1er Août 2018 3ème jour de la Décade du Lapin ( Lune de l'Esprit ) -
Les Terres de Kirin Tor

Firalia

Points : 3
Joué par : Firalia Joué par : [ Information masquée ]
Age : 26 ans
Lieu de naisance : Stormwind
Sexe : Femme
Race : Humain
Faction : Alliance
Formation : Prêtre
Niveau : 60
Guilde :
Artisanat 1 : Herboriste
Artisanat 2 : Enchanteur



 
Septième Ère [3]
Lune de la Force [2]
Décade du Panda
Décade du Gorille
Décade de l'Ours [2]
Une prêtresse tourmentée (partie 1)
Les yeux verts d'une jeune fille étendue s'ouvrit en un sursaut.
Elle se leva lentement, scrutant chaque détail de la pièce sombre et nue qui servait de cabinet noir. Rajustant consciencieusement l'ample robe blanche qui lui servait d'habit de novice, elle fit tournoyer ses mains blanches et délicates. Un halo doré l'entoura, la nimbant d'une douce chaleur, et elle soupira d'aise, quelques instants. Le charme se rompit, l'obscurité retomba.
La novice prit un air boudeur. Elle détestait cet endroit. 16 ans demain, et on ne l'autorisait seulement pas à voir sa famille. Quelle injustice ! Elle aurait bien aimé se marier, même à un vieux, au lieu de rester dans ce couvent morne et gris, où seule la plus stricte soumission était tolérée.
Où étaient passées les longues chevauchées, l'apprentissage champêtre de la magie sacrée enseignée sous les arbres de la campagne d'Elwyn que lui racontait sa mère, le soir, au manoir, avant qu'elle ne s'endorme ? Où étaient passées les promesses des nonnes, qui leur avait déclaré que les promenades et leur devoir de prière étaient compatibles ? Que la couture et la musique étaient encouragés, dans n'importe quel lieu du cloître ?
La jeune fille se redressa soudain, ses sens aux aguets : un bruit de pas se rapprochait de sa petite prison. La porte s'ouvrit, et une femme, guindée, sévère dans sa robe de laine bleue, la toisa, une grimace d'ennui déformant ses traits.
- Une nuit vous aura t-elle laissé l'occasion de réfléchir, petite fille ?
- Absolument, dame Vellara. Je refuse de plier devant vous et votre enseignement endoctrinal. Je suis Firalia de Mambourg-Ecleocle, et je refuse de prêter obéissance à vos préceptes ridicules. Rester humble est bon pour les paysans, et se laisse priver de liberté comme une bête
- Taisez-vous, insolente ! Ici, vous n'êtes rien de plus qu'une jeune novice aveuglée par l'orgueil. Et je vais vous faire changer d'avis !
La vieille nonne prononça quelques mots, et de sa main jaillit un éclair bleu qui frappa la novice, qui hurla sous le fouet mental. Et lorsque la douleur cessa, Firalia, les yeux transfiguré de haine, tombée à terre, la fixa silencieusement, les dents serrés sous sa résolution.
Un long silence s'établit, puis dame Vellara reprit d'une voix plus douce :
- Voilà où mène la désobéissance ne préférez-vous pas vous promener avec vos camarades, et coudre, et apprendre, toutes ces activités et toute cette confiance que nous laissons à votre disposition ?
La jeune fille ne pipa mot.
- Allons, mon enfant, vous êtes intelligente. C'est ici que votre famille vous a placé, c'est donc ici que votre destinée mène Et maintenant, sortez, petite fille, et allez laver votre crasse. Nous vous attendons pour aller rendre visite aux orphelins de Stormwind, leur apporter le secours de la Lumière Et qu'Elle vienne à bout de votre résistance ridicule et pécheresse envers Ses bienfaits.

