Kayaris fit la moue et hocha la tête.

« Tu veux retourner chez les druides ? C'est ça que tu veux ? »

« NON ! Je avec toi vouloir toujours ! »

Elysadora fronça les sourcils.

« Et bien ce n'est pas avec ce genre de phrase que nous allons convaincre les druides de tes progrès. Essaie de faire un effort tout de même, je sais que tu n'es pas bête comme le disent les druides. »

Quel besoin de savoir la langue des deux pattes ? Stupide, idiot ! Ils te font perdre ton temps ! Viens, viens avec moi, sort de la ville !

Kayaris se leva doucement et se dirigea vers la sortie des jardins du temple.

« Mais . . . Mais Kaya . . . Mais ou vas-tu ? Tu sais que tu n'as pas le droit de sortir. Mais arrêtes ! »

L'elfe se leva et attrapa Kayaris par le bras. D'un mouvement rapide, la fugitive se dégagea et lança sa main au cou d'Elysadora. Montrant les dents et grognant, ses doigts enserrèrent la gorge nue de l'elfe à la chevelure d'argent. Kayaris posa un regard jaune et haineux sur l'elfe effrayée.

« Qui es-tu, deux pattes, pour me dire ce qui est bon pour elle ? Elle est à moi ! »

Elysadora était terrorisée, sa voix . . . sa voix avait changée . . . et ses yeux . . . Pourtant, l'elfe se ressaisit, elle gifla violemment Kayaris lui arrachant un hoquet de surprise.
Les doigts se desserrèrent et Elysadora fit un pas en arrière.

« Bien ! Si tu veux partir, pars, mais ne revient plus jamais. Et inutile de te dire que je ne te laisserais plus dormir avec moi. Réfléchis bien à ce que tu perds. »

L'elfe tourna les talons et se dirigea vers l'annexe du temple hébergeant les novices.

Kayaris porta la main à sa joue, elle fronçait les sourcils, cherchant à comprendre.

« Pourquoi ? Je . . . voul . . . heu . . . veux pas partir. Je . . . aime apprendre de toi. »

Elysadora tourna la tête vers Kayaris et lui sourit.

« Alors viens vite, nous avons juste le temps d'aller nous laver avant le soupé. »

Kayaris se mit à courir, attrapa l'elfe par la taille et la jeta sur son épaule avec douceur.

« Mais . . . Kaya, tu es folle ! Tu vas te faire mal . . . Pose moi, Kayaaaaaaaaa . . .[i] »

Elles se dirigèrent vers la dépendance en riant.

. . .

La grande prêtresse referma la fenêtre donnant sur le parc. Elle se retourna vers Tyrande et lui sourit.

« [i]Je pense toujours que c'est une mauvaise idée. Cette elfe est dangereuse. Vous risquez la vie de votre fille, Alithéa.
»

« J'ai confiance dans le jugement de ma fille, Tyrande. Cette petite arrivera à couper le lien. »

« Prions Elune pour que vous ayez raison car au moindre écart, l'archidruide ne lui laissera aucune chance . . . Et je ne pourrais rien y faire, vous le savez . . . »

« Je sais . . . »

. . .

Kayaris eut un sourire qui surprit ses compagnons.

« Ca va pas ? Tu souris alors qu'ils vont nous tailler en pièce ! »

L'elfe tourna la tête vers le nain armuré qui venait de parler et leva un sourcil.

« Nous tailler en pièce ? Je ne pense pas maître nain. Voyez sur la colline, ma femme a envoyé le signal. »

Sans attendre de réponse du nain, Kayaris encocha une flèche et alluma le bout spécial au brasero. Pointant son arc vers le ciel, elle le banda au maximum, guettant la charge de la horde du coin de l'œil.

« Tire ! Mais Tire, nom d'un nain ! Ils sont sur nous ! Tu vas tous nous faire tuer, saleté d'elfe ! »

La flèche s'envola dans un sifflement aigu. Décrivant un arc de cercle dans le ciel des montagnes d'Altérac, elle plongea vers les forces de la horde qui traversait le dernier pont avant la citadelle naine.

Une énorme déflagration souleva un nuage de poussière. Le silence s'abattit sur le champs de bataille, la poussière fut lentement balayée par le vent des montagnes.
Au fond du ravin gisait des centaines de corps sans vie. Le nain regardait la scène, incrédule.

« Vous disiez maître nain ? »

« Heu . . . rien, rien . . . je ne disais rien. »

« Venez, allons aider Aladriell à remonter par la falaise . . . Et fermez votre bouche, votre langue va geler. »

L'elfe éclata de rire, bientôt suivit du nain et des derniers défenseurs.