Au fil des mois et années, la jeune fille devint néanmoins plus docile.
Des épreuves du fouet mental, on était parvenu aux punitions d'ordres plus physique, et Firalia, les membres endoloris, les mains saignantes d'avoir miné quelques grammes de cuivre « pour se purifier l'âme et le corps », avait fini par céder. Et son rigorisme, sa fierté naturelle, petit à petit, changeait de camp.
Longtemps, la nuit, elle s'obstina à reproduire le même fouet mental que lui infligeait la nonne ; et finit par abandonner, lorsque la nouvelle de sa sœur enceinte lui parvint. Vaincue, mise au pas, enfin docile, elle réclama de sortir pour voir sa sœur et avoir ainsi le privilège de bénir le bébé. Soulagées à l'extrême, les sœurs acceptèrent. Et la jeune fille, rayonnante comme si elle était elle-même l'accouchée, tint à coudre les langes du futur nouveau-né, et à sculpter la tonnelle qui devait accueillir la cérémonie.
Enfin, la cérémonie débuta.
Lorsque l'héritier de la nouvelle génération, un, un magnifique poupon du nom d'Handegrevin, vagissant dans ses langes de soie de pourpre et d'argent, fut présenté et oint pour la première fois au monde glorieux de la Lumière, Firalia comprit l'essence de la vie d'une prêtresse.
Faire de ce jeune être un ange sans pêchés ni vilenies Quoi de plus glorieuse bannière que la pureté d'un tel être, encore pur esprit !
Soudain, au paroxysme de la fête, alors que les prières d'allégresses retentissaient en échos passionnés, alors que des nuées bleutées et argentées, allaient éclater dans le jour agonisant, l'éclair d'une lame brilla dans les derniers rayons du soleil.
La jeune femme s'élança. Concentrant ses forces mentales pour établir un bouclier protecteur autour du bébé, elle s'ingénia à produire le même fouet mental qui l'avait fait tant haïr sa supérieure. Le voleur, surpris, bondit autour de sa cachette, appelant ses compagnons malgré la douleur. Effarée, l'assistance vit cinq voleurs approcher de toutes parts ; mais ils se déplaçaient fort étrangement, traînant des pieds et brandissant leurs armes comme si plus rien ne devait jamais les arrêter. Quelques hommes, épouvantés, murmurèrent à côté de Firalia : « morts-vivants »

Elle contemplait le massacre perpétré, les yeux vides. Le bébé et la suite de sa sœur étaient partis depuis longtemps, indemnes, mais paniqués. La novice était épuisée, littéralement frémissante de dégoût : ses propres mains, sa propre aura avaient touché ces monstres ! ces vomissures du péché
Dès lors, la jeune Firalia, qui avait tout de même fêté ses 22 ans, devint bigotte, forcenée, même. Elle n'aimait rien tant que de se consacrer à ses prières et à la musique ; et, par tous les moyens, elle s'imposait à rester humble et obéissante.
Malgré cette vie simple et qui s'adoucissait de jour en jour – récompense des nonnes à sa nouvelle conduite – des cauchemars terribles ébranlaient ses nuits ; et de confessions en punitions qu'elle s'infligeait elle-même, la novice demeurait obsédée par le péché et par le Mal qui la rongeait.
Pendant de nombreuses années, les religieuses tentèrent d'inculquer à l'enfant terrible douceur et modération ; mais le souvenir des punitions qu'on lui avaient infligés restaient gravées dans sa mémoire, et sa haine de l'inconnu demeurait chaque jour plus vivace. Maniaque du rangement, inquiète, méfiante, sévère quand il s'agissait de devoirs et de piété, son intransigeance fondait au contact des enfants et des animaux.
Acharnée du travail, elle gardait son idée fixe de combattre à tout prix le « maudit Fléau, fruit de Mal, des Ténèbres, et du péché le plus abject : nous-même », comme elle le déclarait avec emphase. Ainsi, Ainsi, de rapides progrès furent constatés dans ses pouvoirs, et son caractère décidé s'était épanoui : lors, malgré ses aveuglements, la jeune fille fut placée à la comptabilité du couvent.
Méticuleusement, sans faillir, elle s'attela à assurer la prospérité d'un cloître improductif. Avec véhémence, elle se plaignit par lettre au Roy, au Grand Prêtre, aux Intendants les plus importants. Et, moitié par lassitude, moitié par admiration de cette obstination puérile, quatre enlumineurs, quatre ébénistes et quatre sculpteurs furent envoyés pour enseigner aux nonnes de quoi subsister dans la mesure de leur qualité.
On avait présenté à la jeune femme des bêtes sauvages, des brutes ne songeant qu'aux péché de chair et qu'à l'argent : elle découvrit des rêveurs et des passionnés.
Fascinée par les sculpteurs, elle passait de longues heures à observer leur travail et à leur tenir conversation, débitant rondeaux et mélopées à la mode ; et un soir elle ne pu arracher ses yeux d'émeraude de la statue qui venait de se terminer.
- Vous faites un travail merveilleux, Hans. Je.. je n'ai rien vu de pareil depuis des années.
- Cet endroit m'inspire, mademoiselle. Et votre présence m'aide à surmonter les difficultés de la pierre, si dure et vous, si jolie si douce
Firalia devint écarlate sous la remarque et se força à contempler le sol, malgré l'émotion qui la submergeait.
Ne disait-on pas que l'amour était un sentiment pur et sain ?
La Lumière ne prônait-elle pas l'amour, même pour ses servantes qui devaient être heureuses ?
Dans un geste d'audace, Hans prit le menton de la jeune novice, releva son visage empourpré. Calmement, par des gestes doux comme la première brise de l'été, lui caressa la joue.
Prise de vertiges, elle ne pouvait détacher son regard des traits du sculpteur, détaillant la finesse de ses traits et la négligence calculée d'une barbe naissante, osa toucher du bout des doigts son cou et ses épaules robustes d'artiste
Hans le sculpteur sourit avec amusement. On disait cette enfant têtue, maussade et austère. Et il découvrait une fraîcheur, une innocence qu'il ne soupçonnait pas. Enfin, il découvrait une beauté délicate, avec ses cheveux d'or et son teint de lait, un corps de femme qui s'ignorait, avec ses épaules frêles, ses hanches pleines et sa poitrine plantureuse, et qui n'appelait que la tendresse d'un homme..
Elle eut enfin le courage de lui sourire, et son expression en fut transformée. Ses lèvres pâles devinrent incarnates ; des fossettes se creusèrent en une moue d'adolescente attardée, à la fois audacieuse et stupéfaite. Firalia s'apprêta alors à parler, gênée du court silence qui s'était soudain abattu sur les deux êtres, quand la cloche sonna, étalant son bruit clair comme un intrus incongru dans la pièce.
Rassemblant ses affaires en hâte, relevant légèrement sa robe immaculée, elle s'arracha de cette étrange et troublante étreinte ; et le coeur battant, les yeux effarée, elle se cloîtra dans sa cellule.
Péché ! Péché ! Cette chose-là était partout ! Tous ces impurs... Ils la salissaient... par leur contact... Mais elle leur résisterait... Elle serait forte...