 
Décade de la Baleine
Décade du Lapin
Sixième Ère [2]
Lune de la Force [1]
Décade du Panda
Décade du Gorille [1]
Harwenna
Douleur . . . âme qui souffre . . . désespoir . . .

La louve noire comme la nuit leva la tête et grogna. Humant l'air durant plusieurs minutes, cherchant, recherchant d'où venait ce désespoir, cette souffrance.

Enfin, elle repéra la source. Ses babines se retroussèrent dans un sourd grognement. Elle darda ses yeux jaunes vers sa proie. L'heure de sa revanche était venue.

Aladriell . . . tu m'as enlevé ma fille, je viens prendre la tienne !

Un long hurlement déchira les plaines enneigées.

. . .

Peur . . . si peur . . .

Que fais-tu là jeune elfe ?

Surprise . . . peur . . . tristesse

Pourquoi es-tu triste ?

Inquiétude . . . peur

N'aies pas peur, je ne veux que t'aider. Raconte-moi pourquoi as-tu voulu mourir, Harwenna ?

Surprise . . . incompréhension

Qui . . . qui êtes vous ?

Une amie, n'aies pas peur. Ils t'ont trahis n'est ce pas ? Ils t'ont mentis ?

Tristesse . . . désespoir

Oui . . .

Tu as voulu leur échapper . . . fuir ce monde de mensonge et de malheur ?

Oui . . .

Veux-tu que je te montre un monde d'amour et de bonheur ? Un monde sans mensonge ? Un monde remplit de gens comme toi, ne demandant qu'a être aimés ?

Un monde comme ça n'existe pas ?

En es-tu certaine, Harwenna ? Enfin, je n'insisterais pas . . . la mort va bientôt te prendre Harwenna, le néant distordu t'attend. Au revoir, jeune deux pattes.

Attendez ! Montrez-moi ! Amenez-moi la-bas ! Revenez ! Je vous en prie . . .

Désespoir . . .

Peur . . .

Tristesse

Viens Harwenna, dépêches toi ! Suis moi ! Viens de ton plein gré dans mon paradis.

Je . . . oui, je vous suis, amenez moi la bas.

. . .

Froid . . . silence . . .

Harwenna ouvrit les yeux et les referma immédiatement, éblouie par la lumière vive.
Clignant plusieurs fois des yeux, la jeune elfe pu enfin parcourir son paradis des yeux.
Un immense lac gelé s'étendait sous ses pieds, partout ou ses yeux se portaient, ils ne trouvèrent que neige et glace. Les montagnes, les forêts, les cours d'eau, tout était glacé, figé.

Bienvenu dans mon rêve Harwenna !

« Mais . . . ce n'est pas ce que vous m'avez promis ! »

Promis ? . . . hm . . . Aurais-je mentis ?

« Mais . . . »

Adieu, jeune deux pattes ! Et merci de ton don !

« Mon don ? Quel Don ? »

« Revenez ! REVENEZ ! REVEEEENNNNEEEEEEEZZZZZZZ ! »

L'elfe tomba à genou dans la glace, la faisant grincer sinistrement. Elle enfouit son visage dans ses mains et éclata en sanglot . . . Même mourir était trop difficile pour elle . . .

. . .

« Ca ne marchera pas ! »

Kayaris enrageait ! Tyranael ne prenait même pas la peine de l'écouter. Cette elfe était détestable avec son air supérieur ! Madame je sais tout, Madame j'ai raison !

« Vieille folle ! Continues de ne pas écouter ! Continues de ne pas me croire ! J'ai juste vécu plus de deux cent années avec Isera'duna ! Je ne sais pas du tout de quoi je parle ! »

L'elfe sauta sur son tigre et tendit la main à Aladriell qui se blottit entre ses bras en souriant.

« Viens ma puce, allons chercher Harwee. »

« Helwaliun ? Veux tu nous guider là ou personne ne viendra nous déranger ? »

« Oui, allons y. »

. . .

Le faible feu arrivait à peine à réchauffer l'elfe. Dehors la tempête grondait, la neige tombait drue, empêchant la lumière de rentrer dans la grotte.

Depuis combien de temps était-elle ici ? Combien de mois ? D'années peut-être ?

« Falla Aman'ni . . . .(1) »

Harwenna regarda le mur de Pierre en face d'elle. Du sang séché depuis longtemps recouvrait une bonne partie de sa surface. Un texte était encore visible par endroit, l'elfe ramassa une petite bûche enflammée et s'approcha pour lire.

Quatrième année, septième mois, quinzième jour.

Aladriell me manque tellement, je . . . . . . . . . . vivre sans . . . . . . . . . . . . . supplice bien plus . . . . . . . . . mais . . . . . . . le vent . . . . . . . . . . . son amour.