Son visage se durcit.
Elle éviterait désormais ces créatures impures qu'étaient les hommes. Dame Vellara avait eu raison !
 
Une prêtresse tourmentée (partie 2)
Selon la coutume, il était d'usage que les novices cousent elles-mêmes toutes leurs tenues, d'apparat ou commune, pour les faire bénir lors de leur ordination.
Ainsi, des tissus de tous coloris, de toutes les textures circulaient ; et même, quelques dentelles, quelques perles et quelques joyaux brillaient aux fond des boîtes mises à disposition des nonnes.
Renfermée sur elle-même, Firalia cousait ses toilettes avec ardeur : robes de laine grises, bien chaudes en hiver, elle préférait cependant les robes plus gaies en soie verte, rose ou jaune. Taillant avec amour sa robe de cérémonie – une robe divine, digne de la Lumière, pensait-elle avec exaltation, à manches bouillonnantes en dentelle blanche, à broderie d'or sur velours pourpre – elle songeait aux moments délicieux de sa future liberté, qu'elle avait déjà formulé dans une supplique, qu'elle placerait lors de la quête traditionnelle ; et ce si petit bout de papier, et cette si importante demande, serait-il possible que se réalise son rêve ? Serait-il possible que l'on approuve son choix, son choix pieux qu'elle avait tant mûri durant toutes ces années ?
Elle l'avait conçu plein de naïveté, pleine de sa ferme candeur, et, folle de honte quelques fois à sa lecture, de trahir ainsi toute une tradition, quelques fois pleine d'orgeuil qu'elle s'efforçait de réprimer, elle s'imaginait un futur itinérant, un vagabondage saint, répandant la droiture autour d'elle, combattant le Fléau de toutes ses forces, contre la pourriture et le chaos du Monde.

**

Une prêtresse, assise sur un banc devant la Cathédrale de Stormwind,regardait distraitement un oiseau jouer. Il s'ébaudissait dans les courants d'air, picorait les fines dentelures de pierre qui ornaient la cathédrale d'une mosaique étrange et raffinée. Se posant tantôt sur un balcon, tantôt sur la pierre d'une statuette, il excitait la curiosité de la jeune femme, qui, suivant les tribulations de l'animal, s'imaginait son sort décidé en vingts possiblités.
Soudain, une fenêtre parut s'ouvrir ; et aussitôt, tandis que de lourds rideaux de velours bleus semblaient vouloir s'élancer dans le ciel, mû par la puissance invisible du vent vif de ce mois d'hiver, un éclat de voix féminine s'échappa.