Ses lèvres, sa bouche, son sourire, ses seins, sa . . . . . . . me rappelle . . . . . . . . . . . nuits ensembles . . . . . . . . . . . mon pendentif . . . . . toujours, la lumière ne faiblit pas.

Ni ethala Thori'dal (2)


Le vent s'engouffra soudain dans la grotte, soufflant le feu si durement allumé. Harwenna sursauta, terrifiée, désespérée.
Assez ! Elle n'en pouvait plus ! Trop dure . . . Comment Kayaris avait pu supporter ça ?
L'elfe jeta sa torche éteinte et couru dans le blizzard.

(1) Maman Kayaris en Darnassien
(2) Je t'aime Aladriell en Darnassien

 
Décade de l'Ours
Lune d'Agilité [1]
Décade du Tigre [1]
Harwenna (suite)
La neige avait enfin cessé. La piste n'était plus visible depuis longtemps. Kayaris regarda Helwaliun. Comment cet elfe faisait-il pour ne pas dévier de sa route ? Comment faisait-il pour continuer d'avancer dans cette poudreuse ?

L'elfe réajusta la couverture sur le corps endormi d'Aladriell qu'une rafale de vent glacé avait découvert.

« Nous sommes arrivées? »

« Non, ma puce, pas encore. Je te réveillerais. »

« Je ne suis pas fatiguée tu sais, je . . . »

Kayaris sourit tandis que la fatigue emportait à nouveau son ange vers le royaume des rêves. Un sourire ne tarda pas à illuminer le visage rougit par le froid d'Aladriell.
Kayaris ferma les yeux et partagea le rêve de sa tendre . . . Une douce chaleur envahit le ventre des deux elfes tandis que des images de leurs ébats amoureux défilaient dans leurs esprits fiévreux de désir.

Helwaliun se retourna en humant l'air, il regarda les deux elfes et sourit, reprenant sa marche dans la neige. Il les protègerait, il l'avait promit et il honorerait cette promesse.

. . .

Dans un dernier spasme de plaisir, l'humain déversa son plaisir et roula sur le coté, haletant. L'elfe releva la tête, terminant de se lécher les lèvres et regarda la femme étendue sur le dos.

L'humaine a déjà perdu connaissance . . . pauvre petite deux pattes . . . Au moins son goût n'était pas si mauvais . . .

L'elfe se releva et ramassa ses affaires. Elle regarda ses deux amants d'un soir.

Pathétique . . .

L'homme ouvrit les yeux et regarda l'elfe.

« Alors ma belle ? Tu as déjà ton compte ? »

« Non . . . loin de là . . . mais je crois que je ne l'aurais pas ce soir. »

« Vraiment ? Dommage . . . je m'occuperais d'Agnès alors. »

L'elfe regarda à nouveau l'homme, surprise de constater sa vigueur retrouvée.

« Peut être me suis-je trompée sur toi. »

Sans un mot de plus, elle dirigea sa bouche vers l'objet de son désir.

« Moi c'est Drake et toi ? »

L'elfe releva la tête en souriant.

« appelle-moi Harwenna. »

. . .

« Tout est prêt, Dames. »

« Merci Helwaluin. Mais rappelles toi, quoi qu'il se passe dans cette pièce, ne fais rien. Ton rôle est d'empêcher quiconque de nous déranger. »

« Que va t'il se passer ? »

« Difficile à dire, mon ami. Nous allons pénétrer dans le rêve d'Isera'duna . . . une sorte de vision de mon passé, du moins, d'après ce que je sais . . . Vois-tu, j'en connais le chemin sans savoir y aller. Tout ce que je sais c'est que nos corps ressentiront ce que nos esprits penseront et vivront. Mais en aucun cas, tu ne devras nous aider. Je sais que ce que nous te demandons est très dur mais, pour Harwenna, tu dois le faire. »

« Je n'ai qu'une parole. Personne ne vous dérangera ou alors c'est que je serais mort. »

« Merci, mon ami. Nous partirons demain matin, cette nuit, Aladriell et moi irons sur la plage. Nous avons besoin de nous retrouver. »

« Je comprends. »

Aladriell et Kayaris sortirent alors que le soleil disparaissait à l'horizon. Cette nuit, les vents marins emportèrent leurs cris d'amour et de plaisir. Elles s'aimèrent sans retenue avec ce sentiment que peut être, cette fois serait la dernière.

Au loin, une louve hurla à la lune.

. . .

La glace céda enfin ! Dans une gerbe d'eau glacée, Harwenna émergea et avala une grande goulée d'air. Elle écarta les bras et s'accrocha au bord tranchant de la rive de glace. Ses poings la lançaient, ses poumons la brulaient, elle ne sentait presque plus ses pieds.
Dans un dernier effort, l'elfe parvint à sortir de l'eau et à rouler sur la glace.

Bientôt six années et elle arrivait encore à se perdre . . . Cette fois, elle avait vu sa fin approcher. Etrangement, elle avait été heureuse. Elle n'avait pas luté, se laissant couler dans l'eau sombre et glacée.
Et puis . . . et puis, il y a eu ces voix . . . des voix qu'elle connaissait . . . Helva, Tyranael . . . et puis . . . l'image de ses deux mères, Aladriell et Kayaris.

Leurs regards . . . si déterminés . . . elles allaient venir la chercher, elle le sentait. La peur s'était installée, la peur de mourir, l'envie de vivre, de revoir ces gens, les personnes qu'elle aimait et qui l'aimait.
Kayaris lui avait dit un jour que la peur était un bon allié dans certain cas, elle empêchait de faire des erreurs fatales, elle aidait à survivre. Alors Harwenna avait écouté sa peur, elle l'avait laissé l'envahir . . . et elle avait survécu.

Fatiguée et glacée, l'elfe retourna péniblement dans sa grotte, elle referma la porte de branchage et de boue et alluma un feu avant de sombrer dans un sommeil plein d'espoir, le premier depuis bien longtemps.

. . .

Isera'duna réfléchissait . . . Ou pouvait bien se trouver son ancienne hôte ? Même cette imbécile d'humaine, Sarahn, ne savait rien . . . Elle avait pourtant senti deux présences si proche de la prison . . . Kayaris et cette voleuse d'Aladriell . . . Qu'elles viennent, elle les tuera ! . . . non . . . mieux . . . oui . . .

« Je trouverais vos corps et je mangerais vos cœurs ! Tu m'entends Kayaris ? J'arracherais le cœur de ta femme ! »

L'elfe frappa le maître des griffons et vola une monture.

Elle aime l'océan et son calme . . . je sais ou tu te caches, Kayaris !

. . .

« Qu'est ce qu'il y ma puce ? Tu es bien silencieuse. »

« Rien, ça va mon ange »

*Peur *

« Pas avec moi, ma puce. De quoi as tu peur ? »

« J'ai . . . j'ai peur de ne pas revenir . . . »

« Si tu ne reviens pas, je ne reviendrais pas non plus. »

« Mais si ! »

« Non, je te rejoindrais, j'ai juré devant Elune. Aller, il est temps. »

Les deux elfes s'allongèrent cote à cote, se tenant la main.

« Détends toi comme je t'ai appris, mon ange. Ensuite, tu nous guideras vers Harwee. »

Kayaris respira profondément, laissant son esprit vagabonder, le contact chaud et doux de la main d'Aladriell la rassurant.

. . .

Helwaluin avait préparé la maison. D'après les dires de Kayaris, Isera'duna, même dans le corps d'Harwenna serait capable de la retrouver grâce à son odeur.
Le chasseur avait réfléchit à ce problème pendant tout le trajet. Il avait ensuite profité de l'entraînement au voyage des deux elfes pour mettre en pratique toutes ses connaissances de chasseur.

Cette maison était une cabane de pêcheur perdue dans la campagne de Southshore. L'elfe sourit en repensant à la tête des habitants lorsqu'il leur avait demandé d'acheter tout le linge sale des pêcheurs de la ville. L'odeur dans la cabane était plutôt désagréable. Elle sentait l'humain et le poisson. Il avait même poussé le vice à faire sécher de la morue sur des cordes tout autour de l'habitation.

Il ne restait plus qu'à masquer sa propre odeur car le vent marin pourrait le trahir. Helwaliun regarda les seaux de glaises. Il ne devait pas être très présentable mais au moins, la louve ne le trouverait pas facilement.

. . .

Kayaris ouvrit les yeux sur cet endroit si familier. Aladriell était à ses cotés, sa main dans la sienne.

« Nous y sommes ma puce. Et je pense savoir ou trouver la petite. »

« C'est ici que tu as grandit ? »

« En quelque sorte ma puce, viens, je vais te montrer ou j'ai vécu dix années en pensant à toi. »

Kayaris se dirigea vers les montagnes au Nord, évitant les crevasses et les congères avec une déconcertante facilité.

. . .

Harwenna venait de se coucher, encore une journée dans cet enfer glacé . . . Son regard rivé aux flammes du petit feu lutant pour réchauffer la grotte, elle pensa à ses amis, à ses mères et à sa fille.

Soudain, le vent glacé s'engouffra dans la grotte, menaçant de souffler son feu. Harwenna se leva d'un bond empoignant une torche en ronchonnant.

« Saleté de vent ! Il a encore arr . .. »

L'elfe ne finit pas sa phrase, laissant sa torche tomber au sol.

« Bonsoir Chaton. Tu nous laisses entrer ? »

Harwenna sauta au cou d'Aladriell et Kayaris, fondant en larme.

 
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