- Non ! je ne le permettrais pas ! s'exclamait-elle d'une voix dépitée. Elle n'a pas sa place dans le Monde. Itinérante.. itinérante.. quel orgueil.. penser qu'elle puisse s'en sortir seule, au milieu de tous ces bandits, et ces bêtes sauvages en liberté ! Au milieu des tentations du monde !
- Calmez-vous donc, ma chère...
La croisée se referma aussi soudainement qu'elle ne s'était ouverte, et tandis que, pantelante, rêveuse, pleine de crainte, la jeune Firalia s'écroulait sur son siège en prières, la conversation continua, plus vive encore.
Un homme replet, chauve, la figure empreinte d'une rude bonhomie, regardait avec affectation une femme adossée à un siège à dossier droit. D'aspect mûr mais altier, elle dominait son interlocuteur par la richesse de son habit et l'intelligence réflexive qui émanait de sa physionomie grave. Ainsi, lorsque celle-ci leva la main pour l'arrêter de parler, le vieux prêtre s'arrêta net et se rassit avec lenteur.
Reprenant la parole, elle expliqua d'une voix plus calme qu'elle ne voulait point que la règle fût brisé, ne serai-ce qu'à cause de l'utilité de cette enfant sur la prospérité d'un couvent qui se mourait doucement dans l'inertie.
Un gnome, qui s'était tenu à l'écart dans la pièce, se mêla alors à la conversation, d'une voix aigu qui fit grimacer sa consoeur et rire le bon prélat:
- Ze pense que vu le caractère de cette fille, le mieux, ce serais de la mettre au pas. Lui montrer que le monde est plus danzereux qu'il n'y paraît, mais sans pour autant la mettre directement en danger..
- Et comment voulez-vous obtenir cet heureux résultat ? le coupa La Grande Prêtresse. Peut-être en lui montrant des gravures ? Elle vous rendra la vie impossible. C'est un parangon d'audace et de sobriété mêlé. Je ne la comprendrai jamais. Vraiment... Cette petite nous met dans une situation bien difficile. D'énervement, elle se leva, réajusta le voile gaufré d'argent sur sa gorge d'une blancheur laiteuse, lissa les plis de sa jupe moirée, se prit les pieds sur son ouvrage de broderie qu'elle avait laissé tomber, faillit jurer, se retint, prit rapidement une une pomme sur un petit guéridon pour se redonner contenance.
- Allons, douce Lavignia, ne croyez-vous pas que vous prenez cela trop à coeur ? Je crois que notre ami pensait à la confier à une unité de combat contre le fléau... En tant que prêtre, le danger serait moindre pour elle, mais les malades, les blessés et les rustres qu'elle rencontrera la pousseront, je pense, à vouloir revenir dans la douceur de son cocon, où sa place était acquise... les Soldats ont beau être croyant, ce ne sont après tout que de la valetaille, pour la plupart, et les persuader de se confesser sera pour elle un défi trop grand pour ses nerfs.
Ladite Lavignia soupira et ne répondit rien. D'un regard, elle poussa le gnome à reprendre la parole, qui remercia l'abbé d'un geste.
- Z'est exctement ze que ze voulait dire, Grande Prêtresse. Il s'agit maintenant de déterminer quelle unité serait prête à accueillir pareil caractère et à lui faire rude vie...
- je connais une unité qui ne compte guère de prêtre encore dans leur rang, tant leurs membres sont impénitents... le Covenant Keen, situé à Menethil.
L'abbé secoua la tête.
- Je ne pense pas que cela conviendrait, Grande Prêtresse. ecoutez... parmi mes ouailles, il se trouve que je confesse un homme important.. Hiranthus... un homme qui se prétend commandant. Il est à la tête de la Phalange écarlate. Je crois, chère Lavignia, que la solution est toute trouvée. Ils vont lui faire comprendre ce que le fanatisme veut dire... enfin, j'ose l'espérer.
- Et s'il refuse ? On ne peut lui briser le carastère, comme à ses débuts.. lorsqu'elle s'était enfuie... ce ne serait tout de même pas humain.
- Madame, je m'engage alors à lui faire entendre raison. Nous n'aurons qu'à la forcer à revenir, et un peu d'enfermement lui fera du bien à sa raison.
Lavignia eut un léger sourire.
- Je vous fait confiance, Guilhemm. Puisse la Lumière inspirer vos gestes.

D'un geste qui trahissait l'habitude, elle agita une petite cloche de vermeil. Aussitôt, un serviteur apparut.
- Allez quérir la prêtresse Firalia. Nous avons des choses à lui dire.
Un sourire s'épanouissant alors sur lèvres fines, elle tendit sa main au gnome et à l'abbé, qui la baisèrent dévotement, comme un suzerain à son seigneur bien-aimé.

 
Lune d'Agilité [1]
Décade du Tigre [1]
Les démons de minuit
Un long cri retentit dans la nuit.
Moite, les cheveux en bataille, Firalia de Mambourg-Ecleocle, se leva sur son séant, ses beaux yeux verts papillonnant encore de terreur. Soupira de soulagement. Par la Lumière, ce n'était qu'un cauchemar !
D'une main nonchalante, elle chercha sa clochette, qu'elle avait reliée à la chambre de sa bonne. Enfin, ce n'était pas réellement sa servante. Mais cela lui plaisait bien, cette créature entièrement dévouée, toujours prête à rendre service. Et puis cette petite sotte ne s'en sortait pas trop mal, pour son premier emploi
« Dame de Compagnie »
La jeune femme tapota ses ongles contre sa table de chevet, un peu agacée d'attendre.
Mais qui se prenait donc Amélie ! Ce n'était rien qu'une fille de ferme qui se croyait tout permis Une nouvelle riche ! Mais elle l'avertirai, qu'elle avait la folie des grandeurs ! Que tout ceci n'avait aucun sens. Une noblesse de trois mois, et déjà des folies, des remontrances, des gardes, une cuisinière, une « dame de compagnie », d'une enfant qui ne pouvait seulement parler sans bégayer ! Quel scandale !

Mais qu'importe. Elle aussi, on la reconnaîtra, elle aussi, on la réintégrera à la Cour, comme ses parents ! N'y avait-il pas des prêtresses à la Cour, n'y avait-il pas des prêtresses de Lumière admirées, riches et reconnues ? Oh non, elle n'était pas faite pour l'ombre.
La femme se leva, se dirigea avec anxiété vers son miroir, arrangea elle-même sa chevelure dorée, rapidement, se regarda avec crainte, guettant une ride, une patte-d'oie, que savait-elle !
Dès le lendemain, elle commencerait les changements. Par la Lumière, elle n'était pas si vieille encore ! Et l'amour n'était pas prohibé. Après tout, chaque émotion ne se répercutait-elle pas sur les autres ?
Ah ! Quelle nouvelle vie exaltante se présentait à elle ! Peut-être même que le vaillant Arishem l'aimerait. Il lui avait sourit, une fois, et ses rêves avaient parfois été hanté par lui, par son ombre Mais ne confondait-elle pas avec l'ombre de son paladin, l'infidèle, l'homme, celui pour qui elle avait tout oublié, convenances, rang, position, son beau, son merveilleux Deoviel ?

Un craquement de bois, près de sa porte. Rajustant brusquement son peignoir de dentelle sur sa chemise de nuit immaculée, Firalia ouvrit la porte, avec un brin d'énervement. Ouvrant la bouche pour réprimander la soubrette, son visage se figea, ébahie. Que faisait donc cette enfantelet à sa porte ?
- Qui es-tu ? Tu devrais dormir, ma petite. Je crois qu'il est tard, j'ai entendu le veilleur de nuit il n'y a pas longtemps.
- Bonyour madame ! J'arrivais pas à dormir, pasque j'ai pas eu une histoire, ce soir ! Tonton Halrick, il monte la garde près la porte de Tata Amélie !

Mademoiselle de Mambourg-Ecleocle referma sa porte au nez de l'enfant, livide. Une enfant On aurait dit l'enfant de sa servante. Mais ce n'était pas possible, cette idiote était bien trop jeune ! Un fantôme ? Non, un démon ! Il venait la visiter à cause de sa vanité, à cause de sa rancœur !
L'Ange ! Prier ! Pour la sauvegarder de ses pensées ! L'Amour...La rancœur Sa certitude de pouvoir contrôler le monde !
Lumière ! Ange de Lumière ! Protège-moi Protège-moi de mes démons Un signe Indique-moi le chemin
 
Décade du Singe
Décade du Faucon
Lune de l'Esprit
Décade de la Chouette
Décade de la Baleine
Décade du Lapin